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Croquant
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Palestine : Vérité et justice
Azmi Bishara
- Croquant
- Societes Et Politique
- 10 Décembre 2024
- 9782365124546
Paru en anglais en 2022, cet ouvrage constitue une analyse majeure de la genèse et de l'évolution du conflit israélo-palestinien, écrit par l'un des intellectuels palestiniens qui connaît le mieux la scène politique israélienne. Il offre ainsi des outils de compréhension des logiques structurelles du conflit encore à l'oeuvre aujourd'hui. En partant des paradigmes de settler colonialism (colonialisme de peuplement) et d'Apartheid, Bishara examine la manière dont Israël est parvenu, depuis 1948, à imposer sa politique du « fait accompli ». Il décrypte les stratégies discursives, coercitives, diplomatique, économique, qui ont permis à Israël de s'imposer par la force. Il renverse ensuite l'intégralité des récits, aussi bien des mythes fondateurs d'Israël que des discours militaires et diplomatiques, pour analyser le traité Trump-Netanyahou et d'examiner le rôle de l'administration américaine dans cette politique du « fait accompli». Azmi Bishara illustre parfaitement ce tournant sémantique et analytique qui consiste à bouleverser les récits dominants et sortir la question Israélo-palestinienne de son prétendu exceptionnalisme, en la comparant avec d'autres situations coloniales. Cette grille de lecture comparatiste reste pourtant à la marge en France, à rebours des évolutions en cours dans notre société, qui continue de privilégier des lectures présentistes focalisées sur l'« affrontement » et le « processus de paix » entre Israéliens et Palestiniens. Cet ouvrage permet de répondre à une demande sociétale de renouvèlement analytique. En ce sens le livre d'Azmi Bishara offre une utile synthèse pour tous ceux qui souhaitent saisir les ressorts de la domination israélienne y compris sur le temps long.
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Des élèves qui accusent leurs professeurs de racisme, une classe où le groupe des « Français » et celui des « musulmans » se font face... ce genre de constat a conduit Aurélien Aramini et Chloé Santoro à mener une enquête dans un lycée professionnel, situé au sein d'une grande cité scolaire comme il en existe beaucoup d'autres dans la France des sous-préfectures, marquée à la fois par la désindustrialisation, la disparition des services publics et l'héritage des vagues migratoires successives. À la croisée de la sociologie et de la philosophie, cette étude qui plonge dans le quotidien d'une classe de seconde professionnelle ne cherche pas aÌeuros défendre une vision rigide de la mission de l'école mais à comprendre les difficultés concrètes auxquelles les enseignants et leurs élèves sont confrontés afin de déceler ce qui, dans les pratiques mêmes des acteurs de terrain, pourrait contribuer à réduire ces fractures qui divisent la communauté scolaire et, au-delà, le corps civique.
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Les psychiatres sont des lanceurs d'alerte car ce qui est dit dans le cadre intime de la consultation devient un phénomène de société peu de temps après. Depuis plusieurs années j'alerte sur les discours haineux venant d'une minorité très audible qui divisent une majorité qui cohabite et aux yeux de laquelle le métissage est une évidence en France, de plus, un Français sur trois a un lien direct avec l'immigration, apurement dit avec l'altérité. Et cela malgré des discriminations ethniques qui existent depuis la colonisation et persistent car les politiques ne se sont jamais emparés sérieusement de cette question pour faire de tous les Français des citoyens égaux sans exceptions, malgré la mobilisation de bon nombre d'entre eux. Réduire les inégalités, répondre aux crises économiques est travail de très longue haleine et qui nécessite intelligence, connaissance et efforts. Or, la bêtise a été banalisée tout autant que la réflexion. Alors, il est plus aisé pour les responsables de trouver un bouc émissaire. Ce sera l'étranger. Certains politiques et médias ont alors imposé le sujet de l'immigration à travers des stratégies insidieuses mais sûres qui aboutissent à la situation paradoxale dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui : c'est-à-dire une division des Français alors que nous sommes tous conscients que nous ne pouvons nous passer les uns des autres. Les expressions de haine étant plus faciles à exprimer, car primaires et moins élaborées que celle de la fraternité, de la solidarité ou de l'amour, elles sont aujourd'hui exprimées de façon décomplexée et blessent les personnes attaquées. Mon métier de psychiatre me donne l'avantage d'une écoute particulière qui libère souvent des paroles et permet des associations d'idées, qui, autrement, n'auraient jamais été prononcées. Les individus agressés se demandent : Pourquoi tant de haine, pourquoi être considérés comme un problème alors qu'ils font partie de la solution ? Depuis quand ? Comment se sortir de ce cercle pervers qui parfois poussent les concernés à se détester eux-mêmes, à douter de leur valeur ? Comment réagir ? Je suis tenue, par mon métier de thérapeute, à la neutralité bienveillante, mais avec l'expérience, je réalise que dans certaines circonstances, il faut s'avouer qu'il est impossible de toujours garder une distance émotionnelle. Je pense même que ce serait faire preuve de manque d'empathie et de courage en tant que citoyenne que de rester passive. Beaucoup d'écrits académiques ont été rédigés sur toutes les formes de discriminations les mécanismes, l' histoire. Ils m'ont nourrie dans ma réflexion pour écrire ce manifeste qui se veut être un ouvrage qui parle au coeur des gens, à cette pépite d'humanité que nous avons tous en commun pour donner des solutions et répondre à des situations humiliantes et déshumanisante afin d'en sortir Debout, tête haute !Â
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Les Éditions du Croquant, qui s'inscrivent dans une démarche critique des phénomènes de domination, proposeront dès septembre, une nouvelle collection. Constituée de textes relativement brefs (autour de 60 000 signes), incisifs, dans le genre « coups de poing » ou « coups de gueule ». Le titre de la collection en donne l'esprit et le ton : Halte là ! Trop c'est trop ! Stop ! Carton rouge ! Il s'agit de faire part de nos indignations, de nos colères. Non pas de façon négative, mais en privilégiant l'expression argumentée d'une prise de conscience de l'intolérable. Nous solliciterons les autrices et auteurs du Croquant. Mais aussi de nouveaux témoins et/ou analystes des phénomènes sociaux. À charge pour eux de dire de façon ramassée l'objet de leurs révoltes, de dénoncer les phénomènes, procédures, décisions politiques et sociales qui portent atteinte à la dignité humaine, à la justice. Certains feront connaître de façon adaptée au format de la collection les résultats de leurs recherches, d'autres choisiront de partager des expériences collectives ou sensibles, à la fois emblématiques d'une époque et riches de leur singularité. Sortons les Cartons Rouges devant l'intolérable, disons l'émotion ressentie - sans la dissocier de la pensée. Cette réaction est plus que jamais nécessaire pour construire les résistances, pour croire en l'avenir." Selon les sinistres statistiques publiées chaque année par l'OIM, en dix ans pas moins de 28854 personnes en migration contrainte ont trouvé la mort en tentant de chercher un refuge dans l'un des pays de l'Union européenne, hommes, femmes et enfants. Quant aux autres, quand elles ne sont pas les victimes de rejet en particulier vers les campements de concentration de la Libye, elles sont classées dans la catégorie floue, dépréciative et discriminatoire du « migrant ». Mais pourquoi ces migrations sous la contrainte ? Pourquoi ces personnes forcées à l'exil qui, en majorité, émigrent d'ailleurs dans les pays limitrophes à leur région d'origine? En cause le processus de la mondialisation économique et financière qui est parvenu à asservir les pays des Suds aux pays riches du Nord, animés par l'idéologie néolibérale, avec les destructions humaines, sociales, culturelles et environnementales que l'on sait. Sans égard ni à leur origine, ni à leur culture, sans tenir compte de situations de précarité matérielle et psychique extrêmes, sans prendre en compte les traumatismes subis dans des parcours migratoires plus qu'aléatoires, les pays de l'UE sont coupables, vis-à-vis de celles et ceux qu'ils rejettent dans la catégorie du migrant, d'un véritable déni d'humanité. Et ce déni d'humanité se décline en différentes formes de crime contre l'humanité. À nous de réagir, autant pour le soutien humain que dans l'action politique.
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Les groupes thématiques et structurants de Réseau Salariat sont en pleine effervescence. Les sécurités sociales sectorielles sont en train de devenir des coins politiques que l'on souhaite enfoncer dans le mode de production capitaliste afin de le subvertir entièrement. Cet ouvrage rend compte du séminaire du groupe culture de Réseau Salariat qui s'est tenu à la Bourse du Travail à Paris d'octobre 2022 à juillet 2023. Depuis trop longtemps les artistes ne sont vu·es qu'à travers par le prisme idéologique de la bourgeoisie, des êtres doués d'un talent divin qui ne peuvent s'abaisser au niveau des travailleur·euses. Les artistes créent, ils/elles ne travaillent pas ! Cette vision, à laquelle trop d'artistes adhèrent malheureusement à des fins de distinction sociale, les confine dans une insécurité matérielle qui les asservit toujours plus à leurs maîtres. Avant-hier valets de cour, hier faire-valoir d'une bourgeoisie triomphante, qu'en est-il aujourd'hui ? Un assujettissement à la rentabilité marchande la plus triviale. Derrière les nababs de la culture qui pérorent dans les hautes sphères du pouvoir, une cohorte de professionnel·les des arts et de la culture essaie de survivre dans un marché capitaliste toujours plus tendu. Leur salut adviendra-t-il en jouant le jeu de la concurrence généralisée ou par la construction d'une classe qui se revendique des travailleur·euses de la culture ? Tels sont les enjeux de notre Sécurité Sociale de la Culture. Mettre en sécurité matérielle le monde de la culture à l'image du régime général de la sécurité sociale de l'après-guerre. Une sécurité sociale gérée par les travailleur·euses de la culture, par les citoyen·nes, et en gardant à l'écart toute ingérence de l'État. Des travailleur·euses des arts et de la culture protégé·es du marché capitaliste par un salaire à la qualification personnelle. Des institutions de la culture conventionnées afin de les protéger des marchés financiers. Un public solvabilisé par une augmentation de salaire sous forme de monnaie marquée... Loin d'être exhaustif, cet ouvrage a le mérite de poser les premières pierres d'une Sécurité Sociale de la Culture qui se réclame de l'autogestion des travailleur·euses de la culture et du public.
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L'extrême droite nourrit une obsession souvent méconnue pour la question scolaire. C'est là, selon Éric Zemmour, que « la bataille culturelle et politique se joue avant tout ».
Retour à l'ordre, roman national, élitisme, haine de l'égalité, rééducation de la jeunesse, mise au pas des personnels... au fil des polémiques sur le « grand endoctrinement » et des campagnes de délation des enseignant·es « déviant·es », la droite de la droite impose sa rhétorique et déroule son programme pour l'école : Autorité, Inégalité, Identité.
En remontant le fil de l'histoire, en allant voir du côté de l'étranger (Brésil, États-Unis, Hongrie, Turquie) ou en étudiant les villes laboratoires de l'extrême droite française, se lisent les dynamiques et les enjeux de cette contre-révolution scolaire conservatrice qui accompagne et inspire également l'agenda éducatif d'un néolibéralisme de plus en plus autoritaire.
Au-delà de la simple posture dénonciatrice, l'ambition de cet ouvrage est de doter d'outils historiques, pédagogiques et politiques celles et ceux qui n'entendent pas abandonner la critique du système éducatif aux seuls discours réactionnaires ni surtout laisser l'extrême droite faire école. -
Des États généraux en juillet 1945 ? L'ouvrage revient sur une expérience démocratique oubliée de la Libération, période riche en initiatives et réformes audacieuses. Sous l'égide du CNR et des comités de libération, ils furent l'une d'elles et, pourtant, aujourd'hui, l'une des plus méconnues. Tiré de la consultation d'archives disponibles depuis peu, ce livre aide à leur reconnaissance. Les États généraux de la Renaissance française furent davantage qu'un substitut à l'expression du suffrage universel dans l'attente d'élections qui, quelques mois plus tard, légitimeront ses voeux et résolutions. Leur préparation donna lieu à des milliers d'assemblées tenues à l'échelon élémentaire des villages et des quartiers et contribua grandement à la popularisation du programme du CNR. Elle l'enrichit et le précisa, aussi, par la rédaction, sur le modèle du célèbre précédent révolutionnaire, de milliers de cahiers de doléances, occasion d'une remarquable plongée à la rencontre des sentiments, préoccupations, certitudes et aspirations de Français à la croisée des chemins au sortir des années noires. Ils éclairent, encore, les consensus, débats et tensions publics du moment, au sein d'institutions « provisoires » comme entre acteurs politiques et sociaux en voie de reconstitution, d'affirmation ou d'émergence. Si l'expérience de 1945 ne fut plus jamais renouvelée, la procédure suivie dans les conditions de l'époque fournit d'utiles éléments de réflexion pour un présent conscient des limites du système représentatif et qui s'interroge sur les modalités d'une démocratie participative.
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Pour une écologie de rupture
Martine Billard, Pascal Gassiot, Jean-Marie Harribey
- Croquant
- Les Partis Pris De La Fondation Copernic
- 7 Mars 2024
- 9782365124140
Pour une écologie de rupture Cet ouvrage de la collection « Les partis pris de la fondation Copernic » regroupe différents textes qui, à l'image de la diversité des engagements des militant·es de la fondation, multiplient les points d'entrée sur le thème de l'écologie :
1. réchauffement et dérèglement climatiques, destruction de la biodiversité, extractivisme ;
2. besoins et biens communs, rapports nature/culture ;
3. marchandisation généralisée des échanges, économie, finance ;
4. décroissance, démondialisation, libre échange, néocolonialisme, migrations ;
5. rapports de domination, démocratie, auto-organisation, souveraineté populaire, écoféminisme .
Derrière les textes, un fil-à-plomb se fait jour. C'est l'analyse du capitalisme (sous toutes ses formes), du productivisme et de l'extractivisme comme moteurs essentiels de l'ère géologique dans laquelle nous sommes aujourd'hui : l'anthropocène ; que beaucoup préfèrent d'ailleurs qualifier de capitalocène.
Mais, un autre constat se dessine aussi : la nécessaire, l'urgente bifurcation écologique, obligatoire pour garder une Terre habitable pour tou·tes, va demander, générer de facto des basculements, d'ordre anthropologique, qui vont impacter toutes nos manières de faire Monde.
Pour le meilleur comme pour le pire. -
Le désir d'autorité émerge sur fond de « crises érosion » qui caractérisent le monde contemporain : la conjonction des diverses crises qui se suivent, qui se recoupent et qui se conjuguent depuis des décennies. Les sujets ont l'impression d'être emportés par le mouvement de la société comme par une érosion de terrain ; ils sont les objets impuissants de ces mouvements qui s'imposent à eux pour des raisons inconnues, incompréhensibles et de ce fait non-maîtrisables. Plus rien n'est fiable et sûr ; on est impuissant face aux crises qui s'abattent sur nous. La normalité de la société s'effrite dans le tourbillon des crises érosion. Les références normatives vacillent ; l'existence devient incertaine, imprévisible et angoissante. Elle est d'autant plus angoissante que cette situation est incompréhensible et, pour cette raison, elle est également non-maîtrisable. Le manque de (capacité de) compréhension et de maîtrise de la réalité est un autre facteur qui produit le désir d'autorité. Ce désir ne connait pas de raisons et pas d'arguments. Il est le souhait, en général irrationnel et obsessionnel, de vivre heureux grâce à la subordination à l'autorité. Cette relation est plus fantasmagorique que réelle mais elle peut porter un projet de société autoritaire. « C'est le désir qui crée le désirable, et le projet qui pose la fin » (Simone de Beauvoir). Néanmoins, le vécu de l'effritement des liens et des contraintes est aussi le vécu d'être « condamné à être libre » (Jean-Paul Sartre), entre autres, de prendre ses responsabilités et de créer l'avenir dans une situation qui s'est imposée aux acteurs, qu'ils ne comprennent pas et, par conséquent, qu'ils ne peuvent pas maîtriser. Cette liberté est trop lourde à porter et elle est angoissante. La « peur de la liberté » (Erich Fromm) pousse les sujets vers des fuites, entre autres, des fuites vers la subordination à une nouvelle autorité qu'ils désirent car elle leur promet de la certitude, de la sécurité, le calme et un avenir assuré. Il existe cependant également des critiques radicales selon lesquelles la normalité représentée par l'autorité établie est impossible et indésirable. On doit changer la réalité afin d'établir une normalité désirable. Ces critiques ne sont pas à confondre avec les multiples dénonciations de l'autorité et la demande anti-autoritaire de l'effacer dans un geste de négativité abstraite. L'expérience de la non-identité peut mener à la découverte du potentiel d'une autre réalité, un potentiel qui existe dans le monde « faux » (Adorno) et qui permet d'imaginer une normalité de la liberté à réaliser : un nouveau projet de société où l'autorité serait raisonnable, critiquable et modifiable. Ces critiques peuvent développer le potentiel pour créer une autre normalité grâce aux expériences des acteurs et à leur imagination mais elle est peu développée dans la société actuelle. Afin de mieux comprendre le cercle vicieux de la vie dans une société profondément marquée par des crises érosion et les avenirs possibles portés par le désir d'autorité, nous reprenons le fil des théories critiques. Ce sont elles qui dégagent, à partir de la réalité, le potentiel de dépassement du cercle vicieux mais également les forces qui entravent ce possible dépassement.
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Vivre sans produire : L'insoutenable légèreté des penseurs du vivant
Alexandra Bidet, Vincent Rigoulet
- Croquant
- Detox
- 24 Août 2023
- 9782365124003
Comment sauver le vivant ? Face aux défis actuels, l'espace médiatique a fait la part belle à de nombreux auteurs nous enjoignant de nous reconnecter au vivant. À suivre cette riche veine de publications, il nous faudrait d'urgence nous rendre davantage sensibles à d'autres formes de vie, qu'elles soient végétales, animales, ou humaines, mais portées par des cosmologies étrangères à la science moderne. En nous dotant ainsi d'autres mots, de récits renouvelés, de formes d'attention inédites, nous aurions enfin une chance de rompre avec le mode de vie qui sape aujourd'hui les conditions même de notre vie terrestre.
Or ces appels à renouer avec la nature, rebaptisée « vivant », pour mieux marquer ce qui nous unit à elle, puisent dans un fond ancien, qui porte à stigmatiser, et à placer hors champ, nos activités de production - qui pèsent pourtant de tout leur poids sur le vivant.
L'ouvrage se propose de disséquer cette mise à l'écart contre-productive de la production. En l'examinant dans trois cas, nous montrons la nécessité d'en prendre le contrepied pour exercer notre responsabilité d'humain.
Au lieu de la fausse alternative entre vivre et produire, la question devient d'établir collectivement quoi et comment produire pour le vivant. Car cultiver le vivant ne peut se suffire d'une attitude générale d'amour à son égard. Pour engager la matérialité de nos vies, nos modes de subsistance et nos organisations de travail, la sensibilité et l'attention, sans cesse convoquées, doivent se traduire dans une capacité à redéfinir ce que nous produisons, ou pas, donc aussi ce que nous espérons de nos vies dans l'Anthropocène.
Les auteurs :
Alexandra Bidet, ancienne élève de l'École normale supérieure, agrégée de sciences économiques et sociales, est chargée de recherche en sociologie au CNRS. Elle s'intéresse aux façons dont nos activités quotidiennes, notamment de travail, nous amènent à explorer ce qui vaut, compte ou mérite d'être fait. Elle est l'auteur de L'engagement dans le travail. Qu'est-ce que le vrai boulot ? (PUF, Le lien social, 2011).
Vincent Rigoulet est professeur des écoles et doctorant en sciences de l'éducation à l'Université de Lorraine. Ancien journaliste, Â philosophe de formation et agronome par passion, il mène une réflexion et des expérimentations sur les manières de développer une culture du vivant à l'école primaire, et faire ainsi de l'éducation un levier stratégique pour répondre à la catastrophe écologique. -
Le nouvel esprit du service public
Romain Pudal, Jérémy Sinigaglia
- Croquant
- Champ Social
- 6 Juin 2024
- 9782365123785
Au cours des dernières décennies, les multiples réformes des services publics ont transformé le travail des agents de la fonction publique. Présentés sous la forme d'entretiens, une succession de portraits sociologiques de fonctionnaires titulaires ou non, permettent d'éclairer les transformations saillantes du travail dans la fonction publique d'aujourd'hui : dégradation des conditions de travail et d'emploi, dilution des identités professionnelles, altération du « sens » du métier, perte d'autonomie et confrontation à des logiques hétéronomes, etc. Ces portraits permettent d'expliquer en quoi consiste le « nouvel esprit du service public » que véhiculent ces réformes et que les agents sont sommés, plus ou moins directement, de mettre en oeuvre. Qu'ils adhèrent, qu'ils résistent ou qu'ils « fassent avec », ces logiques qui transforment les fonctionnaires en prestataires et les usagers en clients, font que le sens même du service public et des métiers correspondants est bouleversé.
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Le marché des idées : Les sciences humaines et leurs lecteurs
Louis Pinto
- Croquant
- 21 Mars 2024
- 9782365124218
Le marché des idées Les sciences humaines et leurs lecteurs Louis Pinto Les sciences humaines (philosophie, histoire, sociologie, ethnologie, économie, géographie, etc.) sont d'abord des disciplines savantes, matière à enseignement et recherche. Hors des circuits universitaires, elles sont en général abordées à travers des auteurs, des figures illustres célébrées dans les médias.
Mais elles n'ont guère été envisagées en fonction de leurs lecteurs. Qui sont ces gens ? Que lisent-ils et comment lisent-ils ?
Pour répondre à ces questions, une enquête a été nécessaire qui repose sur des questionnaires et surtout sur des entretiens approfondis. Elle vise d'abord à comprendre les différences entre lecteurs savants et lecteurs profanes, leurs choix et leurs critères de jugement.
Alors que les premiers sont redevables de la discipline qui les a formés et qui guide leurs pratiques professionnelles, les seconds sont disponibles pour des lectures qu'on peut appeler libres, dans la mesure où elles sont déliées des règles scolaires. Les lecteurs profanes apprécient des livres qui ne sont ni trop commerciaux (ceux des « intellectuels médiatiques ») ni trop « universitaires » et qui sont censés apporter une « rupture », un « ébranlement » dans les façons de penser : c'est précisément ce que proposent ou promettent éditeurs, libraires et critiques de livres. Les lectures libres permettent à la plupart des lecteurs d'accéder, hors du cadre des disciplines, à ce qui constitue, à leurs yeux, les marques de la condition d'intellectuel : la « pensée » (attribut, par excellence, du philosophe) et les causes intellectuelles (des thèmes de débats politico-idéologiques ayant accédé au statut d'objet intellectuel).
L'enquête sur les lecteurs est l'un des moyens de mettre en lumière le fonctionnement d'un marché des idées soumis au poids croissant d'autres univers, ceux de l'édition, de la presse et de la politique. -
La logistique et ses monstres
Delphine Mercier, Michel Peraldi
- Croquant
- Le Grand Entrepot
- 26 Novembre 2024
- 9782365124331
Présentation - Collection Le Grand Entrepôt Nous vivons quelque chose d'une grande transformation équivalente à ce que fut en son temps la révolution industrielle. C'est d'ailleurs l'histoire de l'une qui éclaire pour nous la naissance de l'autre, soit dit en passant. Quelques précurseurs la nomment d'ailleurs révolution logistique. C'est bien en effet de logistique qu'il s'agit, de cette manière toute moderne de fonder une économie mondiale sur la circulation des marchandises. Mobilité des marchandises, des hommes, des informations, de l'argent. Nous avons donc mis en place un programme de recherche pour rendre compte de cette transformation, la fabrique qu'elle organise de nouvelles économies mondes, les acteurs économiques qu'elle suscite et ceux qu'elle éteint, les formes de travail et de mobilisation qu'elle promeut, ce qu'elle construit et ce qu'elle détruit des espaces industriels. Ce programme nous l'avons baptisé « Le Grand Entrepôt » parce qu'il nous semble que le stockage et son organisation économique joue un rôle important dans cette affaire. Des entrepôts donc, des ports devenus giga parkings à containers et des décharges. Nous avons donc rassemblé ici, dans une collection qui a le nom du programme, quelques travaux qui éclairent cette transformation, la décrive, en mesure l'impact, analyse ses conséquences. Et qui surtout essaye de penser non pas simplement les formes économiques, sociales et spatiales de cette transformation, mais son impact, sa force et sa violence. Autant le dire simplement, nous pensons que la transformation que les experts nomme logistique n'est pas, ou très peu, une transformation positive des mondes de l'économie. C'est une catastrophe, une mise en désordre de mondes qui l'étaient déjà pas mal, un dérèglement ou un échauffement sans précédent d'économies déjà pas mal déjantées. Les auteurs de ces travaux viennent de la sociologie du travail, de l'anthropologie urbaine, de la géographie économique. De ce monde qui vient nous en voyons les aspérités, les gouffres, les souffrances et les débâcles, pas le génie. Premiers titres : Titre 1 : La logistique et ses monstres. Delphine Mercier et Michel Peraldi Résumé : Cette fois encore tout pourrait avoir commencé en haute mer. L'histoire du capitalisme se fait et se défait par les conquêtes des mers et des au-delà des mers familières. Dès lors, comme la naissance du grand cycle industriel fut permise par des navires chargés de sucre et de coton (Dockès, 2009) lourds du travail des esclaves qui les ont amassés, alors commence avec les géants des mers chargés de containers, quelque chose d'un nouveau cycle : moins sans doute qu'un bouleversement général des économies mondes, mais beaucoup plus qu'une transformation managériale ou technique. La révolution logistique, commence selon les économistes et les historiens avec l'invention d'une grosse boîte dans laquelle on peut stocker des marchandises. Le container -the box-, que l'on peut manipuler avec un minimum de main-d'oeuvre, transporter du quai au bateau puis du bateau au camion sans rien décharger des marchandises qu'il contient et régler ainsi la double contrainte des ruptures de charge et l'immense pouvoir, la capacité de nuisance -telle qu'elle est vue par le grand capital- de la manutention portuaire et ses tumultueux dockers (Levinson). Une « boîte » qui rompt, selon la belle formule de S. Bologna « le pacte sacro-saint de la cale et du quai ».
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Israël, le Hamas et la question de Palestine
Jacques Fath
- Croquant
- Actualite Politique Et Sociale
- 16 Mars 2024
- 9782365124324
Dans l'histoire du conflit israélo-palestinien, c'est la première fois qu'une confrontation armée entre Israël et le Hamas à Gaza prend une telle dimension de violence meurtrière et destructrice.
Ce choc majeur aura des suites inédites. Il change la donne internationale. La question de l'après se pose avec une grande complexité. Les objectifs des uns et des autres, les conséquences prévisibles, les antagonismes ancrés dans l'histoire ne permettent pas d'entrevoir la nature d'une issue à construire.
Cet ouvrage cherche à répondre à ces interrogations, à analyser les causes et les responsabilités, à expliciter des enjeux déterminants. Il formule des options politiques souhaitables pour que la gravité de ce moment de guerre puisse au moins contribuer à une démarche éthique et politique positive, et à penser une solution de justice et de paix durable. -
Nous en sommes là : avec une extrême droite aux portes du pouvoir et qui a failli l'emporter. Qui gagnera si on n'engage pas tous les moyens pour l'empêcher. Or cette extrême droite est féroce : elle n'a rien abandonné de son racisme ni de sa violence, malgré ses tentatives pour se respectabiliser. Ce livre examine son programme et ses stratégies, la machine médiatique qui lui sert de marchepied et le pouvoir en place qui ne cesse de la favoriser en imitant son projet. Mais l'analyse ne suffit pas : battre l'extrême droite exige non seulement de comprendre ce qu'elle est, avec ses mensonges, ses faux-semblants et ses mesures de régression sociale, mais aussi de proposer une alternative véritable, qui aide à se fédérer. D'urgence : remettre la honte au racisme, miser sur la solidarité et considérer nos vies à égale dignité. Ludivine Bantigny est historienne. Elle a publié de nombreux livres d'histoire sociale et politique parmi lesquels La France à l'heure du monde (Seuil), 1968. De grands soirs en petits matins (Seuil), Révolution (Anamosa), La Commune au présent. Une correspondance par-delà le temps (La Découverte) et Une histoire globale des révolutions avec Quentin Deluermoz, Boris Gobille, Laurent Jeanpierre et Eugénia Palieraki (La Découverte). Ainsi que des essais : Face à la menace fasciste avec Ugo Palheta (Textuel), L'ensauvagement du capital (Seuil), Que faire ? Stratégies d'hier et d'aujourd'hui pour une vraie démocratie (10/18).
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Pierre Bourdieu en Algérie (1956-1961) : témoignages
Tassadit Yacine
- Croquant
- 21 Juin 2022
- 9782365123518
Ce livre retrace, sans se vouloir exhaustif, la période algérienne de Pierre Bourdieu : celle qui va de 1956, date de son arrivée dans le Cheliff, région inhospitalière chaleur torride en été et froid glacial, en hiver, à 1961, date de son départ précipité d'Alger, devenue la proie du terrorisme urbain. Il vise cependant à éclairer le lecteur, fût-ce partiellement, à partir de témoignages oraux, véritables archives vivantes, émanant de collègues et d'étudiants qui l'ont côtoyé et partagé avec lui moult angoisses, espoirs et désespoirs dans un climat de tensions politiques dans un conflit de guerre ayant gagne tant le monde rural que dans le monde urbain, à l'instar de la bataille d'Alger, en 1957.
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La faute à Lénine ?
Le 24 janvier s'éteignait Vladimir Ilitch Oulianov dit Lénine. Pratiquement inconnu sept ans auparavant, il fut en 1917 le grand artisan du basculement de la Russie vers un système sociopolitique inédit, qui marqua toute l'histoire du XXe siècle.
Il fut un « magicien » pour ses partisans, un monstre pour les plus acharnés de ses détracteurs, une énigme pour le plus grand nombre. Un géant de la révolution ? Le précurseur du « totalitarisme »Â ? L'initiateur de Staline ou son contraire ? Un siècle plus tard, les polémiques battent toujours leur plein.
Ce livre essaie de faire le point sur un homme clé de toute notre histoire contemporaine. Mais son parti pris est de considérer que réfléchir sur Lénine, c'est prendre la mesure de 75 ans de soviétisme et, sans doute, de 77 ans d'un « court XXe siècle » (1914-1991).
Historien du communisme, Roger Martelli a longtemps exploré les effets du « moment Lénine » sur l'histoire mondiale. Il offre ici un nouveau regard global. -
Ce que l'école devrait apprendre à tous : Se connaître s'ouvrir se relier
Denis Paget
- Croquant
- 6 Juin 2024
- 9782365124379
Partant de son expérience d'enseignant, de syndicaliste, d'expert, l'auteur revient sur l'histoire récente de notre système éducatif. Il formule des critiques de notre école et propose de nouvelles voies pour qu'elle s'ouvre enfin à la prise en considération de tous les élèves qui ne se retrouvent pas dans les contenus qu'on leur enseigne. Il propose des pistes pour que notre école tienne compte des bouleversements de la société française et du monde. Il aborde la nécessité de mener un travail sur les finalités éducatives, sur la sélection des savoirs et sur l'exigence d'une éducation plus attentive aux processus de formation de la personne. Devant l'ampleur des problèmes que nous devons affronter, l'école ne peut se contenter d'enseigner ce qu'elle enseigne depuis un siècle. Ces analyses et propositions se résument dans le titre : se connaître répond au processus d'individuation qui permet à la personne de grandir en comprenant qu'elle n'est rien sans les autres et donc sans construire en chaque jeune un processus inséparable de socialisation qui s'incarne dans l'ouverture aux autres et au monde. S'ouvrir et se relier, c'est répondre aux défis nouveaux qui inquiètent les jeunes générations à juste titre : l'état de la nature, de la planète terre, le retour des nationalismes qui engendrent la guerre, les défis d'un développement moins fondé sur l'exploitation de la planète et des hommes. Présentation de l'auteur Denis Paget a enseigné pendant plus de 40 ans. Il a assumé en parallèle diverses fonctions au sein du SNES-FSU comme responsable des contenus d'enseignement et de la pédagogie et a déjà écrit plusieurs ouvrages sur ce que l'école française enseigne et/ou devrait enseigner. En 2013 le ministre de l'éducation nationale de l'époque l'a nommé membre qualifié au Conseil Supérieur des Programmes pour cinq ans. Il a également travaillé comme expert en curriculum, dans divers pays d'Afrique, pour France Education International (FEI). Confronté au travail même d'écriture des programmes scolaires et du socle commun de connaissances, de compétences et de culture, chargé ensuite de mettre en oeuvre divers programmes pilotés par l'UNICEF de rénovation des curricula à l'étranger, sa pensée sur l'école s'est progressivement enrichie. Ce livre en est le témoignage.
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Retraites : généraliser le droit au salaire
Nicolas Castel, Bernard Friot
- Croquant
- 12 Juillet 2022
- 9782365123501
La pension des fonctionnaires et les retraites du régime général de la Sécurité sociale ou de certains régimes d'entreprise dits « spéciaux » (EDF, RATP...) sont, en tant que salaire continué, des prémices du salaire attaché à la personne, et non pas au poste de travail. Une telle révolution communiste dans l'institution du travail, la bourgeoisie n'en veut pas et lui oppose depuis 1947 la retraite à points des cadres, étendue à tous les salariés du privé dans l'Agirc-Arrco. Depuis la fin des années 1980, les réformateurs détricotent le salaire continué pour le transformer en revenu différé, calculé sur la base de points de retraite accumulés sur toute la carrière professionnelle. C'est faute de se battre pour l'extension à tous du meilleur salaire continué dans la pension de retraite que les syndicats sont battus depuis trente ans.
Cet ouvrage est une contribution à la préparation des futures mobilisations qui seront nécessaires pour contrer les retraites à points. -
Presque rien : Une ethnographie carcérale des inégalités, des injustices et de la radicalisation
Bartolomeo Conti
- Croquant
- 7 Mai 2024
- 9782365124102
Pourquoi et comment des jeunes se radicalisent, tandis que d'autres, exposés aux mêmes conditions sociales et partageant un sentiment d'injustice, ne se radicalisent pas ? Pourquoi et comment certaines trajectoires aboutissent à l'extrémisme violent, alors que d'autres ne franchissent pas le seuil de la violence ? Cet ouvrage tente de répondre à ces questions à partir d'une recherche ethnographique réalisée durant trois ans dans une prison française. Évitant de porter une attention exclusive à des jeunes dits radicalisés, cette recherche prend en compte une ample variété de profils et de trajectoires de détenus, et ce afin de décrire et d'analyser également des trajectoires de « non-radicalisation ». C'est notamment en raison de cette focalisation conjointe sur ces diverses trajectoires et leur articulation avec les inégalités et le sentiment d'injustice que ce livre se distingue des nombreuses études sur la radicalisation et l'extrémisme violent, réalisées en France depuis la série d'attentats djihadistes de 2015. Par la voix des personnes détenues, ce livre propose ainsi un autre regard sur l'espace carcéral et nous invite à penser autrement la radicalisation et le basculement dans l'action violente.
Présentation de l'auteur
Bartolomeo Conti est sociologue, chercheur associé à l'École des Hautes Etudes en Sciences
Sociales. Il a été aussi chercheur à l'Institut Universitaire Européen et à l'Université de Berkeley, avant de faire partie du Panel international sur la sortie de la violence à la Fondation Maison des Sciences de l'Homme. Ses recherches portent sur l'Islam dans l'espace public et sur les processus d'entrée et sortie de la violence. Auteur du livre « L'islam en Italie : les leaders musulmans entre intégration et séparation », il a participé au projet européen Dialogue about Radicalisation and Equality, un des projets phares sur la question de la radicalisation en Europe. -
Crise écologique, inégalités : la faute au marché ! Il faut donc planifier. Mais comment planifier une société qui est pour l'essentiel à inventer ? Au terme d'un bilan assez détaillé tant du libéralisme que des modèles de socialisme cherchant à le dépasser positivement, à l'exemple de l'expérience yougoslave, la thèse développée dans ce livre à la suite de Rudolf Bahro et d'Otto Neurath est que l'enjeu est moins de planifier ou de socialiser le marché que de maîtriser les modes de vie, pour permettre aux humains de faire l'histoire qu'ils font. Ceci suppose de sortir de « l'économisme », qui réduit la discussion aux prix et/ou aux quantités, pour saisir de façon dialectique le devenir les trajectoires collectives et explorer l'avenir ; et, dans ce but, de s'appuyer sur la recherche matérialiste et collective de la vérité, dans la complexité de ses trois dimensions, contre les trois grandes formes de fétichisme et de rapports de force que sont la domination, l'exploitation et l'aliénation. Il apparaît alors clairement qu'un changement d'identité engage des actions très différentes d'un changement politique (prendre le pouvoir) ou d'un changement économique (affecter des ressources). De là une vision renouvelée d'une dialectique matérialiste, émancipatrice.
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Education prioritaire : une politique féconde pour le système éducatif
Collectif
- Croquant
- 9 Janvier 2025
- 9782365124201
Dans le contexte morose du système éducatif d'aujourd'hui, le collectif Langevin Wallon souhaite porter un message d'espoir pour une réelle démocratisation de l'école et montrer qu'il est possible de réformer réellement le système scolaire sans brutaliser ses personnels, sans juger les parents ni accabler les élèves.
Loin des recettes supposées providentielles et courtermistes, ce livre est nourri par la solide expérience professionnelle de ses auteurs, notamment en matière de conception et d'animation nationale de la politique de l'éducation prioritaire menée lors de sa refondation (2013-2017), par les données de la recherche et par les acquis des réussites de terrain. Il met ainsi à la disposition des lecteurs une somme importante de connaissances sur cette politique et ouvre la réflexion sur les questions éducatives essentielles pour contrer les inégalités sociales face à l'apprentissage scolaire.
Souhaitant dépasser l'insincérité récurrente des débats sur l'école, le collectif Langevin Wallon, convaincu que la grande inégalité scolaire n'est pas une fatalité, fait le pari que l'Ecole est encore capable de porter la réussite des enfants des milieux populaires si la coopération de tous avec chacun triomphe sur la compétition de chacun contre tous, si le sens du collectif reprend l'ascendant sur l'individualisme, si l'intérêt général redevient l'alpha et l'oméga de notre démocratie. -
La famille, la cité, l'école et la mosquée : Sociogenèse de la religiosité d'un jeune musulman d'aujourd'hui
Frédéric Gautier
- Croquant
- Champ Social
- 7 Mars 2024
- 9782365124133
La famille, la cité, l'école et la mosquée
Sociogenèse de la religiosité d'un jeune musulman d'aujourd'hui
Frédéric Gautier
L'islam - l'« islam des quartiers » en particulier - interroge et inquiète. Attentats et assassinats terroristes, violences d'État (Iran, Afghanistan...), « radicalisation », ou encore « atteintes à la laïcité » entretiennent ces interrogations et inquiétudes. Une partie du champ politico-médiatique y trouve prétexte pour affirmer son existence en relançant régulièrement une parodie de « débat public ». Mobilisant le plus souvent des représentations caricaturales, des « diagnostics » hâtifs et des « explications » dérisoires, sommant les interlocuteurs de « choisir leur camp » - celui des « islamophobes » ou celui des « islamo-gauchistes » - ce genre de « débat » interdit toute approche rationnelle de l'islam. Ce livre fait, a contrario, le pari de l'enquête sociologique, refusant délibérément de s'ériger en juge, ne cherchant ni à condamner, ni à réhabiliter, justifier ou excuser, mais à expliquer et comprendre. Il brosse le portrait d'un individu singulier. Tarik, né en France dans une famille originaire du Maghreb, a grandi dans une cité d'une banlieue populaire de la région parisienne. Il se réclame d'un islam « authentique », qu'on pourrait associer aux figures-repoussoirs de l'islam « radical », de l'« intégrisme » ou du « fondamentalisme ». Pourtant, diplômé de l'Université, aujourd'hui enseignant, il se reconnaît dans les « Valeurs de la République » et dans le principe de laïcité. En cherchant à rendre compte des logiques sociales qui ont produit cet individu singulier, cette enquête mobilise une démarche et des schèmes d'interprétation qui, au-delà du cas particulier, peuvent contribuer à une meilleure intelligibilité du regain de religiosité observable chez les jeunes de culture musulmane. -
Les grands discours à l'ONU. De Harry Truman à Greta Thunberg
Chloé Maurel
- Croquant
- 9 Avril 2024
- 9782365124300
L'ONU est souvent vue comme une grande bureaucratie inefficace, un « machin » ainsi que la qualifiait le général de Gaulle en 1960... Mais ce livre entend montrer que l'ONU, c'est aussi la plus grande tribune mondiale, la « voix du monde », avec son Assemblée générale où les 193 Etats membres sont représentés, et où les grands leaders politique du monde peuvent s'exprimer devant tous les représentants des Etats membres. C'est la plus grande enceinte internationale, la porte-voix des peuples. Cette Assemblée générale, l'enceinte mondiale la plus démocratique puisque chaque Etat, riche ou pauvre, y est doté d'une voix, constitue un formidable forum pour les grands dirigeants, et elle a, au fil de l'histoire, permis à des personnages historiques de prononcer des discours marquants, qui ont eu un impact déterminant sur les relations internationales : guerre froide, conflit israélo-palestinien, attentats du 11 septembre 2001...
Ce livre mettra en lumière l'importance de ce forum mondial, en présentant pour la première fois une sélection des grands discours prononcés dans l'enceinte de l'ONU. En effet, cette organisation internationale, universelle, a accueilli des hommes et femmes politiques et personnalités célèbres, du dirigeant soviétique Khrouchtchev qui, lors de son discours en 1960, n'a pas hésité à taper sur la table avec ses chaussures, à Dominique de Villepin en 2003 dans son flamboyant plaidoyer contre la guerre en Irak, ou encore de Fidel Castro qui a fait en 1960 le plus long discours de l'histoire de l'ONU (d'une durée de 4h30 sans pause!) au leader palestinien Yasser Arafat en 1974, ou encore au pape François prononçant un émouvant discours à l'ONU en 2015, et jusqu'à la jeune Greta Thunberg, égérie des militants pro-climat, en 2019.
Les discours seront sélectionnés en fonction de l'importance internationale des orateurs, et de l'impact qu'ils ont exercé dans les médias et sur les relations internationales.
Ce ne sera pas un simple recueil de discours : chaque discours sera précédé d'un paragraphe introductif, présentant le contexte historique, le personnage, analysant des passages précis de chaque discours, et sera suivi d'un ou deux paragraphes d'analyse, examinant la portée, les répercussions de ces mots prononcés dans l'enceinte onusienne.
Caractère novateur du livre :
Un tel recueil commenté des discours prononcés à l'ONU n'a jamais été fait, et cette manière originale d'aborder l'histoire des Nations unies intéressera le public, car elle est vivante et centrée sur des personnages, elle a donc une dimension humaine, elle humanise cette institution internationale.
Public visé :
Ce livre intéressera tout d'abord le grand public amateur d'histoire et de relations internationales, car il permettra de revisiter toute l'histoire du XXe siècle, en rappelant les grands discours qui ont marqué la mémoire collective.
De plus, il pourra être très utile aux professeurs et étudiants d'histoire, de science politique, aux élèves de lycée, des classes préparatoires littéraires aussi bien que commerciales, ainsi qu'aux étudiants et enseignants de Sciences Po.