L'histoire de Rome que dépeint ce volume est celle de l'apogée d'un empire «mondial». Comment une petite cité est-elle parvenue à dominer un ensemble de terres s'étendant de l'Écosse et du Danube au désert africain, de l'Atlantique au Proche-Orient, et à établir cette domination de manière assez durable pour marquer profondément l'histoire de tous ces territoires ?
Le succès de la domination romaine tient pour bonne part à une conception ouverte de la citoyenneté. Le recensement de 70 av. J.-C. régla un conflit qui avait opposé Rome aux Italiens, une vingtaine d'années auparavant. Tous les hommes libres de la péninsule formèrent désormais le populus Romanus. Près de trois siècles plus tard, en 212 apr. J.-C., Caracalla attribua le bénéfice de la civitas Romana à tous les habitants libres de l'empire. Or, durant la période délimitée par ces deux mesures, les possessions romaines s'étaient étendues bien au-delà des rivages de la Méditerranée. Cette expansion fut l'oeuvre collective des soldats romains et de leurs chefs. Garants d'une domination qui se prétendait universelle, et qui avait pour siège la plus grande ville de l'Antiquité, les princes adaptèrent la Cité au gouvernement du monde. L'ouvrage examine cette histoire en recherchant la cohérence d'une construction impériale singulière, qui servit - plus tard - de modèle à bien d'autres.
Au cours d'une longue histoire - des temps archaïques où les premiers hommes s'y installèrent à la découverte du continent par les Européens -, les peuples indigènes d'Amérique latine ont formé des bandes de chasseurs-cueilleurs, sont devenus agriculteurs, se sont organisés en chefferies, ont bâti des cités puissantes, des empires, ont édifié une architecture monumentale sur une aire immense, de la Mésoamérique aux confins de la Terre de Feu. Malgré des reliefs et des climats parfois hostiles, des civilisations complexes virent le jour : Olmèques, Mayas et Aztèques en Mésoamérique, Incas dans les Andes et des dizaines d'autres aux langues, croyances et organisations particulières.
Malgré des avancées scientifiques considérables, des pans entiers de cette histoire fascinante demeurent pour l'heure méconnus, et c'est à les éclairer que s'attache Carmen Bernand dans cet ouvrage. À l'appui de l'archéologie, dans toutes ses composantes, de la botanique à la géologie, de l'ethnographie et de sources essentiellement précolombiennes, ainsi que d'une iconographie originale et de cartes inédites, ce sont plus de 30 000 ans d'une histoire de l'Amérique latine qui sont ici retracés.
Entre désert aride et riches vallées fluviales, se sont développées des civilisations brillantes et ouvertes. Au tout début du IIIe?millénaire avant notre ère, les Sumériens y ont inventé l'écriture cunéiforme, l'agriculture céréalière irriguée, la civilisation urbaine autour de vastes palais, ainsi que les premières formes de l'État. Par la suite, alors que les caravanes des marchands allant de l'Anatolie jusqu'à la vallée de l'Indus dessinent les routes commerciales et transportent métaux et produits précieux, les rois font mettre par écrit la législation, établir les règles de la comptabilité publique et de la diplomatie...
Au tournant du ier?millénaire, la Mésopotamie est le centre de gravité de grands empires?: assyrien, babylonien, puis perse achéménide. Leurs capitales ont laissé des vestiges impressionnants et l'activité de leurs scribes nous a transmis l'essentiel de leur tradition écrite, associant les Annales royales assyriennes, l'Épopée de Gilgamesh ou l'astrologie mésopotamienne... Depuis la redécouverte, au milieu du XIXe?siècle, des restes architecturaux de ces civilisations et le déchiffrement de milliers de textes cunéiformes, les historiens ont pu reconstituer l'essentiel des événements qui ont scandé 3?000 ans de l'histoire du Proche-Orient mésopotamien. Cet ouvrage a pour ambition de présenter, sur la longue durée, une vision des lieux et des acteurs de cette histoire, de mettre en évidence l'inventivité de leurs réalisations et l'importance de l'héritage matériel et culturel qu'ils nous ont laissé.
Depuis une trentaine d'années, les découvertes archéologiques mais aussi le réexamen des données anciennes ont profondément renouvelé notre connaissance de l'Égypte ancienne. Ces avancées permettent aujourd'hui de proposer un récit neuf, dégagé de la routine de l'histoire cyclique où, entre les « empires » forcément fastueux, viennent s'intercaler de sombres « périodes intermédiaires » marquées du sceau de la décadence. Les seize chapitres qui composent ce volume évoquent autant de moments de cette longue histoire qui commence à la fin du IVe millénaire av. J.-C. et s'achève avec la conversion des empereurs romains au christianisme. Malgré les transformations écologiques, géostratégiques, sociales et économiques que connut l'Égypte durant ces trois millénaires, ses rois, même ceux qui venaient de Perse, de Macédoine ou de la lointaine Rome, se glissèrent dans un costume politique taillé à la fin du IVe millénaire av. J.-C. Le pouvoir pharaonique en fut-il, pour autant, immuable ? Il faut, pour répondre, ne pas se laisser aveugler par les textes et les monuments suscités par les pharaons eux-mêmes : pyramides écrasantes, temples gigantesques, somptueux masques d'or donnent en effet une image pour le moins erronée d'omnipotence. Illusion qui vole en éclats si l'on abandonne le mythe de l'exception égyptienne et que l'on envisage l'histoire politique des monarchies comme participant à celle, plus générale, des mondes anciens. Près de trois cents documents iconographiques et une trentaine de cartes originales illustrent cette histoire de l'Égypte des pharaons.
Retracer 40 000 ans d'une histoire qui commence avec la rencontre de l'homme de Néandertal et de l'Homo Sapiens et s'achève en - 52 avec Vercingétorix, le vaincu d'Alésia, est l'audacieux défi que s'est donné Anne Lehoërff. On y découvre la richesse d'une toute première Europe - allant de l'Atlantique à l'Oural et même au-delà -, l'ingéniosité de ces sociétés orales, populations nomades puis sédentaires, qui ont appris à maîtriser le feu, la pierre, la céramique, le bronze, le fer, ont enterré leurs morts, défriché la forêt, inventé l'agriculture et la métallurgie, construit des villes et des nécropoles, honoré leurs dieux, parcouru l'espace, à pied, en bateau et sur des véhicules tractés de plus en plus sophistiqués.
En l'absence de sources écrites, mais à l'appui de l'archéologie, associée à toutes les sciences de la vie et de la terre qui lui sont proches, l'auteure restitue ces existences passées et déconstruit les mythes élaborés au XIX siècle : l'homme « sauvage » des cavernes, les mégalithes faussement « celtiques », « nos ancêtres les Gaulois » vivant dans des huttes au milieu des forêts profondes... Loin de tous ces lieux communs, se dessine le portrait de l'homme moderne, des paysans, des artisans, des marchands, des guerriers.
Près de deux cents documents iconographiques et une trentaine de cartes originaleséclairent, de manière neuve, l'histoire en devenir de ce très lointain passé.
D'environ 25 000 avant notre ère, jusqu'à la « ruée vers l'ouest » et aux guerres indiennes du XIXe siècle, Jean-Michel Sallmann expose comment des centaines de nations indiennes, aux langues, coutumes et croyances extrêmement diversifiées, ont habité un territoire immense, allant du Nouveau-Mexique à la Sibérie en passant par les grandes plaines et la vallée du Mississippi. Très rapidement, des petites bandes familiales de chasseurs-cueilleurs s'y répandirent et s'y adaptèrent quelles que pussent être les difficultés dues au climat ou au relief. Si certaines populations perpétuèrent le mode de vie nomade, d'autres se sédentarisèrent avec les débuts de l'agriculture et édifièrent des villages. Dès la fin du premier millénaire avant notre ère, les échanges se firent également plus denses, même sur la longue distance, faisant soupçonner des relations de chaque côté du Pacifique et, vers l'an mil, des premiers contacts avec les Européens via le Groenland. L'arrivée des colons espagnols, français et anglais au XVIe siècle bouleversa cependant la vie des populations d'Amérique. Si une forme de collaboration se mit en place en quelques endroits, notamment entre les Indiens du Nord et les coureurs des bois, les résistances armées indiennes - incarnées entre autres par Gros Ours, Geronimo ou encore Sitting Bull - furent d'emblée tenaces. Souvent réduites en servitude, chassées de leurs terres, acculturées de force ou encore victimes d'épidémies, les tribus connurent finalement un déclin démographique considérable, quand elles ne disparurent pas entièrement. À l'appui de l'archéologie, notamment expérimentale, associée à toutes les sciences de la vie et de la terre qui lui sont proches, et d'une bibliographie internationale, l'auteur retrace plus de 25 000 ans d'une histoire amérindienne, illustrée d'une centaine de documents iconographiques et d'une vingtaine de cartes inédites.
L'approche des auteurs, pour rendre compte de deux mondes différents (celui du Ve et du IVe siècles) mais avec des continuités est chrono-thématique, et permettra d'interroger la pertinence des césures traditionnelles, avec les guerres médiques comme début de l'époque classique. Dans le même ordre d'idée une réflexion introductive est menée sur la définition du cadre géographique : le monde grec à l'époque classique ne se limite pas à la partie égéenne de la Méditerranée. Il oblige à étudier les effets de l'installation des Grecs sur le pourtour méditerranéen depuis l'époque archaïque, la pérennisation et le développement indépendant de ces installations. Passé les éclaircissements temporels et spatiaux, les auteurs définissent ce que sont les Grecs du Ve, en partant des populations pour déterminer des espaces et des contextes sociaux, économiques, culturels, politiques propres aux Grecs. C'est donc un monde en mouvement qui est ici présenté, que ce soit par des logiques internes ou face à des menaces extérieures, « barbares », notamment celle des Perses. C'est par ailleurs l'ensemble des systèmes politiques grecs qui sont ici analysés, à travers les exemples de Sparte, Athènes et Syracuse, soit une oligarchie, une démocratie et une tyrannie. Les cités états sont au coeur de la réflexion, dans leur fonctionnement politique comme économique.
Il n'y a sans doute guère de période historique qui n'ait fait l'objet d'interprétations aussi contrastées que le Moyen Age : louée par les romantiques, dédaignée par les humanistes, elle est encore aujourd'hui tantôt considérée comme un repoussoir absolu, tantôt comme une source inépuisable d'inspiration et d'évasion. Pourtant, de quel Moyen Age parle-t-on ? De celui qui naît sur les ruines du monde romain, en construisant une société originale faisant la synthèse des héritages antique, germanique et chrétien ? De celui des chevaliers et des paysans, avec ses cathédrales qui aujourd'hui encore marquent le paysage de nombreuses villes d'Europe ? Ou encore de celui des villes foisonnantes, de la culture florissante et de l'expansion économique et territoriale de l'Occident ? Définie en creux dès l'époque moderne comme l' "époque du milieu" , c'est-à-dire celle comprise entre la chute de l'Empire romain et la Renaissance, le Moyen Age couvre en réalité une durée de mille ans, sur un espace immense allant de l'Europe du Sud à la Scandinavie, des îles Britanniques à l'Europe centrale.
Sans s'enfermer dans une vision figée en grands blocs faussement homogènes, le lecteur pourra ainsi connaître et comprendre une période essentielle, mais complexe, et évaluer la manière dont elle a influencé, et influence encore, l'histoire de l'Occident.
Quand a commencé l'histoire de Rome ? Les auteurs antiques, comme Tite-Live ou Denys d'Halicarnasse, affirmaient que Rome avait été fondée le 21 avril 753 av. J.-C. par Romulus, qui aurait tracé ce jour-là sur la colline du Palatin le sillon fondateur. Cet ouvrage raconte ainsi comment une modeste cité du Latium s'est imposée aux cités voisines puis à l'Italie et enfin au monde méditerranéen. Des guerres contre les Etrusques aux affrontements avec Carthage, des premières heures de la royauté à l'institution de la République, Catherine Virlouvet et Stéphane Bourdin détaillent les principales étapes de la mise en place de l'entitée politique la plus vaste et la plus durable de l'histoire, qui reste, encore aujourd'hui, une référence incontournable dans la pensée politique moderne.
Le Proche-Orient occupe de façon presque permanente le devant de la scène médiatique mais la méconnaissance du passé de cette région demeure. Le mot même de « Proche-Orient » est ambigu et les contours de l'espace géographique qu'il désigne sont vagues. Consacrer un volume de la collection « Mondes anciens » à cet ensemble fournit l'occasion d'étudier en elle-même et pour elle-même une région trop souvent considérée comme périphérique par les spécialistes de l'Antiquité classique.
Depuis la conquête d'Alexandre, les régions et les peuples du Proche-Orient ont toujours été intégrés, selon des modalités variables, à de vastes empires. L'objectif est de déplacer le regard du centre vers la périphérie ou plus exactement de faire de cette périphérie le centre de l'enquête, en écartant toute idée préconçue de domination, de résistance ou d'acculturation. Notre ouvrage présente ainsi une histoire du Proche-Orient sur la longue durée, du I siècle av. J.-C. au VII siècle apr. J.-C. Une première partie propose une perspective géohistorique de l'évolution politique, culturelle et économique de l'ensemble de l'aire, ses rapports avec les autres régions du monde antique, et la place du Proche-Orient romain au sein de cet ensemble et au sein de l'empire romain. Une seconde partie entend saisir au plus près les modes de vie, les pratiques et les acteurs de l'histoire du Levant romain. Cette approche met en lumière des continuités ou des ruptures, et propose une chronologie renouvelée de l'histoire de la région ainsi qu'une réflexion sur les rapports entre ethnicité, langue, religion et politique.
L'Afrique ancienne a une histoire. Cette histoire est celle de civilisations de la diversité qui se façonnent et cohabitent, tantôt hégémoniques, tantôt fluides, dans des milieux exigeants et contrastés. Fruit de recherches accumulées depuis des décennies, c'est une histoire de l'Afrique à la fois neuve, foisonnante et inattendue que raconte ce livre. On pense aux puissants royaumes de Kerma, Aksum, Méroé, Ghâna, Kongo, ou encore aux empires islamiques et chrétiens médiévaux. On parcourt, tels des marchands grecs, arabes ou persans, des villes prospères, du Sahel au Nil et de l'Ethiopie à Madagascar. On visite Tombouctou, Lalibela et le Grand Zimbabwe, sans oublier la civilisation nomade des éleveurs de vaches, les chasseurs-cueilleurs, les innovations techniques ou les flambées artistiques.
Si l'histoire semble se dérober quelquefois, c'est que les témoignages écrits manquent. Là réside le défi de ce livre : faire de toute trace, matérielle ou immatérielle, un document. Ce seront des vestiges d'outils, de parures, des fragments de langues, des gènes d'animaux ou de plantes, qui permettent de remonter à l'histoire d'avant l'histoire ; ce sont les peintures rupestres du Sahara et même des paysages, qui racontent les sociétés ; ce seront des épisodes remémorés et transmis oralement.
Une somme unique, qui réunit, sous la direction de François-Xavier Fauvelle, les meilleurs spécialistes au monde, quelquefois les seuls de leur domaine, et se donne pour ambition d'illustrer autant la diversité des trajectoires historiques des civilisations anciennes de l'Afrique que celle des terrains et des ressources des historiens.
En 212, l'empereur Caracalla confère par édit la citoyenneté romaine à tous les habitants libres de l'Empire. Cette mesure couronne une évolution séculaire vers un empire à la fois politiquement unifié et culturellement universel. En 527, les élites romaines prennent conscience que les royaumes gothiques ont achevé de tuer l'Empire d'Occident. Le passage de témoin à l'Empire byzantin se réalise dans un V siècle qui se termine lorsque l'empereur Justinien tente de reconstituer une unité impériale universelle, sur des bases devenues profondément différentes de celles qui avaient fondé l'Empire romain.
La longue période qui va de 212 à 527 a ainsi vu se produire des transformations impressionnantes : la fin d'une société d'ordres, la fusion des populations barbares et des populations provinciales, la déconstruction politique de l'Empire romain, la diffusion du christianisme. L'Antiquité tardive est aujourd'hui le sujet de vifs débats entre les historiens qui veulent réactiver la notion de déclin de la civilisation.
De Homère à Solon, des récits légendaires à celui qui fut l'un des plus grands legislateurs de la Grèce ancienne, ce volume retrace l'histoire des premiers mondes égéens connus. Il s'agit d'une très longue histoire déployée sur plus de deux millénaires, riche en inventions et en bouleversements : le passage d'une écriture syllabique à une écriture alphabétique, la naissance de la cité-Etat (polis), l'apparition des premiers codes législatifs et l'extension considérable du monde grec tout autour de la Méditerranée.
À l'aide de l'ensemble des sources disponibles, à la lumière des recherches les plus récentes, avec pour guides Julien Zurbach et Cécilia d'Ercole, les meilleurs connaisseurs français du monde mycénien (du XV au XII siècle) et de l'époque archaïque (du VIII au VI siècle), le lecteur est invité à Cnossos, le premier palais crétois à être fouillé, à Troie, à Mycènes, à Tirynthe, à Delphes, à Délos, à Tarente... Il découvrira des cultures matérielles, des sociétés et des formations politiques aussi mystérieuses qu'originales ; il rencontrera Athéna, Zeus et Poséidon, déjà présents sur les tablettes en linéaire B de l'Âge du bronze...
Plus de 200 documents, cartes et reproductions, illustrent cet ouvrage.
L'histoire de Rome que dépeint ce volume est celle de l'apogée d'un empire « mondial ».
Comment une petite cité est-elle parvenue à dominer un ensemble de terres s'étendant de l'Écosse et du Danube au désert africain, de l'Atlantique au Proche-Orient, et à établir cette domination de manière assez durable pour marquer profondément l'histoire de tous ces territoires ?
Le succès de la domination romaine tient pour une bonne part à une conception ouverte de la citoyenneté. Le recensement de 70 av. J.-C. régla un conflit qui avait opposé Rome aux Italiens, une vingtaine d'années auparavant. Tous les hommes libres de la péninsule formèrent désormais le populus Romanus. Près de trois siècles plus tard, en 212 apr. J.-C., Caracalla attribua le bénéfice de la civitas Romana à tous les habitants libres de l'empire. Or, durant la période délimitée par ces deux mesures, les possessions romaines s'étaient étendues bien au-delà des rivages de la Méditerranée.
Cette expansion fut l'oeuvre collective des soldats romains et de leurs chefs.
Garants d'une domination qui se prétendait universelle, et qui avait pour siège la plus grande ville de l'Antiquité, les princes adaptèrent la Cité au gouvernement du monde.
L'ouvrage retrace cette histoire et restitue la cohérence d'une construction impériale singulière, qui servit - plus tard - de modèle à bien d'autres empires.
Depuis une trentaine d'années, les découvertes archéologiques mais aussi le réexamen des données anciennes ont profondément renouvelé notre connaissance de l'Egypte ancienne. Ces avancées permettent aujourd'hui de proposer un récit neuf, dégagé de la routine de l'histoire cyclique où, entre les « empires » forcément fastueux, viennent s'intercaler de sombres « périodes intermédiaires » marquées du sceau de la décadence.
Les seize chapitres qui composent ce volume évoquent autant de moments de cette longue histoire qui commence à la fin du IVe millénaire av. J.-C. et s'achève avec la conversion des empereurs romains au christianisme. Malgré les transformations écologiques, géostratégiques, sociales et économiques que connut l'Égypte durant ces trois millénaires, ses rois, même ceux qui venaient de Perse, de Macédoine ou de la lointaine Rome, se glissèrent dans un costume politique taillé à la fin du IVe millénaire av. J.-C.
Le pouvoir pharaonique en fut-il, pour autant, immuable ? Il faut, pour répondre, ne pas se laisser aveugler par les textes et les monuments suscités par les pharaons eux-mêmes : pyramides écrasantes, temples gigantesques, somptueux masques d'or donnent en effet une image pour le moins erronée d'omnipotence. Illusion qui vole en éclats si l'on abandonne le mythe de l'exception égyptienne et que l'on envisage l'histoire politique des monarchies comme participant à celle, plus générale, des mondes anciens.
Près de trois cents documents iconographiques, une trentaine de cartes illustrent cette histoire de l'Égypte des Pharaons.
Entre désert aride et riches vallées fluviales, se sont développés des civilisations brillantes et ouvertes. Au tout début du IIIe millénaire avant notre ère, les Sumériens y ont inventé l'écriture cunéiforme, l'agriculture céréalière irriguée, la civilisation urbaine autour de vastes palais ainsi que les premières formes de l'État. Par la suite, alors que les caravanes des marchands allant de l'Anatolie jusqu'à la vallée de l'Indus dessinent les routes commerciales et transportent métaux et produits précieux, les rois font mettre par écrit la législation, établir les règles de la comptabilité publique et de la diplomatie... Au tournant du Ier millénaire, la Mésopotamie est le centre de gravité de grands empires : assyrien, babylonien, puis perse achéménide. Leurs capitales ont laissé des vestiges impressionnants et l'activité de leurs scribes nous a transmis l'essentiel de leur tradition écrite, associant les Annales royales assyriennes, l'Épopée de Gilgamesh ou l'astrologie mésopotamienne...
Depuis la redécouverte, au milieu du XIXe siècle, des restes architecturaux de cette civilisation et le déchiffrement de milliers de textes cunéiformes, les historiens ont pu reconstituer l'essentiel des événements qui ont scandé 3 000 ans de l'histoire du Proche-Orient mésopotamien. Cet ouvrage a pour ambition de présenter, sur la longue durée, une vision des lieux et des acteurs de cette histoire, de mettre en évidence l'inventivité de leurs réalisations et l'importance de l'héritage matériel et culturel qu'ils nous ont laissé.
Qu'est-ce que la préhistoire ?
Ce livre explique comment durant environ 40 millénaires (nous ne sommes dans notre histoire connue par des sources écrites qu'au 2e millénaire !) nos ancêtres ont vécu, fabriqué des merveilles, enterré leurs morts, construit des villes et des nécropoles, défriché toute l'Europe occidentale. L'Europe, dans sa version large -de l'Atlantique à l'Oural et même un peu au-delà - a innové, inventé l'agriculture et la métallurgie: c'est ce qu'on a appelé la Révolution néolithique, dont nous vivons encore.
Cela dit, les humains de ces époques anciennes n'ont pas laissé de témoignages écrits : juste des traces matérielles que l'archéologue déchiffre, grâce à l'étude des données mises au jour dans - et sous - le sol.
Au fur et à mesure que les méthodes de l'archéologie se perfectionnent et se professionnalisent, la vision qu'on peut avoir de ces lointains ancêtres se précise et se raffine.
Un livre plein de surprises, à la pointe de la recherche, qui sera pour beaucoup une révélation.