Filtrer
Support
Éditeurs
Langues
Prix
Agone
-
Autour d'une « autre littérature », la question n'est pas tant de proposer on ne sait quelle littérature alternative que de remettre en cause l'évidence de ce qu'est « la » littérature fabriquée par les institutions centrales et dominantes de la vie littéraire. Ce qui consacre « la » littérature comme telle, c'est une façon de renvoyer toutes les alternatives à la diversité du pluriel et à la singularité des étiquettes : « les » autres littératures, qu'elles soient définies par leur public et des formes littéraires supposées lui convenir (littératures populaires, policières, de science fiction, à l'eau de rose, enfantines), par le monde social qu'elles décrivent et la manière dont elles le font (littérature populiste, réaliste) ou encore par l'origine sociale de ses auteurs (littérature ouvrière, prolétarienne). Ce qui passe pour « la » littérature est « une » littérature parmi beaucoup d'autres possibles. Il s'agit notamment de montrer combien une autre littérature pourrait être plus critique, plus politique, moins socialement exclusive.
Ainsi, il existe une représentation dominante de la littérature et, loin de s'imposer comme par nature, cette littérature est le résultat d'un travail de légitimation et de discrimination :
Les prix littéraires, les revues, les festivals, prescrivent ce que doit être (ou ne pas être) la littérature. Ce travail est discret, rarement explicite. Parmi ses outils les plus efficaces :
L'oubli et le stigmate. Oubli du passé et des moments où existaient des manières de concevoir la littérature très différentes de ce que l'on constate aujourd'hui. Stigmate de la relégation dans les genres dits mineurs, qui sont souvent à la fois des refuges du discours critique et une manière de les neutraliser.
C'est en suivant ces trois approches que sont l'histoire, la hiérarchie des genres et le constat des travers de « la » littérature actuelle, et en faisant appel aux écrivains eux-mêmes, que ce numéro explore les voies d'une autre littérature.
-
REVUE AGONE n.49 : crise financière globale ou triomphe du capitalisme ?
Revue agone
- Agone
- Revue Agone
- 18 Octobre 2012
- 9782748901542
En septembre 2008, l'irruption d'une crise financière épique touche le coeur même du système dominant. Dans les mois qui suivent, production mondiale, commerce, capitaux propres, crédits et investissements sont brutalement frappés, tandis que le chômage atteint des taux à deux chiffres dans tout l'hémisphère nord. On a senti, et pas seulement à gauche, que le paradigme néolibéral ne sortirait pas indemne de cette crise, qui pouvait même porter un coup fatal à l'hégémonie américaine. Malgré le déferlement d'analyses, la portée historique de cette crise reste obscure. À quoi a-t-elle mis fin ? À quoi n'a-t-elle pas mis fin ?
En coédition avec la New Left Review, ce volume rassemble les principales analyses proposées par cette revue sur la crise. Depuis cinquante ans, la NLR s'est imposée comme l'un des lieux majeurs de la pensée critique dans le monde anglo-saxon en suivant un mot d'ordre salutaire : refuser tout accommodement avec le système dominant ainsi que les manières d'en sous-estimer la puissance. -
REVUE AGONE n.43 : comment le genre trouble la classe
Revue agone
- Agone
- Revue Agone
- 18 Juin 2010
- 9782748901221
Il est rare que l'épouse soit la seule femme qui réalise, " hors marché ", le travail domestique au sens large : bonnes et prostituées, pour ne citer qu'elles, souvent migrantes, interviennent également, contre une rémunération plus ou moins sonnante et trébuchante.
Cela implique-t-il pour autant que la classe des femmes n'existe pas, parce que les antagonismes entre " Madames " et migrantes sans papiers l'auraient fait voler en éclats ? Ce serait aussi simpliste que de penser que le prolétariat est un concept dépassé parce qu'on trouve en son sein des contremaîtres. La classe des femmes existe dans la mesure où existe une très nette division sexuelle du travail, qui exige des unes qu'elles réalisent le travail de reproduction sociale et qui en exempte les membres de la classe des hommes.
Et il convient d'observer un organisateur du travail beaucoup plus à même de dresser des stratégies à moyen et long terme : l'Etat, en tant qu'agent des logiques d'accumulation de capital.
-
REVUE AGONE n.47 : les théories du complot
Revue agone
- Agone
- Revue Agone
- 19 Janvier 2012
- 9782748901528
L'histoire, comme nous la connaissons d'après des documents originaux et telle qu'elle fut établie par les meilleurs historiens, est tissée de conspirations.
Si, comme le veut la superstition moderne, les théories de la conspiration sont par nature folles, suspectes ou invraisemblables, alors l'histoire telle que nous la connaissons est un ramassis de non-sens, ce qui est fou, suspect et invraisemblable. La majeure partie de ce que nous croyons savoir de l'histoire de l'Angleterre, comme d'autres pays, serait systématiquement trop entachée de conspirations pour inspirer la confiance.
Mais l'histoire n'est pas un amas de non-sens, de manière générale, elle n'est pas non plus folle, suspecte ou invraisemblable. Par conséquent, cette superstition moderne n'est qu'une superstition et il n'y a rien de fou, suspect ou invraisemblable dans la nature même des théories de la conspiration, bien qu'évidemment certaines d'entre elles soient folles, suspectes ou invraisemblables.
-
REVUE AGONE n.61 : la raison en procès
Revue agone
- Agone
- Revue Agone
- 11 Septembre 2017
- 9782748903430
Une première tentative de reconstruire la raison, considérée comme base permettant de revendiquer l'égalité et de combattre l'injustice Dans beaucoup de milieux intellectuels, y compris à gauche et à l'extrême gauche, la raison est aujourd'hui traitée comme une ennemie. Instrument au service de l'État et du Capital, des polices, des bureaucraties et des technocraties, de la Science qui ne serait que technoscience, de l'Occident et de l'impérialisme, elle signifierait contrôle des corps et des esprits, exclusion et enfermement, écrasement des identités et des différences, ethnocentrisme et colonialisme, productivisme et destruction de la nature et de la Terre...
Certes, la raison et l'universel ont servi de paravents à toutes sortes d'horreurs et d'oppressions. Mais les irrationalismes politiques et religieux en ont « justifié » bien d'autres. Et comment dénoncer l'injustice, revendiquer l'égalité et le respect des différences, comprendre la place de l'espèce humaine au milieu des autres et sur la Terre, sans s'appuyer sur la raison ? Pas une Raison supérieure, surplombante et totalisante, censée justifier l'ordre établi ou le cours de l'histoire.
Mais la raison commune qui est en chacun, cette capacité de demander pourquoi et comment, de chercher ce qui est vrai et ce qui est mieux.
Ce dossier veut ouvrir quelques pistes pour contribuer à l'immense projet de reconstruire la raison, notamment à travers une réévaluation critique de l'idée de « progrès » dans un dialogue avec Jacques Bouveresse, une analyse des modes de pensée irrationnels voire religieux dans l'extrême gauche française, une réflexion sur l'héritage des Lumières à partir de la dichotomie entre Lumières radicales et modérées mise en évidence par les travaux de Jonathan Israel, ou encore une confrontation avec le rationalisme mal connu de Hayek, aussi puissant philosophiquement que discutable dans ses principes et ses conséquences.
-
REVUE AGONE : le pire des mondes possible
Collectif
- Agone
- Revue Agone
- 24 Novembre 2015
- 9782748902273
S'il est devenu si difficile d'envisager de sortir de la crise que perpétuent les démocraties occidentales (et dont les États-Unis bornent l'évolution), ce n'est pas tant à cause de la crise elle-même que du travail des « décideurs » qui, depuis vingt-cinq ans, monopolisent le futur et la croyance dans le futur que leur a donné le pouvoir de l'argent. Pour mettre en lumière les forces motrices de la désintégration américaine - aux niveaux politique, économique, social, artistique et intellectuel -, ce recueil propose de réintroduire la classe au centre de l'analyse ; de briser les utopies et les idoles des 1 % les plus riches ; de faire émerger un contrerécit des principaux centres de stagnation où domine l'optimisme bêlant de la culture du consensus.
Sur le ton caustique de l'essayisme satirique sont analysés l'« économie de l'innovation », où la recherche sert l'accroissement des taux de profit aux dépens de tout progrès social ; la convergence des visions du monde des milieux dirigeants et des médias, appartenant aux mêmes cercles de sociabilité ; le détournement des mots d'ordre féministes par celles qui ne veulent qu'accroître leur propre pouvoir ; la monopolisation de l'art par un petit groupe de collectionneurs richissimes ; et la gentrification des villes moyennes désindustrialisées gâce au « dynamisme des classes créatives ».
Au sommaire, des textes de Thomas Frank, Rick Perlstein, Anne Elizabeth Moore, John Summers, Rhonda Lieberman, Susan Faludi, Mark Dancey, Heather Havrilesky, Evgeny Morozov et Chris Lehmann. Avec un reportage photographique de James Griffioen sur la ville de Detroit.
-
REVUE AGONE n.65 : sous le talent : la classe, la genre, la race
Revue agone
- Agone
- Revue Agone
- 5 Février 2021
- 9782748904345
Le paradoxe des formations aux métiers artistiques est de se présenter comme des lieux d'apprentissage de ce qui ne s'apprend pas, puisque le talent est ce que l'on possède à titre avant tout personnel. Pourtant, l'accès à la formation artistique est bien devenu aujourd'hui un élément clé dans la construction des trajectoires artistiques professionnelles.
« L'art a été saisi par l'école », selon la belle expression, pourtant déjà ancienne, de la sociologue Annie Verger.
-
REVUE AGONE n.62 : patronat, syndicats ou salariés : qui servent les experts ?
Revue agone
- Agone
- Revue Agone
- 23 Mai 2018
- 9782748903669
Les experts et les consultants sont désormais omniprésents dans le monde du travail. Leur rôle est notamment central dans l'immense travail dit de « réorganisation » ou de « restructuration » des entreprises. On les retrouve aussi bien du côté des directions que du côté des syndicats, dont ils contribuent à élaborer les stratégies. Consultants, conseils et avocats de tout poil sont au service des patrons dans leurs efforts pour tirer plus de profit des salariés qu'ils emploient. Mais on les trouve aussi aux côtés des représentants qui défendent les intérêts des personnels. Quelles sont les nouvelles formes de l'expertise au service des patrons ? Et quelles ressources les syndicats ont-ils réussi à construire dans ce domaine ? Comment se mènent les batailles d'experts ? Les textes rassemblés font la lumière sur des enjeux décisifs mais trop souvent rendus illisibles, précisément parce qu'ils sont réservés aux experts. Ils montrent aussi que l'essor d'un vrai marché syndical de l'expertise ne se fait pas toujours au bénéfice des salariés. Et ils insistent enfin sur l'importance des formes autonomes d'expertises que les militants et les professionnels doivent construire et mobiliser eux-mêmes pour se défendre efficacement face aux restructurations.
Au sommaire. Dossier : Qui servent les experts ? Introduction par
-
REVUE AGONE n.55 : hégémonie ou déclin de l'amplire ?
Revue agone
- Agone
- Revue Agone
- 13 Janvier 2015
- 9782748902181
« Rien de comparable au retour à une politique normale de puissance comme celui qui, dans la foulée du Congrès de Vienne, avait mis fin à une période de transition révolutionnaire chaotique, ne se produisit après la Seconde Guerre mondiale, lors de laquelle une alliance de pays dominée et largement financée par les États-Unis infligea de cuisantes défaites à l'Allemagne, à l'Italie et au Japon. Déjà, plusieurs années avant la reddition inconditionnelle de ses ennemis - événement historique sans précédent -, Washington avait pris l'initiative de mettre au point des programmes destinés à reconstruire après la guerre un ordre économique et politique international qui empêcherait que l'économie mondiale soit divisée entre les empires - concurrents et potentiellement ennemis - britannique, français, néerlandais, espagnol et russe. » Le début du XIXe siècle - les attentats du 11 septembre, l'invasion de l'Irak en 2003, la crise financière de 2008, la poursuite de la guerre en Afghanistan et le poids croissant de la Chine - a marqué un retour en force des débats autour de l'impérialisme américain. Assiste-t-on actuellement à un déclin de l'empire ? Faut-il au contraire parler d'une recomposition des formes de la domination mondiale ? À travers des études de cas, des essais critiques et des réflexions théoriques, les auteurs regroupés ici développent des interprétations concurrentes de l'impérialisme, son histoire, ses manifestations contemporaines, ses perspectives futures.
-
REVUE AGONE n.38/39 : villes et résistances sociales
Revue agone
- Agone
- Revue Agone
- 9 Mai 2008
- 9782748900712
Coordination Benoît Eugène avec 1 DVD : Art Security Service, Bernard Mulliez (1h29) et Les Indésirables, Patrick Taliercio (1h13) « Lorsque l'Europe sera posée comme entité politico-économique, elle pourra alors décider de gestes forts. On démolira alors (sans regret) nos bâtiments actuels devenus, entre-temps, probablement totalement obsolètes. Une telle évolution sera sans doute radicale mais elle répondra d'un autre besoin de développement.
Les pelleteuses d'aujourd'hui et de demain auront remplacé les incendies, les tremblements de terre ou les guerres de jadis. » Michel Jaspers, architecte urbaniste
-
Je n'en appelle pas à porter attention aux " frémissements d'en bas " avec une sorte de romance, de nostalgie.
Nous avons besoin d'une nouvelle façon de penser les classes, laissant derrière nous cette vision d'une opposition entre des blocs homogènes qui se font face comme des armées. Maintenant que nous n'avons plus les garanties offertes par ces structures immuables proposées par le marxisme, l'étude des sentiments de classe doit être construite empiriquement depuis le bas. Ceci afin de comprendre comment il est possible pour des individus d'affronter de façon imaginative le fait de ne devoir qu'à leur force de travail de ne pas tomber dans une forme de déchéance.
C'est à ce prix que l'on comprendra comment ce qui s'apparente à une solution dans un lieu social peut être un problème dans un autre.
-
REVUE AGONE n.45 : George Orwell, entre littérature et politique (2011)
Revue agone
- Agone
- Revue Agone
- 14 Avril 2011
- 9782748901313
Orwell n'a peut-être pas été ce prophète que d'aucuns aimeraient voir en lui, mais sa critique de la gauche offre toujours une base à partir de laquelle repenser la crise des gauches contemporaines. L'honnêteté sans faille de cette critique, la haine de tout ce qui prend l'apparence du politique en éludant les vraies questions ne nécessitent qu'un léger ajustement aujourd'hui.
Ce qui mérite d'être ravivé, dans ce monde mielleux de tolérance, de réforme modeste et de gauche « propre sur elle », c'est la colère qu'Orwell puisait dans sa haine de l'indécence. La disparition des pauvres et des parias du discours politique montre que la gauche, au bout du compte, accepte les distinctions de classe. Il nous faut réapprendre auprès d'Orwell cette décence qui naît de la colère : son indignation face à l'état du monde, mais également face aux excès des intellectuels de gauche, qui, à bien des égards, ont l'indécence d'ignorer le « peuple » et ses contradictions.
-
REVUE AGONE Tome 41/42 : Agone 41 et 42 : « Les intellectuels, la critique & le pouvoir »
Collectif
- Agone
- Revue Agone
- 6 Octobre 2009
- 9782748900811
L'« intellectuel » serait forcément « de gauche » ; il oeuvrerait « naturellement » au seul service des dominés ; surtout, son action serait désintéressée. Quelques rappels historiques écornent vite cette belle image ; surtout ils montrent comment ont changé les valeurs au nom desquelles on s'« engage » pour quelles « nobles causes ». Un peu d'actualité montre combien les fonctions remplies sont toujours plus publiquement rentables.
Ce recueil revient sur les rôles qui ont porté certains intellectuels au coeur de mouvements de libération, qui n'ont parfois libéré qu'eux-mêmes, au sein d'une lutte des classes dans laquelle ils n'ont souvent jamais que changé de camp. -
REVUE AGONE n.54 : les beaux quartiers de l'extrême droite
Revue agone
- Agone
- Revue Agone
- 18 Juin 2014
- 9782748902112
La représentation que les médias donnent de l'extrême droite se cantonne souvent à son aspect spectaculaire et violent. La focalisation sur sa partie visible donne l'impression qu'elle se limite au Front national et à quelques mouvements satellites, qui aiment à se présenter comme les porte-parole de la colère des « sans-grades ». Se réclamant d'une légitimité « par en bas », les réactionnaires d'aujourd'hui opèrent pourtant un important travail de normalisation qui prend appui sur différentes fractions du champ du pouvoir, avec la complicité d'une partie de la grande bourgeoisie et des élites, entre autres culturelles. Ils sont d'autant plus efficaces qu'ils donnent une impression d'apolitisme, rendant leur idéologie diffuse. Karl Kraus avait montré comment le nazisme avait su s'emparer du langage pour conquérir une bonne partie du milieu intellectuel et de la presse. Ce numéro vise à dévoiler les logiques de diffusion de l'idéologie ou plus précisément des schèmes de pensée de l'extrême droite.
Pour les comprendre, il faut étudier les idéologues qui renouvellent son discours. C'est en particulier dans les années 1960, alors qu'elle est décriée comme un mouvement réactionnaire et arrière-gardiste, que l'extrême droite se renouvelle en profondeur et s'investit dans un projet culturel et métapolitique pour concurrencer l'hégémonie supposée de la gauche, dans une stratégie qu'elle poursuit encore aujourd'hui. Des chefs de file comme Dominique Venner s'entourent alors d'universitaires et de journalistes de manière à pénétrer les élites grâce à des idées reposant sur des argumentaires à prétention scientifique. La stratégie de pénétration des élites se trouve particulièrement marquée dans le cas du Club de l'Horloge, un cercle de réflexion politique composé et destiné à de hauts fonctionnaires. Une autre transformation majeure de cette extrême droite consiste à éviter l'image de parti de notables et à diffuser une image rajeunie. L'enjeu est alors de former des cadres militants dévoués et capables de diffuser un idéal moral, comme dans le Bloc identitaire.
Au contraire d'une pensée rigide et immuable, nous mettrons ainsi l'accent sur les capacités de mutation du discours de l'extrême droite et sur sa capacité à se renouveler en empruntant notamment à ses adversaires une contestation sociale apparente. Ce numéro explore quelques aspects d'une nébuleuse qui, plus ou moins formellement, mais objectivement, constitue le terreau qui permet à
-
REVUE AGONE n.57 : révolution et démocratie ; actualité de Rosa Luxemburg
Revue agone
- Agone
- Revue Agone
- 19 Août 2016
- 9782748902297
Parce qu'elle s'est toujours située du point de vue de la révolution sans jamais cesser d'insister sur la nécessaire créativité des masses - la révolution prolétarienne représentant pour elle l'accomplissement d'une démocratie sans limites -, Rosa Luxemburg permet de penser en quoi révolution et démocratie vont de pair. Avant de mourir assassinée, au début de l'année 1919, dans l'écrasement du soulèvement initié par le groupe Spartakus à Berlin, elle avait ouvert une réflexion critique sur les orientations de la révolution bolchévique, sans pour autant s'aligner sur les positions des sociaux-démocrates, dont le rejet d'octobre 1917 s'inscrivait dans le droit fil de leur acceptation chauvine de la guerre mondiale en 1914 et de leur trahison de la révolution de novembre 1918.
Ce numéro de la revue Agone s'inscrit dans la continuité du travail entrepris par les éditions Agone et le collectif Smolny pour la publication des ?uvres complètes de Rosa Luxemburg, dont quatre volumes sont déjà parus. Il reprend la plupart des interventions de la conférence organisée à Paris en octobre 2013 par la Société internationale Rosa Luxemburg.
-
REVUE AGONE n.58 : l'Amérique latine dans le chaudron du diable
Revue agone
- Agone
- Revue Agone
- 8 Octobre 2015
- 9782748902334
L'Amérique latine ne se réduit pas au rôle dramatique où la cantonne la presse à sensations politiques : un continent écartelé par l'exploitation économique et financière via des organismes internationaux publics ou privés, une mosaïque de vallées sous la coupe des cartels de la drogue, le théâtre de révolutions anti-yankee ancrées dans les mythologies du XIXe siècle ou un regroupement de nouvelles puissances « émergentes » qui cherchent à prendre le train de la croissance.
Plutôt que d'employer les raccourcis habituels, ce recueil d'articles initialement parus dans la New Left Review révèle la diversité et la complexité de ces nations à la recherche de solutions singulières pour sortir du « chaudron du diable » dans lequel l'histoire nous enferme.
Faudrait-il pour cela critiquer les errances de Lula et du Parti des travailleurs, suivre la conversion des économies illégales ou revenir sur les fissures de la contre-révolution libérale derrière leurs façades médiatiques ?
-
REVUE AGONE n.59 : quand la santé décuple les inégalités
Revue agone
- Agone
- Revue Agone
- 5 Juillet 2016
- 9782748902686
Loin de réduire les inégalités sociales face à la maladie et à la mort, les soins médicaux les creusent : quel est le rôle du système de santé et des soignants dans la (re)production des inégalités ?
Après une chute, M.D., français, immigré originaire du Mali, se présente aux urgences d'un hôpital de proche banlieue parisienne sans pièce d'identité. Travailleur au noir, il est tombé d'un échafaudage sur un chantier et souffre de multiples fractures. Il est renvoyé des urgences, mais sera finalement admis dans un autre hôpital en soins intensifs pendant plusieurs jours. Alerté par un collègue de M.D, Médecins sans frontières interpelle l'hôpital. Le chef du service reconnaît l'avoir refusé car « il n'avait pas d'attache avec la commune et allait coûter de l'argent » et qu'il était « africain, sans-papier, sans aucun droit » - ce qui n'était pas exact. La direction finira par désavouer par écrit la décision de son chef de service et présenter ses excuses au patient.
Économistes, anthropologues et sociologues l'ont bien montré : parce que les consultations durent plus longtemps dans les quartiers bourgeois, que les malades issus des classes supérieures bénéficient d'une meilleure information par leur médecin ou encore que les classes moyennes reçoivent moins d'ordres que les classes populaires, l'offre de soins creuse les inégalités entre les classes sociales au lieu de les combler. Nous approfondissons ici ces résultats en combinant les rapports sociaux de classe, de sexe et de race, explorés tant à l'hôpital qu'en médecine libérale.
-
REVUE AGONE n.60 : nouvelles masses, nouveaux mouvements ?
Revue agone
- Agone
- Revue Agone
- 16 Novembre 2016
- 9782748902839
Quels sont les mobilisations politiques et sociales suscitées par la crise financière mondiale de 2008 ? Auraient-elles un air de famille ? En quoi prolongent-elles - ou au contraire tranchent-t-elles avec - la vague précédente de mouvements inspirés par l'altermondialisme autour de l'an 2000 ?
Dans un monde où, pour la première fois depuis cent cinquante ans, le capitalisme ne semble plus contesté par aucune force sociale de premier plan, de très nombreux mouvements de masses ne cessent d'émerger. Par-delà tout ce qui les distingue, notamment entre ceux des pays dits « riches » et ceux des pays qu'on appelle « émergents », ils partagent presque tous la caractéristique de mêler des membres des classes populaires et des classes moyennes. Tout l'enjeu est alors de savoir s'il y a convergence ou simple coexistence des luttes. Si cette réelle diversité sociale est une force ou au contraire une faiblesse où la résistance des uns est confisquée par les intérêts des autres.
Ce numéro est la cinquième livraison thématique d'Agone exclusivement tirée de la New Left Review. Conformément à la lucidité dont elle se réclame - qui la conduisait par exemple à relativiser la portée du mouvement alter-mondialiste en 2000 -, la NLR refuse de se raconter des histoires à propos des mobilisations actuelles. Tout en donnant plusieurs éléments d'analyse transversaux, ce numéro reprend pour l'essentiel la série en cours qu'elle consacre depuis 2014 aux new masses et qui brosse un large panorama mondial des principaux mouvements de résistance à l'ordre dominant. Fidèle à ce qui fait sa marque depuis sa création, la New Left Review les passe au crible d'une lecture résolument sociologique rarement faite ailleurs : c'est l'approche des forces sociales mobilisées qui est ici privilégiée.
Sommaire : Goran Therborn, « Nouvelles masses mobilisées ? Les fondements sociaux de la résistance » ; Zhanna Andreasyan et Georgi Derluguian, « La protestation du pétrole en Arménie » ; Suhas Palshikar, « Qui est "l'homme ordinaire" de Dehli ? L'essor d'un nouveau parti politique en Inde » ; André Singer, « Révolte au Brésil. La structure politique et sociale des événements de juin 2013 » ; Erdem Yörük et Murat Yüksel, « Classes sociales et politique dans les mobilisations autour du Parc Gezi en Turquie (maijuin 2013) » ; Daniel Finn, « Les guerres de l'eau en Irlande. Une mobilisation de masse anti-austérité » ; Nancy Fraser, « Une triple mouvement. Une grammaire des crises politiques après Polanyi » ; Susan Watkins, « Oppositions. Un panorama des nouveaux mouvements politiques contestataires post-2008 dans les économies avancées ».
-
REVUE AGONE Tome 37 : Agone 37 : « La joie de servir »
Collectif
- Agone
- Revue Agone
- 11 Septembre 2007
- 9782748900583
« S'il ne fait aucun doute que des révoltes ont existé, ce qui appelle manifestement une explication, c'est plutôt le fait qu'elles n'aient pas été beaucoup plus fréquentes. » Cette remarque de Max Weber - tirée d'Hindouisme et bouddhisme où elle est appliquée aux castes « impures » et à leur rapport avec le système social hindou - pose le problème que traitent, chacun à leur façon, les articles rassemblés dans ce numéro.
Une première réflexion sur la « Joie de servir » avait été amorcée dans un colloque organisé à l'École normale supérieure les 20 et 21 mai 2005, à l'initiative d'Isabelle Kalinowski et Gérard Rimbert. Certaines contributions sont présentées ici ; à côté d'autres articles venus relancer par la suite la réflexion sur ce thème qui ne cesse de nous résister. -
REVUE AGONE Tome 28 : Agone 28-2003 Lutte des Sexes et Luttes des Classes
Collectif
- Agone
- Revue Agone
- 11 Avril 2003
- 9782748900033
-
REVUE AGONE Tome 29/30 : Agone 29 / 30-2003 Education et ses Contraires
Collectif
- Agone
- Revue Agone
- 22 Septembre 2003
- 9782748900002
-
REVUE AGONE Tome 14 : Agone 14-1995-Quand y a-t-il Fictions
Collectif
- Agone
- Revue Agone
- 10 Avril 2003
- 9782910846022
-
REVUE AGONE Tome 33 : Agone 33-2005 Syndicalisme et ses Armes
Collectif
- Agone
- Revue Agone
- 7 Avril 2005
- 9782748900323
Le syndicalisme français est en crise. Faiblement présent dans le secteur privé, bureaucratisé, pacifié... il semble condamné par les restructurations de l'appareil productif (liquidation de l'industrie, tertiarisation, éclatement du salariat) et l'évolution des mentalités (consumérisme, individualisme). Plutôt qu'une énième analyse de cette crise multiforme, ce numéro propose un éclairage sur quelques pratiques syndicales développées par le passé, de l'action directe de jadis à l'intégration par le biais des comités d'entreprise.
Les grèves de 1955 à Saint-Nazaire et Nantes et leur " parfum d'émeutes " ont marqué l'imaginaire social. Mais réduire ce conflit historique aux affrontements qui l'ont émaillé ferait oublier l'essentiel : l'implication forte et directe des grévistes, syndiqués ou non, dans la gestion et la conduite du mouvement.
-
REVUE AGONE Tome 35/36 : Agone 35 / 36-2006 Guerres de Karl Kraus
Collectif
- Agone
- Revue Agone
- 15 Avril 2006
- 9782748900569
Ce numéro est issu d'un colloque organisé au Collège de France le 29 mars 2005, sous la direction de Jacques Bouveresse et Gerald Stieg.
Coordonné par Jean-Jacques Rosat, il est consacré à certains aspects des nombreuses guerres que Kraus a menées non seulement contre la guerre, mais également contre le mensonge, la corruption, l'inhumanité et la barbarie sous toutes leurs formes.
" Karl Kraus est le seul Autrichien de ce siècle à avoir gagné deux guerres mondiales. " (Hans Weigel) Il a moralement gagné la première notamment en publiant, avec Les Derniers jours de l'humanité (Agone, 2005), un des réquisitoires les plus impitoyables qui aient jamais été conçus contre elle et contre la guerre en général. Et il n'y a rien d'artificiel ou d'exagéré dans le fait de suggérer qu'il a gagné également de façon anticipée la deuxième, en écrivant, en 1933, avec la Troisième nuit de Walpurgis (Agone, 2005), un des textes les plus perspicaces et les plus puissants qui aient été produits sur une catastrophe dont il n'a pourtant vécu que les débuts, puisqu'il est mort en 1936, avant d'avoir connu le pire."".