Filtrer
Support
37 produits trouvés
-
Philosophie féline : les chats et le sens de l'existence
John Gray
- Gaia
- Litterature Etrangere Gaia
- 5 Octobre 2022
- 9782330171865
Philosopher ne sert à rien. Pour être heureux : inspirons-nous des chats. Depuis la nuit des temps, de nombreux penseurs ont cherché des moyens d'accéder au bonheur et à la tranquillité de l'âme. Aucun n'a vraiment réussi et l'épineuse question de savoir comment vivre continue de susciter la même angoisse.
Les chats n'ont pas ce genre de problème. Obéissant à leur nature, ils se satisfont de la vie que celle-ci leur donne. Dans ce petit ouvrage aussi éclairant qu'amusant, John Gray nous montre que nous pouvons apprendre, grâce à ces remarquables animaux, pourquoi notre quête fébrile du bonheur est vouée à l'échec.
«Pourquoi les humains ne peuvent-ils pas davantage être comme les chats ? C'est la question posée par ce saisissant patchwork de philosophie, de fiction, d'histoire et de récit personnel. Un merveilleux mélange de légèreté et de profondeur, de rigueur et de tendresse, d'esprit et de lamentation.» Jane O'Grady, Daily Telegraph -
Là où Joan Baez a pris le micro dix ans plus tôt pour appeler à lutter contre la censure et en faveur de la liberté d'expression. Là où les représentants officiels de la Beat Generation - William Burroughs, Jack Kerouac, Allen Ginsberg, Lawrence Ferlinghetti, Neal Cassidy. - annoncèrent l'avènement de la révolution psychédélique. Steve Abbott découvre une ville en pleine effervescence dans laquelle la communauté gay se bat pour ses droits, il rejoint la scène littéraire de l'époque et fréquente cette génération de jeunes gens bien décidés à tout vivre, tout expérimenter. Commence pour le duo père-fille une vie de bohème, ponctuée de déménagements, de fêtes et de lectures de poésie à l'arrière des librairies. Alysia Abbott raconte son enfance alors que le virus du sida ronge peu à peu la ville.
-
Le scandale du siècle : écrits journalistiques
Gabriel García Márquez
- Grasset
- Litterature Etrangere Grasset
- 16 Novembre 2022
- 9782246819622
Le journalisme a été la grande affaire de la vie de Gabriel Garcia Marquez. Ses années de formation ont été consacrées au métier de reporter qu'il exerçait avec une passion jamais démentie, et son oeuvre littéraire en découle dans une filiation revendiquée par lui. La présente anthologie rassemble donc 50 textes de la période journalistique de l'homme qui recevra le Prix Nobel de Littérature en 1982, et nous offre un éclairage passionnant sur le parcours du grand écrivain colombien. Le lien narratif entre journalisme et littérature semble évident à la lecture de ces textes courts, qu'il s'agisse de scènes de la vie quotidienne, de brèves histoires poétiques, de chroniques poli-tiques sur les Sandinistes et l'élite politique colombienne, ou de réflexions intitulées « Le fantasme du Prix Nobel » ou « Comment écrire un roman ». Un portrait de Hemingway, un autre de Fidel Castro, des évocations de Paris, Mexico ou Bogota complètent ce choix de textes dont on ne peut qu'admirer la hauteur de vue et surtout le rythme. Gabriel Garcia Marquez fut ce grand conteur de l'Histoire aussi bien dans ses romans que dans ses écrits dits journalistiques.
Traduit de l'espagnol (Colombie) par Gabriel Iaculli. -
La présentation de Stefan Zweig s'ouvre sur un Tourgueniev moribond qui, du fond de sa couche, rédige quelques mots à l'attention de Tolstoï pour le supplier de reprendre la plume (« Revenez à la littérature ! C'est votre don véritable. Grand écrivain de la terre russe, entendez ma prière ! »). Avec cette scène inaugurale, Zweig amène aussitôt le lecteur au moment clé de la biographie de Tolstoï : vers sa cinquantième année, l'écrivain russe est victime d'un ébranlement intérieur qui va le pousser à rechercher sans fin, chez les philosophes d'abord, puis dans la religion, le sens caché de la vie. Zweig ne cache pas son admiration pour celui qui s'est alors donné pour mission de se sauver lui-même, et toute l'humanité avec.
« Tout homme d'état, tout sociologue découvrira dans sa critique approfondie de notre époque des vues prophétiques, tout artiste se sentira enflammé par l'exemple de ce poète puissant qui se tortura l'âme parce qu'il voulait penser pour tous et combattre par la force de sa parole l'injustice de la terre. » -
Que raconte White, première expérience de « non-fiction » pour Bret Easton Ellis ? Tout et rien. « Tout dire sur rien et ne rien dire surtout » pourrait être la formule impossible, à la Warhol, susceptible de condenser ce livre, d'en exprimer les contradictions, d'en camoufler les intentions. White est aussi ironique que Moins que zéro, aussi glaçant qu'American Psycho, aussi menaçant que Glamorama, aussi labyrinthique que Lunar Park, aussi implacable que Suite(s) impériale(s). Loin des clichés toujours mieux partagés, plus masqué que jamais, Bret Easton Ellis poursuit son analyse décapante des États-Unis d'Amérique, d'une façon, comme il le dit lui-même, « ludique et provocatrice, réelle et fausse, facile à lire et difficile à déchiffrer, et, chose tout à fait importante, à ne pas prendre trop au sérieux ».
Que raconte White en ayant l'air à la fois de toucher à tout et de ne rien dire ? Peut-être que le fil à suivre est celui du curieux destin d'American Psycho, roman d'horreur en 1991 métamorphosé en comédie musicale à Broadway vingt-cinq ans plus tard. Ellis a dit autrefois : « Patrick Bateman, c'est moi. » Il ne le dit plus. Et si Patrick Bateman était devenu président ?
P.G.
-
Écrit en 1939 au Mexique où María Zambrano est alors en exil, Philosophie et poésie constitue une entrée idéale dans l'oeuvre de la philosophe espagnole. Dans ce bref volume elle analyse deux versants, non pas antinomiques mais complémentaires, de la pensée depuis les Grecs?: «?Aujourd'hui poésie et pensée nous apparaissent comme deux formes insuffisantes, nous semblent être deux moitiés de l'homme?: le philosophe et le poète. L'homme entier n'est pas dans la philosophie?; la totalité de l'humain n'est pas dans la poésie?».
-
Pétersbourg, le chef-d'oeuvre de Biely et l'un des grands romans européens du XX e siècle, évoque les balbutiements de la révolution d'Octobre. Il est bâti sur vingt-quatre heures d'attente d'un acte terroriste confié par le Parti à Nikolaï, le fils même de la future victime, le Sénateur Apollon Apollonovitch Ableoukov. Pendant de nombreuses pages, le lecteur suit les différents personnages, vivant plus ou moins bien les heures qui précèdent l'attentat : le vieux sénateur dépoussière sa bibliothèque ; ailleurs, un meurtre est commis ; quant à Nikolaï, engagé, naguère, en faveur d'un acte politique d'envergure, il se demande à quel saint se vouer. À vingt pages de la fin, un terrible coup de théâtre vient secouer une intrigue qui se perd dans ses propres méandres :
La bombe a disparu. On assiste même aux retrouvailles entre Nikolaï et sa mère (alors qu'elle a quitté le domicile familial deux ans auparavant au bras d'un Italien).
Porté par des phrases folles, on parcourt la ville à cent à l'heure, et l'oeil de Biely passe sur les choses sans jamais s'arrêter ; il lui arrive de trembler, de sortir du cadre, d'explorer les consciences des uns, l'inconscient des autres, et promener un oeil prophétique sur l'Union soviétique...
Inspiré par les événements de 1905 dans la capitale russe, écrit entre 1910 et 1913, publié en 1916 puis remanié en 1922, tout dans Pétersbourg est machination, suspense, infiltration, prémo- nition d'une apocalypse finale. Mais c'est aussi une épopée délirante, loufoque, grotesque, parfois à la limite du carnavalesque ; le plus souvent, simplement monstrueuse.
-
Ce recueil peut être considéré comme une suite logique des Six promenades dans le bois du roman ou d'ailleurs ou de Lector in Fabula.
Ces textes s'adressent à un vaste public averti : ils traitent de la fonction de la littérature, de l'influence dans l'histoire d'un écrit sur des évènements historiques, des problèmes spécifiques à la narration comme la représentation verbale de l'espace, l'ironie intertextuelle, la nature des mondes possibles de la fiction, et quelques concepts clés de l'écriture « créative », comme les symboles, le style, les « béquilles »...
D'autres interventions portent sur les auteurs qu'Umberto Eco a beaucoup lu. Bien des pages sont d'une richesse, d'une force et d'une beauté exceptionnelle, celles où éclot le véritable amour d'Eco pour Manzoni, Borges, Joyce, Nerval... mais aussi aussi Dante et Aristote. La littérature française occupe une place de premier plan : Proust, Stendhal, Rabelais ainsi que les classiques italiens et anglo-saxons.
Dans le dernier chapitre : « Comment j'écris », Umberto Eco évoque son activité d'écrivain. Il prend pour exemple sa propre expérience et nous éclaire sur son savoir-faire.
Eco nous fait ainsi entrer dans son jardin. Bien sûr nous le connaissons. Nous savons quelles fleurs et quels fruits il y cultive. « Un jardin à l'anglaise » dit-il. Il faut être un esprit très libre et très riche pour donner ainsi tout de soi, un auteur qui ne craint pas qu'on « voit » ses trucs et ses manigances... Umberto Eco montre, démonte et démontre.Grand format 25.25 €Indisponible
-
Lina, femme au foyer et mère de deux enfants, enferrée dans un mariage sans passion depuis dix ans, retrouve un ancien amour adolescent et se lance dans une aventure qui, très vite, finira par la consumer.
Sloane, entrepreneur à succès dans une enclave chic du Nord-Est, supposément épanouie dans son couple libre, va prendre conscience des dynamiques de pouvoir inégales qui régissent son mode de vie.
Enfin, Maggie, étudiante, noue une relation avec son professeur d'anglais, dont les conséquences bouleverseront son existence.
Fondé sur huit années de reportage intensif, et narré avec une franchise et un sentiment d'urgence étonnants, Trois femmes est la peinture fondatrice de l'éros dans la société d'aujourd'hui. Il expose avec une profondeur et un pouvoir émotionnel sans précédent la fragilité, la complexité et l'inégalité du désir féminin.
Traduit de l'anglais par Luc Dutour Distingué par le British Book Award dans la catégorie non fiction Sélection de rentrée France Inter / Le Point « Indispensable. » The Times « Littéralement impossible à lâcher. » Gwyneth Paltrow « Un extraordinaire page-turner qui explore le désir, le chagrin et la passion dans les moindres nuances » The Washington Post « Exploration de l'amour et du désamour contemporains, de ses rêves comme de ses contradictions, Lisa Taddeo réussit une étonnante coupe du désir féminin et de sa mystérieuse alchimie. » Point de vue « Tout en gardant la vérité de leurs récits, elle a écrit leurs vies comme on écrit un roman. Le résultat est inouï. » Psychologies « On entre dans ce reportage-roman comme dans une série Netflix. » Le Point -
« Comment l?amour qui nous abêtit, et qui est potentiellement capable de faire de nous des brutes, peut-il être ressenti et désigné comme le bonheur suprême ? L?amour n?est-il qu?une maladie, et non la plus belle, mais la plus terrible qui soit ? Ou bien est-il un poison dont le dosage décide s?il est bénéfique ou dévastateur ? Au secours, Socrate, au secours ! » C?est bien l?amour et son funeste double, la mort, que l?auteur du Parfum a choisi d?embrasser ici dans un même mouvement d?humour et d?audace. L?essayiste en appelle à Goethe, Wagner ou Stendhal, compare les destins d?Orphée et de Jésus qui, tous deux, ont tenté de vaincre la mort au nom de l?amour. Mais c?est surtout le romancier que l?on retrouve avec bonheur dans ce bref essai, lui qui sait, mieux que personne, brosser en quelques lignes des saynètes cocasses et bouleversantes.
-
En hiver, la Norvège est plongée dans le noir. Mais est-ce vraiment le cas ? Deux tiers des Norvégiens, comme 80 pour cent des Américains du Nord, ne peuvent plus distinguer la Voie lactée pendant la nuit. Les lampadaires, néons et écrans illuminent le ciel et empêchent de la voir.
Quels sont les effets de cette lumière artificielle sur les humains, les animaux, et toute chose vivante ? Aussi loin que remontent ses souvenirs, Sigri Sandberg a toujours eu peur du noir. Elle entreprend un voyage en solitaire dans les montagnes, en plein hiver, pour éprouver l'obscurité et pour comprendre ce qui se cache derrière sa peur. Au cours de son périple, elle nous fait découvrir une autre femme, Christiane Ritter, qui a passé un hiver entier dans une hutte de trappeur dans le Svalbard en 1934.
Sigri Sandberg décrit sur ce qui se passe dans le corps pendant la nuit. Elle évoque le sommeil, les étoiles, les trous noirs, les lumières du Nord, mais aussi les lois du trafic aérien et la lutte pour préserver un ciel nocturne. Son livre cherche à donner un sens à l'obscurité.
-
" Je ne veux pas mourir, mon petit Journal ! Je veux vivre, même si je dois être la seule à rester ici ! Je me cacherai dans une cave, un grenier ou n'importe quel trou jusqu'à la fin de la guerre. " C'est la dernière note du Journal. Quelques jours plus tard, Eva Heyman est envoyée avec ses grands-parents vers Auschwitz, où elle est morte dans une chambre à gaz le 17 octobre 1944. Elle avait treize ans.
Commencé le 13 février 1944 et interrompu le 30 mai 1944, ce bref Journal a été écrit en partie entre les murs du ghetto d'Oradea, le plus grand du nord-ouest de la Transylvanie, considéré comme un modèle par les autorités fascistes de Budapest. La jeune adolescente y consigne avec une lucidité troublante son inquiétude qui, au fil des jours, devient panique devant l'évolution des événements : " Je pense toujours que nous avons vécu le pire et après je me rends compte que tout peut toujours être pire et même pire que pire...
" À treize ans, Eva connaît et comprend des faits que d'autres, bien plus âgés, ignorent. Ses parents sont des intellectuels progressistes et donnent une appréciation lucide de l'évolution de la guerre, ressentent le danger de mort qui les guette. Ce texte, d'une grande sensibilité, montre une fillette intelligente, pleine de vie, qui veut se réjouir de la beauté des choses, qui aime les gens et a confiance en eux.
Ainsi, sans le vouloir, et dans un récit d'une sincérité et d'une pureté impressionnantes, Eva Heyman a légué à la postérité l'une des plus importantes sources documentaires sur le sort des Juifs de cette région.
-
Tolkien et la grande guerre
John Garth
- Christian Bourgois
- Litterature Etrangere
- 6 Mars 2014
- 9782267026245
« Être emporté en pleine jeunesse par 1914 n'a pas été une expérience moins abominable qu'en 1939... en 1918, tous mes amis proches, sauf un, étaient morts. » C'est en ces termes que J.R.R. Tolkien répondait aux critiques qui voyaient dans Le Seigneur de
-
Les dilemmes de Lénine
Tariq Ali
- Sabine Wespieser
- Litterature Etrangere
- 5 Octobre 2017
- 9782848052298
Le culte de Lénine, dont lui-même abhorrait jusqu'aux formes les plus embryonnaires, a été un désastre pour sa pensée. Ses textes, qui n'avaient jamais été conçus comme un catéchisme, ont été momifiés, empêchant de comprendre ce qu'avait été sa formation politique. Celle-ci doit être replacée à la confluence de deux processus historiques. Lénine était un produit de l'histoire russe et du mouvement ouvrier européen, qui l'une et l'autre posaient des problématiques de classe et de parti, de force agissante et d'instrument. La synthèse opérée par Lénine a donc été déterminée par l'interpénétration de deux courants très différents, que l'on peut caractériser grosso modo comme l'anarchisme et le marxisme. Lénine a joué un rôle essentiel dans le triomphe du second.
Voilà pourquoi je m'attarderai longuement sur l'histoire et la préhistoire de ces deux courants, avant d'en venir à certains problèmes spécifiques auxquels Lénine et les bolcheviks ont eu à faire face. Sans cette plongée dans le passé, on saisit mal les dilemmes rencontrés par Lénine.
Tariq Ali, dès son introduction, pose les enjeux de son nouveau livre : s'il y brosse un portrait acéré de Lénine, et de son rôle capital dans l'avènement de la révolution d'octobre 1917, il se livre également à une passionnante analyse des conditions qui ont rendu possible cette révolution. Plongeant au plus près des préoccupations de l'homme d'État et du théoricien politique, dont il souligne la prescience - Lénine était très isolé dans son parti avant octobre 1917 -, ainsi que la rigueur et la limpidité des écrits, il jette un éclairage inédit sur sa vie, et particulièrement ses deux dernières années.
Avec Les Dilemmes de Lénine, Tariq Ali - lui-même intellectuel engagé et activiste politique - explore les questions auxquelles Lénine a été confronté, et qui restent d'une troublante actualité : le terrorisme est-il une stratégie ?
Est-il acceptable de soutenir les guerres impérialistes ? une action politique est-elle possible sans un appareil de parti ? quelle justification morale y a-t-il à s'emparer du pouvoir ? quelle influence les choix intimes - amoureux ou amicaux - de Lénine ont-ils eu sur son action ?
Au fil de ses interventions publiques, de ses articles, de ses essais politiques et de son oeuvre romanesque, Tariq Ali ne cesse d'en appeler à une alternative au libéralisme. Ce livre de non-fiction, par son ton très personnel, par l'ouverture de champ qu'il propose - c'est l'utopie révolutionnaire mondiale qu'interroge l'intellectuel d'origine pakistanaise - s'inscrit dans la cohérence de son oeuvre, et notamment de ses six romans publiés chez Sabine Wespieser éditeur.
-
Carnets de guerre 1914-1918
Ernst Jünger
- Christian Bourgois
- Litterature Etrangere
- 9 Janvier 2014
- 9782267025897
Ces Carnets de guerre 1914-1918 constituent un texte de première importance, qui permet de porter un regard neuf sur les débuts de l'écrivain.
Entre ces Carnets, notes prises sur le vif par un jeune engagé volontaire de dix-neuf ans, dans une quinzaine de petits carnets d'écolier qu'il portait constamment sur lui, même en pleine bataille, et les Orages d'acier, cette réécriture raffinée, rédigée après la défaite allemande par un brillant débutant qui découvre peu à peu les ressources de la littérature, il y a toute la différence entre un témoignage brut et une oeuvre d'art.
On connaissait depuis longtemps l'existence de ces petits carnets qui ont servi de matière première à Orages d'acier et aux deux autres récits que Jünger a tirés de cette expérience de la guerre, Feu et Sang et Le Boqueteau 125, mais ils n'ont été édités en Allemagne qu'à l'automne 2011. La première étude universitaire exhaustive à leur sujet avait été celle d'un jeune chercheur anglais, John King, publiée en 2003 sous un titre volontairement provocateur à propos d'un auteur considéré comme un apologiste sans réserve de la guerre. Il s'agit d'une phrase extraite des Carnets 1914-1918, et qu'on n'attendait pas d'Ernst Jünger : Quand donc cette guerre de merde va-t-elle enfin se terminer ?
Déjà dans ce titre, la nouveauté de l'oeuvre éclate, par rapport aux textes connus de Jünger. Par ailleurs, les différentes allusions de Jünger à ces carnets, souvent tachés de boue ou de sang selon ses propres termes, laissaient croire qu'il s'agissait de notes hachées, quasi sténographiques, arrachées à l'action et presque illisibles telles quelles. Or ce n'est pas du tout le cas ; il s'agit d'un texte généralement bien rédigé et très fort émotivement, même s'il ne témoigne pas encore de la maîtrise stylistique acquise plus tard par l'écrivain. En tant que témoignage direct, on peut même le considérer comme plus intéressant que les oeuvres littéraires que Jünger a ensuite publiées à partir de lui, car son authenticité est évidemment bien plus grande. En soi, ces Carnets mériteraient notre attention, même s'ils n'avaient pas été rédigés par un grand écrivain. Malgré ses quatorze blessures, Jünger est constamment reparti en première ligne, et il est l'un des rares témoins du conflit à avoir jour après jour enrichi sa chronique, quatre années durant sur le front, à Verdun et sur la Somme.
Ces carnets présentent par ailleurs un double intérêt en tant qu'oeuvre de Jünger. Ils révèlent d'abord des aspects inconnus ou volontairement voilés de sa personnalité complexe : sa brève idylle amoureuse avec une jeune Française, pudiquement évoquée dans Orages d'acier, est ainsi plus largement développée ; de même, les aspects terre-à-terre de la vie quotidienne du soldat (mauvaise nourriture, beuveries, bagarres, passages au bordel etc.) sont beaucoup plus présents ; et l'on découvre un aspect bien plus frondeur du lieutenant Jünger par rapport à la hiérarchie militaire que l'on n'en pouvait juger d'après les oeuvres publiées.
Grand format 24.00 €Indisponible
-
Désirs de révolution : le manifeste des Pussy Riot
Nadejda Tolokonnikova
- Flammarion
- Litterature Etrangere Flammarion
- 16 Mars 2016
- 9782081359444
L'histoire des Pussy Riot raconté de l'intérieur, de la création du groupe en 2011 jusqu'à l'emprisonnement de ses membres en passant par leurs actions depuis leur libération. Le récit de leurs combats contre la domination masculine et le caractère réactionnaire de l'Etat sous Poutine est l'occasion d'un portrait sans concession de la société russe contemporaine.
-
Toute la vie de Lénine, fondateur de l'Union Soviétique, premier régime communiste de l'histoire, de son enfance à sa montée en puissance en tant que dirigeant du courant bolchévik jusqu'à sa prise du pouvoir lors de la révolution d'Octobre.
Une biographie romancée extraordinairement vivante de Lénine, personnage fascinant, penseur, homme d'action, politicien fondateur de l'Union Soviétique et initiateur de la Tchéka comme des camps de travail forcé, le tout raconté par Ferdynand Ossendowski, écrivain de talent et témoin particulièrement bien renseigné de cette période cruciale de l'histoire mondiale.
-
Réflexions sur la Révolution de février
Alexandre Soljenitsyne
- Fayard
- Litterature Etrangere
- 7 Novembre 2007
- 9782213635354
Ces quatre courts essais ont été écrits dans les années 1980-1983 et devaient servir de conclusion à chacun des quatre volumes de Mars 1917, troisième et avant-dernier noeud de la Roue rouge. Mais après mûre réflexion, l'auteur a renoncé à les inclure dans l'épopée pour ne pas influencer le lecteur et sauvegarder la perspective d'ouverture propre à tout récit littéraire, où tout reste possible.
Dans ces essais, publiés pour la première fois dans la revue Moskva en 1995, et écrits avec une concision et une virulence dignes de ses meilleures textes publicistiques, Alexandre Soljénitsyne analyse le caractère paradoxal de la révolution de Février : elle a déterminé les destinées historiques non seulement de la Russie, mais du monde entier, et cependant elle s'est produite sans cause apparente, sans la participation des révolutionnaires, principalement grâce à l'incurie et à l'inertie du pouvoir. La monarchie multiséculaire s'est effondrée en trois jours sans y être poussée par des forces adverses. -
Correspondance 1949-1975
Ernst Jünger, Martin Heidegger
- Christian Bourgois
- Litterature Etrangere
- 21 Janvier 2010
- 9782267020670
Cette correspondance, qui s'étend de 1949 à 1975, constitue un témoignage de toute première importance sur les relations intellectuelles et amicales qui unirent deux représentants majeurs de la pensée allemande au XXe siècle : Martin Heidegger, considéré comme l'un des plus grands, sinon le plus grand philosophe de son temps, et Ernst Jünger, héros exemplaire des batailles de la Première Guerre mondiale, penseur de la technique et styliste exceptionnel, qui vient de connaître récemment la consécration d'une édition de ses journaux de guerre dans la Bibliothèque de la Pléiade. Le succès qui a accueilli celle-ci confirme l'intérêt du public français pour Jünger, succès qu'il partage avec Heidegger ; ce dernier, malgré la difficulté de sa pensée et les problèmes presque insolubles que la complexité de sa langue pose à ses traducteurs français, est aussi l'un des philosophes allemands les plus lus en France.
Avant même de se connaître, les deux hommes étaient déjà entrés en dialogue, car la pensée de Heidegger sur la technique doit beaucoup au grand essai de Jünger, Le Travailleur, paru en 1932, auquel il a d'ailleurs consacré un séminaire universitaire durant l'hiver 1939-1940. Leur première rencontre n'a cependant eu lieu qu'en septembre 1948.
Leurs premiers échanges épistolaires portent sur le lancement éventuel d'une nouvelle revue de haut niveau qui leur aurait permis de retrouver une visibilité dans le champ littéraire, après la débcle allemande de 1945 ; on les voit s'interroger sur cette entreprise à laquelle ils renoncent finalement, car elle risquait de prendre un caractère trop politique, dans une période où ils étaient tous deux violemment attaqués : Heidegger pour son année de rectorat à Fribourg sous le nazisme en 1933-1934, Jünger en tant qu'ancien nationaliste et apologiste de la guerre qui, malgré son absence de compromission avec le nazisme, fut néanmoins accusé d'avoir été l'un de ses précurseurs.
Loin de se borner à un banal échange de politesses entre deux écrivains majeurs, leur correspondance compte plusieurs temps forts, en particulier à propos du dépassement du nihilisme, sur lequel portent les deux textes, Passage de la Ligne et Contribution à la question de l'Être, qu'ils s'offrent mutuellement pour l'anniversaire de leurs soixante ans, fêtés respectivement en 1949 et 1955. Mais il peut aussi arriver à Jünger de demander à Heidegger de l'aider à élucider un passage difficile sur le temps, dans les Maximes de Rivarol qu'il est en train de traduire en allemand, ce qui permet au philosophe de faire à ce sujet un exposé particulièrement lumineux et accessible.
Leurs échanges ne se situent pourtant pas constamment à ce niveau d'ambition intellectuelle, même s'ils illustrent aussi une commune préoccupation pour le langage, par exemple dans l'intérêt qu'ils portent aux expressions populaires du pays souabe dont Heidegger est originaire et où Jünger vient de s'établir. Ce nouveau point commun renforce l'atmosphère d'estime et de confiance qui règne entre eux, car cette correspondance est aussi le témoignage d'une amitié qui ne s'achèvera qu'avec la mort de Heidegger. Dans un temps rythmé par les anniversaires et les envois de livres, on échafaude des projets de rencontres que les difficultés du temps ou de l'ge rendent parfois difficiles à réaliser. Pourtant leurs deux caractères bien différents s'opposent à l'occasion, lorsque, auprès d'un Heidegger plus casanier, Jünger défend son tempérament d'incorrigible globe-trotter, en reprenant à son compte le mot d'Héraclite : " Ici aussi, il y a des dieux " - et même dans la cabine d'un bateau traversant le canal de Suez !
-
Dans les ruines ; les massacres d'Adana, avril 1909
Zabel Essayan
- Libretto
- Litterature Etrangere
- 5 Mars 2015
- 9782369141730
Avril 1909. La ville d'Adana et sa plaine si fertile ne sont plus que champs de ruines. Accompagnant la Croix-Rouge, la romancière et journaliste Zabel Essayan conte par le menu ce que ses yeux distinguent, ce que ses oreilles entendent, ce que son coeur ressent. Et que voit-elle ? La destruction des quartiers chrétiens d'Adana par une population turque fanatisée. Religieux, notables et hommes du peuple massacreront en quelques jours plus de trente mille Arméniens en Cilicie.
Empreint de la violence qui l'entoure, le récit de la journaliste décrit avec une puissance rare l'atrocité des massacres et l'impuissance d'une civilisation aux abois face au nationalisme du mouvement Jeunes-Turcs.
Alors que les Arméniens pensaient voir la fin de leurs malheurs, plus de trente mille d'entre eux furent massacrés à Adana, en 1909, à l'instigation du parti nationaliste des Jeunes-Turcs sur le point de prendre le pouvoir dans l'Empire ottoman. L'auteure, journaliste, témoigne de ce qu'elle a vu et découvert en se rendant sur place au secours des orphelins.
Grand format 10.00 €Indisponible
-
La fin des dieux
Antonia susan Byatt
- Flammarion
- Litterature Etrangere Flammarion
- 26 Février 2014
- 9782081202634
En pleine Seconde Guerre mondiale, tandis que les bombes pleuvent sur l'Angleterre, une jeune fille est évacuée à la campagne. Elle a bien du mal à comprendre le chaos qui l'entoure, mais un livre de mythes scandinaves va venir bouleverser sa vie. Elle découvre un univers où une meute de loups poursuit inlassablement le soleil et la lune, un serpent gigantesque hante les profondeurs et des dieux se livrent à une bataille sans merci, détruisant la planète par leur inconscience. A. S. Byatt crée avec La Fin des dieux un conte puissant et prophétique qui interroge notre propre mortalité.
-
À bien y regarder, tout ceci n'est qu'une erreur, mais voilà : les erreurs ont été commises et c'est à nous d'en assumer les conséquences. " Cette phrase écrite par H.G. Adler au début de son roman en donne le ton et la substance : face à l'absurde, à l'incroyable, comment l'homme parvient-il à assumer un destin dont il ne maîtrise plus rien ? Adler cherche ici à apporter une réponse à cette question. Que cette réponse prenne la forme d'un roman s'inscrit dans la substance même du choix fait par l'auteur : répondre, par la rigueur et la force d'évocation du langage littéraire, à une situation que la raison n'est plus capable d'appréhender.
Le roman raconte le destin des membres d'une famille juive, celle du docteur Lustig - très semblable à celle d'Adler - depuis le début des mesures d'exclusion raciale, au cours de leur déportation vers un lieu ressemblant à Theresienstadt, et jusqu'à la libération par les Américains.
Un voyage n'est bien entendu pas le premier roman consacré au thème de la déportation et des camps de concentration nazis. Il est sans doute le seul, en revanche, à avoir cherché une forme littéraire parfaitement spécifique pour rendre compte de l'indescriptible. Adler utilise dans son texte un étonnant mélange d'abstraction et de narration, projetant le quotidien des camps dans une sorte de réalité parallèle, déconcertante, comme s'il s'agissait d'exprimer et de comprendre enfin une angoisse dont aucune description de lieux, de personnages ou de faits réels ne pourra jamais rendre vraiment compte : l'interdiction pure et simple de la vie, énoncée sous forme de commandements quasi-religieux passant par les institutions de l'État : police, justice et administration.
" Les Interdits " sont ainsi les habitants juifs auxquels on a interdit jusqu'au fait d'avoir un domicile. " Les Émissaires " sont les membres de la police juive chargée d'informer ceux qui vont être déportés de la date de leur départ. Et " les Héros " sont les petits sbires de la SS, une désignation qui contraste brutalement avec leur esprit étriqué et haineux. C'est l'usage systématique et profondément réfléchi de cette technique littéraire qui permet au roman d'Adler de se démarquer de tout ce qui a été écrit sur la déportation et les camps nazis : une transfiguration romanesque, souvent très abstraite et pourtant tissée de récits et d'émotions, qui plonge le lecteur dans un univers parallèle, où la réalité renaît sous forme d'idées et de mots, peut-être plus terrifiante encore que dans sa description brute. Il n'y a plus de dissonances entre la fiction et la réalité.
Écrit par Adler en 1950, après qu'il a émigré en Angleterre, Un voyage n'a été publié en Allemagne qu'en 1962. Après la guerre en effet, les grandes maisons d'édition étaient plutôt réticentes à faire paraître des romans consacrés à l'Holocauste, estimant, dans la lignée d'Adorno, que la tragédie ne pouvait être mise en fiction. Seul un petit éditeur accepta de le publier.
H.G. Adler est né en 1910 à Prague, où il a fait des études de littérature, de sciences et de musique avant de travailler pour la radio tchèque à partir de 1935. En février 1942, il est déporté avec sa famille à Theresienstadt, puis à Auschwitz, où sa première épouse et sa mère sont décédées, et, deux ans plus tard, dans des subdivisions de Buchenwald, où il a été libéré par les Américains. Au total, il a perdu 16 membres de sa famille dans les camps, dont ses parents. De 1945 à 1947, il travaille au musée juif de Prague, s'efforçant de développer les archives concernant les persécutions et le camp de Theresienstadt. Il part ensuite s'installer à Londres, où il se remarie et a un fils. Il a alors consacré la majeure partie de son existence à enseigner et écrire sur la Shoah. Plus connu pour ses essais et ses études (il a notamment fait paraître des études sur Theresienstadt, un essai sur le combat contre la " solution finale " et sur la déportation), il est l'auteur de 26 ouvrages de poésie, de philosophie, d'histoire et six de fictions - dont Un voyage - pour lesquels il a reçu de nombreux prix. Il est mort à Londres en 1988.
Un chef d'oeuvre, écrit dans une prose particulièrement belle et pure. [...] Adler a réinstallé le principe d'espoir dans la littérature moderne. " (Elias Canetti) Salué par Heimito von Döderer et Elias Canetti, proche du travail de James Joyce et de Virginia Woolf par le caractère innovant de son style, Un voyage s'inscrit dans la lignée des ouvrages de W.G. Sebald. L'influence de Kafka est aussi sensible. Comme dans Le Procès et Le Château, l'arbitraire et l'anonymat du pouvoir sont flagrants. Ce livre apporte la preuve que l'art a la capacité de rendre compte de l'inimaginable, qu'il peut même élargir la perception que les gens peuvent en avoir. Un livre qui ne peut que fasciner toute personne s'intéressant à l'histoire récente et à la littérature moderne.
-
C'était ainsi... ; un adolescent au goulag
Iouri Tchirkov
- Syrtes
- Litterature Etrangere
- 15 Janvier 2009
- 9782845451414
Un jour de 1935, iouri tchirkov, un adolescent de quinze ans, rentre de l'école.
Il ne sait pas encore que le soir même il se retrouvera à la célèbre prison de la loubianka, accusé d'avoir fomenté un attentat contre staline. il ignore également qu'il partage ainsi le destin de millions de citoyens soviétiques, que cette arrestation n'est pas simplement une bévue, une erreur absurde, niais reflète une logique de l'etat répressif et inaugure une série d'autres condamnations, emprisonnements et exils qui jalonneront sa vie jusqu'en 1956.
Aux légendaires îles des solovki, qui abritent un des premiers camps soviétiques. situé dans l'enceinte du plus beau monastère du nord de la russie, tchirkov fera ses classes en s'initiant aux disciplines que ses compagnons d'infortune - la fine fleur de l'intelligentsia de l'époque - voudront bien lui enseigner, mais aussi en prenant toute la mesure de la destruction opérée par l'etat soviétique à l'encontre de l'individu et, plus globalement, de la culture et de la société russes.
Ses souvenirs, découverts par le lecteur russe au moment de la perestroïka, relatent par le menu les derniers mois du sion camp à destination spéciale des solovki - démantelé en 1937-1938, et éclairent la nouvelle phase du goulag qui combine les objectifs de répression et d'industrialisation. l'importance de la micro-histoire dans la construction du savoir sur les camps du goulag n'a plus besoin d'être prouvée.
Au-delà de sa valeur factuelle, ce livre restitue le vécu de la victime dans sa complexité et éclaire la question de l'humain soumis aux conditions extrêmes, si peu explorée encore dans le contexte soviétique.
-
25 juillet 1920, Nelly Ptachkina tombait dans la cascade du Dard, au pied du Mont-Blanc.
Elle avait dix-sept ans et laissait un journal, édité ensuite par sa mère, dans les années 1920. Joseph Kessel en publia des extraits dans ses Souvenirs d'un commissaire rouge. Le Journal (1918-1920) recouvre la chronologie de la guerre civile depuis son déclenchement jusqu'aux débuts des conflits russo-polonais, lesquels entraîneront la guerre soviéto-polonaise. Mue essentiellement par la nécessité d'une introspection liée à la construction de sa personne, Nelly utilise ses notes pour rédiger de véritables "rapports" sur son état intérieur face à ces complexes bouleversements historiques.
Elle ignore alors, mais plus pour très longtemps, que vivre et s'observer, pour elle, sera synonyme de se penser comme témoin historique. D'une maturité peu commune et d'une indépendance d'esprit absolue, Nelly, dont la personnalité est peu à peu façonnée par la présence constante de la mort et la perspective de la destruction du monde familier, reste cependant attachée à une Russie dont elle n'a pas encore compris ni accepté la disparition.
Mais, face aux pogroms qui déchirent l'Ukraine et à l'explosion de la violence, l'émigration devient salut, même si c'est le coeur lourd qu'elle se sépare des paysages familiers. Images vues comme à travers le trou de la serrure, de façon parcellaire, fragmentée, floue: c'est ainsi que la révolution et la guerre civile apparaissent à un individu isolé, aux familles jetées dans la tourmente et, à plus forte raison, à une adolescente pensant son devenir dans un monde déstructuré.
Mais l'acte de l'écriture implique une volonté magistrale : c'est de cette volonté que Nelly sera porteuse, érigeant la vie privée en acte de résistance et l'écriture de soi en un document contribuant à l'élaboration d'une micro-histoire du XXe siècle.