Ayavi Lake porte un regard à la fois acéré et plein de tendresse sur sa terre natale. Au gré des amours de son héroïne auvec Samy, le rouquin, le lecteur découvre une ville belle, mais blessée, fière, mais pauvre. C'est le cri d'une jeune Sénégalaise devant la souffrance et le laisser-aller de ses compatriotes, devant l'inaction des autorités.
Comme dans un rêve, les images de N'Dakaru la belle viennent rafraîchir une histoire à Paris, une histoire douloureuse qui entraîne le lecteur dans les méandres des traditions, du « paraître » et même du « maraboutage ».
L'amour reste le fil conducteur de ce roman, amour blessé pour une ville, Dakar, et amour-passion pour un homme, Samy, le rouquin.
Qu'y trouvera le lecteur ? Beaucoup d'images fortes, de poésie et de réalisme et aussi... beaucoup d'amour.
Aux confins de l'actuelle Mauritanie, la belle et antique cité de Oualata, au fort tristement célèbre, est le champ d'une incroyale aventure. Un voyage dans le temps nous fait traverser les époques qui jalonnèrent l'édification d'une nation heureuse.
La fiction, dans cette oeuvre, se fait continuellement matire de la mauvaise gouvernance, du racisme et de l'état de la Mauritanie à la triste époque du "Podocène". Sur le même ton, l'auteur nous propulse, dans sa formidable voiture, non sans ironiser sur les avatars d'une technologie avancée, à travers une Mauritanie Heureuse, harmonieuse et pluriethnique.
Au-delà de la fiction se dessinent des constats et un idéal politique de "citoyen d'un pays heureux".
Le récit, dense et désopilant, tient le lecteur en haleine et lui donne envie de relire certaines pages pour réfléchir aux grandes questions abordées, auxquelles la satire confère une puissante visibilité.
Nul doute que les fondateurs de Oualata ont, comme ils le font à travers les fresques des femmes sur les maisons, inspiré à l'auteur ces messages de sagesse, d'harmonie et d'amour qu'il nous lègue dans un sourire malicieux..
1989, Gendarme en Mauritanie vous conduit dans un univers bien particulier : le milieu socio-professionnel de la gendarmerie, si peu décrit, et ce, dans un environnement géographique que peu de gens ont le bonheur de connaître : l'austère et belle Mauritanie et la zone désertique de l'Inchiri, en particulier.
L'humour, la joie et la volonté de vivre font exploser le style de l'auteur et le lecteur ne saurait s'ennuyer mis en face d'un réalisme aussi coloré.
Pourtant les aventures et mésaventures de ce gendarme se situent dans un contexte socio-politique dur, celui d'un pays meurtri par les conflits ethniques, la guerre, le racisme, les séquelles de l'esclavage et les luttes de pouvoir.
Le témoin principal s'en tient à ce qu'il a vu et subi, apporte sa contribution précieuse à l'histoire avec honnêteté, refuse toute logique de haine et c'est une belle leçon d'interculturalité.
Un romancier congolais s'inspirant des débuts de la pénétration coloniale en milieu rural bantou, c'est rare.
Brice Moutima, héritier spirituel d'un grand père très agé, révèle ici une tranche de vie racontée par cet aieul.
Celui-ci a su faire revivre le passé pour un enfant qui, plus tard, saura révéler ce passé sans complaisance pour les acteurs de l'histoire, quelles que soient leurs origines.
L'approche de l'auteur est descriptive, honnête, sans dissimulation et vivante.
Le réalisme des faits n'exclut pas l'intervention directe du mystérieux sur fond de spiritualité bantoue.
Ce livre fournit, à travers un roman historique, un excellent aperçu des rapports maîtres-esclaves, exclaves- maîtres qui ont existé et existent peut-être encore en Mauritanie. Nous pourrons y saisir, parallèlement à la progression de l'esclave Yessar vers la liberté, celle de la Mauritanie colonisée vers l'indépendance et la réalisation d'un Etat Libre. On y trouvera en même temps, à travers l'histoire un peu romancée de Yessar, une descripion de la naissance et de la progression du mouvement des Haratine (esclaves affranchis), ainsi que de son rôles politique.