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Sommaire : Virginie Caruana, Michel Henry, Entretien avec Michel Henry / Bruno Gnassounou, Les limites du Devonshire ou pourquoi la métaphysique doit être prise au sérieux / Jean-Pierre Cotten, L´« expérience » de la chair chez le dernier Merleau-Ponty / Jean-François Mattéi, Les deux souches de la métaphysique chez Aristote et Platon / Dominique Grass, Dialectique historiciste et théorie du prolétariat / Viviane Ventrin, La généalogie de l´obscurcissement / Louis Ucciani, Schopenhauer ou l´inévitable métaphysique
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REVUE TUMULTES n.63 : Racisme anti-Noirs en Afrique du Nord
Isabel Ruck, Leïla Seurat
- Kime
- Revue Tumultes
- 15 Novembre 2024
- 9782380721577
Le racisme anti-noir en Afrique du Nord reste un sujet marginal dans les sciences humaines et sociales, malgré l'intérêt médiatique qu'il sucite régulièrement depuis 2011. Ce numéro contribue à éclairer les origines de ce racisme en Afrique du Nord, tout en se penchant sur certaines de ses manifestations contemporaines et les mobilisations qu'il provoque. Les contributeurs de ce numéro partent du constat partagé que les discours racistes construisant les personnes noires comme « Autres » trouvent une résonance particulière dans les sociétés nord-africaines traversées d'importants flux migratoires.
Mêlant approches historiques, sociologiques, juridiques et couvrant les contextes marocain, tunisien ainsi que libyen, les contributions dévoilent le long processus d'altérisation et de minorisation des corps noirs en Afrique du Nord (Trabelsi, El Hamel, Silverstein). Elles exposent les legs de la période coloniale dans la fixation de hiérarchies raciales. Les politiques urbaines (Parikh), migratoires (Gross-Wyrtzen) ou encore la culture populaire (Tayeb) contemporaines sont étudiées au vu de leur propension à perpétuer des ordres racistes qui discriminent et marginalisent à la fois les personnes noires nord-africaines et les migrants subsahariens. Les mouvements sociaux (Mrad Dali, Abdelhamid) et les initiatives juridiques (Fassatoui) anti-racistes qui ont suivi les révolutions arabes de 2011 ouvrent de nouveaux espaces pour penser des sociétés inclusives. Rassemblant pour la première fois en français des contributions de spécialistes internationaux sur cette thématique, le numéro fait dialoguer des approches et questionne non seulement la fabrication et la reproduction de la blackness, mais aussi celle de son pendant « blanc » (whiteness), dans les pays d'Afrique du Nord. Il propose de nouvelles lectures des périodes pré- et post-coloniales mais aussi de la géographie africaine pour tenter de témoigner de la richesse et de la complexité des dynamiques d'appartenance propres aux sociétés nord-africaines, à rebours des tendances essentialistes. -
REVUE TUMULTES n.60 : photographie et politique
Collectif
- Kime
- Revue Tumultes
- 12 Janvier 2024
- 9782380721263
Ce numéro, qui vise à présenter un état des lieux des rapports entre photographie et politique, est un ouvrage collectif rassemblant des articles relevant de l'histoire, de l'histoire de l'art, de la critique d'art, de la philosophie de l'art, de la philosophie politique, des essais, des chroniques, des récits, des entretiens. Certains de ses textes ont été écrits récemment, d'autres plus anciens sont des documents.
La dimension internationale et « historique » de l'ouvrage s'est d'emblée imposée : y est présente l'Allemagne des années 1930, moment où se noue une réflexion décisive sur la photographie et la politique. Il fait également écho à ce qui s'est écrit et fait aux États-Unis et au Proche Orient ces quinze dernières années.
Ce numéro n'est pas limité au champ de la photographie documentaire mais fait également place à la photographie d'art et à la façon dont l'art contemporain utilise la photographie dans des installations et des performances, tout en donnant une place privilégiée à l'activité photographique du monde arabe.
On trouvera ici des textes portant sur des choses déjà connues et d'autres sur des photographes peu commentés.
On lira, par exemple, un texte sur les photos d'Abou Ghraib mais aussi un texte sur le photomonteur anglais Leon Kuhn, sur lequel il n'existe à cette date rien en français. Se côtoient des auteurs prestigieux tels Susan Sontag (avec un article inédit en français) ou Jacques Rancière (avec un entretien réalisé spécialement pour ce numéro) et des chercheurs moins connus dont les travaux sont pourtant remarquables. -
TEMOIGNER,ENTRE HISTOIRE ET MEMOIRE n.120 : quel avenir pour la mémoire du génocide arménien ?
entre histoire et mémoire Temoigner
- Kime
- Temoigner,entre Histoire Et Memoire
- 12 Mai 2015
- 9782841747016
Le génocide des Arméniens de Turquie (1915-1916) suscite toujours de nombreux débats. D'une part, l'obstination des gouvernements turcs de nier qu'il y ait cette qualification est en opposition avec sa reconnaissance par de nombreux gouvernements. D'autre part, les communautés arméniennes militent aussi pour cette reconnaissance en construisant la mémoire publique de ce génocide. De nombreuses publications, des expositions, et des événements (rencontres, colloques, débats, conférences) à destination de tous les publics informent aujourd'hui de ce qui a eu lieu.
Coïncidant avec le centenaire du génocide, Témoigner entre histoire et mémoire souhaite publier un dossier (mars-avril 2015, n° 120) sur les aspects suivants.
Aujourd'hui, y a-t-il une mémoire arménienne en Turquie ? En effet, on a tendance à unifier la négation du génocide arménien à toute la société turque. Or, il existe en Turquie une communauté arménienne, des organes de presse arméniens, mais aussi des citoyens d'origine turque qui militent pour cette reconnaissance. Une partie de ce dossier se doit donc de traiter ces points, sans pour autant minimiser les pressions et les violences que peuvent subir ceux qui tiennent ces positions (l'assassinat de Hrant Dink le 19 janvier 2007 en a été un tragique exemple).
À propos du représentable et de l'irreprésentable. Y a-t-il un cinéma qui porte le témoignage du génocide arménien ? Pour cela, nous nous proposons d'interroger les oeuvres respectives d'Atom Egoyan et de Yervant Gianikian. Bien sûr, il est important de compléter cette section par l'évocation d'autres oeuvres cinématographiques ou théâtrales.
Transmission et génération. Notamment dans son film Ararat (2002), Atom Egoyan met en scène plusieurs générations. Quels modèles se sont transmis d'une génération à l'autre ? Des modèles de résistance, de vengeance ? Une réconciliation est-elle possible ? Peut-il y avoir coexistence sans réconciliation ? Qu'en est-il des enfants et petits-enfants de ces Arméniennes qui ont été mariées de force par les acteurs même (turcs, kurdes) des violences perpétrées sur leur famille et leur peuple ?
Construction mémorielle.
Quelles sont les spécificités de la construction mémorielle du génocide arménien ? Cette construction s'est-elle exprimée dès les années 1920 ? Quelle place y tiennent les notions de victime et de victimisation ? Poursuit-elle des buts précis hormis la reconnaissance par les autorités turques des crimes commis par les Jeunes Turcs et leurs complices ? À ce titre, il serait important d'estimer le rôle qui revient, pour et dans ce processus, à la mémoire du génocide des Juifs perpétré par les nazis et leurs collaborateurs. En effet, l'Holocauste est souvent évoqué notamment pour renforcer la revendication de reconnaissance, aussi bien en ce qui concerne les faits que leur mémoire (y compris avec la question du négationnisme).
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REVUE TUMULTES n.62 : le droit au risque de la déconstruction : regards croisés entre juristes et philosophes
Serpil Tunc
- Kime
- Revue Tumultes
- 14 Juin 2024
- 9782380721430
Ces vingt dernières années voient en France la transformation de la théorie du droit dans sa force normative, mais aussi dans ses lieux de création, ses sources, ses usages et sa finalité. On parle ainsi de décriture du droit, de droit souple, de non-droit, d'infra-droit, de flux normatifs, de théorie relationniste du droit, de droit potentiel. Ces diverses manifestations et leur réception dans ce nouveau mouvement de la théorie du droit sont dans ce numéro examinées d'un point de vue philosophique à partir de l'analyse des pratiques et des lectures de juristes qui s'inscrivent dans le courant des Critical legal studies (CLS), nées aux États-Unis. Les perspectives critiques et alternatives proposées mettent en lumière leurs sources philosophiques : Jacques Derrida, mais aussi d'autres contributeurs à la French theory. On y trouvera des contributions de juristes français mais également québecois, turcs et brésiliens.
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TEMOIGNER,ENTRE HISTOIRE ET MEMOIRE n.110
entre histoire et mémoire Temoigner
- Kime
- Temoigner,entre Histoire Et Memoire
- 15 Novembre 2011
- 9782841745609
Les déplacements de population sont utilisés par les Etats ou les groupes criminels pour isoler des populations qu'ils prennent pour cible ou qu'ils veulent s'aliéner.
Perte de visibilité publique, privation des repères et des cadres sociaux sont alors des processus complémentaires à la négation des droits communs. Procédant ainsi, il est alors possible de faire subir à ces populations des contraintes (déterritorialisation, travail forcé.) ou des violences (famine, massacre, génocide.). Ces phénomènes, qui ont acquis une ampleur sans précédent après la guerre de 1914-1918, ne cessent de s'accroître à l'échelle du globe.
Mais leur réalité se double aussi d'une dimension mémorielle. En effet, il y a une mémoire des déplacements qui s'exprime maintenant à travers la littérature, avec des expositions et dans des musées. Ce dossier traite de ce double aspect historique et mémoriel dont nous sommes les contemporains.
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Enquête sur la littérature mémorielle contemporaine
Memoires En Jeu
- Kime
- Revue Memoires En Jeu
- 16 Mars 2018
- 9782841748792
Nombreux sont aujourd'hui les écrivains qui, à un moment de leur oeuvre ou tout le long de celle-ci, abordent des questions de mémoire. Celles-ci, souvent liées aux violences collectives, permettent de revisiter l'histoire économique, politique ou sociale moderne et contemporaine.
Si certains d'entre eux sont biographiquement et intimement liés aux événements de leur récit, d'autres en sont éloignés. Pourtant, dans un cas comme dans l'autre, on sent un engagement et des partis pris repérables propres à ce que l'on pourrait nommer : la littérature mémorielle.
Mémoires en jeu leur a donné la parole.
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REVUE TUMULTES n.52 : afrocentricités ; histoire, philosophie et pratiques sociales
Pauline Guedj
- Kime
- Revue Tumultes
- 14 Juin 2019
- 9782841749300
L'histoire du concept d'« afrocentricité » est au coeur d'un ensemble de circulations et de traductions qui replacent l'Atlantique Noir à l'intérieur de problématiques esthétiques, sociales, épistémiques, institutionnelles et politiques plus globales.
Forgé dans le monde universitaire nord-américain, le concept afrocentricity (et non afrocentrism) est développé par Molefi Kete Asante dans le livre The Afrocentric Idea (1998). Il prolonge une histoire intellectuelle ouverte par les travaux sur l'Egypte pharaonique de Cheikh Anta Diop et de George G. M.
James, et marquée par le rejet de ces productions à l'intérieur du monde universitaire institutionnel européen/occidental.
Ce concept se déploie à l'intérieur d'une double démarche, critique et positive. Il s'agit, dans un premier temps, de questionner le statut des discours construits par un monde universitaire considéré comme eurocentré sur l'Afrique et plus spécifiquement sur une Afrique « dite noire ». Et de manière positive, de reconquérir et de déployer une agency africaine, au coeur de la production des savoirs. La critique radicale de l'eurocentrisme africaniste ouvre un espace pour étudier le passé classique africain et développer le champ des humanités africaines.
L'enjeu de ce numéro de Tumultes n'est pas de s'inscrire dans le paradigme afrocentrique ni de le prolonger. Il sera d'analyser le déploiement et les retraductions d'un tel concept non seulement dans le champ scientifique (philosophie, historiographie) mais aussi dans celui des pratiques sociales (dans les Amériques, l'Europe et l'Afrique). Plusieurs orientations problématiques seront privilégiées :
- interroger, en elles-mêmes, les circulations entre les théories universitaires afrocentriques et les pratiques sociales qui les investissent dans des contextes géographiques différents.
- analyser la manière dont l'idée de contre-savoirs est théorisée au sein du paradigme afrocentrique - penser le lien entre savoir et soin dans le cadre de situations traumatiques liées aux contextes de l'esclavage, des colonisations et des violences produites par le discours de la « race ».
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Pour une anthropologie benjaminienne
Pierre Rusch, Cécile Gribomont
- Kime
- Revue Incidence
- 17 Novembre 2023
- 9782380721157
L'anthropologie, science de l'homme qui s'attache à interroger la relation de l'être humain au monde, par l'analyse des formes de son être naturel, historique et social, constitue sans doute la meilleure perspective pour ressaisir l'unité de la pensée protéiforme de Walter Benjamin, sa puissance de suggestion et sa frappante actualité. À l'heure où nous sommes requis de trouver de nouvelles approches dans nos manières de vivre, de penser et d'agir, la revue Incidence a sollicité des chercheurs familiers de l'oeuvre de Walter Benjamin pour nous donner accès à cette réflexion philosophique difficile et tenter d'élucider son caractère énigmatique, qui intègre la contradiction. À travers certaines notions benjaminiennes essentielles : la mimésis, le langage, le rêve, l'image, la « volonté de bonheur », l'enfance, « Le voyage mimétique », l'« espace de jeu », la « nature dans l'humain », la domination, l'oeuvre est chaque fois envisagée à la fois dans son ensemble et dans son mouvement, dans sa cohérence et ses ruptures. Elle nous dévoile les chemins que pourrait emprunter une anthropologie alternative en vue d'une pratique politique émancipatrice. Dans sa rubrique Prismes, Incidence rend hommage au psychiatre et psychanalyste Patrick Lacoste disparu le 2 novembre 2022, membre, depuis l'origine, du comité de rédaction et de lecture de la revue, fondateur par sa présence active et la densité de sa réflexion. La reprise d'un de ses textes essentiels et aux profonds accents benjaminiens : « La magie lente », rappelle avec insistance - et au vif de la clinique - la nécessité, pour la psychanalyse, de donner sa juste place à la force des mots. Cela en se méfiant de toute crédulité vis-à-vis d'un acte magique qui opérerait soudainement dans la parole, mais en misant résolument sur le temps long du dire dans la cure, le temps nécessaire pour que le pouvoir des mots puisse s'exercer aussi bien du dehors que du dedans.
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REVUE OTRANTE n.35 : Washington Irving : le fantastique au temps des nations
Revue Otrante
- Kime
- Revue Otrante
- 18 Juin 2014
- 9782841746736
Considéré comme le premier écrivain américain, Washington Irving a suscité de nombreux commentaires. Les exégètes se sont notamment attachés à montrer comment l'auteur, en modulant dans les terres américaines le gothique européen, avait tout simplement créé la conscience d'une nation, par le biais d'une friction entre les superstitions locales et les superstitions importées. A cette aune, The Legend of Sleepy Hollow ou Rip van Winkle font figures d'emblème, et ils sont entrés de plein droit dans la conscience américaine. Au risque, disons-le de suite, d'une simplification de cette conscience.
Simplification, effectivement, si l'on perçoit cette conscience uniquement sur le plan schizoïde, sous le signe d'une tension transatlantique. Certes, cela constitue les soubassements de la production de Washington Irving, mais une telle mainmise d'un discours désormais partiellement schématisé ne permet pas une réelle exploration en profondeur. Car, au-delà d'une conscience schizoïde propre aux Etats-Unis, c'est bien la conscience mystifiée des nations modernes qu'entend dépeindre Washington Irving.
Sous cet angle, il ne s'agit dès lors plus de se contenter de certains textes emblématiques, tout comme il ne s'agit plus désormais de placer cette production uniquement sous l'étendard du gothique, mais il importe au contraire d'embrasser l'intégralité des textes, ayant tout autant pour cadre l'Amérique que l'Europe, qu'ils se présentent comme « fictions » ou comme « documents historiographiques ». Ces derniers sont en effet, si l'on y regarde d'un peu plus près, sujets à caution, l'auteur prenant des libertés avec la « réalité historique », licence mise trop facilement au crédit d'une absence de recherches archivistiques. Or, nous pensons à rebours que cet écart avec l'Histoire participe d'un projet plus vaste : la mise à jour d'une « géographie morale », gravitant autour des impasses d'un imaginaire collectif que l'on tente alors d'imposer afin de construire les nations. Remettant en cause cette homogénéisation tronquée et trompeuse, Irving re-dessine de ce fait les contours de valeurs et de systèmes de croyance désormais oubliés par la cartographie nationaliste - pour ne pas dire rationaliste - officielle. En cette perspective, ses fictions peuvent de manière inattendue apparaître comme de véritables « documents historiographiques », à partir du moment où Irving ne se contente pas d'y parcourir des territoires (américains et européens) en suivant la cartographie désormais communément admise, mais la plongée dans l'imaginaire lui permet d'apparier l'historiographique et l'anthropologique, et de faire remonter ainsi à la surface tout ce que l'on tente désormais d'occulter. Ce qui lui permet d'aller de la sorte en profondeur, ce sont les effets de fantastique.
Au-delà d'une orchestration générique officielle, bien souvent incomprise d'un côté ou de l'autre de l'Atlantique (le gothique pour les critiques anglo-saxons, et le fantastique pour les critiques francophones), au-delà d'une cartographie nationale officielle, avec des vertus finalistes trompeuses, ce numéro d'Otrante entend donc montrer pourquoi et comment Washington Irving (à son corps défendant ?) invente en cette période de nouveaux effets. La profondeur qu'il atteint ainsi, par l'exploration d'une conscience maladive qui ne cesse alors de refouler, c'est bien l'aspect inconceptualisable de la modernité culturelle et politique. Ce faisant, ce n'est pas tant le créateur d'une nation que nous saluerons ici, mais, de manière plus ambitieuse, l'étonnant précurseur de l'anthropologie culturelle et de la psychologie sociale.
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TEMOIGNER,ENTRE HISTOIRE ET MEMOIRE n.18 : au nom des victimes
entre histoire et mémoire Temoigner
- Kime
- Temoigner,entre Histoire Et Memoire
- 10 Octobre 2014
- 9782841746743
Dans les années 1970 et 1980, l'Argentine (1976-1983), le Chili (1973-1990) et l'Uruguay (1973-1985) ont vécu une des périodes les plus sombres de leurs histoires :
Celle des dictatures militaires. Bien que les trois régimes différent de multiples façons, l'un des éléments communs est la mise en place d'une violente répression à l'encontre des opposants au régime. Les caractéristiques des processus politiques et sociaux postdictatoriaux de chacun de ces pays ont fait émerger plusieurs figures de « victimes » de ces régimes. Ces dernières sont qualifiées, donc définies et investies de sens différents en fonction des contextes politiques et sociaux dans lesquels elles sont revendiquées et des acteurs qui sont à l'origine des initiatives mémorielles. En interrogeant la notion de « victime » dans le cas des processus mémoriaux liés à ces pays, ce dossier propose d'alimenter le débat sur la construction de récits et de mémoires autour des passés dictatoriaux et sur leurs significations dans les sociétés contemporaines en Amérique latine, mais aussi dans d'autres aires géographiques.
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REVUE PHILOSOPHIA SCIENTIAE n.19/1 : logic and philosophy of science in Nancy (II)
Revue Philosophia Scientiae
- Kime
- Revue Philosophia Scientiae
- 17 Mars 2015
- 9782841747078
Le 14e Congrès International de Logique, Méthodologie et Philosophie des sciences s'est tenu à Nancy (France) en juillet 2011. Le numéro 19(1) de Philosophia Scientiæ propose une sélection des meilleures contributions présentées au CLMPS. Les textes concernent principalement la philosophie générale des sciences, et la philosophie des sciences particulières (physique, biologie, chimie, économie).
Le numéro 18(3) a proposé des contributions en logique (mathématique et philosophique) et en philosophie des mathématiques et des sciences cognitives, mais également deux articles de philosophie de la technologie, thème qui fut inclus dans le programme du Congrès pour la première fois en 2011.
Éditeurs : Pierre Edouard Bour, Gerhard Heinzmann, Wilfrid Hodges & Peter Schroeder- Heister
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Faire dialoguer « rêve » et « fantastique » implique un retour aux origines, ce qui, à terme, permettrait de comprendre ce qui se fait désormais entendre.
Le fantastique semble, effectivement, bien être né d'un tremblement du rêve, de ce mouvement de bascule qui s'opère à la fin du XVIIIe siècle. Si les usages du rêve ont été nombreux depuis l'Antiquité, ses modes de représentation et la place qu'il occupe dans l'économie générale de la fiction se transforment avec les débuts du romantisme noir, en particulier dans le roman gothique où la nuit récupère les valeurs les plus inquiétantes de l'imagination. Le rêve cristallise alors tout ce que la nuit recèle de fantasmes, enfant terrible des succubes qui se donnent rendez-vous dans la chambre du rêveur et hantent les châteaux de la subversion.
Le rêve trouve ainsi dans l'esthétique fantastique un terrain d'expression privilégié dans la mesure où il partage avec elle une puissance de remise en question du réel : partant d'une même saisie subjective des phénomènes, usant des mêmes procédés de déstabilisation ou de déception - déformation du réel, incongruité des associations, soustraction à la logique rationnelle ou encore instabilité du référent -, le rêve et le fantastique paraissent sinon produire les mêmes effets, du moins s'alimenter à la même source. C'est sans doute pourquoi le rêve se prête parfaitement aux différentes approches du fantastique, et échappe à ce qui aurait pu l'enfermer dans une série de contradictions. En effet, il peut, d'une part, être mis au service d'un doute sur la nature du réel. Une telle conception, qui consiste à intellectualiser une incertitude, permet de relier le fantastique au rêve par une même modalité de lecture qui fait aller à la recherche d'un sens et d'une interprétation, trajectoire présentant potentiellement plusieurs niveaux. D'autre part, on ne peut nier qu'il participe également d'une esthétique de la monstration, puisqu'il est fait d'un surgissement d'images qui s'imposent à l'esprit dans un mouvement d'acceptation des paradoxes et de totale adhésion à l'univers, pourtant incohérent, qui est ainsi présenté. La conception du rêve comme fantasmagorie de la psyché permet aisément de l'envisager comme une oeuvre de fantaisie, autorisant les libres associations et la création la plus débridée.
Si le rapprochement entre rêve et fantastique peut être séduisant, il présente toutefois le risque de forger une conception du fantastique par analogie avec le rêve et de réduire toute production fantastique, en tant qu'elle est une oeuvre de l'imaginaire, à un rêve potentiel.
Pour éviter de voir ainsi se dissoudre la spécificité de ces deux objets de nature différente (un dispositif, un thème, une structure narrative, contre une catégorie esthétique), on propose de distinguer trois moments ou trois modalités dans la rencontre entre rêve et fantastique, qui semblent mettre en évidence un effacement progressif des seuils au profit d'un rapport de plus en plus confus entre rêve et quotidien représenté :
1) Le rêve se trouve enchâssé dans l'oeuvre fantastique, mais celle-ci trouve sa résolution dans le réveil, marqué et explicite, qui vient arracher le personnage au doute. Dans ce cas de figure, on peut s'interroger sur la fonction du rêve dans l'économie fantastique de l'oeuvre puisqu'il est à la fois embrayeur de l'expression fantastique et annulation de l'effet fantastique (c'est le cas dans les nouvelles de Nodier, Villier de l'Isle-Adam, Gautier ou encore Schnitzler comme certains blockbusters américains) ;
2) Comme dans le cas précédent, le seuil d'endormissement est tu, mais celui du réveil l'est aussi. Le rêve n'est donc plus qu'une hypothèse mise en tension avec une autre tentative d'explication qui relève cette fois du surnaturel (on pourrait penser ici à Kafka et certaines nouvelles de Maupassant).
3) Au XXe siècle semblent apparaître une nouvelle modalité de l'usage du rêve par le fantastique : l'oeuvre fantastique ne propose ni de sortie du surnaturel ni de résolution. C'est l'ensemble de l'oeuvre qui peutêtre assimilée à un rêve et propose un renversement total des niveaux de réalité. (c'est par exemple le cas des oeuvres qui alternent deux régimes de narration : Les Fleurs bleues de Queneau, La Nuit face au ciel de Cortázar, L'Existence de Mason de Kingsley Amis mais aussi les oeuvres de Philip K. Dick, le même régime de contamination du réel par le fantastique se retrouve dans ce que Franz Hellens appelle « le fantastique réel », par exemple).
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REVUE TUMULTES n.44 : l'état : concepts et politiques
Collectif
- Kime
- Revue Tumultes
- 11 Juin 2015
- 9782841747122
Tumultes propose une enquête en deux volumes sur la question de l'État dans le contexte de la globalisation économique, politique et culturelle. Le point de départ en est une alternative sommaire qu'on entend interroger. D'un côté, le domaine politique est réduit à la seule considération du rôle de l'État et de ses institutions, à l'exercice des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. D'un autre côté, l'expérience politique ordinaire est celle des mouvements de contestation ou de résistance contre l'État et son appareil gouvernemental, comme si le politique relevait d'une logique totalement a-étatique d'émancipation. Partir de cette alternative revient à s'interroger sur ce que seraient les politiques d'émancipation si elles ne se référaient pas à l'État contre lequel elles entrent en lutte mais sur lequel elles prennent appui. Car aucune action contestatrice, y compris celle qui remet radicalement en cause le pouvoir ou le gouvernement, ne peut faire l'économie d'une interpellation de l'État, ce qui est aussi une manière d'en appeler à l'État contre le pouvoir ou contre le gouvernement, voire parfois contre tel ou tel aspect de la société.
De quel État s'agit-il donc ? L'efficacité des institutions les plus fondamentales de la société repose sur la garantie apportée par la puissance publique : justice, police, santé, sécurité sociale, politique culturelle, éducative ou de recherche, collectivités territoriales, etc. Cette conception de l'État, qui fut élaborée en Europe et exportée dans le monde a aussi un revers indissociable : l'effritement de l'État-providence sous les coups de la globalisation économique entraîne le renforcement de l'appareil de contrôle et de domination. Et ce sont aussi les effets de l'exportation de cette ambivalence de l'État qu'il convient d'examiner, de façon à regarder l'État depuis son destin colonial et postcolonial.
Trois aspects sont donc retenus pour cette première livraison, qui sera complétée d'une autre plus spécialement attachée à analyser la corruption de l'État :
- L'élaboration philosophique du concept d'État à l'époque moderne - Le rapport constitutif de l'État à la colonialité et son devenir postcolonial
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BULLETIN D'HISTOIRE ET D'EPISTEMOLOGIE DES SCIENCES DE LA VIE n.22
Collectif
- Kime
- Bulletin D'histoire Et D'epistemologie Des Sciences De La Vie
- 11 Juin 2015
- 9782841747139
1- Le Bathybius ou une émergence de la profondeur marine (1868-1880), Loïc Peton 2- Les organismes et leur environnement : la construction de niche, l'hypothèse Gaïa et la sélection naturelle Dutreuil Sébastien, Pocheville Arnaud (version provisoire) 3- Une histoire naturelle descriptive et enracinée dans la société : l'oeuvre du Frère Ogérien (1825-1869), Perru Olivier 4- Gregor Mendel était-il soumis à la corvée avant de devenir moine en 1843?, Christiane Nivet, (Université Paris7- Denis Diderot) 5- Du milieu extérieur au milieu intérieur : Construction, déconstruction et reconstruction d'un concept en biologie (1810-1875), Emmanuel Dhombre Recensions :
- Méthode et histoire, Quelle histoire font les historiens des sciences et des techniques ?
Anne-Lise Rey (sous la direction de), Laurent Loison - Introduction à la philosophie des sciences de Hans-Jörg Rheinberger, Laurent Loison
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REVUE OTRANTE n.31 : t.32 ; l'invention du réel ; J.G. Ballard
Revue Otrante
- Kime
- Revue Otrante
- 24 Novembre 2012
- 9782841746040
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REVUE OTRANTE n.30 : fantastique de l'intime
Revue Otrante
- Kime
- Revue Otrante
- 15 Novembre 2011
- 9782841745708
Comment se manifeste, ces trente ou quarante dernières armées, la dimension intimiste des oeuvres fantastiques ? Que nous disent ces univers de notre vie secrète ? Inversement, pourquoi les créations évoquant les recoins de la conscience, la sphère familiale etc.
Ont-elles recours à des effets fantastiques ? Parcourant ce territoire aux confins de l'intime et du fantastique, où figurent des auteurs aussi différents que Julio Cortazar, Antonio Tabucchi, Carole Martinez, Bertrand Bergeron, Christoph Ransmayr, Ismail Kadaré ou Andreï Bitov, les études ici réunies s'intéressent à la reprise et au renouvellement des représentations traditionnelles des monstres intérieurs (gothiques, romantiques, voire symbolistes).
Elles débusquent volontiers des monstres étrangement historiques, et le schéma récurrent de la hantise, avec celui, corollaire, de l'impossible accès au passé, semble traduire un rapport incertain à l'Histoire et un vacillement des représentations collectives. On découvre alors que la subjectivité mise en cause dans le fantastique intérieur est fréquemment non pas repliée sur elle-même, mais mystérieusement reliée aux autres, dans les communautés familiales, nationales et même au-delà des frontières.
D'une conscience à une autre, ce volume d'Otrante tente de caractériser l'implication émotionnelle, voire inconsciente, de l'auteur et du lecteur, que l'on peut définir d'un point de vue psychanalytique mais aussi comme plaisir intellectuel d'un type particulier (goût pour l'indétermination ou le vertige interprétatif).
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BULLETIN D'HISTOIRE ET D'EPISTEMOLOGIE DES SCIENCES DE LA VIE : histoire et représentations de l'épilepsie du XIXe siècle à aujourd'hui
Collectif
- Kime
- Bulletin D'histoire Et D'epistemologie Des Sciences De La Vie
- 15 Mai 2013
- 9782841746309
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REVUE PHILOSOPHIA SCIENTIAE n.9
Revue Philosophia Scientiae
- Kime
- Revue Philosophia Scientiae
- 1 Juin 2005
- 9782841743681
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BULLETIN D'HISTOIRE ET D'EPISTEMOLOGIE DES SCIENCES DE LA VIE n.18
Collectif
- Kime
- Bulletin D'histoire Et D'epistemologie Des Sciences De La Vie
- 18 Mai 2011
- 9782841745593
Après un numéro thématique entièrement consacré à Jacques Monod, le premier numéro de 2011 comportera deux articles d'ordre théorique, et deux études historiques.
Un article de Christophe Malaterre sera consacré à l'extension, au-delà des organismes microcellulaires, de la notion de biodiversité aux microbes, et aux limites de cette extension. Francesca Merlin traitera de l'ambiguïté du concept de hasard dans la théorie synthétique de l'évolution, revu à la lumière des recherches récentes sur les mécanismes de mutation, qui posent un défi à ce pilier de la Synthèse Moderne.
Laurence Perbal approfondira l'étude des liens existant entre génétique et eugénisme au début du XXe siècle dans le monde anglo-saxon, et Maria Cristina Dessi étudiera les articles d'une revue scientifique vénitienne au début du XVIIIe siècle, La Galleria di Minerva.
Une revue critique de divers ouvrages publiés consacrés à l'histoire de la biologie sera inaugurée.
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REVUE PHILOSOPHIA SCIENTIAE n.8 : la philosophie du comme si
Revue Philosophia Scientiae
- Kime
- Revue Philosophia Scientiae
- 18 Septembre 2008
- 9782841744626
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REVUE PHILOSOPHIA SCIENTIAE n.11
Revue Philosophia Scientiae
- Kime
- Revue Philosophia Scientiae
- 21 Février 2007
- 9782841744282
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BULLETIN D'HISTOIRE ET D'EPISTEMOLOGIE DES SCIENCES DE LA VIE n.17/2 : le hasard et la nécessité ; quarante ans après
Collectif
- Kime
- Bulletin D'histoire Et D'epistemologie Des Sciences De La Vie
- 16 Novembre 2010
- 9782841745302
- un texte intitulé " Autocritique " de Jacques Monod publié originellement en 1973, mais peu connu. Dans ce texte Jacques Monod tente de répondre aux critiques qui ont été adressées à son ouvrage Le Hasard et la Nécessité, et de préciser son projet Cinq contributions originales :
- Un article de M. Henri Buc - Un article de M. Michel Morange - Un article de M. Lionel Simonneau Dans ces cinq articles, leurs auteurs reviennent sur l'impact de l'ouvrage au moment où il a été publié, et montrent l'importance qu'il conserve aujourd'hui.
Une sélection de lettres adressées à Jacques Monod après la publication de son ouvrage, et des réponses de ce dernier, établie à partir des archives de l'Institut Pasteur, complète ce numéro.
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REVUE TUMULTES n.35 : Edward Said, théoricien critique
Collectif
- Kime
- Revue Tumultes
- 24 Novembre 2010
- 9782841745357
Référence centrale dans beaucoup de pays du monde, Edward Said reste mal lu et mal connu en France. Ce numéro de Tumultes entend donc combler une lacune. Il présentera les principaux aspects de la pensée de celui qui se présentait comme un disciple d'Adorno et qui comme ce dernier pensait ensemble politique et oeuvres de culture dans la perspective d'une critique radicale de la domination. Les articles porteront de préférence sur les aspects les moins connus en France de l'oeuvre d'Edward Said, notamment sur ceux de ses livres majeurs qui n'ont pas encore été traduits.