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Un numéro tout en métamorphose, une thématique riche et ouverte, voire transformationnelle, offrant de multiples trajectoires.
Paul Ardenne ouvre d'abord le dossier avec une liste étonnante d'artistes et de pratiques très diversifiées. De son côté, Michaël La Chance dresse un corpus éclectique d'attitudes et d'inscriptions tout en soulignant les correspondances et limites des objets de connaissance. Pour Giovanni Fontana, il s'agira d'une incursion dans l'univers poétique comme langage en perpétuelle transformation. Mélissa Correia commente les actions performatives de femmes artistes qui dénoncent, par leurs actes, la violence faite aux femmes. Olivier Lussac interroge à son tour les notions de frontière et d'extériorité. Poursuivant sur cette idée de « frontière », la commissaire indienne Urnasi Matta dresse un commentaire sur le performeur québécois Guillaume Dufour-Morin. Jean-Luc André y va d'une reconfiguration sémantique originale qui constitue en soi une métamorphose de son principe de production. Par la suite, Olivier Lamoureux-Lafleur contextualise le niveau de « spectacularisation » de deux oeuvres dotées d'un dispositif d'animation à petite et grande échelles, à partir de toiles de Van Gogh. Richard Martel part d'un emblème alchimique de Michael Maier, l'Atalante fugitive pour le lier aux actions du performeur Lee Wen, décédé il y a quelques mois. David Nadeau traite ensuite de la Sadean-Fourierist Tendency, qui se déploie sur Facebook, et de son rapport avec l'artiste américain Craig S. Wilson. Aussi, pour ce dossier assez éclectique sur la métamorphose, figure une entrevue d'Orlan accordée à Lisanne Nadeau lors de son passage à Québec à l'automne dernier.
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Inter n.121 : pauvreté, dépouillement, dénuement
Inter
- Intervention
- Inter
- 8 Décembre 2015
- 9782924298176
Un examen des pratiques de dépouillement et de simplicité volontaire dans l'art.
Comment peut-on assumer la pauvreté, comment la création est-elle perçue comme dénuement ? Il s'agit de vivre et de créer avec peu, mais aussi de mettre en commun nos ressources, outils, technologies. Dans un déplacement de la notion de richesse, « toute relation qui n'est pas complètement défigurée, y compris sans doute ce que la vie organique porte en elle de réconciliation, tout cela est don ». (Theodor Adorno, Minima Moralia) L'artiste peut travailler par choix avec un matériel désuet, low-tech, recyclé, bon marché. Tout le monde peut réaliser son oeuvre, il est remplaçable - « disposable », comme on le dit des employés de banque. Il peut aussi travailler pour donner une voix aux exilés, aux réfugiés, aux « subalternes » (Spivak) ; explorer la condition des personnes sans statut politique, sans droits civiques, sans représentation historique. Qu'est-ce que la « vie nue » (Agamben) dans une société des technologies et de la consommation ? Les artistes s'identifiant aux sans-papiers, aux déportés, aux « sauvages », aux exclus, aux itinérants ? Après un demi-siècle, nous voulons réévaluer le projet de l'« Arte Povera » (Celant), version 2.0, dans les arts, au théâtre ou dans la rue, contre la capitalisation des ressources - et des oeuvres -, contre l'appropriation de la culture par le commercial et le politique. Nous tenons à travailler sous le radar des circuits de la valorisation cultuelle, à penser en retrait de notre prétention à appréhender le réel dans une société pseudorationnelle : la « pensée faible » (Vattimo). Pour le 40e anniversaire de la mort de Pasolini (1975), nous souhaitons écouter ce qu'il tentait de nous dire : « J'ai la nostalgie des gens pauvres et vrais [...]. » (Furio Colombo, Gian Carolo Ferretti, L'ultima intervista di Pasolini).
Dans le long débat entre la qualité et la quantité à partir de productions « minimalistes » ayant Malevitch comme précurseur, le dénuement confirme le « less is more » et propose le « rien » ou encore le « non-être », rejoignant le « pas fait » de Robert Filliou. Les pratiques du moindre comme saufconduit dans la surenchère des produits et services sont un témoignage du civilisationnel et des obligations au sein d'une sorte de démesure où se confirme un repli nécessaire, peut-être même une inutilité... Les pratiques du peu comme affirmation d'un manque ?
Plusieurs auteurs commentent et réfléchissent sur ces pratiques du moindre.
Aussi, ce numéro d'Inter, art actuel propose un retour sur la destruction de l'oeuvre de Jean-Pierre Raynaud par la Ville de Québec ainsi qu'une critique de la dernière édition de la Biennale de Venise et du Mois Multi à Québec.
Publié par les Éditions Intervention (confondées par Richard Martel à Québec) trois fois par an depuis 1978, Inter, art actuel (anciennement Intervention) est un périodique culturel disséminant les diverses formes, praxis et stratégies de l'art actuel - performance, installation, poésie, multimédia -, tout en interrogeant les rapports de l'art au social et au culturel, au politique et à l'éthique.
Couvrant différentes manifestations artistiques et mouvances politico-culturelles internationales, directement engagé dans le renouvellement du discours sur les pratiques éphémères et émergentes, Inter, art actuel est une tribune qui invite artistes, critiques et penseurs de la culture à prendre position (sous la forme d'essais courts, de critiques documentées et approfondies, de dossiers et de reportages, de chroniques et de comptes rendus) sur les enjeux qui touchent les pratiques de l'art actuel ou de tout domaine connexe, ainsi que sur les transformations de nos sociétés, du rituel au virtuel.
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Inter n° 141 invite à aborder la décroissance comme paradigme d'une possible sortie de crise planétaire, et à imaginer de nouvelles manières d'habiter le monde.
Les crises se multiplient : environnementale, sanitaire, politique, sociétale/sociale... Comment faire face à ces crises si nous nous acharnons à exalter le modèle économique du « toujours plus » qui tend à les alimenter ? Les signaux sont de plus en plus clairs : la croissance illimitée n'est pas viable à long terme et le progrès technique seul ne sauvera pas la planète. La décroissance dans ses multiples modalités et échelles ouvre la voie à l'imagination et la mise en place d'alternatives à un productivisme exacerbé - de nouveaux regards sur le monde et des manières repensées de l'habiter de façon soutenable, écologiquement et socialement.
Inter 141 invite à aborder la décroissance comme paradigme d'une possible sortie de crise planétaire, voie s'extirpant d'une marchandisation universelle et délétère du monde. Il s'agit d'explorer ici des hypothèses et des expérimentations pouvant faire vivre la décroissance ; des manières d'être et de faire, de nouveaux modes d'organisation, des territoires inédits de mise en oeuvre, de nouvelles qualités à souligner, des trajectoires esthétiques et expérientielles à découvrir et à activer...
Comment s'incarne un art de la décroissance ? À quoi pourrait-il ressembler ? Que propose-t-il ? Aux idéologies du spectacle, de la production et de la marchandisation, quelles autres possibilités peut-il offrir ? Comment adapter les moyens de l'art et des pratiques citoyennes à un monde destiné à être toujours plus surchargé d'objets ? Les artistes peuvent-ils agir sans produire ? Comment revoir le « travail artistique » ? Comment intégrer une décroissance volontaire comme modus operandi ? Telles sont quelques-unes des questions - et bien d'autres encore à formuler - pouvant catalyser une exploration qui semble de plus en plus nécessaire. -
Dossier art et animalité : les animaux dans la performance (par Helge Meyer), Beuys et l'animal (par Charles Dreyfus), les lieux du devenir-animal - pour une éthique de la performance (par Michaël La Chance), la question de l'animal dans l'oeuvre de Carlos Amorales (par Ricardo Arcos-Palma), de Bill Viola (par Andrés Jurado) ou dans la culture amérindienne (par Guy Sioui Durand), portfolios d'artistes...
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Coordonné par Guy Sioui Durand, sociologue, critique d'art, commissaire indépendant et cofondateur de la revue Inter, art actuel, et du Lieu, Centre en Art Actuel à Québec, ce numéro propose un substantiel dossier sur l'art autochtone* contemporain des Amériques en art visuel, littérature, théâtre, musique, etc. Une documentation unique sur un sujet des plus pertinent traité au fil des pages par plusieurs auteurs autochtones et allochtones spécialisés. Ce sujet, nécessairement nourri de politique et d'histoire, est ici abordé par la communauté des artistes et des critiques d'art qui proposent des analyses développées sur des travaux actuels. Outre une exploration des pratiques orales et visuelles des nouvelles générations d'artistes autochtones, c'est un tour d'horizon se voulant en soi un signal que l'imaginaire autochtone est un univers partagé tant par ses différences que par ses osmoses d'identité et d'altérité. Un document riche et précieux qui témoigne, sans folklore, de la vivacité artistique des autochtones de l'Amérique d'aujourd'hui, le tout accompagné d'une riche iconographie. Les artistes présentés ou cités dans les articles sont Rebecca Belmore, Domingo Cisneros, Sonia Robertson, Kent Monkman, Cheryl L'Hirondelle, Lori Blondeau et Adrian Stimson en art visuel, Joséphine Bacon en littérature et Yves Sioui Durand en théâtre.
*Le terme Autochtones désigne collectivement les Amérindiens, les Inuits et les Métis, petit à petit remplacé par « Premières Nations. » Avec : Véronique Audet, Denise Brassard, Chloë Charce, Domingo Cisneros, Pierre Gill, Jonathan Lamy, Édith-Anne Pageot, Margaret Rind, Sonia Robertson Antoinette de Robien, Guy Sioui Durand, Isabelle St-Amand, Anne-Marie St-Jean Aubre.
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Un tour d'horizon transversal des diverses formes et pratiques de la poésie contemporaine, expérimentale, performative, sonore, numérique, etc., pour l'anniversaire des 35 ans de la revue.
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Après le numéro 100, spécial « Québec 1978-2008 », Inter, art actuel poursuit ses investigations dans les diverses composantes des arts actuels. Le numéro 101, maintenant disponible en kiosque, contient un dossier étoffé sur le thème de la relation. Thématique quasi universelle, la relation est surtout une préoccupation artistique des quinze dernières années, correspondant au passage de l'art comme oeuvre à l'art comme événement.
Cette préoccupation semble une motivation sur le territoire québécois, où la situation sociale, politique et culturelle s'ajuste en fonction des liens et insinue des zones de solidarité et de partage; la relation comme matière à considérer dans les actes humains, par des gestes ou propositions de langage, et dans la matrice sociale. Bartolomé Ferrando, Hervé Fischer, Bruce Barber, Helge Meyer, Cyrille Bret, Jean-Luc André, Lynn Lu et Richard Martel signent dans ce numéro d'importantes contributions.
En ouverture de la revue, une recherche inédite de Joan Casellas commente les activités performatives d'un artiste phare bien connu du siècle dernier : Salvador Dalí. D'autre part, l'enseignement de l'art, dans le giron de l'institution, est au centre de l'interrogation de Michaël La Chance. Hélène Matte aborde, quant à elle, un sujet à la fois historique et actuel : le suicide surréaliste. Diverses propositions sur des expositions, actions performatives, de même que des critiques et analyses accompagnent ce numéro.
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Inter, art actuel présente dans son numéro automnal de 2007 un dossier spécial sur Giordano Bruno, penseur italien de la Renaissance jugé et condamné au bûcher par le tribunal de l'Inquisition pour ses idées antidogmatiques. Chevaucheur des frontières disciplinaires et pourfendeur de la doxa, Bruno, plus de quatre cents ans après sa mort, demeure d'actualité - ce dont veut témoigner ce 97e numéro d'Inter.
La vie et les idées de ce philosophe-poète hérétique y sont commentées par Richard Martel, Michaël La Chance, Jean-Marc Lévy-Leblond, Thierry Bardini, Giovanni Fontana, Pierre Ouellet, Julien Blaine, Victor Muñoz ; elles ont par ailleurs inspiré un poème à Serge Pey.
Également dans ce numéro, une présentation des artistes cubains qui participent à Habanart à Québec ; un retour sur la dernière édition du Mois Multi ; des topos sur les expositions Inflorescences de Michel Herreria et Max Wyse, Encore et encore. de Clive Robertson, Ergoesthétique de Mathieu Valade, Secousses de Manon Labrecque, Au travail/At work du collectif du même nom ; ainsi que des comptes rendus des événements Sortie interdite, Les Marseillaises en performance et Text-Perplexed.
La section In Memoriam rend hommage à Emmett Williams (poète), Georg Jappe (critique d'art et poète) et Claude Lamarche (artiste multidisciplinaire), tous les trois décédés cette année.
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En 2009, c'est le centième anniversaire de la publication du Manifeste du futurisme de Marinetti dans Le Figaro à Paris. Dans ce numéro de la revue Inter, art actuel Giovanni Fontana, notre correspondant italien, nous présente ce mouvement inter et transdisciplinaire. Aussi, avec Jean-Marc Vivenza, le bruitisme est analysé et son importance historique démontrée. De même, un retour sur une soirée futuriste de 1913 témoigne de l'ambiance de ce type d'activité performatif et finalement, Serge Pey propose de prendre position dans le rapport du futurisme au fascisme.
Dans cet Inter, art actuel, ce sont des activités en installation, en bruitisme, au Mois Multi à Québec, en performance en Pologne, sur des activités dans les centres d'artistes qui sont présentées et critiquées. Enfin, la récente exposition C'est arrivé près de chez vous au Musée national des beaux-arts du Québec fait l'objet d'un article critique par Guy Sioui Durand. Inter, art actuel n'oublie pas ce qui se passe également sur le territoire de la ville de Québec, avec des articles sur Giorgia Volpe, James Geurts à La chambre blanche, Christian Barré à La Bande Vidéo, Jean-Pierre Gauthier et Jean-François Laporte au Lieu, centre en art actuel, ainsi que La caravane de la parole à Québec, etc. En bref, un numéro qui se souvient, et qui commente l'art actuel dans diverses disciplines et provenances. Et après, ce futurisme, était-il actualisant?
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Retour critique sur le symposium de sculpture franco-québécois-allemand tenu au Bic à l'été 1995, le dossier « Art et nature » présente l'ensemble des projets réalisés et les analyses de Guy Sioui Durand et de John K. Grande. Également, un dossier « Architextures » sur le thème des paysages résiduels, qui constituent paradoxalement de nouveaux territoires à découvrir : une présentation de propositions japonaises, la question des ruines en milieu urbain, la manière de récupérer les aberrations infrastructurelles et un entretien avec Paul Virilio. Actualités en arts visuels : Biennale de Venise, Neige sur Neige, Yves Gendreau et Bartolomé Ferrando. Activités au Lieu : Guy Blackburn, Biennale des Couvertes et Anniversaire de l'art.
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Un volumineux dossier sur cette question toujours d'actualité qui fut présenté lors des rencontres théoriques de la dernière Bienal de La Habana, à Cuba, en mars 2009. Dix textes, en français et espagnol, de treize participants à cette rencontre, sur trente-deux invités au total : Dannys Montes de Oca, Nelly Richard, Silvio De Gracia, Nelo Vilar, Andres Gaitan, Marcelo Campos, Raoul Moarquech Ferrera-Balanquet et Guillermina Buzio avec Arlan Londono.
Également dans ce dossier, des collaborations de : Marc Jimenez, Michaël La Chance, Serge Pey, Richard Martel, Fernando Aguiar, Guy Sioui Durand, Marc Mercier, ATSA, Michel de Broin, J.P. Ostende. Quelques topos commentent Arte de Québec en La Habana, par Nelson Herera Ysla et Sonia Boudreau, et la Conquête à Québec en 2008 par Guy Sioui Durand. Finalement un essai de nécrologie critique à propos de Georges Brecht.
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L'art biotech et le posthumain, traite de l'art et de la biotechnologie comme des rapports étroits entre les pratiques artistiques qui utilisent les matières et les matériaux technologiques. Cette livraison spéciale a été coordonnée par Christine Palmiéri, artiste, critique et enseignante à l'UQAM, qui signe en introduction « L'utopie de la convergence technologique, le posthumain ». Également, des articles de praticiens, de théoriciens et d'analystes : Jens Hauser, Eduardo Kac exposant son projet Le huitième jour et en entrevue avec Julie Rhéaume, Bioteknica (Shawn Bailey et Jennifer Willet), Art Orienté Objet (Marion Laval-Jeantet et Benoît Mangin), Michaël La Chance, Critical Art Ensemble, Louise Poissant, Louis Bec, Jean-Luc André et Ernestine Daubner. Une documentation rétrospective et une cartographie abrégée complètent cette incursion dans l'univers biotechnologique.
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Inter change de format et rafraîchit sa présentation graphique ! Un important dossier avec différents collaborateurs pour lesquels le travail contextuel est une préoccupation, un ancrage. Richard Martel démontre des filiations, des affinités, du concept de situation des années cinquante jusqu'à la récente esthétique relationnelle. Il s'agit du texte qui présente, en préface, le livre de Jan Swidzinski. Pour donner un avant-goût de ce texte, nous publions le chapitre deux du livre « La pratique contextuelle. L'art comme contact direct avec la réalité ». Aussi, Hervé Fischer prend position et nous rappelle les enjeux des années soixante-dix, principalement. Paul Ardenne, en entrevue, commente et explique son positionnement en fonction de la micro et de la macropolitique. Patrice Loubier témoigne quant à lui des enjeux de la création lorsque soumise à la situation, avec des exemples particuliers. Nelo Vilar traite de la dimension politique qu'il analyse par rapport à l'institution : un positionnement actif et alternatif. Bruce Barber parle des arts oppositionnels à partir de cas précis. Dans ce même numéro, nous publions également une étude sur les rapports de Patrick Straram aux lettristes et aux situationnistes. Aussi, Bartolomé Ferrando nous rappelle qu'un certain Joan Brossa, bien connu en Espagne, avait tâté le happening sans nécessairement avoir été dans le sillon de Kaprow. Roi Vaara commente pour sa part la tenue d'un premier événement d'art action au Myanmar, pays de dictature militaire! Pour témoigner du réseau et des activités, Inter revient sur l'échange entre les villes de Québec et de Cracovie en commentant les activités des artistes de Cracovie à Québec en septembre 2005.
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Inter, art actuel traite, dans ce 100e numéro, des arts et de la culture dans la ville de Québec entre 1978 et 2008. Tout en couleur et bilingue, français anglais, cette volumineuse édition constitue une rétrospective rare et historique sur les pratiques culturelles dans la ville de Québec. Ce 100e numéro s'inscrit dans le cadre du 30e anniversaire de la revue et du 400e anniversaire de la Ville.
Parmi les sujets traités, Jean-Claude St-Hilaire, artiste et professeur, nous donne quelques pistes pour comprendre l'origine de l'art actuel à Québec. Lisanne Nadeau et Guy Sioui Durand, respectivement historienne de l'art et sociologue, dialoguent sur 30 ans d'art vivant à Québec. Marc Boutin, architecte et géographe de formation, nous présente, au plan de l'urbanisme, une ville marquée par un traumatisme qui n'est pas celui qu'on pense ! Réjean Lemoyne, chroniqueur à la Société Radio-Canada et Olivier Vallerand, maître en architecture, nous proposent de remonter le temps en revisitant 30 ans d'architecture à Québec. Également, André Marceau, poète et fondateur du Tremplin d'actualisation de la poésie (TAP), nous trace une brève histoire de la poésie vivante. Puis, onze organismes culturels majeurs à Québec dont Avatar, La Bande Vidéo, La chambre blanche, Engramme, Le Lieu, centre en art actuel, l'oeil de Poisson, Les Productions Recto-Verso, Folie/Culture, VU, le Musée national des beaux-arts du Québec et l'îlot Fleurie, nous présentent quatre moments forts de leur histoire.
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« Stragédies » (contraction des mots stratégie et tragédie), le numéro 99 d'Inter, art actuel explore le travail des collectifs d'artistes à différentes époques et en divers lieux. Les motivations idéologiques, pratiques, artistiques, etc., qui ont poussé certains artistes à se regrouper sous un nom collectif, les méthodologies employées par de tels regroupements, de même que les vicissitudes qu'ils ont parfois connues y sont présentées et analysées par des spécialistes, ou encore par les protagonistes eux-mêmes. Également dans ce numéro, des « topos » sur les performances de Valentin Torrens, Jan Swidzinski et Arti Grabowski, ainsi que sur les installations de Carl Bouchard et Martin Dufrasne, de Rainer Krause, de Francis Arguin et du collectif Médium : Marge. Aussi, un retour sur le premier volet de l'échange artistique entre La Havane et Québec et une recension de la publication DSM-V+, dévidoir de syndromes magnifiques de Folie/Culture.
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Le numéro d'hiver 2008 d'Inter, art actuel, fruit d'une première collaboration avec l'équipe d'Avatar, a pour objet les « espaces sonores ». L'évolution de la pratique des arts sonores y est cernée et analysée sous différents angles, telles la loi, la technique et la sociologie. Cette livraison donne également à entendre cette évolution, par le biais du disque compact inclus. D'autre part, la section du Lieu, centre en art actuel, présente les travaux de Danny McCarthy. David Neaud et Yves Tremblay. La section « topos » effectue un retour sur La collection de La chambre blanche, Le dispensaire de Folie/Culture, la rencontre Corpoliticas ayant eu lieu à Buenos Aires et la Biennale internationale du lin de Portneuf. La section in memoriam rend homage à Isidore Isou, décédé en juillet dernier.
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Les enjeux artistiques, sociaux et politiques des manifestes.
Dans ce numéro d'Inter, art actuel, il s'agit d'interroger le manifeste comme forme d'expression qui investit le langage en tant qu'arme de changement, confiance dans la force d'intervention des mots et le recours au public. Il prend les aspects d'un texte ou d'une capsule vidéo, d'un geste public posé par un collectif, d'un nous qui fait de cette prise de position un point tournant : dorénavant, nous ne pourrons plus prétendre que nous ne savons pas, que cela ne nous concerne pas. Le manifeste nous exhorte à nous mobiliser, constitue un guide pour affronter le changement, en expose le programme. Ainsi le XXe siècle a-t-il produit pas moins de 700 manifestes, selon la compilation Base Manart de Viviana Birolli et Camille Bloomfield. Dans ce numéro, nous voulons en retrouver le principe, la pertinence, pour les temps présents. Les manifestes revendiquent des horizons nouveaux dans les arts, la science et la vie sociale. Ils soulignent la confrontation perpétuelle entre la création artistique et les formes de domination du présent. Les manifestes sont des formes d'autoexhortation de la part des artistes, un appel au rassemblement, mais aussi un appel au public. Ils portent une parole de rupture, se réclament du futur et de l'altérité radicale. Ils sont des oeuvres à part entière et, en tant que telles, également des buts en soi.
Aussi, dans cet Inter, plusieurs topos sur diverses propositions en manifestation dont un retour sur la RiAP de 2018.
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Les nouvelles activités performatives à l'ère des confinements.
Pour nombre d'entre nous, depuis mars 2020, nous avons eu le sentiment que le temps devenait plus long, que notre vie était mise en suspens. Plusieurs artistes ont résolu d'assumer cet exil intérieur, de se faire plus discrets, anonymes s'il le faut, afin de retrouver le principe de la vie même. La cuisine est devenue l'atelier, la fenêtre la galerie, l'art un exorcisme de chambre. Dans ces nouveaux espaces et cette nouvelle temporalité, ils créent des oeuvres inachevées et non cautionnées qui sont de véritables expériences de vie. La paupérisation culturelle des mesures sanitaires les oblige à trouver de nouvelles façons d'inscrire l'art, à se désintoxiquer de leur désir de paraître, à se libérer des idéologies qui dominent le milieu.
Ce dossier d'Inter, art actuel explore ces nouvelles activités performatives, pour la plupart autodocumentées. Ce sont des chorégraphies de salon, des alpinismes de comptoir de cuisine, des micro-opéras de balcon. Il s'agit de proposer une réflexion entre l'expression (la voix, le geste, etc.) et l'exiguïté.
Aussi, ce numéro s'accompagne du projet Trois tentatives d'un été encarté à l'intérieur de la revue et réalisé en lien avec Dernier Télégramme et le Consulat général de France à Québec.
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Inter n.137 : pratiques du silence, du son et de l'oralité
Inter
- Intervention
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- 15 Juillet 2021
- 9782924298565
Un dossier consacré aux pratiques actuelles du silence, du son et de l'oralité, appelé, pour reprendre la formule consacrée à 4'33" de Cage, à faire grand bruit : observations de silences, de paroles, de vociférations, de bruits, de vacarmes assourdissants, de sons ultra-inouïs, etc., entre poésie concrète, performance et arts sonores.
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Le renoncement à l'art / l'art du renoncement.
« Avec ce numéro, nous avons voulu comprendre la démarche d'artistes qui ont renoncé à l'art. Nous avons voulu jeter un éclairage sur les artistes récalcitrants, aux productions absentes ou discrètes, qui ont préféré les milieux parallèles aux officines officielles, qui ont choisi d'oeuvrer dans le quotidien ou qui privilégient l'anonymat. Ils renoncent à se faire une place dans le milieu culturel, pour favoriser une visée spirituelle ou politique, ou encore pour entreprendre une démarche strictement personnelle.
Certains artistes ont fait du renoncement une stratégie de résistance. Ils refusent d'affronter un système qui maîtrise tous les codes et proposent des oeuvres inachevées, ratées, dérisoires, délinquantes... qui ne sont pas des oeuvres. Il n'y aurait que le fiasco qui saurait résister au système hyperpuissant, surdéterminé et complexe ; un système qui impose la cadence de production et récupère tous les affrontements. Il n'y aurait que l'anonymat qui rende possible une liberté.
Certains renoncent à l'art pour se convertir à l'activisme, d'autres font le chemin inverse : ils abandonnent le militantisme pour des préoccupations esthétiques.
Dans ses Syllogismes de l'amertume, Emil Cioran disait : " Sans l'idée du suicide, je me serais tué depuis toujours." Peut-être que l'artiste a besoin de ce fantasme de tout arrêter : il joue avec l'idée d'en finir et, peut-être aussi, de continuer ailleurs. Il voudrait reconduire la création en dehors des pratiques de l'art reconnues comme telles.
Finalement, il y a aussi les artistes qui ne renoncent pas à l'art, mais dont la vie est marquée par des renoncements importants : la solitude, les enfants, les temps libres, les deuils, la santé, etc. »
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Le statut du visage dans une société de l'image.
Le visage est-il encore la vérité de la personne, la mise à nu de son être ? Au cours des siècles, l'art du portrait a contribué à établir cette vérité du visage, à travers les portraits, ou autoportraits de Rembrandt à Francis Bacon, depuis les photographies de Nadar au XXe siècle jusqu'aux selfies contemporains. L'art d'aujourd'hui accorde-t-il un même traitement au visage comme manifestation de notre expérience de vie, de notre singularité et de notre caractère ? Chaque visage est unique et pourtant la contemplation du visage de l'autre aurait pour effet de révéler notre humanité commune (Lévinas). Est-ce encore le cas à l'époque de la reconnaissance faciale numérique par les États policiers, ou de l'obligation du masque en situation de pandémie ?
Ce numéro d'Inter, art actuel examine le statut du visage dans une société de l'image, comment le visage peut devenir un outil de subversion et le canevas d'un nouveau scandale. Le visage est le champ de bataille du vrai et du faux, du réel et du virtuel, de l'ancien et du nouveau. À en juger par le caractère stimulant des contributions à ce dossier, il apparaît que la problématique du visage est plus actuelle que jamais. -
Inter n.142 : Mélancolie à l'ère de la technique
Inter
- Intervention
- Inter
- 29 Janvier 2024
- 9782924298695
De la mélancolie et de la moralité des écosystèmes numériques.
À propos de son roman A Clockwork Orange, traduit en français sous le titre d'Orange mécanique, Anthony Burgess a dit que l'expression en question, dans l'argot cockney londonien des années 1960, désigne une « moralité mécanique » appliquée à un organisme vivant ; en l'occurrence ici, un fruit juteux. Cela eut pu être tout aussi bien une pomme (A Clockwork Apple). Il y a quelque chose qui cloche, semble dire l'expression anglaise. « De la moralité des écosystèmes numériques » eut pu aussi être le titre de l'appel à contribution diffusé au courant de l'année 2023 par l'équipe de la revue Inter, art actuel.
Une des prémisses principales de l'appel, aux accents heideggeriens implicites - « Mélancolie à l'ère de la Technique » - portait autour de l'actualisation du burin d'Albrecht Dürer Melencholia I (1514). On trouve donc dans le présent numéro de nombreuses références à cette gravure, y compris un article de fond, celui de Frank Morzuch, ajoutant une pierre à l'imposant édifice de la critique d'art qui a fait de cette oeuvre son objet.
Beaucoup d'autres aspects sont abordés, parce qu'il s'agit bien d'abord d'actualiser le thème névralgique de la mélancolie ; ainsi, les lectrices et lecteurs pourront trouver des articles au sujet de films (Matrix, Blade Runner) ; de quelques poèmes, ainsi que des considérations philosophiques et littéraires ; n'a-t-on pas dit à propos du roman de Burgess cité ci-dessus qu'il s'agit d'un roman philosophique ? -
Numéro spécial Mai 68, avec des textes de Paul Ardenne, Jacques Donguy, Victor Muñoz, Giovanni Fontana, Charles Dreyfus, Julien Blaine, un entretien avec Daniel Cohn-Bendit... Un numéro particulièrement riche, comprenant également un large dossier sur l'art sociologique, sans oublier les rubriques habituelles.
Lorsque notre complice Charles Dreyfus nous a fait remarquer qu'en 2018, ce serait le 50e anniversaire de Mai 68, nous nous sommes dits qu'effectivement, cet événement important pouvait obtenir une certaine longévité et mieux se situer dans les mouvances et conditionnements. Puis, après avoir vérifié que les dernières générations ne connaissaient pas Mai 68, nous étions convaincus de l'importance de revenir sur ces moments, de les remettre en mémoire, surtout par l'entremise de protagonistes ayant vécu cette période chargée historiquement.
Nous relatons quelque peu cette époque, mais aussi, puisque se tiendra un colloque sur l'événement à l'UQAM, à Montréal, organisé par Martin Nadeau, nous lui avons demandé, justement, d'en faire une synthèse pour informer nos lecteurs des grandes implications suscitées par les éléments actifs et activistes de Mai 68.
Nous avons également la chance de publier un texte d'Angéline Neveu, qui a été une Enragée. Il s'agit d'un témoignage de l'intérieur pour celle qui, active dans les actions de Mai 68, a fait des dérives avec Debord. Ce document historique et inédit est ici pour la première fois publié. C'est un pavé pour l'histoire, un pamphlet vécu et « démontré ».
Michel Collet a contacté Daniel Cohn-Bendit par téléphone pour son avis sur ces événements de 68 où il avait eu une participation importante ; l'ayant vécu de l'intérieur, il nous semblait justifié d'avoir son avis, ses impressions, ses commentaires ; 50 ans plus tard pour considérer les retombées de ces moments historiques. Cohn-Bendit y parle des crises écologiques comme climatiques, de la mondialisation aussi ; des diverses émancipations et de la libéralisation des désirs.
Nous avons demandé à Paul Ardenne de nous parler des travaux et des expositions de quelques artistes pour qui ces critiques et revendications ont constitué le fondement des situations et remises en question de leur implication.
De plus, avec encore ici la complicité de notre comité de rédaction international, il semblait justifié de connaître la perception de l'événement qu'en ont eue les Italiens, par Giovanni Fontana, les Espagnols, par Laura Yustas et Nelo Vilar, et les Mexicains, par Victor Muñoz. Rappelons que les sorties dans les rues, les rassemblements un peu partout, de Berlin à Tokyo, de Londres à Mexico, ont impliqué des actions « alternatives », que ce soit en regard de la libération sexuelle ou de la critique des institutions et des diverses conventions de l'époque. Le développement de préoccupations tout autant écologiques que féministes y est notamment pressenti...
Plus près de nous, Anithe de Carvalho témoigne des contestations et propositions s'étant tenues à Montréal à cette époque, et ce qu'elle considère comme une projection dans les dernières générations. Un certain narcissisme semble aujourd'hui s'opérer au lieu de l'habituelle question sociale avec ses principes d'intervention et d'application.
Avec Nathalie Côté, nous nous apercevons aussi que « ces images qui font l'histoire », ici les affiches de la contestation étudiante de 2012 nommée « Printemps érable », ont puisé dans le répertoire de celles produites lors de Mai 68, d'où la confirmation de leur importance dans le vocabulaire actif des contestations en tous genres. Les slogans de Mai 68 tels que « Sous les pavés, la plage » illustrent à quel point la dimension explosive du poétique peut propulser la portée politique des modifications exigées dans les méandres confus des engrenages sociaux.
Martin Nadeau nous rappelle à juste titre la capacité énergétique des idées et applications des théories de l'Internationale Situationniste face à la critique cybernétique, d'autant plus actuelle que nous sommes aujourd'hui conditionnés, presque « programmés ».
Par de courtes interventions, Charles Dreyfus, Arnaud Labelle- Rojoux et Julien Blaine témoignent de leur propre implication-réception dans l'univers dématérialisé des engrenages. Comme toujours, l'ambivalence des normes comme des catégories implique des motivations et des désirs, des irrigations et des transformations, un éros dans la cacophonie des désordres où s'affirment certaines dérogations.