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silvina ocampo
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La musique de la pluie et autres nouvelles
Silvina Ocampo, Françoise Rosset
- Folio
- 17 Avril 2025
- 9782073112583
Un musicien prodige qui ne joue qu'avec le gros orteil, sur un piano soigneusement désaccordé, les oeuvres de grands compositeurs inspirées par le thème de l'eau ; une femme qui se transforme en chien ; une statue équestre vengeresse ; une jeune voyante en lutte avec ses rêves prémonitoires... Naviguant à la frontière devenue incertaine entre le rêve et la réalité, les personnages de Silvina Ocampo font surgir un monde de visions insolites et cocasses. «De toutes les expressions qui pourraient la définir, la plus
précise, je crois, serait : elle est géniale.» Jorge Luis Borges -
Une oeuvre envoûtante où l'invisible et l'imprévu rodent à chaque page. Le premier livre de fiction de l'immense écrivaine argentine Silvina Ocampo enfin traduit en français !
Les vingt-huit nouvelles qui composent le recueil Voyage Oublié sont hypnotiques, nous emportant dans des sphères où l'onirique rencontre le quotidien pour créer un monde à la frontière du réel et du fantastique. Silvina Ocampo dépeint des personnages - souvent des enfants et des femmes - navigant entre rêve et cauchemar, à l'endroit où l'innocence et la violence s'entrecroisent. Celestina, petite fille fantomatique danse pieds nus, Esperanza s'attache à un jeune garçon qui la manipule, Miss Hilton, malgré ses nombreux voyages reste prisonnière des préjugés de sa société.
L'écriture de Silvina Ocampo est un voyage en soi, empreint de poésie et de suspense, où chaque détail d'apparence banal tend à basculer vers l'étrange. Les récits évoquent les mystères de l'âme humaine, les souvenirs enfouis et les moments où la réalité se fissure, laissant place à l'impossible ; thèmes qui traverseront toute l'oeuvre de cette immense écrivaine et poétesse toujours à découvrir et saluée notamment par Mariana Enriquez dans son dernier livre Petite soeur (éditions du Sous-Sol, 2024).
Et puis, le temps avait passé depuis cette journée, l'éloignant désespérément de sa naissance. Chaque souvenir était une petite fille différente mais avec le même visage. Chaque anniversaire étirait autour d'elle la ronde des petites filles qui n'arrivaient plus à se donner la main. S. O. -
Ceux qui aiment haïssent
Adolfo Bioy casares, Silvina Ocampo
- Cambourakis
- 5 Octobre 2022
- 9782366247213
Réédition de cette parodie de roman policier écrite à quatre mains par deux auteurs majeurs de la littérature argentine. En quasi huis-clos, dans un hôtel au bord de la mer, quelques personnages isolés qui s'épient, s'aiment et se haïssent. Un délicieux mélange de vaudeville, d'enquête policière et de mise en abîme littéraire.
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Les répétitions et autres nouvelles inédites
Silvina Ocampo
- Des femmes
- Fiction
- 20 Avril 2023
- 9782721011640
Un recueil exceptionnel de nouvelles inédites, publiées à titre posthume.
Vingt-quatre nouvelles et deux brefs romans composent ce recueil, dont beaucoup de textes sont restés inédits jusqu'alors. Les nouvelles, écrites entre la fin des années 1930 et 1980 offrent un vaste échantillon des différentes tonalités narratives et thématiques de Silvina Ocampo. On y retrouve ses obsessions fécondes, toujours insondables, inquiétantes : le mystère des maisons et des jardins, les cruautés et les artifices de l'enfance, la prédestination d'un nom, les amours fantasmées... Défiant les frontières entre le quotidien et l'exceptionnel, éprise de la magie imperceptible de chaque jour, Silvina Ocampo instille dans le récit une dose de vraisemblance mais elle ne renonce jamais aux situations qui frôlent le fantastique, tout aussi cohérentes et plausibles que le monde dit réel.
C'est avec une grande liberté narrative que Silvina Ocampo tisse une matrice poétique aux dialogues singuliers.
À la tombée du jour, nous attendions la nuit avec passion, car la nuit était une chambre, un lit, un commun accord des dieux. Elle était moi. Nos baisers n'en finissaient pas jusqu'à l'aube, quand ils se transformaient en étreintes et en chants d'oiseaux qui ne se réveillaient pas. Ils étaient moi. Nous sortions alors de notre cloître de feuilles et retournions à la vie réelle. Ne devions-nous pas échapper à l'opprobre de la réalité. S.O. -
Mémoires secrètes d'une poupée
Silvina Ocampo
- Gallimard
- L'Imaginaire
- 13 Septembre 2012
- 9782070138593
La plume de Silvina Ocampo, telle une baguette magique, fait surgir du réel, du quotidien le plus banal, un monde d'artifices, un univers de rêves, de cauchemars, de visions insolites qui reflètent avec un humour subtil les angoisses, les pulsions les plus secrètes - souvent douloureuses, parfois inavouables - de cet écrivain dont Borges, son ami, disait : «De tous les termes qui pourraient la définir, le plus précis, serait le mot : génial.»
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"Inventions du souvenir", autobiographie de l'enfance de Silvina Ocampo, figure majeure de la littérature argentine, est demeurée inédite du vivant de son autrice. Elle a été publiée à titre posthume en 2006 en Argentine, grâce au travail du critique et traducteur Ernesto Montequin sur les manuscrits laissés par l'écrivaine. Dans un entretien accordé à Luis Mazas pour le journal Clarin en 1979, Silvina Ocampo évoquait son attachement aux expériences de l'enfance et livrait l'origine et les clés de lecture d'une oeuvre alors déjà bien avancée : « Je suis en train de préparer une histoire que j'appelle prénatale, écrite en presque vers, mais qui n'est pas un poème. Il s'agit d'un livre où prédomine mon instinct. » Ce livre était "Inventions du souvenir", sur lequel elle travailla par intermittences depuis le début des années 1960 jusqu'en 1987. Il se présente comme un long « poème » en 95 fragments. On ne sait jamais cependant si l'on est en prose ou en poésie, tant ce livre intime et profondément original bouscule les genres. Loin de toute veine confessionnelle, fuyant une illusoire chronologie rigoureuse, l'écriture semble ici guidée par le désir de mettre au jour et de retenir un ensemble d'expériences précoces, secrètes, essentielles et parfois prématurées, qui ont forgé l'imagination et infléchi la sensibilité de l'autrice. L'histoire familiale de Silvina Ocampo est présente, à peine dissimulée. Au fil des pages se déploie le microcosme domestique d'une grande famille argentine du début du XXe siècle, vu à travers les yeux d'une enfant qui se sentait inadaptée : « l'et cætera de la famille » qui, souvent seule, recherchait la compagnie des domestiques et des mendiants ou scrutait son entourage et son environnement quotidien. On songe alors à Proust, et l'on s'émeut de cette conversation secrète qu'"Inventions du souvenir" entretient, par-delà les siècles et les langues, avec les plus belles pages sur l'enfance.
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Au cours d'une traversée transatlantique sur un paquebot une femme tombe accidentellement à la mer. Tandis qu'elle flotte à la dérive elle s'en remet à sainte Rita, avocate des causes désespérées, et lui fait une promesse. Si elle réchappe à la noyade, elle écrira l'histoire de sa vie. Au milieu d'un océan tour à tour prodigieux et menaçant, des personnes, des lieux commencent alors à affluer erratiquement dans la mémoire de la naufragée. Peu à peu, l'imagination et la poésie prennent le pas et le récit, composé comme un « dictionnaire de souvenirs», s'émancipe de la vraisemblance.
J'ai nagé ou fait la planche durant huit heures, en espérant que le bateau revienne me chercher. Je me demande parfois comment j'ai pu nourrir cet espoir. Je l'ignore vraiment. Au début j'avais tellement peur que j'étais incapable de penser, puis je me suis mise à penser de façon désordonnée : pêle-mêle me venaient à l'esprit des images d'institutrices, de tagliatelles, des films, des prix, des pièces de théâtre, des noms d'écrivains, des titres de livres, des immeubles, des jardins, un chat, un amour malheureux, une chaise, une fleur dont je ne me rappelais pas le nom, un parfum, un dentifrice, etc. Ô mémoire, combien tu m'as fait souffrir ! J'ai cru que j'étais sur le point de mourir ou déjà morte, victime du chaos de ma mémoire. Puis j'ai compris, en ressentant une vive brûlure dans mes yeux due à l'eau salée, que j'étais vivante et loin de l'agonie.
La Promesse a été publié en Argentine, en 2011, à titre posthume grâce au travail méticuleux d'Ernesto Montequin sur les manuscrits laissés par l'auteure.
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Sous le titre "Sentinelles de la nuit", Ernesto Montequin a réuni quatre séries de fragments que l'on peut lire comme un « journal nocturne » où Silvina Ocampo consigne les traces de ses insomnies.
«Depuis l'enfance, lorsque je suis sur le point de m'endormir, je vois soudain surgir dans l'obscurité absolue de ma chambre une sorte d'armée bleu et rouge qui avance dans ma direction, jusqu'à ce qu'elle se perde et que je la retrouve dans un autre angle de la pièce obscure où elle réapparaît, prête à suivre la même trajectoire. Vous me direz que cette armée pourrait être un champ semé de jacinthes, il y en a des rouges et des bleues. Ce pourrait être aussi un échiquier avec des pièces voyantes mais il ne m'est jamais venu à l'idée que cela puisse être autre chose qu'une armée de petits soldats, vêtus de bleu et de rouge et avançant comme un seul homme. Cette armée a toujours été pour moi l'armée de la nuit. Il y a de l'obscurité ailleurs que dans la nuit, je sais bien, mais l'endroit où je l'ai vue le plus souvent est la nuit, qui pour moi est un endroit, et le plus important au monde.» S.O.
« C'est le livre le plus personnel et le plus secret de l'écrivaine argentine dont on sait qu'elle fît de la brièveté un véritable credo littéraire. S'il me plaît tant c'est qu' [...] il engage à réfléchir par l'imprévu du ton, l'impromptu des pensées, l'éclectisme des sujets... Il en émane un bruit de fond où l'on perçoit la rumeur inquiète qui monte en chacun de nous.» Le lorgnon mélancolique, 8 février 2018.
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Ce volume qui réunit vingt-cinq nouvelles tirées de trois recueils différents offre un panorama complet de l'oeuvre en prose de Silvina Ocampo. Les nouvelles aux intrigues mathématiquement construites y alternent avec celles où les très subtiles nuances d'un langage qui emprunte l'essentiel de ses tournures au vocabulaire de la conversation courante aboutissent à créer une atmosphère unique en son genre. Comme le dit Jorge Luis Borges dans sa préface, Silvina Ocampo est un poète : «L'un des plus grands de langue espagnole de ce côté-ci de l'océan comme de l'autre : cette condition de poète exalte sa prose...»
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Un hôtel au bord de la mer, une tempête effrayante, un crime, quelques personnages isolés qui s'épient, s'aiment et se haïssent.
Impression de déjà vu ? si par souci d'efficacité narrative, les romans policiers se démarquent de ceux qui les précèdent, silvina ocampo, et adolfo bioy casares prennent ici le parti contraire : les citer, pire les singer. dès lors, la véritable héroïne de bosque del mar, c'est la littérature qui éprouve ses pouvoirs. cependant, comme dans les meilleures anthologies, veille le trublion, c'est-à-dire l'oublié et son lourd silence.
André gabastou.
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