dubravka ugrešic
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Trois vieilles dames zagreboises s'offrent des vacances luxueuses dans un spa. Beba, une ancienne infirmière aux cheveux blonds et aux seins énormes, cite constamment des poèmes dont elle mélange les phrases. Il est possible qu'elle gagne des milliers de dollars au casino du spa. Kukla, autrice anonyme d'un vif succès littéraire, a été veuve plus souvent qu'à son tour. Pupa, ex-gynécologue acerbe au corps tout fripé, est poussée en chaise roulante - ses jambes déformées coincées dans une botte géante. Elle rentrera chez elle dans un oeuf en bois géant.
Ce trio rocambolesque de vieilles sorcières vivra des aventures folles pendant ce séjour à Prague. Ugrešic explore le mythe de Baba Yaga pour évoquer un sujet peu traité dans la littérature contemporaine : le devenir des femmes âgées. Cette figure du folklore, de la mythologie et des contes russes (et plus largement slaves) est l'une de ses créatures les plus omniprésentes et les plus puissantes. -
Tanja Lucic est devenue professeure de littérature à l'Université d'Amsterdam après avoir fui la guerre en ex-Yougoslavie. Là-bas, elle donne des cours a une classe composée de jeunes exiles yougoslaves dont la plupart gagnent leur vie en confectionnant des vêtements pour le « Ministère de la douleur », une boutique sadomasochiste. Tous vivent dans la « Yougonostalgie », un attachement sentimental à ce qu'était leur pays avant son éclatement. Pour soigner leur mélancolie, Tanja leur propose d'écrire le récit de leur vie et la façon dont ils ont vécu la désintégration physique et culturelle de cet État. Mais cette méthode pédagogique inhabituelle n'est pas sans conséquences : bientôt, elle s'attire les foudres des uns, et ravive les tensions entre les autres...
Dans ce roman ou l'ironie et l'humour noir sont rois, Dubravka Ugrešic explore la douleur de la perte, l'isolement et la solitude auxquels ne saurait échapper aucun exile. Que nous reste-t-il quand on a tout perdu - son pays, son foyer, et même sa langue ?
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D'où viennent les histoires ? C'est la question que se pose la narratrice, une écrivaine et universitaire. Pour y répondre, elle se remémore plusieurs épisodes de sa vie, nous invitant à la suivre à Moscou pendant ses études, au Japon dans les sanctuaires d'Inari, au coeur des champs de mines du centre de la Croatie, sur la rive sud du Grand Canyon - en compagnie d'un certain Nabokov - ou encore dans un quartier délabré de Londres. À travers ces voyages, elle file le motif fascinant de la Renarde, démone virtuose de l'illusionnisme dans les mythologies asiatiques, érigée par certains en animal totem échu aux écrivains. Ce récit introspectif est ponctué d'anecdotes picaresques sur des figures du canon littéraire russe.
En se demandant ainsi comment naissent les récits, une nouvelle histoire est née. La Renarde est un texte vigoureux, enjoué, insaisissable et virtuose : une réflexion sur la figure de l'auteur et les oubliés de la canonisation littéraire. -
Le musée des redditions sans condition
Dubravka Ugrešic
- Christian Bourgois
- Titres
- 8 Octobre 2020
- 9782267032499
En 1961 est mort Roland, l'éléphant de mer du zoo de Berlin. Au moment d'ouvrir son estomac, on découvrit à l'intérieur de l'animal une pléiade d'objets insolites : un fume-cigarette rose, quatre bâtonnets d'esquimaux, une broche, une épingle à cheveux...
Le Musée des redditions sans condition est à l'image de ce trésor. Constitué d'une mosaïque de récits, d'anecdotes, de souvenirs, il raconte une histoire simple, faite de déplacements et de nostalgie : une mère, dans Zagreb assiégée, pense à sa fille exilée à Berlin. Celle-ci imagine à son tour la fuite de sa mère un demi-siècle plus tôt, de la Bulgarie vers la Yougoslavie. Comment rendre compte de l'exil et de ce qu'il représente pour ceux qui l'ont vécu, ceux dont la vie tient dans une valise pleine de souvenirs disparates, vieilles photos, journaux intimes, objets rescapés de l'enfance ?
Tour à tour drôle, malicieux ou mélancolique, Le Musée des redditions sans condition retrace de façon lumineuse la vie de personnages partagés entre deux cultures.
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Il n'y a personne pour vous répondre
Dubravka Ugrešic
- Albin Michel
- Les Grandes Traductions
- 1 Septembre 2010
- 9782226215123
De New York à Amsterdam, de Moscou à Belgrade en passant par Paris, voici chantées la beauté et la laideur du monde par l'une de ses observatrices les plus averties. Couronnée par de nombreux prix, traduite en plus de trente langues, l'écrivain croate Dubravka Ugresic, auteur de Ceci n'est pas un livre et du Ministère de la douleur n'est pas seulement une exceptionnelle romancière. Elle excelle également à croquer notre époque d'une plume furieuse ou amoureuse, avec une vigueur et une précision qui subliment la mélancolie de son regard lorsqu'il s'agit de rendre compte des ravages de la marchandisation du monde sur la culture, de la mise à l'écart de ceux qui n'ont plus que leurs souvenirs à vendre, ou des idéaux détrônés par un consumérisme totalitaire.
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« Pourquoi le karaoké, et quel rapport avec la culture ? » Tel est le préambule de Karaoke Culture , en forme de sous-titre. D'un point de départ des plus concret - le récit d'une soirée dans un karaoké d'Amsterdam, pour deux néophytes en la matière -, Dubravka Ugrešic élabore un essai sur les modèles culturels contemporains, notamment ceux de l'Europe post-communiste. Comment ces populations se sont-elles approprié des codes hérités de modèles existants, désormais assistés par les nouvelles technologies et imprégnés de culture numérique ? La « métaphore ambiguë du karaoké », au spectre plus large que le post-modernisme, mais pas encore assez englobant selon l'auteure, est développée au fi l des pages, mêlant les notions d'amateurisme et d'anonymat, de plaisir et de divertissement, la volonté d'être quelque chose ou quelqu'un d'autre.
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Having fled the violent breakup of Yugoslavia, Tanja Lucic is now a professor of literature at the University of Amsterdam, where she teaches a class filled with other young Yugoslav exiles, most of whom earn meager wages assembling leather and rubber S&M clothing at a sweatshop they call the "Ministry." Abandoning literature, Tanja encourages her students to indulge their "Yugonostalgia" in essays about their personal experiences during their homeland''s cultural and physical disintegration. But Tanja''s act of academic rebellion incites the rage of one renegade member of her class--and pulls her dangerously close to another--which, in turn, exacerbates the tensions of a life in exile that has now begun to spiral seriously out of control.