Filtrer
Pascal Chabot
-
Un sens à la vie : Enquête philosophique sur l'essentiel
Pascal Chabot
- PUF
- 28 Août 2024
- 9782130838241
Le sens est partout mais sa définition, nulle part. On veut du sens pour son travail, dans ses relations, face au système. Mais que cherche-t-on en cherchant du sens ? Que cache ce Graal éternel, devenu tellement important qu'il semble avoir supplanté la recherche du bonheur ?
Pour y répondre, cette enquête montre comment le sens circule entre ce que nous sentons, ce que nous comprenons et ce que nous désirons. Or une mutation majeure a rompu l'équilibre entre ces trois pôles car dès que nous consultons un écran, nous nous branchons au « surconscient » numérique qui bouleverse notre rapport au sens. De là, ce qu'il faut appeler les « digitoses » contemporaines : le burn-out, l'éco-anxiété, la rivalité avec l'intelligence artificielle et le triomphe des machinoïdes, ces humains qui ressemblent à leurs outils.
-
"Exister dans le système, c'est souvent être assis derrière des vitres, face à un écran." Des forces nouvelles, mixtes de technique, d'économique et de numérique, ont fait leur apparition. D'une puissance hors norme, ces ultraforces modifient nos systèmes et les fragilisent, produisant le rejet du système, quand ce n'est pas la maladie ou la misère. Ce qui émerge alors est une surenchère entre un système fragilisé et des ultraforces décomplexées. Nous assistons à ses premiers effets : simplisme politique, approfondissement des inégalités, règne de multinationales dominant les États.
Face à ces questions, le livre propose une philosophie concrète du système (centrée sur le verre, les chaises et les écrans) et des ultraforces qui en dessinent le cours. Il ouvre la voie à la construction d'un soi plus authentique, moins déterminé par ce qui l'entoure. Comment être soi à l'ère des ultraforces, avec leur cortège de simplicité et de brutalité ? -
Il fallait établir ce constat : avant d'être un problème individuel, le burn-out est d'abord une pathologie de civilisation. Marquée par l'accélération du temps, la soif de rentabilité, les tensions entre le dispositif technique et des humains déboussolés, la postmodernité est devenue un piège pour certaines personnes trop dévouées à un système dont elles cherchent en vain la reconnaissance. Mais ce piège n'est pas une fatalité. Face aux exigences de la civilisation postmoderne, on peut se demander comment transformer l'oeuvre au noir du burn-out afin qu'il devienne le théâtre d'une métamorphose, et que naisse de son expérience un être moins fidèle au système, mais en accord avec ses paysages intérieurs.
-
Être en vie, c'est avoir le temps. Pourtant, rien n'est plus courant que le sentiment de n'avoir pas le temps. Qu'est-ce, alors, que cet avoir que l'on n'a pas ? Pour le savoir, on montre comment le temps de l'individu est transformé par les quatre grandes valeurs du temps portées par la civilisation occidentale : le Destin (impératif biologique de la vie à la mort), le Progrès (impératif de l'avenir), l'Hypertemps (tyrannie du présent et du technocapitalisme) et le Délai (compte à rebours de la possible catastrophe écologique). Ces quatre formes temporelles se liguent le plus souvent contre nous pour nous empêcher de vivre. Jamais aucune civilisation n'a vécu l'antagonisme d'autant de conceptions du temps incompatibles, qu'il nous faut pourtant concilier. Avoir le temps se révèle donc comme le défi humain par excellence : celui de faire de cette quantité d'avoir une oeuvre de qualité.
-
« La qualité est une de ces abstractions dont la philosophie a la charge. Comme la réalité, l'esprit ou le bien, elle est difficile à définir. On pourrait dire d'elle ce que saint Augustin disait du temps : si personne ne me demande ce qu'est la qualité, je le sais ;
Si je cherche à l'expliquer à quelqu'un, je ne le sais plus. Car la qualité, comme le temps, fait partie de ces notions fondamentales qui structurent notre rapport au monde.
Elles sont les socles sur lesquels s'édifient nos univers mentaux. Elles sont des évidences que la vie ordinaire s'épargne d'interroger, mais sans lesquelles pourtant cette vie ne serait pas possible, ni n'aurait de sens. » En 2 parties, 12 chapitres et 114 paragraphes, le philosophe montre comment une notion d evenue centrale peut se faire l'instrument de notre asservissement au technocapitalisme mondial tout autant que l'outil précieux de notre résistance au toxique et un mot d'ordre pour vivre mieux.
-
L'auteur mondialement salué du Meilleur des mondes, fable contre-utopique décrivant un univers de contrôle préfigurant le nôtre, n'est pas l'homme d'un seul livre, loin de là. Sa vie très riche et son oeuvre immense, entre fictions et essais, font de lui un des grands témoins du XXe siècle - de ses étrangetés, de ses impasses et de ses paradoxes comme de ses beautés. On le suivra en choisissant six journées emblématiques de son existence : le moment où, enfant, il recouvre la vue après une période traumatique de perte progressive de vision ; sa rencontre en Italie avec l'écrivain D.H.Lawrence ; le succès visionnaire du Meilleur des mondes ; ses expériences avec les substances psychédéliques ; ses recherches sur la philosophie éternelle dans le désert de Californie et sa mort orchestrée comme un dernier trip, le 22 novembre 1963, le jour de l'assassinat de Kennedy.
-
Un jour d'ouragan, dans l'aéroport d'une île, Cratyle et Diana se retrouvent. Ils s'aimaient quinze ans plus tôt, mais la vie les a emmenés dans des voies différentes. Cratyle a mis au point un algorithme pour racheter le langage, certifier le devenir chose des mots, et prendre une commission sur ce devenir. Une thèse de doctorat ratée sur Wittgenstein, ainsi qu'un travail dans le secteur des big data, l'ont poussé à concevoir ce projet aussi fou que moderne. Quant à Diana, elle montait sur l'île des installations d'hologrammes capables de rendre visibles les vents. Quand Cratyle lui expose son projet démesuré, c'est tout son rapport au langage, à la technologie, à l'argent et à ce qui fait la valeur des mots, qu'elle voit menacé.
Cette pièce de théâtre est l'histoire de leur rencontre.
-
Cette fiction philosophique met en scène un « chatbot », terme anglais utilisé pour nommer des intelligences artificielles aux aptitudes conversationnelles très développées : le « robot qui tchat' ! ».
Quand un robot apprend la philosophie, de Platon à Badiou, devient-il pour autant un vrai philosophe ? Dans cette fiction, un jury se réunit pour le déterminer. Etre programmé à reconnaître des définitions, des modes de raisonnement et des styles philosophiques fait-il de la machine un être notamment sensible aux émotions ? C'est ce que va déterminer cette confrontation palpitante.
-
Les sept stades de la philosophie
Pascal Chabot
- Puf
- Perspectives Critiques
- 19 Février 2011
- 9782130581277
Pourquoi la philosophie ? Que chercher dans cette discipline ? Quel impact peut-elle avoir sur l'existence de celles et ceux qui la pratiquent ? Ce livre enlevé et ciselé, original et éclairant, prend le parti d'affirmer que la philosophie a des fonctions précises qui traversent son histoire et nourrissent ses désirs. Élucider, libérer, se connaître, transmettre, prospecter, transformer et réjouir : telles sont les sept opérations philosophiques majeures, les sept stades de ces étranges jeux où s'affrontent et se révèlent la vie et la théorie.
Pascal Chabot est philosophe. Il enseigne à l'IHECS (Bruxelles) et a fait paraître La philosophie de Simondon (Vrin, 2003) et Après le progrès (PUF, 2008). Il est également conseiller artistique de la chorégraphe Michèle Noiret.
-
La tyrannie du Progrès, machine à engendrer des croyants puis des désespérés, a été maintes fois dénoncée comme une utopie néfaste (voire catastrophique), et c'est tant mieux. Mais dénoncer le Progrès ne doit pas nous entraîner vers une bien-pensance hypocrite qui nous verrait condamner a priori des progrès enregistrés dans tous les domaines techniques, quand l'homme des temps contemporains en jouit chaque jour. A partir d'une approche philosophique serrée (Francis Bacon, Henri Bergson, Gilbert Simondon...), l'auteur montre que le progrès est proprement vide de sens et qu'il ne tient qu'à l'humanité de le charger de valeur, c'est-à-dire à chaque individu de s'en constituer une conscience propre : tel est l'exigence avancée ici par l'auteur, qui l'illustre par la perception singulière qu'en ont restitué certains auteurs de fiction (Def?, Baudelaire, Rimbaud, Reverdy...).
-
Notre époque est celle d'une triple transition : énergétique, démocratique et démographique. Dans ces trois sphères s'exprime un désir de changement d'un genre nouveau, en rupture avec les conceptions utilitaristes du progrès, mais sans cependant sacrifier l'espoir d'un avenir. C'est à une réflexion philosophique sur le changement aujourd'hui que se consacre le livre, pour tenter de dessiner des ouvertures d'avenir. Philosophes, écrivains, spécialistes de l'énergie ou penseurs de la politique sont convoqués pour élucider cet « aller au-delà » au coeur de toutes les transitions.
-
-
Ce livre étudie la philosophie de la technique de Gilbert Simondon (1924-1989) et sa pensée de l'individuation. À travers les grands moments de l'histoire des techniques (tradition, révolution industrielle, cybernétique), il interroge les notions de progrès, d'aliénation et de mémoire. Il analyse aussi le concept d'individuation et l'impact du devenir sur les organismes et le psychisme. Enfin, il met en lumière plusieurs aspects méconnus de la pensée de Simondon : son rapport à la psychologie des profondeurs, au sacré et à la « technoesthétique ».
Les techniques ont transfomé les sociétés. Elles sont le bras armé d'une imagination nouvelle qui s'est donné les moyens de concrétiser ses désirs. Les interrogations sont nombreuses : quelles individuations valoriser, quelles techniques faut-il défendre et quelles autres réprouver? À partir de confrontation avec Diderot, Bergson, Jung, Eliade ou Jankélévitch, la philosophie de Simondon occupe une place centrale dans ce débat. -
Le métier du philosophe
Frank Pierobon, Pascal Chabot
- Presses Universitaires de Louvain
- 23 Novembre 2021
- 9782390611776
Qu'est-ce qu'un « philosophe », au regard de l'histoire et singulièrement du XXIe siècle ? Frank Pierobon, en s'appuyant sur son propre parcours et aussi sur ses dix années d'engagement dans la riche aventure des Matins-Philo à Bruxelles, tente d'apporter une réponse située à la question. Loin des imageries populaires, il fait du philosophe un homme de métier et de savoir-être dont toute l'existence oscillerait entre la création de concepts et, en même temps, une quête incessante du désir de sens. Un texte court et fulgurant qui redit que nul n'est dispensé de philosopher.
-
Les philosophes et la technique
Pascal Chabot, Gilbert Hottois
- Vrin
- Pour Demain
- 9 Octobre 2003
- 9782711616183
Les études réunies ont été présentées au Colloque International de Bruxelles organisé sous les auspices de la FISP (Fédération Internationale des Sociétés de Philosophie) en 2002 dont le thème a été conservé comme titre du recueil. L'intention était d'illustrer la manière dont divers philosophes ont traité ou esquivé la question de la technique. L'ampleur du champ, historique et contemporain, interdisait toute exhaustivité. Le dessein était plus anthologique qu'encyclopédique.
Les analyses critiques qui composent le volume manifestent l'intérêt de cette approche appliquée à Aristote, Lulle, Salutati, Kant, Kapp, Bergson, Ortega, Schmitt, Jonas, Brun, Arendt, Foucault, Simondon, Heidegger, Haraway, Fukuyama. Et il serait fécond de l'étendre tant il vrai qu'en notre époque très technologique, poser aux philosophes qui nous sont les plus familiers, la question du sort qu'ils réservent à la technique s'avère riche en enseignements sur eux et pour nous.