Littérature
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Un chien perdu court le long de l'autoroute. Des automobilistes et un cycliste s'arrêtent. Cette vision agira comme un révélateur sur ces témoins, accompagnant en filigrane leurs drames intimes. Six personnages en quête d'un chien.
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«Ainsi j'étais née, moi, un jour de neige et de gel et ma mère allait mourir un jour de neige et de gel.» Une nuit, la narratrice rêve que sa mère parcourt à pied dans l'obscurité les cent kilomètres qui les séparent. Ce rêve la presse de renouer avec sa mère un contact qui a toujours été difficile. Pendant cinq ans, elle lui rend visite chaque semaine dans la grande maison familiale. Elle suit au fil du temps le vieillissement qui s'accélère, le renoncement aux activités familières et la perte d'autonomie, jusqu'au placement dans un établissement de soins. Avec ardeur et finesse, Caroline Lamarche déroule la chronique d'une fin de vie qu'elle aurait aimée différente.
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C'est l'histoire d'une amitié conduite à son apogée par la proximité de la mort. Un abrégé de quelques mois vécus dans la radicalité du moment.
Avec une lucidité éclatante, Margarida envoie des messages du front auxquels la narratrice répond en lui donnant chaque matin la voix qu'elle lui réclame. Peu à peu se construit une narration qui évoque l'enfance portugaise de Margarida, son amour des mots et des sons, les êtres qu'elle protège, les créations qu'elle mène, l'hôpital, la lutte, l'effroi. Mais aussi le souvenir d'un jardin, la fidélité d'un petit chien, Baudelaire et Jeanne Duval, les migrants devenus frères.
Aiguillonnées par l'urgence, ces pages incandescentes respirent la passion éperdue de la vie. Une métaphore pour notre temps et de la bonté en éclairs pour conjurer notre nuit. -
Ces neuf nouvelles nous placent à la lisière de deux mondes, là où se croisent humains en déroute et animaux semi-sauvages. Chacun tente de rejoindre l'autre, mais l'on ne sait qui, de la bête ou de l'humain, est en quête de protection. De quel envol blessé la cane Frou-Frou est-elle le signe ? Un cheval nommé Mensonge peut-il emporter une enfant loin du monde mensonger des adultes ? Comment un rat, un écureuil, un hérisson exorcisent-ils la folie, le deuil ou simplement l'ennui ? Que deviendra le nid des fourmis Lin, Clet, Clément, Sixte, Corneille et Cyprien après le passage de joyeux promeneurs ? En quoi un chat errant, un papillon sur sa fin sont-ils les messagers de l'amour ? Au sommet d'un arbre fragilisé par les bouleversements climatiques, que signale le chant obstiné de Merlin ? Autant d'existences menacées, mais libres à leur manière. Autant d'alliances discrètes, toujours sur le qui-vive. Dans un monde à la lisière du chaos, Caroline Lamarche allie la simplicité narrative à une sauvagerie souterraine pour dire l'interdépendance de toutes les créatures vivantes.
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Ailleurs : Quatre histoires courtes
Filteau-Chiba Gabrielle, Marie-Hélène Lafon, Caroline Lamarche, Gary Victor
- Novellix
- 4 Octobre 2024
- 9789175896755
La nouvelle a le pouvoir de nous transporter ailleurs. En vingt minutes de lecture, elle nous ouvre l'univers d'un auteur et réintroduit le plaisir de lire dans notre quotidien. Marie-Hélène Lafon, prix Goncourt de la Nouvelle en 2016, nous accompagne entre l'Aubrac et l'Algérie autour d'un mystérieux cahier d'écolier. C'est Haïti que nous fait découvrir Gary Victor, sur les traces d'une malédiction vaudou. Caroline Lamarche, lauréate du Goncourt de la Nouvelle en 2019, évoque la relation, tissée de dépendance et de liberté, entre un homme et un oiseau. Gabrielle Filteau-Chiba, jeune romancière québécoise, nous place dans les pas de Sitka, chienne-louve de Colombie-Britannique en quête d'un foyer.
Cette boîte contient quatre nouvelles au format de poche :
Marie-Hélène Lafon - Bon en émotion
Gabrielle Filteau-Chiba - Sitka
Gary Victor - La langue
Caroline Lamarche - Frou-Frou -
«Je méprise les artifices décrits dans les livres et vendus, dans les vitrines des magasins spécialisés, sur de jolis présentoirs où brillent le verre poli, le métal et le cuir. Je n'ose pas les morceaux de bois, les manches de couteau, tout ce qui blesse et mutile. Je suis une soumise de province taillant des carottes sur un coin de table, je travaille à réduire ma folie par des aménagements ridicules. L'humiliation que je cherche ne naîtra jamais devant vous qui m'aimez, elle ne me viendra pas du regard des voyeurs. L'humiliation, pour être pure, doit être solitaire. Car il faut bien que quelqu'un comprenne un jour ces hommes qui dorment sur les bancs du métro, enroulés autour d'une bouteille, seuls d'un malheur sans art, du vomi à leurs pieds, ou ces folles qui marmonnent dans la rue et n'arrêtent personne car elles ne s'adressent à personne.» Un homme et une femme vivent une passion singulière, aussi ritualisée qu'extrême. Le récit d'une emprise et de sa subversion.
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Caroline Lamarche déroule la saga d'une famille née à Liège au début de la révolution industrielle et devenue pionnière de la métallurgie du zinc dans les Asturies. Elle raconte les travaux et les jours de ses aïeux, dans une Europe qui nourrit encore des rêves d'expansion. Les personnalités qu'elle aborde, les voix féminines qu'elle relaie, l'hommage rendu à un père qui lui a ouvert le chemin des archives, font d'elle l'héritière éclairée d'une légende familiale ardente et cosmopolite.
« Ces odeurs, celle du labeur industriel comme celle de l'opulence, appartiennent à une enfance disparue. Elles disent le berceau intranquille, la limousine détestée et les fenêtres ouvertes sur un air qui ne conserve que la mémoire de ma difficulté à trouver mon souffle, ma place. »
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La nuit l'après-midi
Caroline Lamarche
- Éditions de Minuit
- Roman Francais Minuit
- 17 Septembre 1998
- 9782707316493
Une femme ne se souvient pas de son enfance.
Sauf d'une chose, dont elle fut délivrée autrefois par l'amour d'une servante, et qu'elle tente de revivre en répondant à une petite annonce. dès lors, à la douceur qu'elle connaissait avec gilles, son amant, se substitue la douleur infligée sur demande par l'homme roux.
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«Un livre autour de la mort du père. Mais aussi de l'amour porté à certains hommes et du refuge que ces aventures poursuivent. Autant de variations sur le thème d'une chasse éternelle. Cerf, cerf, ouvre-moi, ou le chasseur me tuera... Comment les disparus orientent-ils nos vies, comment leur répondons-nous? Sujet intime autant qu'universel, qui aborde la place du père, de la mort dans nos sociétés et la puissance de l'art.»
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Le rêve de la secrétaire
Caroline Lamarche, Alain Petre
- Esperluète Éditions
- Cahiers
- 29 Juillet 2002
- 9782930223308
La secrétaire cherche en vain le sommeil. Elle se souvient d'un rêve. Comme la courbe d'un fleuve, il rassemble fantasmes et souvenirs, alluvions tantôt sombres, tantôt étincelantes.
Caroline Lamarche, un pied dans le songe, un pied dans la réalité, nous offre, avec Le rêve de la secrétaire, une méditation dense et fluide. Alain Petre, avec une intuition très sûre, accompagne, plus qu'il n'illustre, le récit. -
"Mes tympans se sont mis à siffler, mon cerveau à bouillir, je ne parvenais plus à penser qu'à une seule chose, qui ne me servait strictement à rien à cet instant. Je me suis souvenue de ce que m'avait dit le commissaire de police qui recueillait ma plainte. Il m'avait posé une question qui m'avait plongée dans la confusion la plus grande. J'avais répondu - on répond toujours à un commissaire - quelque chose que je dirai peut-être un jour. Il m'avait dit alors que je devais le taire, que cela resterait entre lui et moi, car si je le disais, cela me desservirait au tribunal. Allais-je donc passer au tribunal? Je ne comprenais pas. Le criminel c'était l'autre, non? Ou moi?" D'un monologue guidé par l'étrange beauté d'un rêve, émerge le souvenir de faits qui eurent lieu sans autre témoin que l'air. L'air conserve la mémoire de toutes les histoires que les humains se racontent depuis la nuit des temps.
Le viol est l'une des plus anciennes. Et des plus actuelles.
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C'est l'histoire d'un frère et d'une soeur dans une ville dont l'industrie se meurt. Un fleuve, une fabrique, la canicule, deux pommes pourries, deux miroirs... «Ils marchent sans savoir ce qui les fait marcher, pourquoi ils marchent ensemble ni quel projet les guide sinon l'instinct d'être ce qu'ils sont, c'est-à-dire rien, rien d'utile, rien qui guérisse ou soulage, rien que ce rien dont plus personne ne veut, l'état du monde aidant et filant vers le rien.»
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Le Thésaurus de l'immensité : Le syndicat des immenses
Caroline Lamarche, Laurent d' Ursel
- Lettre Volee
- 30 Janvier 2025
- 9782873176389
Très actif depuis mars 2019, le Syndicat des immenses, à l'initiative du projet, réunit toutes les semaines des immenses (acronyme d'Individu dans une Merde Matérielle Énorme mais Non Sans Exigences), à savoir des personnes en non-logement ou en mal-logement. Et comme mal nommer les choses ajoute au malheur du monde, comme disait Camus, le Syndicat des immenses a conçu un lexique de pas moins de 200 néosanlogismes destinés à mieux penser la condition qui est celle des mal-logés, accompagné de nombreux « jeux linguistiques (et néanmoins drolatiques) » ainsi que d'« exercices littéraires (et néanmoins politiques) ». Cet outil de première nécessité, dans son enrobage ludique et attractif, a notamment pour ambition d'inviter tout·e un·e chacun·e à prendre conscience des « quatre piliers du sans-chez-soirisme persistant » que sont le hiérarchisme, l'allomorphisme, le nécropolitique et le désuniversalisme, afin de les éradiquer en réfléchissant à nouveaux frais à leurs enjeux politiques et à leurs perspectives sociétales. En effet, la Finlande est le seul pays européen où le sans-chez-soirisme (mot correct pour « sans-abrisme ») diminue, au point d'arriver à zéro sans-chez-soi d'ici 2027. L'immense festival veut permettre au grand public bruxellois de se saisir, en connaissance de cause, de la question suivante : décidons-nous, collectivement, d'en finir également avec le sans-chez-soirisme qui brise des milliers de vie, puisque, la Finlande le prouve, c'est possible et, en plus, économiquement rentable ?
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À propos de la période que vous venez de vivre, qu´avez-vous envie de dire (ou d´écrire) que vous seul pourriez dire (ou écrire) ? Levant un coin du voile, les traces ici recueillies sont comme un plaidoyer pour une attention nouvelle, un soin du monde, un soin des autres, qui seuls peuvent être à la hauteur des sacrifices consentis. (Pascal Chabot) Gaël Turine, photographe humanitaire, a installé un studio mobile au sein des hôpitaux Iris Sud. Chaque travailleur pouvait y venir s´asseoir, parler, souffler, déposer ses tensions de la journée. Gaël Turine a photographié chaque témoignage. De cette expérience, sont nés des clichés d´hommes et de femmes, sans artifice, bruts et sincères, empreints d´une grande humanité. Caroline Lamarche a accueilli chacun de ces témoignages avec beaucoup d´empathie.
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Du signe des Poissons, Caroline Lamarche a toujours nagé entre deux eaux, voyageant du roman à la nouvelle et du poème au conte. Avec Mira, elle laisse libre cours à une fantaisie qui, si débridée soit-elle, ne perd jamais le fil d'un récit avant tout initiatique. Car il s'agit d'amour entre la vie et la mort, comme dans La nuit l'après-midi (Minuit, 1998), Carnets d'une soumise de province (Gallimard 2008) et d'autres textes dont le dernier en date, La mémoire de l'air (Gallimard 2013) forme avec celui-ci un audacieux binôme.
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«La mort a deux visages. Un masque grouillant de tombe ouverte dont je me suis détournée avec horreur, laissant celui qui le portait dans une solitude absolue. Et l'autre, lumineux et précis, dont les traits délicats étaient constitués par les mots qu'Alexis choisissait pour m'écrire.»
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«Enfant, je croyais que je me marierais de la sorte : j'arriverais en robe blanche, très belle, sur le parvis d'une église où se tiendraient, en rang, une trentaine de candidats en costume, soigneusement peignés, rasés de frais, entre lesquels il me faudrait choisir l'homme de ma vie. Le tout se déciderait en un clin d'oeil, sans hésitation ni regret. Et c'est bien ainsi, je m'en souviens, que j'ai choisi Paul. Je lui ai proposé : "Et si on se mariait ?", comme j'ai dit à Johan, quelques années plus tard : "Si on faisait l'amour ?" Et ainsi, par la rapidité de ma décision, je me suis attaché les meilleurs. Maintenant je me promène avec un prêtre et je lui demande : - Comment devient-on chaste ? C'est la première fois que nous marchons ensemble. À gauche, la forêt. À droite, un grand pré où paissent des vaches blanches.» Pour écrire, une femme veut devenir chaste. Lecteur passionné, ami jaloux et caustique, il l'entraîne au travail d'écriture. Inconscient du trouble qu'il provoque, il réveille en elle le souvenir d'un amour d'enfance : celui qu'elle a éprouvé pour Blas, le guide de montagne, averti avant tous de l'invisible présence de l'ours.
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Prévoir l'avenir est un art. Mais plus encore, identifier notre destin. Les cartes du Marquis de La Pierre d'Alun ont été pensées comme constellation, champ de forces à la minute présente, celle où nous nous emparons de l'une d'elles à l'aveugle, la retournons et découvrons notre portrait en miroir . Caroline Lamarche
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'Minuit sonne à l'église. Mes pensées se déposent en espagnol, comme si la langue de mon enfance m'avait recolonisée tout entière, une flaque d'or s'élargissant au fond de moi. Toute la colline fermente contre le ciel, autant d'arbres fraternels, soudés comme les vagues dans la mer, bercée par leur masse en mouvement. Les morts sont autant d'arbres, ils poussent parmi nous, mêlés à nous, être mort est une belle chose, simple et agréable. La nuit est douce, piquetée d'astres, j'imagine les chèvres dans les cimetières goûtant de leur langue rêche la bière répandue sur les tombes.
Une balle tirée d'un point obscur pourrait pénétrer par la fenêtre et m'atteindre à cet instant. C'est une conviction très forte, une évidence en cette nuit des morts : quelqu'un est là, qui me vise le coeur.'
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Bologne l'imaginaire
Philippe Bradfer, Caroline Lamarche, Jacques Mercier
- Presses Universitaires de Louvain
- 1 Août 2005
- 9782930344423
Quand une université née au XVe siècle se trouve immergée dans la première réforme du XXIe siècle destinée à harmoniser l'enseignement supérieur sur le continent européen, elle se met au travail sur le plan technique, administratif, politique. Et s'interroge. Que signifie cette « réforme de Bologne » ? Quel avenir ouvre-t-elle, quelles traces laissera-t-elle ?
Curieuse de trouver des réponses à ces questions au-delà de ses frontières, l'Université catholique de Louvain s'est tournée vers des écrivains. Elle leur a demandé de livrer « Bologne » à leur imaginaire. Caroline Lamarche, Philippe Bradfer et Jacques Mercier signent leur réponse sous forme d'une nouvelle.
Jean-François Vallée illustre la couverture du recueil. -
La barbière
Charlotte Mollet, Caroline Lamarche
- IMPRESSIONS NOUVELLES
- Traverses
- 26 Octobre 2007
- 9782874490347
Un pays où la guerre fait rage. Dans une ville préservée, la Barbière rase les hommes. Mira, la narratrice, l'assiste dans cette tâche délicate.
Car les lames effilées servent aussi à un étrange rituel.
L'inquiétant capitaine Dragon, passionnément épris de la Barbière, en fera la singulière expérience...
Un récit étincelant et noir, né de la rencontre entre Caroline Lamarche et Charlotte Mollet, passée avec audace de l'illustration jeunesse à l'érotisme onirique de ce conte pour adultes.
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Dans cette suite de courts textes en prose, un frère et une soeur s'expriment tour à tour. Querelle, fugue, drame ou retrouvailles ? Chacun a sa version des faits.
La relation fusionnelle entre un frère et une soeur - deux adultes restés des enfants sauvages qui inventent en marge du monde leur propre règle du jeu -, Caroline Lamarche l'avait déjà explorée dans son roman "Karl et Lola". Mais si elle reparaît ici, c'est dans une tonalité plus ouvertement onirique. Il s'agit en effet, dans "Enfin mort", moins de personnages que de voix opposées et complémentaires, l'animus et l'anima en quelque sorte - ou encore l'aigle et le condor du texte final -, dialoguant comme en songe. D'un texte à l'autre circule tout ce qui fait la singularité de l'écriture de Caroline Lamarche, le lien frémissant au monde sensible, le sens inné du détail concret, la création d'images aussi justes qu'inattendues.
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Avec Vent frais par matin clair, Caroline Lamarche nous donne un texte à l'écriture maîtrisée, sans aucune fioriture stylistique et dans lequel, une fois de plus, le corps occupe la place première. Accompagné de gravures de Dacos qui lui aussi a travaillé la thématique corporelle, Vent frais par matin clair est certes un texte court, mais parfaitement emblématique du style Lamarche.
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Une recette de cuisine en forme de conte noir, un banquet de complices, la solitude de leur proie : telle est la trame de ce poème qui allie l'ingénuité à la gravité. Qui sont ces morts? La victime? Les convives? Et que mange-t-on, exactement? Caroline Lamarche révèle et masque un crime qui, pour être particulier, n'en est pas moins universel. Une inquiétante et douce étrangeté qui a inspiré à Aurélie William Levaux une somptueuse réponse graphique.
Caroline Lamarche, Aurélie William Levaux, deux rêveuses éveillées pour un secret bien gardé : celui de l'alchimie d'une création qui adosse à la maîtrise de l'outil - écriture, dessin - un imaginaire intensément féminin.