Arts et spectacles
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Toujours l'eau : juillet 2021
Caroline Lamarche, Françoise Deprez, Katelijne De Vuyst
- Editions Du Caid
- 18 Octobre 2022
- 9782930754352
Vivre avec l'eau, pour les habitants des vallées, c'était une évidence. Sa force motrice, sa rumeur fraîche, ses nuances saisonnières. Sauf que « cette eau-là, ce n'était pas la même. » Un cauchemar, un monstre, un tsunami... Les mots font défaut pour dire l'épouvante face aux terribles inondations de juillet 2021.La solidarité a été à la mesure de la peine : immense, durable, bouleversante. « Il n'y a pas une histoire plus pénible que l'autre, elles le sont toutes. Et on est tous courageux. » Parole d'une victime devenue un pilier de l'entraide. Comme d'autres ont chaussé leurs bottes, déblayé, amené des vivres, des vêtements, de l'électro-ménager, nous avons pris nos outils - le regard et l'objectif photographique, l'oreille et la plume pour les récits - et nous avons rejoint les vallées dévastées à l'heure où s'installait, dans des logements toujours impraticables, un silencieux et triste hiver. Une déambulation poursuivie jusqu'à l'été avec la conscience que si l'on est détruit par le malheur, on peut l'être encore davantage par l'indifférence ou l'oubli. Nous n'oublierons jamais ces regards, ces mots, ces gestes. Cette humanité une et multiple. Ce flot dont l'énergie n'a pas fini de nous captiver.
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Jephan de Villiers ; des figures de silence
Joël Bastard, Collectif, Laurent Danchin, Caroline Lamarche, Bernard Noël, Roger Pierre Turine
- Prisme Editions
- 8 Juin 2021
- 9782930451367
Jephan de Villiers et sa civilisation imaginaire sont un signe pour notre temps. Présence de l'arbre, de l'eau, travail sur la mémoire. Prescience presque prophétique, dès l'émergence de son oeuvre, d'une menace pesant sur la nature. Création d'un peuple d'âmes-oiseaux au regard lucide et inquiet à la fois, émouvantes vigies faites de bois et d'écorce, de châtaignes d'eau, d'oeufs de raies ou de rejets de l'océan. Créatures habitées. « OEufs de mémoire » parcourus de signes énigmatiques. Pages couvertes d'une écriture libre et instinctive.
Guetteur de mondes oubliés, Jephan de Villiers arpente forêt et rivages, dans une solitude voulue et tranquille. Arpenter. Glaner. Déposer dans l'atelier. Laisser le temps faire son oeuvre méditative, laisser les éléments sauvages vous choisir ou se choisir entre eux. Apprivoiser, assembler, construire.
Toute une vie livrée au geste, aux rencontres, à la patience. À ce qui est donné lorsque le regard se fait attentif à ce qui a été mais aussi à ce qui vient. Car ce travail se révèle, aujourd'hui plus que jamais, d'une actualité émouvante.
Le livre se veut le reflet de ce parcours aussi tranquille que déterminé, d'une cohérence rare.
JEPHAN DE VILLIERS:
C'est vers l'âge de quatorze ans que Jephan de Villiers commence à réaliser d'immenses villages de terre, d'écorces et de feuilles dans le jardin de sa grand-mère au Chesnay près de Versailles. Il aime le cirque, le théâtre et le mime. Son travail de sculpteur et de poète ne s'arrêtera jamais. Dans les années soixante, il découvre l'atelier reconstitué de Constantin Brancusi. Naissance des Structures Aquatiales à Paris en 1966. Un an plus tard, il s'installe à Londres et y expose régulièrement son travail. En 1976, il découvre la forêt de Soignes près de Bruxelles. Le Voyage en Arbonie commence. Depuis 2000, il vit et travaille en Charente Maritime non loin de la Gironde. Il nous invite à quitter notre quotidien pour nous plonger dans une civilisation imaginaire qui semble être d'un passé où l'homme et la nature ne faisaient qu'un. De très nombreuses expositions lui sont consacrées. Ses sculptures sont présentes dans des lieux publics ouverts, dans des musées et dans de nombreuses collections privées. « Des Fragments de mémoires » ont été exposés à travers le monde.
Auteurs: Roger Pierre Turine, Caroline Lamarche, Laurent Danchin, Bernard Noël, Joël Bastard, Marc Petit, Chantal Detcherry, Emmanuel Driant, Michel Butor, Arnaud Matagne, Jean-Dominique Burton
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Kikie Crêvecoeur entre les pages
Pierre-jean Foulon
- Esperluète Éditions
- [Dans L'Atelier]
- 5 Juin 2020
- 9782359841251
Cela fait plus de trente ans que Kikie Crêvecoeur de´pose ses images au coeur des livres. Toutes sortes de livres. De ceux qu'elle crée de toutes pièces à ceux qu'on lui demande d'enrichir en passant par ceux issus d'échanges complices.
Kikie Crêvecoeur aime collaborer avec les auteurs. Poètes et écrivains lui confient leurs mots. Elle les lit, les laisse reposer un temps, les reprend. Des images se dévoilent, prennent forme, traduisent son sentiment. Un dialogue s'installe, la connivence se fait. Des empreintes de gommes gravées, de linos, de monotypes s'impriment sur le papier, répondent aux lettres typographiées. De ces complicités encrées nait un tête-a`-tête discret entre estampes et mots. Images et mots naissent parfois ensemble, poète et plasticienne s'inspirant mutuellement dans un va-et-vient créatif enivrant.
Les images de Kikie Crêvecoeur n'illustrent pas. Elles accompagnent, épousent le texte pour former avec lui un ensemble indissociable, subtil, équilibré.
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« Dès que je suis arrivé à Bruxelles, j'ai beaucoup marché de droite à gauche, à la manière d'un chat errant pour découvrir ce nouveau territoire. Régulièrement, je prenais le tram, le bus, le métro au hasard et j'allais jusqu'au terminus, jusqu'au bout de la ville, pour découvrir le contour de la ville où j'avais décidé d'habiter.
La continuité dans mon travail, ce qui revient toujours, c'est le questionnement sur l'espace. Ce qui m'intéresse, ce sont les espaces libres, c'est à dire ceux qui ne sont pas destinés à quelque chose de précis, des espaces de plus en plus limités. Les images que j'en fais me rappellent naturellement quelque chose de mon environnement au Japon.
Je suis né dans une « ville de campagne », à la périphérie de Takasaki, où la nature était domestiquée.
Enfant, je construisais des cabanes en carton sur des espaces libres où on s'amusait le long d'un canal. C'est probablement parce que ce genre d'espaces disparaît aujourd'hui que je m'y intéresse en les photographiant.
Mes motivations sont d'ordre personnel plus que politique ou topographique ; c'est plus l'expression d'un besoin de liberté intérieure. Le point de vue visuel est surtout un point de vue personnel : il montre comment tu conçois, tu regardes, tu penses, tu vis les choses qui sont importantes. »
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La gare blanche ; Liège-Guillemins
Alain Janssens, Caroline Lamarche
- Éditions Mardaga
- 18 Novembre 2010
- 9782804700508
La construction de la nouvelle gare des Guillemins à Liège, dessinée par le célèbre architecte espagnol Santiago Calatrava, a été une aventure humaine, artistique et technique hors du commun. De béton, d'acier et de verre, la structure conçue par Calatrava est une sculpture aux formes aussi souples que vigoureuses où le défi technique est relevé sans jamais être ostentatoire. L'immense coupole tient lieu de façade dans ce bâtiment qui en est dépourvu et dans lequel la perméabilité avec la ville, l'interface entre le dedans et le dehors est très étroite.
Mandaté par Euro Liège TGV, maître d'oeuvre du projet, le photographe Alain Janssens a suivi toute l'évolution du chantier, depuis la pose des premières pierres jusqu'au surgissement du bâtiment. Le propos n'est pas de faire un livre de fin de chantier, mais bien plutôt d'approcher par l'image cet organisme vivant qu'est la gare. L'image le révèle, lui vole ses secrets, fait affleurer son humanité, l'étroite relation qui se noue entre lui et celles et ceux qui le construisent, qui l'arpentent.. L'image fixe l'éphémère désormais inscrit dans la mémoire du bâtiment. Le regard du photographe se fait ainsi le seul témoignage de cette profonde transformation du paysage urbain, d'où des confrontations d'images qui subliment ce qui, isolé, serait banalité.
Les gares, lieux emblématiques du voyage, ont toujours inspiré les écrivains. Liège-Guillemins ne fait pas exception à la règle et l'ouvrage sera enrichi des textes de Caroline Lamarche. De nouveau, il n'est pas tant question de parler de ce lieu monumental et expressif, duquel se dégage une réelle poésie du mouvement, mais bien du voyage imaginaire dont il devient le point de départ.
Le livre offrira ainsi une échappée, où architecture, photographie et écriture sont affranchies l'une de l'autre et se rencontrent dans des mises en relation qui font sens.
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Les superbes photographies en couleur de Marie-Françoise Plissart occupent l'essentiel de cet album de grand format. Elles proposent un regard neuf et fort sur Mons et sa région. Un vrai voyage, esthétique et documentaire à la fois. La révélation des beautés d'une cité trop peu connue.
Le texte de Caroline Lamarche évoque à merveille le fin pays où fut emprisonné Verlaine : celui des mines de silex et des dentelles gothiques, des chanoinesses et des architectes, des peupleraies et des puits de charbon, des mineurs à la peine et de la foule criant sa joie à la ducasse rituelle du Doudou. Une ville qui revit aujourd'hui comme une véritable capitale culturelle.
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En avril 2020, lorsque la propagation du Covid-19 explose, le photographe belge Cédric Gerbehaye décide de documenter cette crise dont il comprend vite qu'elle s'apparente aux situations de guerre dont il est coutumier. La Ville de La Louvière, commune de la région du Hainaut particulièrement touchée, accède alors à son désir de travailler en immersion au sein du CHU Tivoli. Le photographe va vivre un an parmi le personnel soignant. Dès le départ, il associe l'écrivaine Caroline Lamarche à sa démarche, ce qui donne naissance à des images et à un texte nés dans l'urgence et l'effroi de la première vague. L'expérience est telle qu'ils vont la poursuivre jusqu'à l'été 2021, se livrant cette fois à une véritable exploration du système hospitalier et à une réflexion sur le soin au XXIe siècle.
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