Gouverneurs de la rosée, chef-d'oeuvre de jacques roumain, traduit dans plus d'une vingtaine de langues, est le livre de la solidarité, de l'amour et de la vie.
Premier recueil de poésie de Lorrie Jean-Louis. Révélation de l'année 2020. Pour ce livre, elle a gagné le prestigieux Prix des libraires 2020 et le coeur des lectrices et des lecteurs.
Ferdinand est noir et exilé. Il oscille entre Paris et New York. À Manhattan, il loge chez Jenny. Par la suite, il rencontre la belle Fran dans un bar de Greenwich Village. Ferdinand est découragé, Fran est désespérée. Pendant trois jours, ils vont marcher, courir, parier, déambuler, flâner, s'aimer aux quatre coins de New York. Au rythme de l'écriture et de la musique de Jean-Claude Charles, entre le swing et le blues, entre les larmes et le fou rire, le coeur de Ferdinand balance entre Jenny et Fran.
Trois générations de femmes : Téta, la grandmère, Fadwa, la mère, et Emné, la fille qui dit la tendresse de celles qui l'ont précédée. Les poèmes recousent les liens brisés par la guerre, la mort et l'exil.
Le point de vue de l'autrice :
Le figuier sous lequel nous dansions enfants a été coupé. Je ne savais plus où aller. Dans une tristesse que je connaissais par corps, j'ai fini par fuir sans montrer mon ombre. Dans la poésie, j'ai vu la possibilité d'habiter un lieu et d'y retrouver la tendresse des femmes qui m'ont élevée.
Voici la réédition du premier roman d'une jeune femme de vingt-trois ans qui rappelle par la puissance de son écriture quelques grands noms de la littérature autochtone comme Tomson Highway, Scott Momaday. Naomi Fontaine rejoint les grandes voix humaines. "Kuessipan" est un livre bouleversant qui nous fait découvrir le quotidien sur une réserve innue. C'est avec la grâce et la justesse d'une langue éblouissante que Naomi Fontaine évoque cette réalité. "Kuessipan" : mot innu signifiant « à toi » ou « à ton tour ». Ce sont des lieux, des visages connus et aimés. Des chasseurs nomades. Des pêcheurs nostalgiques. Des portraits. Des vies autour de la baie qui reflète les choses de la Terre. Les lièvres. La banique. Les rituels. Les tambours en peau de caribou qui font danser les femmes. Des enfants qui grandissent. Des vieux qui regardent passer le temps. Des saumons à pêcher. Des épinettes. Des barrières visibles et invisibles. Des plaisirs éphémères. De l'alcool qui éclate les cervelles. Des souvenirs. Des voyages en train. Et surtout l'évidence que la vie est cet ensemble de morceaux à emboîter pour que naisse la symphonie.
Ferdinand, je suis à Paris commence avec Jenny, l'amoureuse américaine, qui débarque à Paris à l'improviste et qui laisse sur le répondeur le message suivant : Ferdinand, je suis à Paris. Voilà notre héros Ferdinand, fringant journaliste originaire de Port-au- Prince, tiraillé entre Jenny qui débarque et Olivia, son amante parisienne. Ajouté à cela l'écriture de son roman, ses reportages journalistiques, la ronde des amis et l'actualité politique, les souvenirs d'Haïti et les mélodies de Gainsbourg... Sans oublier la présence d'un lapin du nom de Cassegrain.
Shams, franco-syrien, est né et a grandi à Alep, en Syrie. Sa vie bascule à cause de la guerre qui déchire Alep en deux, le séparant de son amour d'enfance Zeina et de sa mère. Shams vit son premier hiver au Québec. Avec ses amis d'école, il tentera tant bien que mal de faire sa place. Mais c'est mal connaître la guerre qui minera cet adolescent dont le rêve de vivre est immense. Histoire d'amour, d'amitié et de violence dans une école secondaire à Montréal, ce roman est un témoignage émouvant sur les jeunes et la violence qui les guette.
Cécé. Célia. Je suis une fille avec une histoire très ordinaire. Ma mère fut ma grand-mère. De famille, je n'ai eu qu'elle. Retranchées dans des cités qui tirent leur nom de la légende biblique - Puissance Divine, Bethléem - des gangs de bandits pillent, violent et assassinent, en toute impunité. Celia, adolescente, cherche à survivre, tantôt en se prostituant, tantôt en faisant la chronique des femmes de la cité sur les réseaux sociaux, où elle devient influenceuse.
Les villages de Dieu dit l'effondrement et la banalité du mal dans cette ville de Port-au-Prince livrée à ses démons. "Il y a quelque chose d'extraordinaire dans ce roman. Les femmes sont remarquables. C'est par elles que passe la lumière". - Michel Désautels, Radio-Canada "D'une puissance romanesque époustouflante, portée par des personnages divers issus du quotidien, ce livre fait un tatouage dans notre mémoire".
- Ricot Marc Sony, Le Nouvelliste Née à Port-au-Prince, Emmelie Prophète est romancière, poète, et journaliste. Son oeuvre est publiée aux éditions Mémoire d'encrier.
Les immortelles : des filles de joie et des rencontres furtives...
Que sont devenues les prostituées de la Grand-Rue après le séisme du 12 janvier 2010 qui a dévasté Port-au-Prince? Les bien-pensants se sont occupés de tout sauf des putes, ces immortelles qui donnent sens, vie et tendresse au corps de la ville. Grand-Rue, avenue vouée au culte du plaisir. Les bordels sont sous les décombres. Des voix et des silences s'élèvent. Une jeune femme. Un écrivain. Une mère-maquerelle.
Des clients. Des proxénètes. Des itinéraires sans mystère. La survie semble tout rassembler. La misère avec son cortège de malheurs et d'injustices. Une histoire concise, singulière, prend forme, qui montre les mille et un visages du plus vieux métier du monde. Univers bigarré où la vie s'invente à coups de hasards, d'audaces. Des corps et des destins se déclinent dans ce roman lumineux et sensuel qui restitue la chair des mots.
Tout bouge autour de moi est un témoignage de Dany Laferrière autour du séisme du 12 janvier 2010 qui a détruit Haïti. L'auteur retrace dans cet ouvrage les principaux moments du désastre : textes brefs, portraits, impressions. L'auteur plante le décor de son île avec la force et la générosité qu'on lui connaît. Il livre également en des touches discrètes ses émotions, ses sentiments et ses pensées dans cette chronique touchante.
Tout bouge autour de moi, c'est Dany Laferrière qui jette un regard poignant sur Haïti, sur la fragilité des choses et des êtres. Cet ouvrage est également une leçon d'élégance, de dignité et de courage du peuple haïtien qui a trouvé l'énergie pour recommencer la vie après le séisme.
L'ancêtre parle, invoque terre, feu, ciel, océan. Des voix résistent, résonnent ; le poème se joue, tambour, espérance et acte de foi. Rien n'est trahison dans cette traversée. Tout porte vers l'incandescence, lumière de nos humanités.
J'ai tant de plis sur mon visage. Chacune de mes rides. A vécu ma vie. Aujourd'hui je suis la femme digne. Qui raconte. Quelque part, une aînée avance. Elle porte en elle Nutshimit, Terre des ancêtres. Une mémoire vive nomadise, épiant la ville, ce lieu indéfini. La parole agrandit le cercle de l'humanité. Joséphine Bacon fixe l'horizon, conte les silences et l'immensité du territoire.
Blanche est l'histoire d'une femme qui découvre un jour qu'elle est blanche dans le regard des autres. Comme elle sait très bien qu'on ne saurait réduire un être humain à la couleur de sa peau, elle s'interroge. Que signifie être Blanche dans le monde tel qu'il va ? Elle arpente l'univers des penseurs et artistes du monde noir. Elle écrit, hésitante et fragile, son chemin d'humanité. Catherine Blondeau vit à Nantes où elle dirige un théâtre.
En 2019, elle a publié chez Mémoire d'encrier son premier roman Débutants.
Douze femmes, auteures du monde noir, évoquent le plaisir féminin. Comment s'écrivent aujourd'hui le corps, la sensualité, la sexualité ?
Volcaniques : une anthologie du plaisir est un ensemble riche. Les nouvelles dévoilent des figures féminines et des environnements variés. Les âges de la femme y sont également divers, ce qui est heureux. Certains textes ébranleront par leur puissance poétique et / ou érotique.
D'autres séduiront par le ton, le phrasé, l'humour ou par une capacité analytique qui a su ne pas prendre l'ascendant sur la narration. Bien des femmes se reconnaîtront dans ces pages, d'où qu'elles soient. Quant aux hommes, ils trouveront peut-être la clé du grand mystère que semble être, pour certains, le plaisir féminin.
Léonora Miano
Méditations africaines est un livre d'aphorismes et de sagesses. Une suite de formes brèves et concises qui invite à lire et à penser le monde à partir de l'Afrique. Auprès du fleuve de Saint-Louis du Sénégal, un être pense lentement au fil de l'eau. C'est à cet exercice de méditation que nous convie Felwine Sarr.
Revisitons le savoir-faire et le savoir vivre de l'Afrique.
"J'ai à peine soulevé ici quelques thèmes de ce petit livre si riche, et qu'on reprendra en l'ouvrant au hasard, ou en recherchant une pensée qui vous a touché. Peu de mots pour beaucoup de matières à méditer, ces Méditations africaines ! Je pense à Marc Aurèle.« Lylian Kesteloot, universitaire spécialiste des littératures africaines francophones.
Habiter le monde, c'est se concevoir comme appartenant à un espace plus large que son groupe ethnique, sa nation... c'est pleinement habiter les histoires et les richesses des cultures plurielles de l'humanité. Repenser notre présence au monde est le défi de notre époque. Cet essai de politique relationnelle invite à renouveler les imaginaires de la relation que nous établissons avec nos semblables et le vivant. L'auteur y appelle à une réinvention du politique et du langage afin d'habiter l'infini du monde.
Je suis née de femmes et de femmes. Ma vie s'est passée avec les femmes. Ce sont les femmes qui me parlent. Ma mère Vierge, mes tantes Viergira, Da, Odamise, Elizena, Mézine, Alice, Rosita, Rose... Ce sont elles qui m'ont aimée, fortifiée, secourue, donné un certain esprit de grandeur d'âme et de hardiesse. Ecriture du corps. Humour corrosif. Narration nouvelle. Mémoire ancrée dans l'imaginaire créole.
Gerda Cadostin campe avec brio une galerie de personnages hauts en couleur : la vieille Sang Cochon, le clan des Estimé, les Esprits du vaudou, les pères invisibles, et les soeurs jumelles, Joséphine et Aline, qui prennent pour époux le même homme. Laisse folie courir fait entendre les crépitements et odeurs du pays d'enfance. Ces visages et univers singuliers sont servis par une langue belle et audacieuse.
Née en Haïti en 1958, Gerda Cadostin vit en France. Laisse folie courir est son premier roman.
«La noirceur du réel haïtien n'a d'égale que le souci de l'auteur à le peindre calmement, parfois cruellement, en mettant son lecteur à l'épreuve de destins où le mot bonheur ne semble pas avoir été prévu. Si ce n'est dans ces miracles de tendresse qui bouleversent parfois une journée, parfois toute une vie.» Valérie Marin La Meslée, "Le Point".
Une enseignante de français en poste sur une réserve innue de la Côte-Nord raconte la vie de ses élèves qui cherchent à se prendre en main. Elle tentera tout pour les sortir de la détresse, même se lancer en théâtre avec eux. Dans ces voix, regards et paysages, se détachent la lutte et l'espoir.
Naomi Fontaine écrit une longue lettre à son amie Shuni, une jeune Québécoise venue dans sa communauté pour aider les Innus. Elle convoque l'histoire. Surgissent les visages de la mère, du père, de la grand-mère. Elle en profite pour s'adresser à Petit ours, son fils. Les paysages de Uashat défilent, fragmentés, radieux. Elle raconte le doute qui mine le coeur des colonisés, l'impossible combat d'être soi.
Shuni - Ce que tu dois savoir, Julie, cette lettre fragile et tendre, dit la force d'inventer l'avenir, la lumière de la vérité. La vie est un cercle où tout recommence.
Récit de l'auteur malgache Raharimanana qui entremêle légendes, mythes fondateurs et réalités contemporaines. Soucieux de restituer la mémoire trop souvent trahie par les récits, l'auteur reviste les luttes de libération, les formes de résistance et d'utopie. Il met en place une cosmogonie où tout se tisse dans une diversité de voix, de perspectives poétiques et politiques, rassemblant des formes singulières d'écriture et de transmission de la parole. Un enfant mort-né raconte la genèse du monde. Il fait appel aux mythes pour dire les dérives totalitaires et la quête de liberté. Fable contemporaine qui rétablit la relation entre les temps, passé et présent, les ancêtres et le monde contemporain, l'Esprit et le réel, le récit se donne à lire comme fibres à tisser l'humanité. Point de vue de l'auteur : "Tisser", c'est le récit de la vie. La vie faite de plusieurs fibres, chaque fibre ayant sa nature, sa force, mais unie à d'autres, forme le tout, le motif, le sens, la force, la délicatesse. Tisser, c'est se connaître comme fibre, et accepter de se lier à d'autres pour une existence plus vaste. Tisser pour moi, c'est avoir cette hauteur de vue, prendre soin de chaque fibre, chaque fil tout en se projetant sur le tissu à réaliser. * Dans ce récit, la politique comme la poésie ont les mots comme matériaux. La politique, celle qui est au service des citoyens, la politique doit tenir compte des uns et des autres, et justement "tisser" le juste milieu. La poésie, elle, renouvelle ou ravive, toujours l'essence des mots, remet le sens et la beauté au centre des échanges. La poésie est politique car elle interroge le monde, propose une vision, bouscule sinon révolutionne le langage.
Vous êtes des milliers / À marcher sur les mers / Allez et revenez / Procréer / Avec le ciel / La prochaine terre / À donner aux sans-pays / Une planète entière / Où nous serons / Réfugiées. Voix de femmes coulées debout dans les fleuves. La grand-mère, la mère et la fille reconquièrent leur corps, leur pouvoir et leur destin. Elles se racontent, se confient aux ancêtres. Elles naissent et renaissent, convoquent le soleil de la justice pour que commence une ère nouvelle. Le poème, souverain, refait l'Histoire, remplit les vides, frappe aux portes de la vérité.
Le roman d'Emmelie Prophète est ancré dans le quotidien d'un temps de plomb. Port-au-Prince, un lundi d'avril 2000 - Six heures trente. Il faisait déjà très chaud quand le téléphone a sonné. La voix d'un ami au bout du fil : «Il m'annonça sans ambages qu'il venait d'entendre à la radio qu'on avait tiré sur Jean.» Avec attention et retenue, Emmelie Prophète peint une ville dans la tourmente où l'amitié, la fraternité et le partage aident à vivre - où la quête d'un exemplaire dépareillé de Sodome et Gomorrhe n'est jamais vaine.
«On se rend vite compte que c'est la porte d'à côté "Impasse Dignité", tout est à portée d'yeux et d'odorat. De l'ordinaire magnifié par une écriture élégante, une sensibilité et un regard qui nous laissent admiratifs, époustouflés...» Daniel Grange