Il était une fois un pays où les animaux de la ferme en avaient assez de la tyrannie de l'homme. Ils décident de se révolter. C'en est fini de l'asservissement ! Veaux, vaches, cochons prennent le pouvoir, poussent le fermier à quitter les lieux et instaurent l'autogestion. L'animalisme devient la règle : l'humain est banni. Mais l'utopie égalitariste est de courte durée. Les cochons seront-ils les nouveaux maîtres ? « Tous les animaux sont égaux. Mais certains sont plus égaux que d'autres », conclut Orwell, entre pessimisme et lucidité.
Paru en 1945, juste avant Mil-neuf-cent quatre vingt quatre, La Ferme des animaux est une impitoyable critique du totalitarisme. La traduction de Jean Queval rend le roman à son atmosphère de fable animalière, de conte de fée doux-amer, d'où émane peu à peu un malaise. Le pouvoir engendre nécessairement l'abus : le rêve d'enfant tourne vite au cauchemar d'adulte.
L'Appel de la forêt (paru en 1903) est un roman de formation. Ou plutôt de dé-formation, de dé-civilisation : il raconte un retour aux origines primitives, la régression à un état enfoui dans la mémoire ancestrale de l'espèce, le réveil des instincts sauvages anesthésiés par la domestication.
London défend l'idée d'une intelligence animale, qui se manifeste sous forme de sensations, d'émotions et d'une raison rudimentaire, une faculté de raisonnement simple. C'est la thèse qu'il soutient et met en scène dans son roman. Il développe en particulier la question de l'apprentissage et de la mémoire : la mémoire individuelle du chien, qui tire les leçons de ses expériences successives, et la mémoire de l'espèce, qui exerce sur les comportements de Buck une emprise de plus en plus puissante. L'animal apprend de ses expériences, notamment de la souffrance qu'il endure et de l'amour qu'il porte à son maître (dont il vengera la mort). Il a ainsi une forme de conscience. Ce chien sent, aime, comprend, souffre : il est notre frère. London donne à son héros chien-loup la dignité d'un membre de la famille qui serait «différent». Buck est incontestablement un personnage auquel tout lecteur peut s'identifier - et ainsi presque une personne.
La Métamorphose révèle une vérité méconnue, les conventions disparaissent, les masques tombent. Le récit qui porte ce titre est un des plus pathétiques et des plus violents que Kafka ait écrits ; les effets en sont soulignés à l'encre rouge, les péripéties ébranlent les nerfs du lecteur. C'est l'histoire, «excessivement répugnante», dit l'auteur, d'un homme qui se réveille changé en cancrelat. Cette transformation est un châtiment imaginaire que Kafka s'inflige. Et son personnage est celui qui ne peut plus aimer, ni être aimé : le conflit qui se déroule dans une famille bourgeoise prend une ampleur mythique. Seuls quelques éléments comiques ou grotesques permettent de libérer de l'oppression du cauchemar.
Dans les bars de Dawson City, Jack London écoute les histoires de bêtes sauvages rencontrées dans les forêts du Grand Nord, que racontent les chercheurs d'or. Il lit Darwin, se passionne pour la théorie de l'évolution. Se nourrissant à toutes les sources, travaillant avec une énergie indomptable, il écrit en 1906 ce conte cruel. Roman de formation, Croc-Blanc fait entrer le lecteur dans la conscience d'un loup : nous partageons ses émotions, nous vivons ses aventures de liberté et de servitude, de souffrance, de combat, d'amour filial. En donnant à l'animal la merveilleuse consistance d'un personnage à la fois étrange et familier, London se fait précurseur : il montre le caractère relatif de la frontière entre les espèces, et installe l'hypothèse d'une intelligence animale. De la révélation du monde extérieur jusqu'au final inattendu, il fait partout l'éloge de l'élan vital qui régit l'existence de toute créature vivante.
Traduit de l'anglais (États-Unis), postfacé et annoté par Marc Amfreville et Antoine Cazé. Chronologie et bibliographie de Philippe Jaworski.
«Considérez le cannibalisme universel de la mer, dont toutes les créatures s'entre-dévorent, se faisant une guerre éternelle depuis que le monde a commencé.Considérez tout ceci, puis tournez vos regards vers cette verte, douce et très solide terre ; ne trouvez-vous pas une étrange analogie avec quelque chose de vous-même ? Car, de même que cet océan effrayant entoure la terre verdoyante, ainsi dans l'âme de l'homme se trouve une Tahiti pleine de paix et de joie, mais cernée de toutes parts par toutes les horreurs à demi connues de la vie. Ne poussez pas au large de cette île, vous n'y pourriez jamais retourner.» Epris de mer, d'aventures et d'horizons lointains, le narrateur s'embarque à bord d'un baleinier, le Péquod, dont le capitaine est le taciturne Achab. Sauvage, celui-ci s'appuie sur une jambe artificielle taillée dans l'ivoire d'une baleine. Sa jambe a été emportée par la terrible baleine blanche, Moby Dick. Depuis, Achab n'a qu'une idée en tête : voguer sur toutes les mers du globe à la recherche de Moby Dick, l'irréductible baleine. Et la lutte sera acharnée...
Le maître est un écrivain raté (il a jeté son manuscrit au feu), qui devra son salut à une femme : pour lui, Marguerite signera un pacte avec le Diable.
Comme son héros, Boulgakov fut victime de la censure, connut la misère, fut sauvé par sa femme. Dans son «grand roman» (rédigé de 1929 à sa mort en 1940), il superpose à une nouvelle version de l'histoire de Faust une réécriture des Évangiles, autour de Ponce Pilate, et une désopilante satire du Moscou stalinien, en unissant conte fantastique et amour fou.
« - Ah ! enlevez ces... enlevez donc ces... (Elle désignait les lunettes.) Pierre les enleva. Son regard n'était pas seulement étrange comme l'est d'ordinaire celui des gens qui enlèvent leurs lunettes, il était apeuré et interrogateur. Pierre voulut se pencher sur la main d'Hélène et la baiser, mais d'un mouvement rapide et brutal de la tête, elle s'empara de ses lèvres et y appuya les siennes. Le visage d'Hélène frappa désagréablement Pierre par son expression égarée. »
L'action d'Ulysse se passe en un jour, à Dublin, en 1904. Le personnage d'Ulysse est un petit employé juif, Leopold Bloom ; Stephen Dedalus, jeune Irlandais poète, est Télémaque ; Marion, femme de Bloom et qui le trompe, est Pénélope. Rien n'arrive d'extraordinaire au cours de cette journée. Bloom et Dedalus errent dans la ville, vaquant à leurs affaires, et se retrouvent le soir dans un bordel. Chaque épisode correspond à un épisode de L'Odyssée.
Mais la parodie débouche sur une mise en cause du monde moderne à une époque de muflisme. Joyce exprime l'universel par le particulier. Bloom, Dedalus, Marion sont des archétypes. Toute la vie, la naissance et la mort, la recherche du père (Dedalus est aussi Hamlet), celle du fils (Bloom a perdu un fils jeune), toute l'histoire sont contenues en un seul jour. C'est à Rabelais, à Swift que l'on peut comparer l'art de Joyce qui a écrit, dans Ulysse, la grande ouvre épique et satirique de notre temps.
« - Ah ! enlevez ces... enlevez donc ces... (Elle désignait les lunettes.) Pierre les enleva. Son regard n'était pas seulement étrange comme l'est d'ordinaire celui des gens qui enlèvent leurs lunettes, il était apeuré et interrogateur. Pierre voulut se pencher sur la main d'Hélène et la baiser, mais d'un mouvement rapide et brutal de la tête, elle s'empara de ses lèvres et y appuya les siennes. Le visage d'Hélène frappa désagréablement Pierre par son expression égarée. »
Orgueil et préjugés (1813) est le roman le plus populaire de Jane Austen. L'histoire en est simple : Elizabeth Bennet, qui se croit dédaignée par Darcy, jeune homme riche et hautain, s'amourache d'un bel officier, Wickham. Au roman sentimental et de coup de foudre, Jane Austen substitue celui qui décrit l'évolution d'une psychologie plus complexe, où se mêlent la raison, le sentiment de gratitude, la méfiance à l'égard des « premières impressions ». L'abondance des menus événements fait l'un des charmes du roman britannique. Elle se combine avec la finesse d'une analyse entièrement intégrée à la description du comportement, et avec un humour discret, mais toujours présent.
Tout va changer dans la vie du jeune Jim Hawkins le jour où le « capitaine », un vieux forban taciturne et grand amateur de rhum, s'installe dans l'auberge de ses parents, à « L'Amiral Benbow ». Jim comprend vite que cet étranger n'est pas un client ordinaire. En effet, lorsqu'un effrayant aveugle frappe à la porte de l'auberge isolée, apportant au marin la tache noire symbole des pirates et synonyme de mort, la chasse au trésor a déjà commencé !
La Lettre écarlate, c'est la marque au fer rouge qui désigne la femme adultère dans l'Amérique au puritanisme obsessionnel de l'époque coloniale. Trois personnages : Hester qui vit avec une dignité admirable sa faute et sa solitude. Arthur Dimmesdale, le jeune passeur dont les élans mystiques soulèvent à Boston l'enthousiasme des fidèles mais qui, ensorcelé par Hester, ne parvient ni à dominer ni à vivre sa sensualité. Chillingworth, le mari, qui pendant des années tourmentera en silence le pasteur jusqu'à la folie et à la mort.
Le premier des grands romans américains, la clef d'une sensibilité nationale toujours partagée entre la tentation du scandale et le démon de la culpabilité.
Un scientifique découvre une formule d'invisibilité qu'il essaie sur lui-même. Profitant de son nouvel état, il commet des vols en tout anonymat. Mais il ne parvient pas à trouver l'antidote : le voilà condamné à demeurer invisible. Dès lors, comment vivre en marge de la société ?
L'Homme invisible se fonde sur une utopie scientifique. Un rêve ancien : celui de pouvoir réaliser ses fantasmes à l'insu de tous. Voir sans être vu. Mais le rêve se heurte aux lois de la science et aux règles de la société. Griffin, le héros (qui est albinos), se verra rejeté par tous, traité comme un paria. Le roman raconte une tragédie de la solitude et de la différence. Inadapté à la société, Griffin est un apprenti sorcier, qui finira captif de son rêve. Misanthrope et grotesque, ce héros négatif ne cesse pourtant de nous fasciner.
Roman haletant, tragi-comique, L'Homme invisible (1897) est une inépuisable source d'inspiration pour la culture populaire, rejoignant les grands mythes de l'humanité.
Un grand-père fou, une mère servante, un père qui est le plus pauvre des cordonniers d'Odense, où il naît en 1805. À quatorze ans, il arrive à Copenhague, vit dans le quartier des prostituées, s'essaie au chant, à la danse, à l'art dramatique, tombe amoureux d'une petite bossue, plus tard d'une prestigieuse cantatrice, sans d'ailleurs avoir avec elles ni avec aucune autre femme le moindre rapport. Des romans, des poèmes, des pièces de théâtre. Puis les merveilleux contes. Très vite, le fils du plus pauvre des cordonniers d'Odense devient un des hommes les plus célèbres et fêtés d'Europe : traduit en quinze langues (et jusqu'en bengali !), il est invité par les souverains dans leurs châteaux, accueilli à Weimar comme un autre Goethe et, lorsqu'il va à Londres, c'est chez Dickens qu'il descend. Le Conte de ma vie s'achève en 1875, au moment où « le vilain petit canard » va rejoindre au pays de « la reine des neiges » « la petite marchande d'allumettes » et « la fée au sureau ».
Paru en 1925, Mrs Dalloway est le chef-d'oeuvre de Woolf. Il raconte la journée d'une femme de la haute société anglaise, après la Première Guerre mondiale. Elle s'interroge sur le choix qu'elle a fait d'épouser son mari plutôt que l'homme qu'elle aimait vraiment (qui vient justement lui rendre visite). Lui reviennent en mémoire des souvenirs (c'est le fameux «flux de conscience» de Woolf). Elle apprend le suicide d'un ancien militaire qui ne s'est pas remis de la guerre, qui la bouleverse, même si elle ne le connaît pas. Elle vit, sur cette journée, une véritable crise existentielle, qui conduit à un dédoublement de personnalité (Mrs Dalloway, la femme mondaine // Clarissa, dans son intériorité et son intimité).
Un lieu à soi : c'est cet espace que réclame ici Virginie Woolf pour les femmes. Un espace qui est double : espace concret de la pièce de travail où s'isoler ; espace mental de la liberté de penser. Cet espace, c'est d'abord du temps à elles (et donc moins de tâches domestiques). C'est ensuite une liberté économique qui leur permet de s'assumer seules. C'est enfin l'espace qui reste à créer dans la tête des hommes (et souvent des femmes) pour admettre que oui, les femmes peuvent travailler, penser et écrire à l'égal des hommes.
Martin Eden, un marin de vingt ans issu des quartiers pauvres d'Oakland, décide de se cultiver pour faire la conquête d'une jeune bourgeoise. Il se met à écrire, et devient un auteur à succès. Mais l'embourgeoisement ne lui réussit pas... Désabusé, il part pour les îles du Pacifique. Ce magnifique roman paru en 1909, le plus riche et le plus personnel de l'auteur, raconte la découverte d'une vocation, entre exaltation et mélancolie. Car la réussite de l'oeuvre met en péril l'identité de l'écrivain. Comment survivre à la gloire, et l'unir à l'amour, sans se perdre soi-même? Telle est la quête de Martin Eden, le marin qui désire éperdument la littérature.
Le premier chef d'oeuvre de la littérature grecque et européenne. L'Iliade raconte le siège de Troie par les armées grecques, qui dura dix ans. L'oeuvre a nourri vingt siècles de littérature et d'art. L'abondance des personnages, le romanesque des situtations, les nombreuses tragédies que renferme l'épopée, l'alliance des dieux et des hommes, les leçons politiques, la violence des conflits, la beauté des scènes, la poésie font la richesse d'une oeuvre de près de 15 000 vers qui se lit sans reprendre haleine.
Le roman le plus connu de D.H. Lawrence. Son succès repose sur l'idée que c'est le chef-d'oeuvre de la littérature érotique, l'histoire d'une épouse frustrée, au mari impuissant, et qui trouve l'épanouissement physique dans les bras vigoureux de son garde-chasse. Mais l'importance du livre est dans la peinture d'un choc historique et social qui constitue le monde moderne. Entre la communauté rurale anglaise et le monde industriel, c'est tout le tissu d'un pays qui se déchire. La forêt du roman, où vit Mellors, le garde-chasse, représente le dernier espace de sauvagerie et de liberté ; lady Chatterley l'y retrouve et s'y retrouve, tout en voyant basculer son univers habituel. Ce roman poétique doit être lu comme un mélange de voyage initiatique, de descente aux enfers, comme une grande lamentation sur l'état de l'Angleterre, aux échos bibliques. L'intrigue amoureuse séduit à une première lecture ; mais le roman a une valeur historique et symbolique.
Le héros de l'unique roman d'Oscar Wilde doit rester éternellement jeune : son portrait seul sera marqué progressivement par le temps, les vices, les crimes, jusqu'au drame final.
Dans ce chef-d'oeuvre de l'art fin de siècle (1890), l'auteur a enfermé une parabole des relations entre l'art et la vie, entre l'art et la morale, entre le Bien et le Mal. Les apparences du conte fantastique, et du roman d'aventures, où le crime même ne manque pas, fascinent le lecteur ébloui par les dialogues étincelants de l'auteur de théâtre, les paradoxes de l'esthète, la phrase du poète. La tragédie vécue par l'écrivain, le bagne, le déshonneur, la mort prématurée laissent ainsi, lisse et pur, son roman unique.
Il était une fois un monde où la liberté n'existait pas, où chacun était sous le contrôle de tous, et surtout d'un seul : le Grand Frère.
Il était une fois un monde où la vérité répondait aux intérêts de quelques-uns. Où le passé était réécrit selon les besoins du présent. Où le principe de non-contradiction n'avait plus cours. Ce qui était faux hier est vrai aujourd'hui. 2 + 2 = 5.
Dans ce monde, ni nos rêves ni nos désirs ne nous appartiennent plus. « Ils ne peuvent pas entrer dans notre tête », se dit le héros. L'histoire montera que si, ils le peuvent.
Mil neuf cent quatre-vingt-quatre est le récit de la résistance d'un homme ordinaire face à une machine de mort indestructible. Paru en 1949, le roman est une satire des totalitarismes, déguisée en une farce tragique, d'une glaçante actualité. Par son pouvoir de prémonition, Mil neuf cent quatre-vingt-quatre est de ces chefs-d'oeuvre qui nous marquent à jamais.
Long poème en prose écrit en anglais par un auteur libanais, Le Prophète est un chef-d'oeuvre dont le succès ne s'est jamais démenti depuis sa parution en 1923. Personnage imaginaire, ce prophète livre sa doctrine spirituelle, sous forme de maximes et d'allégories, en répondant aux aspirations profondes de l'homme : connaissance de soi, croyance, distinction du bien et du mal, mais aussi amitié, mariage, plaisir... Entre questions métaphysiques et hymne à la beauté, le texte garde tout son mystère et sa puissance de suggestion. Comme l'écrit le poète syrien Adonis, Gibran a voulu «faire éclore dans l'homme tout ce qui le dépasse et tout ce qui est plus grand que lui : l'amour, la joie, la révolte, la liberté». Un message de sagesse que seule la poésie, dans sa fulgurance, peut faire éclore.
« Et le divin Ulysse émergea des broussailles. Sa forte main cassa dans la dense verdure un rameau bien feuillu qu'il donnerait pour voile à sa virilité. Puis il sortit du bois. Tel un lion des monts, qui compte sur sa force, s'en va, les yeux en feu, par la pluie et le vent, se jeter sur les boeufs et les moutons, ou court forcer les daims sauvages ; c'est le ventre qui parle. Tel, en sa nudité, Ulysse s'avançait vers ces filles bouclées : le besoin le poussait... Quand l'horreur de ce corps tout gâté par la mer leur apparut, ce fut une fuite éperdue jusqu'aux franges des grèves. Il ne resta que la fille d'Alkinoos : Athéna lui mettait dans le coeur cette audace et ne permettait pas à ses membres la peur. Debout, elle fit tête... »
HAMLET Voici l'heure sinistre de la nuit, L'heure des tombes qui s'ouvrent, celle où l'enfer Souffle au-dehors sa peste sur le monde.
Maintenant je pourrais boire le sang chaud Et faire ce travail funeste que le jour Frissonnerait de voir. Mais, paix ! D'abord ma mère.
Oh, n'oublie pas, mon coeur, qui elle est. Que jamais Une âme de Néron ne hante ta vigueur!
Sois féroce mais non dénaturé.
Mes mots seuls la poignarderont ; c'est en cela Que mon âme et ma voix seront hypocrites ;
Mon âme! aussi cinglantes soient mes paroles, Ne consens pas à les marquer du sceau des actes!
(Acte III, scène II).