C'est en 1986, peu de temps après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, que paraissait en Allemagne La Société du risque. Livre pionnier, traduit en plusieurs langues, sa publication en langue française intervient au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 et de l'explosion d'une usine chimique à Toulouse. Alors que l'on s'interroge plus que jamais sur le «risque zéro», l'assurance, la responsabilité et la prévention, l'ouvrage d'Ulrich Beck fournit des clés pour penser ce que l'auteur diagnostique comme un véritable changement de société. Car si nous ne vivons pas dans un monde plus dangereux qu'auparavant, le risque est désormais beaucoup plus qu'une menace : il est devenu la mesure de notre action. A une logique de la répartition des richesses a succédé une logique de la répartition des risques : contrainte dès lors de s'interroger continuellement sur ses propres fondements, la «société du risque» fait de l'avenir la question du présent.
L'histoire de l'homéopathie ressemble d'abord à un roman. Cette doctrine médicale qui repose sur la loi des similitudes connue depuis l'Antiquité, est due à Samuel Hahnemann (1755-1843). Son usage révolutionne d'emblée l'histoire médicale. Pourtant, l'idée que la substance donnant le mal est aussi celle qui le guérit, pour peu qu'elle soit prescrite à très faible dose, inspire les plus vives controverses. Son découvreur n'y est pas étranger. Le docteur Hahnemann est doté d'une personnalité flamboyante au point d'être considéré tour à tour comme un charlatan ou un prophète. Populaire, grand voyageur, il aime à s'entourer de disciples qui diffusent dans le monde entier ces médicaments - déjà conditionnés dans leurs petits flacons si reconnaissables. Au fil des pages revivent ainsi des personnages exceptionnels et souvent hauts en couleurs, toujours prompts à affronter les violentes polémiques qui n'ont pas manqué de surgir. Au-delà du récit de ces épisodes, Olivier Faure montre comment l'homéopathie est devenue un véritable phénomène social et culturel lié aux évolutions scientifiques, idéologiques et économiques des sociétés contemporaines. Toujours liée aux mouvements contestataires - du socialisme utopique à l'écologie aujourd'hui -, l'homéopathie a aussi su conquérir un plus large public, en attendant sa complète reconnaissance...
1792 : Philippe Pinel, médecin-chef de l'asile d'aliénés de Bicêtre, libère ses patients, pour la plupart enchaînés depuis trente ou quarante ans. Plus de saignées ni de purges, mais de fréquents entretiens avec les malades, dont le diagnostic s'effectue désormais à l'aide des nouvelles classifications répertoriées par Pinel. Sa pratique et ses avancées théoriques sont les principaux ferments de la rupture qui donne naissance à la psychiatrie et voit la médecine conquérir le domaine des «maladies de l'âme», jusque-là dévolu aux philosophes. Ni biographie intellectuelle ni essai, cet ouvrage explore l'ensemble des tâtonnements et des doctrines dont se nourrit l'oeuvre de Pinel, dans la perspective d'une histoire de la longue durée, attentive à la lente maturation des idées médico-philosophiques depuis l'Antiquité.
Le propos vise à faire comprendre que la bioéthique ne peut s'interpréter autrement que dans la perspective globale de l'histoire occidentale, façonnée par la rencontre de deux parcours : l'un qui puise dans l'Antiquité gréco-latine (une civilisation du droit), l'autre dans le christianisme qui fonde une société de chair et de sang.