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Thibaut Julian
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Orages n° 23 : Écrire les monuments
Thibaut Julian, Virginie Yvernault
- Atlande
- 6 Mars 2025
- 9782384280223
Le temps des monuments
Entre la diffusion de l'oeuvre de Winckelmann (1755) et la création du poste d'Inspecteur général des Monuments historiques par Guizot, en 1830, les monuments sont à l'honneur dans les Lettres comme dans "les coeurs", pour reprendre une formule de l'abbé Grégoire dans son premier Rapport sur les destructions opérées par le vandalisme. L'actualité que la Révolution confère aux monuments s'enracine dans l'intérêt croissant que les Lumières portent aux édifices et aux oeuvres d'art du passé. De plus en plus d'oeuvres et d'essais s'intéressent à ces édifices dans le but de les décrire ou les (re)penser, en y projetant toute une gamme d'émotions, de la mélancolie devant les ruines à l'enthousiasme de la "régénération". Du rapport ambivalent que les monuments entretiennent avec le temps naissent leur valeur d'indice ou de symbole, leur forte puissance poétique, mais aussi leur portée éducative et civique. Pour le connaisseur comme pour le voyageur ou le simple curieux, le monument présente un moment mis à nu.
Ce numéro d'Orages vise à approfondir les liens privilégies qu'entretiennent littérature et monuments au tournant des XVIIIe et XIXe siècles, leurs enjeux esthétiques, mais aussi politiques. Dans une époque marquée par l'iconoclasme et les transformations urbaines, il s'agit de trouver un continuum, de l'écriture au monument et du monument à l'écriture, pour affronter les rigueurs de l'Histoire. Les contributions rassemblées permettent de prendre la mesure de ces mutations qui, des Lumie'res au romantisme, affectent durablement les rapports entre littérature et monuments : de Rousseau à Hugo, de Quatreme're de Quincy à Nerval, en passant par Ledoux, Barbault-Royer, Chateaubriand et Nodier, écrivains, orateurs et artistes contribuent à fonder une conscience moderne du patrimoine. -
Un théâtre pour la nation : l'histoire en scène (1765-1806)
Thibaut Julian
- Pu De Lyon
- Theatre Et Societe
- 20 Octobre 2022
- 9782729713935
Fondé sur l'étude d'environ 250 pièces, cet ouvrage propose une approche renouvelée du théâtre pendant la Révolution française.
Il faut d'abord rappeler l'extraordinaire vitalité de ce théâtre : de 1789 à 1799, 1 637 pièces sont imprimées et 40 000 représentations ont lieu. La loi du 13 janvier 1791 libéralise l'ouverture des salles comme le répertoire, et le public est au rendez-vous.
C'est dans cette période de transition entre « classicisme » et « romantisme » qu'apparaît de manière durable un théâtre historique national poursuivant deux objectifs : d'une part commémorer la geste des héros français pour fédérer la Nation, d'autre part critiquer les abus du « despotisme » en exhibant les crimes du passé.
Créé en 1765, Le Siège de Calais de Pierre-Laurent de Belloy fait date et ouvre la voie à ce « théâtre national », qui se déploie bientôt sous trois formes principales :
Les « Annales » qui portent sur le passé distant, les « Actualités » qui abordent le passé récent et les « Biodrames » qui font revivre des figures du patrimoine culturel, de Clovis à Henri IV, en passant par le chevalier Bayard ou Molière.
Cette étude s'achève en 1806, date du décret sur les Théâtres, qui abolit tout le système ouvert par la loi sur la liberté des théâtres de 1791. Napoléon rétablit graduellement une censure stricte qui a pour effet d'écarter des feux de la rampe les sujets nationaux trop polémiques, aussi bien que leurs auteurs dissidents. Une page majeure de l'histoire du théâtre français se tourne alors. -
La Révolution et le théâtre des émotions
Collectif, Thibaut Julian, Renaud Bret-Vitoz
- Pu De Clermont Ferrand
- Histoires Croisées
- 19 Juin 2025
- 9782383773450
L'intérêt pour les spectacles de la Révolution tient-il à l'émotion ardente qui saisit les spectateurs dans la salle comme dans la cité? Les grands succès dramatiques entre 1789 et l'Empire sont liés à un contexte émotionnel spécifique, mais aussi à la conscience qu'ont les contemporains de vivre l'Histoire, d'être des témoins privilégiés des débats des assemblées, des incidents de la rue ou des conflits civils et militaires. Le spectateur se retrouve « sous le coup de l'émotion », entre la réactivation d'un traumatisme et l'anticipation d'un possible avenir, entre l'enthousiasme patriotique et l'éclat de rire libérateur ou fédérateur. Autant d'émotions individuelles et collectives qui ne sauraient être mises à distance ou anesthésiées par une transposition sur les planches.
La perspective de l'histoire des émotions permet de considérer sous un nouveau jour ces métamorphoses sensibles et ouvre une voie pour comprendre les interférences entre théâtralité spectaculaire et théâtralité politique. Les études réunies ici dessinent une esthétique nouvelle, tenant compte du remaniement profond de la société, des représentations et des pratiques sous la Révolution française.