Plus qu'un livre photo, c'est le récit d'un homme qui alors qu'on le convoie en mission secrète vers un site minier du nord, soigne minutieusement sa collection de bootlegs sur cassette des Grateful Dead.
En retournant la terre de mes mains, j'ai trouvé maintes pépites de la littérature des Premières Nations. Révélées au grand jour, elles ont beaucoup de choses à nous apprendre sur la qualité de ce sol québécois, sur sa composition également. C'est toute la fondation symbolique du Québec, aujourd'hui dans une impasse, qu'elles nous invitent à réexaminer. Enfin, un parcours critique des littératures autochtones ! Retour à l'intérieur de nous-mêmes sur les fondations du territoire et des récits d'origine. Tout a bougé très vite, quand on y pense : alors qu'il y a une dizaine d'années la littérature des Premières Nations n'existait qu'en marge des Lettres québécoises, la voilà non seulement présente sur tous les fronts, mais aussi multiple dans ses visages. Après un long travail d'élaboration, nécessaire pour que l'accès au monde de l'édition devienne réalité, son corpus s'est rapidement étoffé et diversifié. L'empreinte orale façonne en effet cette littérature, mais elle n'est plus vécue comme la seule souffrance d'une disparition, ainsi que l'écrivait An Antane Kapesh en 1976 dans "Eukuan nin matsshimanitu innuiskueu. Je suis une maudite sauvagesse". En 1976, c'était la colère qui animait Kapesh, une juste colère, en somme, contre les méfaits du colonialisme. Kapesh disait la dislocation de la langue et du territoire qui ont fait tous deux l'objet d'une expropriation. Cette vision est aujourd'hui tempérée par une nouvelle génération d'auteurs et d'artistes en art contemporain, de Samian à Natasha Kanapé Fontaine, qui vivent dans leur époque et abordent avec assurance leur identité, n'hésitant pas à s'exprimer par le slam, le théâtre ou le rap. C'est toute la fondation symbolique du Québec que ces auteurs nous invitent à réexaminer.
C'est moi, Artaud, Antonin, cinquante piges, qui le fais, de prendre la peau, et de la crever, au lieu d'attendre son rétablissement physiologique par suppôt dans le sens du papa nouveau, de même que quand le vertige a lieu, je ne m'en réfère pas à dieu de redresser les enfants du père, mais premièrement je laisse pisser le mérinos, en frappant à coups de pied les êtres, pour qu'ils s'éloignent de mon feu.
C'est lui, mon compagnon de longue date, peut-être le plus ancien. Je range Antonin Artaud dans la catégorie de mes « écrivains méchants », aux côtés de V. S. Naipaul et de Thomas Bernhard. Comme eux, il a puisé à sa propre vie, obsédé par la filiation et la famille, pour construire un cosmos en modèle réduit. Des trois, Artaud est néanmoins celui qui va le plus loin : corps émietté, visage défiguré, multitude d'avatars et de doubles... Cela insuffle à sa trajectoire la fulgurante incandescence d'un astre errant, traversé par l'électricité, et capable, telle une divinité, de faire gronder le tonnerre et l'ouragan.
Habiter le défaut des langues est né d'une interrogation sur la conciliation possible de deux activités, l'écriture et la pratique de l'analyse. Qui mieux que Wilfred R. Bion, psychanalyste atypique et écrivain inclassable, Simon Harel aurait-il pu interroger à ce sujet? Bion, comme tant d'autres, était hanté par le mythe de Babel, par ce rêve de pallier l'imperfection des langues en en créant une seule, parfaite, qui annulerait tout recours à la traduction, par ce rêve qui traverse l'histoire de la psychanalyse et nourrit le récit de soi. Dans cet essai polyphonique, où il donne également la parole à Melanie Klein, dont Bion fut le disciple dissipé, à Freud, qui le hante comme un fantôme bienveillant, à Beckett, dont Bion fut un temps l'analyste, Simon Harel insère des réflexions personnelles, quelques souvenirs de sa propre relation analyste/analysant et des passages plus méditatifs. L'ensemble discute de ce que veut dire aujourd'hui habiter le défaut des langues et des stratégies singulières que déploie l'écrivain, quand il est aussi psychanalyste, pour y échapper.
L'écriture de la méchanceté nous réveille, nous fait sortir de la torpeur d'une époque où la confusion règne et où la violence guerrière - par les mots, par les actes - est à l'ordre du jour.
Mais il ne s'agit pas non plus de faire l'apologie de la méchanceté, de traiter sur un même plan Cioran, Houellebecq, Céline, Mavrikakis ou Lê, de refuser tous affrontements et prises de bec. Surtout, il faut distinguer une oeuvre, aussi abjecte et destructrice soit-elle, de l'écrivaine ou l'écrivain qui se cache derrière sa plume, ce que n'aura pas su faire Bernard Pivot qui lapide symboliquement Doubrovsky en 1990.
Ainsi Simon Haret refuse-t-il de porter aux nues des textes qui ne le méritent pas toujours ou de justifier l'injustifiable. Après Espaces en perdition, un diptyque remarqué, Simon Haret continue son exploration des formes et des enjeux de la violence contemporaine. Il nage en eaux troubles et il le sait : saura-t-il garder la tête hors de l'eau ou boira-t-il la tasse de cette méchanceté boueuse ? C'est aussi l'enjeu de sa réflexion.
Attention écrivains méchants n'est donc pas un essai ordinaire. Il marque un tournant décisif, audacieux, dans la production littéraire de Simon Haret : c'est la voix en colère, émue, affligée quelquefois sans être jamais désabusée, d'un penseur humain, mais pas trop. Celle qui nous rappelle que l'écriture de la méchanceté, à l'intérieur des murs de la fiction, rejoue chaque fois ce ratage de la rencontre avec autrui.
Simon Harel a remporté le PRIX TRUDEAU pour sa contribution exceptionnelle aux études littéraires et culturelles. Ce prix est décerné par la Fondation Pierre Elliott Trudeau à des spécialistes des sciences humaines et sociales faisant preuve d'un engagement intellectuel hors du commun. Il récompense des lauréats qui se sont illustrés par leurs réalisations en recherche, leur créativité et leur engagement dans la vie publique.
« Nous sommes en guerre ! ». Il faut en finir avec les discours vides et le dire : habiter un lieu ne nous définit plus comme sujet, le nomadisme est une position intellectuelle et le mondialisme n
" Dans ses derniers livres, Michel Leiris propose une écriture mélodique et sonore qui renoue avec l'émotion poétique.
L'écrivain veut se donner naissance par l'écriture au fur et à mesure que le vieillissement de l'autobiographe fait son oeuvre. Ce fantasme qui consiste à se donner naissance par l'écriture n'est pas propre à Leiris. Il acquiert cependant chez ce dernier une puissance d'évocation remarquable. Voilà pourquoi je soumets au lecteur la métaphore du boîtier d'écriture. De façon littérale, l'écriture aura été la création d'un fragile boîtier : corps de mots, alphabet égrené, puis chanté, matrice d'un sens à venir "
Comment expliquer cet engouement pour la figure du mortvivant ? On retrouve les zombis dans des annonces publicitaires, dans des ouvrages didactiques et dans l'espace public.
Le zombie contemporain, mort-vivant mangeur de chair humaine, apparaît dans un grand nombre de productions esthétiques depuis le début des années 2000, contaminant une variété de supports (du livre au film, du jeu vidéo à la série télévisée) et différents genres, à commencer par celui de l'horreur.
Vies et fictions d’exils certes, mais au risque de la création et des récits qui ne proposent pas une image stéréotypée des réfugiés et des déplacés. Si la « crise » des réfugiés a retenu l'attention des médias au cours des dernières années, l'art et la littérature sont des espaces où l'exil a droit de cité. Les lectures présentées par les auteurs de cet ouvrage collectif témoignent à la fois de cette tradition et du renouvellement des récits littéraires, photographiques et médiatiques où abondent les représentations des exils. À propos de la réalité de la migration forcée, les auteurs font place à la parole subjective du migrant et aux représentations de l'imaginaire collectif qui le déshumanisent.
La collection Bien différents des ouvrages de cours ou de fiches existants, les ouvrages de « La collection des conférenciers » sont issus d'une analyse détaillée des annales de l'Internat et des ECN de ces dernières années. Cette collection a pour objectif d'apprendre à l'étudiant de DCEM2-DCEM4 comment utiliser le mieux possible ses connaissances pour réussir les ECN. - Des conseils méthodologiques généraux sont donnés en début d'ouvrage. - Ensuite, chaque item fait l'objet d'une ou plusieurs fiches, traitant sous forme de réponses-types, les points importants pour les ECN. Les zéros aux questions sont également signalés au cours du texte. - Chaque fiche s'achève par la rubrique « Le mot du conférencier » : l'auteur-conférencier y donne son avis sur le sujet, signale aux étudiants les pièges classiques à éviter, les sujets tombés et « tombables », et les erreurs et lacunes classiques observées lors des conférences et des concours blancs. L'ouvrage Dans cet ouvrage, tous les items d'hématologie sont traités.