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Dans le grand dictionnaire des idées reçues, la globalisation a pour acception une interdépendance croissante dans le monde en général et la formation d'institutions globales.
Or, montre Saskia Sassen, la globalisation implique deux dynamiques particulières. La première induit la formation d'institutions et de processus explicitement globaux, comme l'Organisation mondiale du commerce, les marchés financiers, le nouveau cosmopolitisme et les tribunaux internationaux pour les crimes contre l'humanité. Autant de formations nouvelles qui s'inscrivent néanmoins en partie à l'échelle nationale.
La seconde dynamique, bien qu'elle soit elle aussi constitutive, oeuvre à une échelle autre. Des réseaux interfrontaliers d'activistes s'engagent dans des luttes spécifiquement locales mais avec un objectif global, comme les organisations humanitaires et de protection de l'environnement. Dans un nombre croissant de pays, les États et leurs gouvernements, non pas victimes mais acteurs conscients de la globalisation, s'emploient à mettre en place les politiques monétaires et fiscales indispensables à la constitution de marchés financiers globaux, souvent sous la pression irrésistible du Fonds monétaire international, voire des États-Unis. Ou bien encore les tribunaux nationaux font usage désormais d'instruments juridiques internationaux - droits de l'homme, critères internationaux de protection de l'environnement et règlements de l'OMC - pour traiter de problèmes qu'ils auraient autrefois résolus avec des instruments juridiques de leur cru.
Le global se forme en grande partie à l'intérieur du national. Vue sous cet angle, conclut Saskia Sassen, la globalisation remet en question deux postulats fondamentaux des sciences sociales : le premier veut que l'État-nation soit le seul contenant du processus social ; le second pose la correspondance du territoire national et du national. Aujourd'hui, ces conditions sont partiellement, mais activement, démembrées. Le comprendre, c'est faire un pas décisif dans l'intelligence de notre monde immédiat et futur.
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Critique de l'état ; territoitre, autorité et droits, de l'époque médiévale à nos jours
Saskia Sassen
- Demopolis
- 18 Juin 2009
- 9782354570279
Qu'est-ce que l'État ?
La définition classique d'une « organisation délimitée par des frontières territoriales à l'intérieur desquelles les lois s'appliquent et des institutions exercent l'autorité » est caduque. Les entreprises internationales opèrent localement sur chaque territoire de façon globale. Le marché financier mondial échappe à l'autorité des États. Le contrôle des migrants et la redéfinition des droits et devoirs des citoyens sont devenus des enjeux politiques majeurs.
Territoire, Autorité et Droits constituent une nouvelle grille d'analyse des métamorphoses de l'État. Point de rencontre de l'histoire, de la géographie, de l'économie politique et de la sociologie, voici la première critique de l'État de l'époque médiévale à nos jours.