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Dans son atelier de Burntcoat, gigantesque hangar perdu au milieu de la lande anglaise, Edith Harkness forge, soude et modèle des morceaux de bois et de fer a n de créer des oeuvres colossales. Pour cette sculptrice inspirée, elles incarnent l'énergie et la vitalité à leur apogée. Cette prédisposition lui vient de sa mère, écrivaine, dont le souvenir tendre guide son inspiration sans limites. C'est dans ce lieu clos, à la fois espace de travail et laboratoire intime, qu'Edith décide de se retrancher en compagnie de Halit. Avec cet homme marqué par l'exil et secret qu'elle connaît à peine, elle vit une passion dévorante, hors du temps et du monde pendant des semaines entières. Abolissant tous les tabous, les deux amants se lancent à corps perdu dans une histoire d'amour totale - jusqu'à ce que la réalité vienne frapper à la porte de l'atelier, car dehors la maladie rôde et la destruction gronde.
Récit intime porté par une écriture d'une grande sensualité, L'Atelier est un hymne à la puissance de la création et des sentiments dans un monde au bord du désastre. Sa beauté et sa force nous inspirent. -
La frontière du loup
Sarah Hall
- Christian Bourgois
- Litterature Etrangere
- 14 Janvier 2016
- 9782267029345
Rachel Caine travaille dans une réserve indienne de l'Idaho. Elle est sans nul doute le meilleur expert britannique de la biologie et du comportement des loups.
À la demande d'un riche propriétaire terrien militant de la cause environnementale, elle accepte de rentrer en Ecosse pour l'aider à réintroduire le loup gris dans son domaine. Pour Rachel, ce retour en Combrie n'est pas uniquement synonyme de changement professionnel. Enceinte depuis peu, elle doit également se réconcilier avec sa famille désunie et faire face au défi que représente la réintroduction d'un animal disparu de l'île depuis plus de cinq siècles.
Sur fond de débat sur l'indépendance de l'Ecosse, Sarah Hall interroge la nature fondamentale de l'homme et de l'animal, se penche sur les concepts d'écologie et de progrès.
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Cyril Parks - Cy -, quatorze ans, habite Morecambe, petite ville balnéaire au nord-ouest de l'Angleterre. Sa mère tient l'hôtel de la Baie. Son père, marin pêcheur, a disparu en mer le jour de sa naissance.
L'air de Morecambe est réputé pour sa pureté. Les gens du Nord, essentiellement des ouvriers des fonderies et des mineurs, tous phtisiques, viennent y passer quelques semaines de repos à la belle saison.
Le roman commence pendant la Première Guerre mondiale. Cyril partage son temps entre le travail et les copains. Avec ses amis, il fait les quatre cents coups sur la plage en luttant contre la marée ou les sables mouvants, et aide sa mère en transportant des bassines remplies des expectorations sanguinolentes des «vacanciers», jusqu'au jour où il découvre ses étranges activités nocturnes : elle pratique des avortements clandestins. Doué pour le dessin, Cyril entre en apprentissage dans l'atelier d'un tatoueur, Eliot Riley, personnage étrange, ivrogne, bagarreur, violent et désespéré, lié à sa mère pour des raisons que Cyril ne comprend pas (Eliot Riley est vraisemblablement son père).
Après la mort lamentable de Riley, le jeune garçon part en Amérique. Il devient tatoueur à Coney Island, dans cette fête foraine permanente, peuplée de phénomènes de foire (on pense au film Freaks) et de fous, que fréquentent les foules bigarrées des New-Yorkais et des exilés venus de toute l'Europe, et y rencontre Grace, dont il tombe éperdument amoureux. Acrobate de cirque, celle-ci vit avec son cheval qu'elle loge dans son appartement !
La jeune femme décide de se faire tatouer sur la totalité du corps un seul motif : un oeil. Pour regarder ceux qui la regardent. Mais un illuminé l'asperge d'acide pour effacer cette marque du diable.
Le Michel-Ange Electrique est un roman baroque, à l'écriture flamboyante et débridée. Tous les personnages sont hors du commun et leurs vies sont traversées par l'excès et le désespoir, la grâce et le sordide. Sarah Hall s'inscrit dans une tradition du roman baroque anglais : Angela Carter, Salman Rushdie.
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Comment peindre un homme mort
Sarah Hall
- Christian Bourgois
- Litterature Etrangere
- 14 Janvier 2010
- 9782267020632
Peindre un homme mort articule quatre histoires, reliées entre elles par des ponts plus ou moins lointains.
Deux de ces récits se déroulent en Ombrie, dans les années 1960. Un vieux peintre italien renommé souffre d'une longue maladie. Il tient un journal dans lequel il décrit son quotidien et revient sur son passé. Il se rappelle de la correspondance qu'il a entretenue avec Peter, un jeune Anglais alors étudiant aux Beaux Arts. Il se remémore aussi la joie que lui procurait l'enseignement du dessin à une jeune fille de son village.
Cette jeune marchande de fleurs a depuis perdu la vue. Nous la suivons tandis qu'elle vit de plus en plus recluse et développe une angoisse croissante vis-à-vis du monde environnant, qu'elle ne voit plus.
On retrouve Peter Caldicutt trente ans plus tard, en Angleterre. Il est devenu célèbre, spécialisé dans la peinture de paysages. Grand marcheur, il a l'habitude de parcourir les abords accidentés du Cumberland pour y faire des croquis. Un jour, au crépuscule, un faux pas le précipite et le coince entre deux blocs de roche. Ses escapades étant habituelles, sa femme ne s'inquiète pas immédiatement et les secours mettent un certain temps à arriver. Les longues heures qu'il passe au fond du ravin lui laissent le loisir de méditer sur son premier mariage, sur sa femme, ses enfants et son métier.
Quelque temps après, sa fille Susan s'efforce tant bien que mal de surmonter la douleur causée par la mort accidentelle de son frère jumeau à qui elle a toujours été extrêmement « voire maladivement « attachée. Portant à présent presque son propre deuil, elle tend à négliger une carrière naissante de photographe talentueuse et tourne le dos à l'homme qui partage sa vie, pour nouer une relation clandestine avec le mari de sa meilleure amie.
Dans ce roman bti autour de quatre récits racontés en alternance, Hall parvient à jongler et combiner ces différentes trajectoires avec brio. Son écriture est à la fois viscérale et agréable. Les émotions de ses personnages sont savamment transcrites dans ce tissu de voix, disparates, qui partagent une réflexion commune sur l'art, le moi, le corps et le monde qui les entoure.
L'écriture de Sarah Hall combine sensibilité et audace. Chacun de ses personnages est crédible, abouti, campé avec une grande subtilité.
S'étendant sur un demi-siècle, le quatrième roman de Sarah Hall porte un regard brillant et féroce sur le milieu de l'art et la place qu'il occupe dans nos vies. Peindre un homme mort est roman un lumineux et perspicace au pouvoir extraordinaire.
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La belle indifférence
Sarah Hall
- Christian Bourgois
- Litterature Etrangere
- 14 Février 2013
- 9782267024463
Dans son premier recueil de nouvelles, la romancière Sarah Hall emporte le lecteur à travers une suite d'histoires sombres, émouvantes, puissamment évocatrices.
Sur les collines de Combrie, couvertes de bruyères, avec leur passé de violence, dans la touffeur et l'animation d'un Londres estival, aux abords d'un lac au calme inquiétant dans une région reculée de Finlande. L'auteur évoque ces paysages et d'autres avec une précision et une grâce peu communes, à l'aide d'une prose viscérale, capable de faire percevoir au lecteur la puanteur d'un abattoir, l'éclat de baies d'aubépine dans la nuit ou la sensation poisseuse du sang sur la peau.
Les personnages qui peuplent ces lieux - des femmes ont les premiers rôles - sont des rescapés de la vraie vie. Qu'il s'agisse d'une épouse frustrée en quête d'expérience sexuelle extrême ou d'une jeune femme envisageant la mort de son compagnon, des mécanismes et des désirs obscurs remontent à la surface. Le corps humain - brut, imparfait, taraudé par les conflits émotionnels - est le cadre sensuel des drames qui se nouent.
Même les scènes les plus banalement domestiques sont habitées d'une violence qui s'impose peu à peu, d'un instinct animal à peine contenu qui menace de prendre le dessus. Bien qu'indépendants les uns des autres et différents par la forme narrative, ces récits possèdent tous une même qualité entêtante. Ils font du monde un endroit plus étrange.