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Prix
Mireille Calle Gruber
-
Le Tricheur et la corde raide. Premières oeuvres 1945-1947
Claude Simon, Mireille Calle-Gruber
- Éditions de Minuit
- Roman Français Minuit
- 8 Mai 2025
- 9782707356543
Publiés au Sagittaire en 1945 et 1947, soit une dizaine d'années avant Le Vent qu'il considérait comme sa véritable entrée en littérature, Le Tricheur et La Corde raide sont les deux premiers livres de Claude Simon.
On y découvre, déjà en place, les grands motifs de l'oeuvre à venir. Dans Le Tricheur : une fugue tragique et sans issue, celle de deux amants à travers la France. Dans La Corde raide : l'enfance, Barcelone pendant la guerre d'Espagne, la débâcle de 1940, restitués sous forme fragmentaire et puissamment réflexive.
Après avoir été un temps diffusés sous la couverture des Éditions de Minuit à la fin des années 1950, puis laissés épuisés, ces deux livres sont ici réunis pour la première fois en un seul volume.
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Scénario de La route des Flandres
Claude Simon
- Les éditions du Chemin de Fer
- Micheline
- 12 Avril 2023
- 9782490356362
«Dans la brume jaunâtre des premiers plans du générique, une silhouette grise de dragon 1940, le sabre haut, s'incline sur le côté et s'écroule au ralenti comme un cavalier de plomb mis sur le feu, les pattes de droite du cheval fondant peu à peu tandis que se déchaîne une rafale de coups de mitraillette en même temps que le bruit d'une galopade effrénée.»
On connaît l'immense écrivain, prix Nobel de littérature, mais on oublie trop souvent l'homme d'images, photographe, dessinateur, plasticien polyvalent et visionnaire qu'était Claude Simon.
Alors que La route des Flandres paraît en 1960, Claude Simon met au point, dès l'année suivante, le scénario de son grand roman choral. Ce texte, d'une écriture somptueuse et d'une précision incroyable, publié ici pour la première fois, donne littéralement à voir le film qu'imaginait l'écrivain. Comme l'écrit Mireille Calle-Gruber dans sa riche et passionnante postface, «la lectrice ou le lecteur du scénario émerge, abasourdi, écarquillé, comme halluciné, du vertige d'images ainsi mises en scène, que relient entre elles et les péripéties des émotions humaines et les mouvements de l'oeil inhumain de l'objectif.»
En 1992, après l'échec d'une tentative en 1977 de réaliser lui-même le film, Claude Simon s'accorde avec la réalisatrice Michelle Porte pour donner vie au projet mais pose ses conditions : «Il est pour moi impensable qu'un film soit réalisé à partir de mon roman La route des Flandres sans ma participation et mon approbation à tous les niveaux : découpage, choix et direction des acteurs, décors, musique, tournage.» Face à ces impératifs et en dépit de nombreuses divergences, le film aurait vu le jour sans le refus de l'avance sur recettes qui oblige Michelle Porte à le redimensionner pour la seule télévision. Cela, Claude Simon ne peut l'accepter, ce serait «un peu comme si j'avais à écrire un roman dans un délai imparti, ou si un éditeur me demandait de condenser en cinquante pages un roman de quatre cents».
Le scénario de La route des Flandres est le roman d'un film qui n'aura jamais vu le jour.
Édition établie par Mireille Calle-Gruber. Avec un cahier iconographique de 16 pages, une postface de Mireille Calle-Gruber, suivie des lettres inédites de Claude Simon à Michelle Porte.
«Non seulement j'ai écrit La route des Flandres, mais encore je l'ai vécue. Vous comprendrez alors mon souci que n'intervienne aucune altération de sorte que si je ne me trouvais pas en mesure de donner mon accord sur tous les points, même de détail, le film ne pourrait pas se faire.»
Extrait d'une lettre de Claude Simon à Michelle Porte -
Marguerite Duras : la noblesse de la banalité
Mireille Calle-Gruber
- De L'Incidence
- 3 Novembre 2023
- 9782918193708
« Banale. Elle a cette noblesse de la banalité. Elle est invisible ». Ainsi est la dame du camion : personne, c'est-à-dire « tout le monde ».
« Elle » a du charisme : pleure sur le prolétariat ; meurt à Hiroshima ; est dans l'empathie avec « Abraham », l'enfant non-juif au nom juif de multitude ; elle bannit les langues de bois, demande ses mots à une grammaire inouïe.
Comment donner corps à ce que l'on n'entend ni ne voit plus à force de le voir et l'entendre tous les jours ? Comment donner présence à ... rien, qui n'est pas rien mais dont on ne sait pas re-marquer l'état d'exception ?
L'oeuvre de Marguerite Duras est habitée d'une ignorance généreuse. Par quoi tout être - il faudrait ajouter toute chose - est ignorant de l'amour qu'il peut inspirer.
La noblesse de la banalité est plus qu'une esthétique.
C'est un regard qui ne conquiert pas. Qui se laisse dessaisir de son saisissement.
Il faut beaucoup s'aimer et beaucoup s'oublier. -
Michel Butor en musique
Mireille Calle-Gruber, Marion Coste
- H Diffusion
- 9 Janvier 2025
- 9782363451538
De l'atelier, Michel Butor a fait le lieu de respiration de son oeuvre et le principe de toute création.
C'est là que l'écrivain grandit : en faisant ; en travaillant le langage, lequel sans cesse, bricolage, rature, collage, à son tour le travaille et le modifie. Car dans ce processus expérimental, les oeuvres d'art et les oeuvres de lettres appareillent le corps, le rendent plus sensitif, plus entendant, plus voyant.
Plus accueillant à l'inconnu. En un mot, plus vivant.
Cette croissance, cette crue, donnent à la main largesse, aux yeux visions, aux mots qui tournent dans les spectrographes littéraires une puissance kaléidoscopique.
« Rien n'est jamais perdu pour l'écrivain », dit Michel Butor. L'atelier recycle, transforme, transmute, transfigure et fait de toute matière Poème. Butor revisite les pratiques et les objets culturels, textes, récits, livres, peintures, musique, photographie, architecture, cinéma, artisanats mais aussi il s'adonne aux voyages intercontinentaux, à l'exploration des paysages, des légendes, mythes et rêves.
L'atelier de Michel Butor, comme celui des grands peintres de la Renaissance, reçoit les fièvres du monde entier, met en oeuvre la création collaborative et le partage des voix. Les héritages s'y régénèrent ; le passé lègue l'à venir.
La série L'Atelier Butor invite à faire l'expérience de ces transmutations qui sont la ressource inépuisable du Grand oeuvre Butor : toujours « donnant l'impression que l'on vient d'arriver, que l'on vient de naître, d'apprendre à marcher, d'apprendre à parler, que l'on va continuer d'apprendre et grandir à perte d'âge » (Rétroviseur). -
Claude Simon ; une vie à écrire
Mireille Calle-Gruber
- Le Seuil
- Biographie Seuil
- 8 Septembre 2011
- 9782021009835
- Cette toute première biographie consacrée à l'un des derniers prix Nobel de littérature française retrace l'itinéraire d'un écrivain qui en dépit des innombrables thèses qui lui ont été dédiées reste tout à la fois universellement admiré et curieusement méconnu. La haute exigence formelle de cette oeuvre trop souvent jugée ardue a longtemps occulté une évidence qui jalonne toute la production écrite de Claude Simon : son ancrage dans un vécu complexe qui la traverse de part en part et dont elle revisite et décompose livre après livre les ressorts les plus intimes. Issu d'un milieu bourgeois et conservateur, très vite orphelin de père puis de mère, Claude Simon s'est construit dans une relation conflictuelle à ses origines. Il y a l'enfance, bien sûr, récurrente dans son oeuvre, mais également d'autres moments marquants, comme son expérience de la captivité pendant la Seconde Guerre mondiale, dont il rendra compte dans La Route des Flandres. Le refus du roman traditionnel qui l'a trop vite classé dans la mouvance du " nouveau roman " apparaît en ce sens tout à la fois comme une ascèse et comme une tentative sans cesse renouvelée d'explorer les non-dits et les secrets les plus enfouis d'un passé douloureux. Tout le propos de cette biographie richement documentée, et écrite d'une plume alerte et sensible, est de nous démontrer combien la vie de Claude Simon est d'abord et avant tout l'histoire d'une émancipation, et son oeuvre un exorcisme permanent des fantômes de la mémoire.
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Hélène Cixous, photos de racines
Hélène Cixous, Mireille Calle-Gruber
- Des femmes
- 19 Mai 1994
- 9782721004543
« Ce qui constitue le sol originaire, le pays natal de mon écriture est une vaste étendue de temps et terres où se déroule ma longue, ma double enfance. J'ai une enfance à deux mémoires. Géographie de ma mémoire généalogique : je me tiens au bord de l'Afrique du Nord. À sa plage. À ma gauche, c'est-à-dire à l'Ouest, ma famille paternelle [...]. Mon Est, ma droite, mon Nord : c'était le paysage de ma mère. C'est un arbre très haut avec de nombreuses branches... » H. C.
« De livre en livre, Hélène Cixous s'est construit tout un ensemble de registres et de clefs. Toute une gamme : à jouer, à monter et descendre. Gamme de possibles, gamme musicale. Do ré mi fa sol la si. C'est une échelle de Jacob, échelle de cordes vocales, toujours plus haut reprise, qui porte à l'ascension du ciel... » M.C-G
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Pour une poétique de l'archive : Femmes de Claude Simon sur les peintures de Joan Miró
Mireille Calle-Gruber, Hélène Campaignolle
- Presses De La Sorbonne Nouvelle
- Archives
- 1 Février 2024
- 9782379061066
Quelle lectrice ou quel lecteur n'a rêvé de s'asseoir à la table de l'écrivain et de suivre les tracés tâtonnants de sa main ? Que dit le manuscrit du livre achevé et édité ? Que fait l'archive au cours de l'écriture ? Qu'est-ce qu'une oeuvre littéraire et jusqu'où ?
Ce sont ces questions qui fondent le travail romanesque de Claude Simon :
L'écrivain puise à des gisements langagiers révélateurs d'une archéologie de l'imaginaire ; il compose ses livres par assemblages de fragments hétérogènes, trouve ressource littéraire dans la plasticité des formes artistiques qu'il a pratiquées en peintre pendant plus de vingt ans. Un constant souci de l'archive l'habite dont témoigne la donation structurée de ses manuscrits à La Bibliothèque Littéraire Jacques Doucet.
La présente étude des manuscrits de Claude Simon, replacée dès lors au coeur de la démarche de l'écrivain, offre une approche pluridisciplinaire : science archivistique et Humanités numériques constituent un sismographe détecteur des cheminements de l'analyse littéraire et artistique.
Cet ouvrage a valeur propédeutique et expérimentale : il montre en quoi la genèse de l'oeuvre relève d'une poétique de l'archive, et comment cette réflexion collective est capable d'éclairer l'exigence d'une « vraie critique » dont Claude Simon affirme qu'elle « est aussi un art parmi les plus difficiles et les plus dangereux pour celui qui s'y adonne ». -
Sur le geste de l'abandon
Pascal Quignard, Mireille Calle-Gruber
- Hermann
- 2 Septembre 2020
- 9791037003058
« Sur la couverture du livre que vous tenez entre vos mains, ce n'est déjà plus le geste de l'abandon d'Ariane, ce sont les immenses ailes noires d'Hypnos qui déploient un tout nouveau monde obscur où elles entraînent l'abandonnée » (Pascal Quignard, Images pour écrire).
À l'occasion de la donation de ses archives à la BnF, Pascal Quignard a confié à son amie Mireille Calle-Gruber le soin de composer, d'images et de mots, les illuminations mystérieuses qui emportent son oeuvre Sur le geste de l'abandon.
Et c'est tout l'univers de l'écrivain qui nous rêve. -
Claude Simon, avant de devenir l'un des plus grands écrivains du XXe siècle, Prix Nobel de littérature, a été peintre-plasticien avec ferveur pendant plus de vingt-cinq ans, de 1932 à 1960, date de parution de La route des Flandres.
Peintures, dessins, photographie, assemblages, collages, tapisserie même, la production fut abondante, accompagnée de notes et carnets : l'ouvrage réunit ici pour la première fois une riche iconographie qui donne à voir des oeuvres dont on ignorait jusqu'à l'existence.
Faire oeuvre pour Claude Simon, c'est inventer des formes capables de conjuguer raison et émotion.
Cheminant avec le peintre durant les difficiles époques de sa jeunesse, on voit se profiler dans le geste artistique les grands romans à venir.
Claude Simon n'a jamais oublié qu'il venait de ces années-là : il écrit comme il aurait voulu peindre.
Claude Simon : être peintre est le second volet de la biographie de Claude Simon, Une vie à écrire (Seuil, 2011). -
Reprise et transmission : autour du travail de Daniel Mesguich
Mireille Calle-Gruber, Gilles Declercq, Stella Spriet
- Presses De La Sorbonne Nouvelle
- 9 Novembre 2012
- 9782878545692
Ce livre est consacré au travail de Daniel Mesguich, figure majeure de la création théâtrale française et de la réflexion moderne et contemporaine sur l'art théâtral depuis près de quarante ans. Sollicitant une expertise universitaire transdisciplinaire (théâtre, littérature, philosophie, musique), des témoignages de maîtres et d'acteurs familiers de son travail, ce livre examine tour à tour les enjeux esthétiques et philosophiques de ses mises en scène et son interrogation du patrimoine théâtral, pour se pencher finalement sur le rôle de « passeur » de Daniel Mesguich, en ouvrant les portes du Conservatoire où il enseigne et en examinant l'important corpus audiovisuel qui porte trace de ses mises en scènes.
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Les comptes du temps : carnets de tante Mie ; l'archive Claude Simon
Collectif
- H Diffusion
- 18 Juin 2020
- 9782363451033
«Cela sentait comme une fleur, comme une jeune fille, comme peut sentir la chambre ou plutôt le tombeau, le sarcophage d'une toute jeune fille que l'on y aurait conservée intacte quoique prête à tomber en poussière au moindre souffle".
C'est ainsi que Claude Simon évoque sa tante paternelle, Artémise Simon dite "Tante Mie" dont il fait le personnage principal de L'Herbe, "Marie ,extraordinaire d'abnégation et de générosité", et dont l'histoire nourrit plusieurs de ses livres.
Le meilleur portrait de Tante Mie, Claude Simon sait que ce sont les carnets de compte de la vieille dame, qu'il a conservés, insérés dans ses textes, et versés à ses archives.
Les Carnets de Tante Mie, qui restituent les gestes de la vie minuscule jour après jour, donnent un éclairage puissant sur la création littéraire : le compte des dépenses et les comptes du temps, se révèlent être le seul "journal intime" possible pour la modestie d'Artémise.
Il faut lire minutieusement la minutie des Carnets de Tante Mie : ils forment la trame d'une existence;
Ils en sont le tombeau.
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Ce livre à l'iconographie abondante, accompagne l'exposition du Musée d'Art Moderne de Collioure et présente pour la première fois les assemblages de papiers découpés sur paravents ainsi que les collages qui furent exécutés dans les années cinquante par l'écrivain Claude Simon. La découverte est triple. Des éléments biographiques éclairent d'un jour nouveau l'époque (1932-1942) où Claude Simon, artiste-peintre installé à Collioure, connaît les vicissitudes de la guerre d'Espagne, de la seconde guerre mondiale et de la Résistance. Sa pratique de l'image, qu'elle soit photographie de graffitis et de bois flottés, ou des découpes-montages de couleurs et de formes, fait apparaître les processus d'une poétique de la composition sérielle. On assiste à la naissance d'un écrivain dont l'oeuvre littéraire exceptionnelle, nourrie de l'ampleur du travail sur l'image et reconnue dès la publication de La Route des Flandres (1960), reçoit en 1985 la consécration du Prix Nobel de Littérature.
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Réinventer les alphabets : Claude Simon & Gastone Novelli
Mireille Calle-Gruber
- H Diffusion
- 11 Janvier 2024
- 9782363451446
Claude Simon et Gastone Novelli Gastone Novelli (1925-1968) à peine passé son baccalauréat de lettres classiques, milite dans le réseau de Résistance de Saverio Arcurio, il est arrêté par les Allemands, à Rome, en octobre 1943. Torturé et condamné à mort avec ses camarades qui furent tous fusillés, il s'évade à la faveur de la libération de Rome. Dès 1948, il part au Brésil, à Sao Paolo, où il peint des compositions graphiques minimales. ; il voyage en Amazonie, réside chez les Indiens et étudie leur langue dont il établit un dictionnaire. De retour, il s'installe à Rome en 1955. Il peint sur de grandes toiles des échiquiers aux tracés tordus où dessin et écriture se confrontent au néant mais aussi à la magie des signes et des matières. Dans le sillage dadaïste et des théories de Klee, il devient l'une des figures de l'avant-garde italienne.
Claude Simon rencontre Novelli à Paris en 1961, lors d'une exposition du peintre à la Galerie Le Fleuve. La complicité entre eux est immédiate, l'amitié durable. Claude Simon écrit « Novelli ou le problème du langage » pour le catalogue de l'exposition du peintre à New York qui se tient à la Alan Gallery en 1962. Le texte porte principalement sur deux oeuvres, Première Salle du Musée (1959), Deuxième Salle du Musée (1960) qui présentent un « aveuglant labyrinthe de signes dont il n'existe pas de clé ». Claude Simon retrouve là sa propre conception : « Le langage n'est que fulguration, brève étincelle, bribes captées », c'est ce qui fait la vie, instable, surprenante, de la littérature.
Trente ans plus tard, Le Jardin des Plantes (1997), roman-portrait d'une mémoire, composé de fragments, convoque en leitmotiv les tableaux de Novelli, en particulier ARCHIVIO PER LA MEMORIA et A2. Claude Simon fait de Novelli un personnage de roman, le décrit d'abord en aventurier chercheur d'or, en « condottiere lombard », puis en « rescapé de l'enfer de Mathausen », fuyant les horreurs de « ladite civilisation » en Amérique latine, dans la forêt amazonienne où il étudie la musique de la langue indienne et recommence à partir « du « degré zéro » de tout ».
Surtout, Claude Simon donne au Jardin des Plantes la liberté et les audaces de Novelli, multipliant les montages de textes qui révèlent un langage intime : « l'alphabet des choses aimées ». -
Assia Djebar : le manuscrit inachevé
Mireille Calle-Gruber, Anaïs Frantz
- Presses De La Sorbonne Nouvelle
- 4 Mars 2021
- 9782379060601
Ce livre apporte un éclairage tout à fait nouveau sur l'écriture d'Assia Djebar, écrivain majeur de la littérature francophone élue à l'Académie française en 2006, en publiant un texte inédit, manuscrit inachevé qui devait s'intituler « Les Larmes d'Augustin » et constituer un « Quatuor Algérien » avec les trois romans précédemment publiés: L'Amour, la fantasia, Ombre sultane, Vaste est la prison. Au centre du volume, il y a le tapuscrit des trois premiers chapitres du roman qui devait s'intituler Les Larmes d'Augustin. Et un mystère: celui de l'inachèvement de ce texte, écrit et projeté pendant vingt ans, dont il semble que l'architecture soit demeurée indécise.Publier un tel document, c'est instituer le manuscrit en archive, c'est-à-dire en assurer la transmission et l'héritage en le donnant aux lectures à venir.Faire lire un manuscrit inachevé, c'est s'obliger à en respecter l'inachèvement, c'est-à-dire l'accompagner d'une réflexion critique méthodologique. Par quoi il devient objet de recherche.
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Cet ouvrage étudie l'étrange phénomène consistant dans le fait que tout lecteur, parfaitement conscient que tout bon roman reste une "imposture", une pure illusion, n'en éprouve néanmoins aucune gêne, bien au contraire. C'est cet "effet-fiction", essence bien mystérieuse de la littérature, que Mireille Calle-Gruber tente ici de cerner.
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Tombeau d'Akhnaton entrelace en douze scansions, telles les douze portes de la nuit dans le Livre des Morts de l'ancienne Egypte, un récit doublement archéologique : celui d'Akhnaton avec son épouse Nefertiti, le Pharaon hérétique et visionnaire, architecte de la Cité Solaire; et celui d'une généalogie de femmes de la vie ordinaire, en France, dans les événements du XXème siècle. Le roman construit un tombeau au Pharaon sans tombeau et aux mères-aïeules oubliées dans les albums de famille.
En préface : la lettre d'Assia Djebar qui projetait de tourner un film avec Tombeau d'Akhnaton. Et l'introduction de Mireille Calle-Gruber dédiée aux figures que réunit la même générosité : Akhnaton, Nefertiti, Maria et Aurélie, Shadi, Assia - une surabondance dans le coeur.
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Claude Simon, la mémoire du roman ; lettres de son passé, 1914-1916
Mireille Calle-Gruber
- IMPRESSIONS NOUVELLES
- For Interieur
- 6 Mars 2014
- 9782874491993
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Dictionnaire sauvage Pascal Quignard
Mireille Calle-Gruber, Anaïs Frantz
- Hermann
- 14 Décembre 2016
- 9782705692964
Le Dictionnaire sauvage Pascal Quignard, ponctué d'affiches ou encore de dessins que l'écrivain effectue cependant qu'il écrit un livre et qui constituent une véritable archive de l'écriture, est l'oeuvre d'un collectif de chercheurs et d'universitaires du monde entier. Près de trois cents entrées, répertoriées par ordre alphabétique et complétées d'une bibliographie exhaustive, offrent des clés de lecture et ouvrent de multiples parcours croisant divers domaines (lettres et arts, sciences, philosophie, langues et cultures antiques et contemporaines, anthropologie) qui sont autant de lieux, pour Pascal Quignard, d'une recherche insatiable de l'âme.
Pascal Quignard participe lui-même à cette élaboration sous la forme d'un dialogue avec Mireille Calle-Gruber. Dès l'A, il explicite son rapport au savoir, à la bibliothèque qu'emblématise l'exercice du dictionnaire ; le qualificatif de « sauvage » préservant quant à lui la part indomptable de la connaissance et en particulier de la cosmogonie de son oeuvre.
Ce Dictionnaire, guide à plusieurs voix, dessine une cartographie de l'oeuvre. Volume de ressources et de références incontournable, il est le meilleur garant d'une approche capable de faire prendre toute la mesure de l'interrogation originaire qui se joue au secret de l'écriture de Pascal Quignard. -
Il pleut sur Venise. Sandra aperçoit Giacomo qui traverse le Campo de Santa Maria Formosa. Il ne l'a pas vue. Elle le suit à son insu. La silhouette du jeune homme a des similitudes avec les jeunes chorèges de Carpaccio. La nuit descend sur une ville féérique. Jeux d'ombres, demi-teintes, mystère des lieux et des personnes. Tout devient personnage.
Récit-scénario, Le Chevalier morose fait appel aux puissances du cinéma qui est l'art de faire venir les fantômes. Fantômes d'une époque où la Cité la plus orientale d'Occident rêve l'harmonie impossible et se leurre de Beauté. -
Peter Handke. Analyse du temps
Mireille Calle-Gruber, Ingrid Gilcher-Holtey, Patricia Oster-Stierle
- Presses De La Sorbonne Nouvelle
- 17 Janvier 2019
- 9782878549973
Peter Handke a fait la démonstration de « l'analyse du temps » en exposant aux climats de juillet, dans son jardin, l'affiche qui reproduisait son portrait, couvert désormais des graffitis aléatoires du temps cosmique.
Manuscrits, commentaires des conservateurs, entretiens, études d'universitaires, lectures de comédiens, approchent à leur tour l'énigmatique plasticité du temps qui façonne son oeuvre. -
Les cartes postales de Michel Butor
Pauline Basso, Adèle Godefroy
- Editions du Canoé
- 1 Mars 2024
- 9782490251858
C'est à Albuquerque, lors d'une tournée de conférences aux États-Unis, que Michel Butor délaisse la photographie qu'il a pratiquée de 1951 à 1961 pour s'adonner aux assemblages de cartes postales qu'il adresse à ses divers correspondants. Commencée comme un amusement, ils deviennent, au fil du temps, de plus en plus élaborés et se diversifient selon les destinataires. Cette activité parallèle à l'oeuvre du grand écrivain est montrée pour la première fois dans cet ouvrage.
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Autobiographie et biographie ; colloque de Heidelberg
Mireille Calle-Gruber, Arnold Rothe
- Nizet
- 2 Mars 1990
- 9782707811288
Ce Colloque propose une réflexion sur deux genres littéraires : la biographie et l'autobiographie.
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Claude Ollier ; passeur de fables
Mireille Calle-Gruber
- Nouvelles Editions Place
- Surfaces
- 27 Avril 1999
- 9782858934973
Actes du colloque de la Maison des écrivains.
Une oeuvre au timbre singulier, exigeante, qui élabore depuis plus de quarante ans, loin des modes médiatiques, son économie propre, ses leitmotive, une rythmique narrative. Claude Ollier s'est forgé, dans la traversée des lieux et des alphabets de l'Autre, une langue attentive aux mouvements du texte dans sa lettre, aux temps de la phrase, à la composition des voix du récit. Le colloque de la Maison des écrivains compte de ces lignes de force qui font des livres d'Ollier une écriture des plus abouties. Et des plus responsables : car l'inscription poétique ne va jamais chez lui sans l'inscription du politique. Et c'est une rare chance que de pouvoir suivre ainsi les variations d'une écriture qui, tantôt archéologique, tantôt anticipatrice, tantôt complice ou en affinités, et toujours instigatrice d'une grammaire de l'écart, place la lectrice, le lecteur, dans un exceptionnel compagnonnage avec l'écrivain - ce passeur de fables. -
Du café à l'éternité ; Hélène Cixous à l'oeuvre
Mireille Calle-Gruber
- Galilee
- Incises
- 20 Novembre 2002
- 9782718606026
Aller aux mystères de la scène du livre, aux temps de l'A.
Ant, de son avènement, de son effacement, écrire la joie d'aller à l'écriture, de se laisser aller à la joie qu'il y ait de quoi écrire : Hélène Cixous est dans cette enjambée qui la tient à tous les âges du récit. Au comble de l'écriture. Car l'écrivain est à la fois dans le trait - bête de trait au labour du texte - et au point d'illumination où il arrive qu'on ose oser, où il est donné d'oser écrire.
Le livre est alors la fragile embarcation de traversées vouées à l'inconnu ; l'intrigue, ce sont les menées de la langue lorsqu'elle prend par les racines, fait des rejetons, des combinaisons, révélant nos théâtres intimes les plus enfouis. Nos gisants. Tout est langue : là est le territoire où opérer. Ecrire où ça vibre. Dans la veine du devenir. En prenant le parti de la créature et de la création, le livre inscrit la topologie d'un auteur-fantômes.
A l'oeuvre, Hélène Cixous veille à déconstruire aussi bien les prisons du moi que les prises d'auteur ; à délivrer aux lecteurs un visa pour l'inconnu-soi. L'" Auteur ", ni auctorial ni autoritaire, est le site des revenants et des partants. Il donne jour, donne vie, donne lieux à naissances. Du café à l'éternité dit tout cela : l'infime et le sublime de l'être-au-monde. Et ces traversées dans l'oeuvre cixousienne s'efforcent de désarmer la lecture, de lui donner les moyens de l'accueil.
L'envol. Un double dispositif, par suite, s'est imposé, qui permet de jouer des distances. L'analyse procède tantôt avec la longue-vue tantôt à l'aide de la loupe, alternant des plages d'essais interprétant les motifs majeurs de l'oeuvre, et des passages du texte au crible d'un déchiffrement mot à mot. Ce trajet à deux vitesses a semblé le plus apte à rendre compte de la perpétuelle accommodation qui requiert 1'oei1 de la lecture.
Car celle qui écrit est plurielle ; l'écriture de ses voyages est moins métaphore que phosphore : porteuse de lumière, de feu.