Qui n'a pas entendu dire qu'il était "dangereux" pour une femme de sortir seule le soir ? Si tout le monde semble s'accorder sur une telle réalité, les moyens à mettre en oeuvre pour éviter ce genre de "dangers" n'en sont pas moins considérés comme relevant d'une simple question de "bon sens". A l'heure où la question de la sécurité occupe le devant de la scène, celle des femmes est en effet largement ignorée des médias et rarement prise en compte par les pouvoirs publics : à elles de prendre leurs précautions. A l'aide d'une approche originale qui confronte les politiques de sécurité aux pratiques et représentations quotidiennes, ce livre souligne les difficultés des politiques publiques à prendre en considération les inégalités entre les sexes. L'étude de la mise en oeuvre de contrats locaux de sécurité, à Paris et à Guyancourt, révèle en effet les multiples résistances qu'une telle thématique suscite. Marylène Lieber met en évidence la prégnance de discriminations présentées comme allant de soi, dans un contexte d'égalitarisme entre hommes et femmes qui n'est que formel. Elle donne également à voir une forme de violences à l'encontre des femmes trop rarement appréhendée, celles se déroulant au coeur des espaces publics.
En dévoilant les enjeux actuels de la pratique de l'enquête et du jugement, et les représentations genrées qui façonnent la justice ici comme ailleurs, cet ouvrage intervient dans le débat autour de la révision du droit pénal sexuel suisse, en présentant amen recherche menée à Genève sur le devenir des plaintes pour violences sexuelles. Plaidoyer pour une révision du code pénal qui mette le consentement au coeur de sa définition, cet ouvrage en présente toutefois certaines limites: changer la définition légale ne change pas tout et certains enjeux continueront de peser sur la façon dont la chaîne pénale s'empare des violences sexuelles. Mettre le consentement au coeur de la définition pénale apparaît comme une urgence sociale pour favoriser l'égalité, mais d'autres aménagements restent tout autant nécessaires, comme la place donnée aux victimes dans les procédures et la formation des professionnel·le·s de la justice à une meilleure compréhension des spécificités des violences sexuelles.
Qu'est-ce que le genre ? Comment a-t-il été conceptualisé ? Est-il défini de la même façon chez les anthropologues, les sociologues, les philosophes, les historiennes et les tenantes des cultural studies ? Quelles ruptures épistémologiques ce concept a-t-il provoquées ?
Cet ouvrage retrace les différentes généalogies de la notion de genre et les débats théoriques qu'elle a suscités. Il présente la variété des perspectives et des développements produits par plus de cinquante ans de recherches sur le genre et les sexualités, tant en termes de savoirs et de connaissances qu'en termes de reconnaissance et de résistance.
Ce livre a pour ambition de familiariser les lectrices et les lecteurs avec les approches majeures des études de genre, dont certaines sont moins connues dans le contexte francophone. Il met également l'accent sur l'imbrication du genre avec d'autres rapports sociaux, au coeur de nombreux développements théoriques, autant hier qu'aujourd'hui.
Dès les années 1970, les manifestations féministes tout comme les travaux universitaires ont mis en évidence l'articulation entre genre et violences interpersonnelles, mais une telle perspective rencontre une nouvelle actualité, avec l'institutionnalisation de la question qui se voit confrontée à des résistances antiféministes.
Les métiers du sexe sont faits de tâches, de techniques et de savoir-faire, comme tout travail. Or, la qualification de «travail» soulève des réticences et des oppositions qui empêchent d'approfondir l'analyse empirique, théorique et militante d'une question pourtant centrale pour les études genre et pour les mouvements féministes dans le monde entier.
À la lumière de plusieurs études empiriques et ethnographiques, cet ouvrage a comme objectif de contribuer à ouvrir la boîte noire du «travail du sexe» et de rendre compte d'activités que, bien souvent, nous faisons mine de connaître sans pour autant comprendre ni les tâches qui les composent réellement, ni les rapports sociaux qui les structurent.