Rayons
Maria Stepanova
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À la mort de sa tante, Maria Stepanova se retrouve à vider un appartement plein de photographies surannées, de vieilles cartes postales, de lettres, de journaux intimes et de souvenirs : les vestiges d'un siècle de vie en Russie.
Cette découverte déclenche chez elle un irrésistible besoin d'explorer les archives dont elle a hérité. Et de retracer l'histoire de sa famille et de l'Europe depuis la fin du XIXe siècle, en révélant les non-dits, les mensonges, les faux-fuyants.
Comment faire émerger la vérité et retranscrire ce passé familial ? Doit-elle privilégier une simple description des archives ? Ou s'atteler à la rédaction d'une fiction ?
Puisant dans diverses formes - essai, fiction, mémoire, récit de voyage et documents historiques -, Maria Stepanova donne vie à un vaste panorama d'idées et de personnalités et propose une exploration entièrement nouvelle et audacieuse de la mémoire - ou de son impossibilité. Comment assembler les morceaux épars de l'histoire personnelle et ceux de la grande histoire ? À l'ère du selfie, la mémoire n'est-elle pas évincée par la pseudo-éternité de l'image ?
Au gré des chapitres, les portraits de ses ancêtres de l'époque tsariste ou de l'ère stalinienne côtoient de grandes figures, comme celles de Walter Benjamin, Charlotte Salomon ou Francesca Woodman. Convoquant des écrivains comme Roland Barthes, W. G. Sebald, Susan Sontag et Ossip Mandelstam, Maria Stepanova signe un grand texte littéraire, empreint d'une rare curiosité intellectuelle, d'une portée universelle. -
Le corps revient ; contre le lyrisme et autres textes
Maria Stepanova
- Nouvelles editions place
- Or-la-loi
- 19 Juin 2019
- 9782376280521
« La poésie, ce sont des nouvelles venues de l'avenir, elle s'écrit par anticipation ».
Pour Maria Stepanova, née à Moscou en 1972, la poésie vient par surprise. Ce ne sont ni l'idée, ni l'affect qui renouvellent ainsi le monde, mais bien le corps et les choses, saisis dans leur potentiel de résurrection. Stepanova écrit à la fois « contre le lyrisme » et contre l'ici-maintenant : pour advenir, cette poésie « au futur », à la fois directe et complexe, doit passer par l'expérience de la terre où sont couchés les morts :
« Morte comme tant d'autres, vivante on ne sait pourquoi, Elle fond comme un bonbon derrière la joue froide de l'argile ».
Ces textes (Le Corps revient - un inédit en russe, Contre le lyrisme - 2017, et Vers et prose - 2010) réunis ici constituent son premier livre édité en français.
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