María Zambrano
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« La pensée vivifie », dit María Zambrano. Toute sa vie, nourrie silencieusement de sa pensée, peut en témoigner, comme en témoignent ces Clairières du bois, dont elle dira elle-même : « Parmi mes oeuvres publiées, c'est je crois le livre qui répond le mieux à cette idée longtemps formulée que penser est avant tout, à la racine, en tant qu'acte, déchiffrer ce que l'on sent, si on entend par sentir le «sentir originel». Et aussi à cette idée que l'homme est l'être qui souffre sa propre transcendance en un incessant processus d'unification entre la passivité et la connaissance, l'être et la vie. Vie véritable, surprise seulement dans quelques clairières qui s'ouvrent entre ciel et terre au sein de l'initiale frondaison. Et à l'horizon lointain où se noient le ciel et la terre, l'être et la vie, la vie et la mort. »
«María Zambrano n'a pas vendu son âme à l'Idée, elle a sauvegardé son essence unique en mettant l'expérience de l'insoluble au-dessus de la réflexion sur lui, elle a en somme dépassé la philosophie...» Cioran. -
Écrit en 1939 au Mexique où María Zambrano est alors en exil, Philosophie et poésie constitue une entrée idéale dans l'oeuvre de la philosophe espagnole. Dans ce bref volume elle analyse deux versants, non pas antinomiques mais complémentaires, de la pensée depuis les Grecs?: «?Aujourd'hui poésie et pensée nous apparaissent comme deux formes insuffisantes, nous semblent être deux moitiés de l'homme?: le philosophe et le poète. L'homme entier n'est pas dans la philosophie?; la totalité de l'humain n'est pas dans la poésie?».
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Maria Zambrano a toujours eu envie d'écrire sur Sénèque l'Andalou. Pour elle, Sénèque n'était pas qu'un philosophe, c'était un lieu de retour, une retraite, un refuge. Parce qu'en fin de compte, nous revenons toujours chez nous, elle nous offre ici une magnifique déambulation dans l'oeuvre du philosophe latin. Sénèque n'est pas un systématique ; la logique et la métaphysique n'ont pas d'importance pour lui. Ce qui compte, c'est la pensée tout entière orientée vers la réalisation d'une « vie bonne ». Pour Maria Zambrano, il représente un modèle d'"adoucissement" de la raison, une raison médiatrice entre espoir et désespoir, une raison au service de la vie, qui est une consolation et un remède à notre impuissance face à notre condition mortelle et notre soumission à des puissances envahissantes. La maîtrise de soi, la paix, la tranquillité d'esprit, la vie retirée, la résignation, la séparation d'avec les passions du vulgaire, l'amitié, la clémence, sont quelques-unes des notions importantes du projet sénéquéen, qui font de la philosophie du sage cordouan une philosophie sans cesse vivante. Pour la réactualiser, Maria Zambrano commente des extraits choisis de son oeuvre avec une pertinence, une vivacité et une acuité intellectuelles à travers lesquelles percent l'enthousiasme.
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De l'Aurore (1987) fut (presque*) la première traduction en français d'un livre de María Zambrano.?Le livre parut en 1989, traduit par Marie Laffranque, hispaniste et philosophe, qui n'économisa ni son temps ni son énergie pour faire connaître l'oeuvre de son amie. Le volume passa presque inaperçu lors de sa première édition, mais permit à quelques lecteurs de découvrir une oeuvre d'une extraordinaire singularité dans le paysage philosophique contemporain. Depuis, de nombreuses traductions ont pu paraître, assurant à María Zambrano une renommée posthume à l'étranger, quand l'Espagne la célébrait de son vivant comme l'un(e) de ses plus important(e)s philosophes.
C'est aux «levers de l'Aurore» que nous convie ici María Zambrano, à cette «fête inaugurale» du jour qui, depuis les premières cosmogonies jusqu'à Nietzsche, en passant par les grands mystiques espagnols, nous rappelle chaque matin l'intact des commencements, dont on retrouve la trace dans les aurores du geste ou de la parole, et qu'il faut nous remémorer pour que la vie commence.
« Toute l'intelligence et la parole de María Zambrano tendent à saisir l'éclat de l'insaisissable don de soi de la Vie dans l'insaisissable singularité de ses êtres. » Massimo Cacciari.
« María Zambrano n'a pas vendu son âme à l'idée, elle a sauvegardé son essence unique en mettant l'expérience de l'insoluble au-dessus de la réflexion sur lui, elle a en somme dépassé la philosophie. N'est vrai à ses yeux que ce qui précède le formulé ou lui succède, que le verbe qui s'arrache aux entraves de l'expression ou, comme elle le dit magnifiquement, la palabra liberada del lenguaje. » E.?M.?Cioran «Lieu des craintes, des indices, des espérances, l'aurore est un confin, l'ouverture d'un sens, mais aussi cela qui fuit, dès que perçu. Elle donne le jour et disparaît. Ce livre propose un jeu d'images suggestives, où chacun peut retrouver ce qu'il ressent, expérimente, dès lors qu'il s'abandonne aux incitations de la vie et du monde.» M. Adam (Revue Philosophique).
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L'île de Porto Rico : nostalgie et espérance d'un monde meilleur
Maria Zambrano
- Eclat
- Eclats
- 13 Septembre 2024
- 9782841627073
María Zambrano a écrit Île de Porto Rico à Cuba en 1940, lors de son exil en Amérique latine et centrale où elle passa treize années. Témoignage d'amitié à l'égard de ses amis portoricains, le livre évoque la question de l'insularité comme miroir de l'exil où s'expriment «l'espérance d'un monde meilleur» et «la nostalgie d'un temps à venir». L'île, dans sa forme, est une promesse, suspendue entre ciel et mer, et semble constituer un espace et un moment antérieurs à ce temps de l'homme, condamné et solitaire. Et c'est aussi, paradoxalement, cet isolement de l'île qui permet que s'apaise sa solitude et que s'affirme la possibilité d'une utopie, d'un hors-lieu de liberté et d'espoir. Longue digression poétique et philosophique, Île de Porto Rico est un hymne à l'insularité que María Zambrano retrouve aussi dans ce que fut 'son' Espagne, île plus que péninsule, antérieure à la dictature qui l'a contrainte à l'exil.
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Maria Zambrano, chantre de la " raison poétique ", n'a pas eu, à proprement parler, le projet d'écrire des aphorismes.
Ceux-ci, choisis dans l'ensemble de son oeuvre, montrent de façon fulgurante la rigueur d'une pensée exigeante qui cherche l'harmonie des contraires. Harmonie entre raison et sentiment, idée et croyance, nécessité intérieure et déterminismes externes. La réflexion tente l'impossible : sortir de l'aporie, parvenir au coeur et à l'origine de ce qui pense en nous, mais au lieu de recourir à la déduction, la philosophe emprunte la voix de la contemplation intérieure.
Si la pensée de Maria Zambrano est si limpide, c'est qu'elle est portée par une forme poétique qui la rythme et incarne mieux les images que la pure abstraction.
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« Bien des savoirs ont disparu, réabsorbés dans l'ignorance du fait qu'ils étaient fragmentaires, et leur unité purement cumulative parce qu'ils n'étaient pas systématiques. Des sagesses entières ont pu se perdre et se sont perdues en effet ; leurs restes sont véhiculés depuis lors sous forme de superstitions, de vagues souvenirs ou d'assertions hermétiques, à la manière d'une écriture musicale dont on aurait perdu la clé. » M.Z.
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La Tumba De Ant¡Gona Y Otros Textos Sobre El Personaje Tr Gico
María Zambrano
- Catedra
- 31 Décembre 2022
- 9788437630380
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« Les faits de l'histoire, qui loin d'occulter la vie la laissent transparaître, finissent par révéler leur sens très tard, c'est-à-dire quand on n'y peut plus rien, même en rêve. » C'est sans doute pour cette raison que Maria Zambrano choisit, en 1987, de réunir ces textes de différentes époques de sa vie, et de leur donner pour titre Sentiers, chemins philosophiques, historiques ou poétiques, qui tous représentent un moment de son action et un aspect de sa foi - foi en la puissance de l'esprit humain et de la culture sur les forces de mort et de violence, foi lumineuse qui a pour représentants privilégiés les deux figures de saint Jean de la Croix et d'Antigone. Le fascisme révéla à Maria Zambrano que le monde n'est pas « docile », qu'il est composé non « de choses » mais « d'événements ». Et que la tâche du penseur est d'en chercher la raison.
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Délire et destin ; les vingt ans d'une espagnole
María Zambrano
- Des Femmes
- 4 Mars 1997
- 9782721004659
Écrite à La Havane au début des années cinquante, cette autobiographie à la troisième personne paraît en Espagne en 1989. Maria Zambrano évoque les grands événements historiques qui marquèrent son destin et celui de tous les Espagnols de sa génération, explorant en elle, comme dans l'âme espagnole, leur résonance.
« La pensée qui révèle la réalité crée un espace vital, respirable. L'une des fonctions vitales de la pensée est de rendre l'atmosphère respirable, de libérer les êtres humains de l'asphyxie due au manque d'espace intérieur, quand la conscience s'emplit d'ombres, d'incertitude, quand l'ombre des autres, y compris la nôtre, a rendu trop opaque notre espace intérieur, premier espace où nous nous mouvions, où nous existions. [...] C'est ainsi que parfois la pensée devient sang ; elle pénètre dans le sang et l'oblige à se verser, car nous ne pouvons simplement pas le lui refuser. » M.Z
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Maria Zambrano est l'une des figures les plus importantes de la philosophie espagnole du
vingtième siècle. Disciple d'Ortega y Gasset lors de ses études de philosophie à Madrid, elle connaît
l'exil de 1939 à 1982, (Amérique du Sud - en particulier à Cuba -, Europe). Un premier volume de
ses oeuvres complètes a paru en Espagne en 1971, elle a reçu le « Prix Cervantès » pour
l'ensemble de son oeuvre en 1988.
Après les Rêves et le temps, Poésie et philosophie et Apophtegmes, nous poursuivons la
publication de son oeuvre par son livre somme : l'Homme et le divin dans lequel la philosophe
retrace, depuis la naissance des dieux jusqu'aux temps nietzschéens de la mort du dieu unique, la
relation de l'homme au divin Sa réflexion est objective - c'est-à-dire sans croyance ou athéisme
personnel - et portée par un style d'une étourdissante précision, mais toujours poétique.
« C'est que les rapports premiers, originaires, de l'homme et du divin ne sont pas du
domaine de la raison mais du délire. Et la raison canalisera le délire en amour » : c'est ainsi que
commence la longue relation entre l'homme le divin.
Grand format 22.30 €Indisponible
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"la vie dans la vérité".
c'est l'une des propositions laissées en héritage par la philosophie grecque. mais comment faire coïncider vie et vérité dans l'expérience concrète de chaque individu sans que la vie cesse de se transcender et d'être vivante? c'est à cette question que répond la philosophe espagnole maria zambrano (1904-1991). il existe, selon elle, dans notre tradition, une méthode qui permet de réconcilier la vie et la vérité.
mais cette méthode n'est pas à chercher dans la philosophie; elle est un genre littéraire, magistralement inauguré par saint augustin et continué inégalement par d'autres prestigieux auteurs, notamment rousseau: la confession. ce livre, rédigé dans l'urgence, est publié en 1943 au mexique. maria zambrano y a fui l'espagne franquiste et voit, avec une lucidité pleine d'effroi, l'europe "entrer en agonie".
dans une telle situation de crise, le recours à la méthode de la confession lui paraît de nouveau nécessaire. elle la présente comme une invitation pour chacun à plonger les yeux ouverts au fond de l'échec afin d'y apparaître à découvert. c'est ainsi, dit-elle, en s'exposant, que l'on se donnera, à soi et aux autres, une chance d'amorcer le mouvement d'une renaissance authentique. ce faisant, la confession obéit à l'exigence qui est celle de la philosophie selon maria zambrano: agir directement sur la vie concrète de chacun.
dans une époque oú l'écriture de soi est devenue proliférante, cet essai peut apporter une aide précieuse à l'amateur de littérature contemporaine; mais surtout, il offre des repères à tous ceux qui, comprenant qu'il s'agit peut-être moins de créer des concepts que d'aider la vie à nous concevoir, veulent accomplir librement, selon le mouvement qui leur est propre, l'événement inachevé de leur naissance.
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Grand format 15.50 €
Indisponible
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Maria Zambrano, disparue en 1991, fut une philosophe espagnole de premier plan. C'est habituellement ainsi qu'on la présente. Mais elle fut peut-être avant tout un authentique écrivain. Célèbre dans son pays (on vient de lui consacrer un film), elle l'est aussi en Amérique centrale, en Italie, en Suisse, partout où elle a vécu et où sa présence a marqué. Camus avait entamé les démarches pour la publier en France, lorsqu'il fut victime de l'accident de la route qui lui a coûté la vie. Il avait ce jour-là dans sa sacoche la traduction pour Gallimard de El Hombre y lo divino. Philosophe, écrivain - qualifier ainsi Maria Zambrano ne saurait pourtant suffire. Car il faudrait ajouter que la philosophie est à ses yeux une forme de vie, et que cette philosophie ne vaut rien si elle ne se trempe aux impérieux secrets de l'existence réelle. Démarche de profonde intériorité, qui veut que la pensée s'incline toujours devant la vie ; d'où la forme privilégiée par Maria Zambrano, celle de l'essai, libre, inspiré, clair et obscur tour à tour afin de solliciter le goût de la méditation et faire mesurer sa parenté avec tous les versants de la vie. Le volume présenté, précieuse introduction à toute l'oeuvre de l'écrivain, reprend les essais les plus décisifs de l'auteur ; chacun d'eux s'enracine dans les questions les plus difficiles parce qu'elles sont les plus simples : qu'est-ce que comprendre, qu'est-ce que le sentiment de l'exil, qu'est-ce que l'espérance, qu'est-ce que vivre en étant mû par ces mouvements profonds ? Avec Maria Zambrano, nous comprenons que lire, c'est nous engager dans le déchiffrement de notre propre histoire, sans rien oublier de ses tâtonnements et de ses moments de lumière.
Le recueil composé par le traducteur de ces essais, Jean-Marc Sourdillon, nous fait mesurer l'extraordinaire capacité d'attention au monde de la philosophe : toujours aussi intensément amoureuse de la vie et de sa capacité d'espérance, qu'elle écrive un essai ou une lettre à des amis. En sorte qu'on admire tout autant, dans le sentiment d'une intense unité, la philosophe que la femme qu'elle fut.
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« Les pages qui suivent n'aspirent pas, naturellement, à constituer un livre sur l'Europe, mais il ne s'agit pas non plus, à proprement parler, d'un ensemble d'essais.
Tronçons, fragments de ce qui aurait dû ou pu être un livre, ils ont ce caractère commun à tous les fragments, qui tient, plus qu'au développement inégal des pensées, au ton et à la voix, et qui provient d'une situation particulière qui dévoile la personne qui les a écrits. Car le fragment, comme l'a dit Kierkegaard, est une « oeuvre posthume », c'est ce qu'on dit quand on est mort.
Pareille chose se produit avec ce qu'on écrit, et même plus, avec ce qu'on dit, dans certaines situations comme celle de l'été 1940, saison où ces pages furent écrites.
Car on rencontre des situations qui se rapprochent autant qu'il est possible de la mort. On s'exprime alors avec plus de courage et de détermination parce qu'on n'espère rien dans l'immédiat, parce que l'immédiateté a disparu. Le monde a disparu, mais non notre capacité à ressentir qui nous enracine en lui. Et c'est ainsi que nous imaginons, nous les êtres mortels, les premiers instants de la mort : être irrémédiablement, absolument séparé d'avec ce qui constitue encore notre vie. D'où le fait de parler plutôt en criant et en implorant, d'où cette sincérité proche de l'impudeur qui confère à la parole la valeur du témoignage. »
Grand format 14.20 €Indisponible