Après Bâtons à message, Joséphine Bacon nous fait découvrir son territoire de manière plus marquée : la toundra. C'est une expédition où nous sommes guidés à vivre les moindres émotions que procure la toundra. La poésie nous permet d'entrer, de respirer la terre et de fouler ces espaces qui entrent en nous comme une grande prière. Par ce livre de poésie (innu & français), Joséphine Bacon confirme son talent de passeuse de la culture innue. Et cet imaginaire qui s'apprend à l'écoute des aînés et au miroir de la route.
J'ai tant de plis sur mon visage. Chacune de mes rides. A vécu ma vie. Aujourd'hui je suis la femme digne. Qui raconte. Quelque part, une aînée avance. Elle porte en elle Nutshimit, Terre des ancêtres. Une mémoire vive nomadise, épiant la ville, ce lieu indéfini. La parole agrandit le cercle de l'humanité. Joséphine Bacon fixe l'horizon, conte les silences et l'immensité du territoire.
Cet ouvrage bilingue (français et innu-aimun) est une invitation au dialogue. Bâtons à message fait référence à un ensemble de repères qui permettent aux nomades de s'orienter à l'intérieur des terres et de retrouver leur voie/voix.
Nous sommes tous des sauvages livre la suite des correspondances d'auteurs autochtones et québécois, entamées en 2008 dans le collectif Aimititau! Parlons-nous! L'ouvrage Uashtessiu / Lumière d'automne de Rita Mestokosho et Jean Désy, publié en 2010, a gardé vive la flamme du dialogue. Aujourd'hui c'est au tour de Joséphine Bacon et de José Acquelin de poursuivre cette histoire commune, élargissant ainsi le cercle de la parole. Ensemble, les deux auteurs ont écrit cet ouvrage, qui résonne d'avenir, de pays imprévisible, de récits inédits, de vies vécues. Toute une mémoire à restituer. Car il n'est que de commencement, si l'on juge à leur propos : J'attends un commencement qui ne peut finir