LE LIVRE Quelques années après sa mort, Rembrandt van Rijn fut accusé par l'avocat et dramaturge néerlandais Andries Pels d'avoir été le premier hérétique de l'art de peinture. Il met notamment en cause la manière insuffisamment idéalisée dont le peintre a représenté les corps féminins, mais aussi le mépris que Rembrandt affichait à l'égard des modèles antiques et des grands maîtres de la peinture européenne.
À rebours de cette approche, cet ouvrage propose de prendre au sérieux les propos de Pels, en les rapportant aux choix de Rembrandt, qui, durant sa vie et sa carrière, n'a jamais cessé d'affirmer sa singularité vis-à-vis de ses maîtres et de ses contemporains.
Cette singularité biographique et artistique est envisagée dans cet ouvrage à travers la notion d'originalité qui, depuis l'Antiquité et, a fortiori, à partir de la Renaissance et des prémisses de ce qui constituera, au XVIIe siècle, la Querelle des Anciens et des Modernes, devient l'un des enjeux centraux de la critique poétique, rhétorique et artistique. En se présentant comme un peintre et un graveur original, qui fait valoir la primauté de ses choix artistiques, l'authenticité de ses oeuvres et le caractère inimitable - et odnc sans cesse imité - de sa manière, Rembrandt jette ainsi les bases d'une nouvelle conception de la peinture, où la critique des règles de l'art et les enjeux associés à la visibilité du génie se heurtent de façon volontairement polémique aux principes de l'imitation.
Entre la fin du XIVe et le milieu du XVIe sie`cle, les Pays-Bas s'imposent comme l'une des principales sce`nes artistiques du monde occidental. Dans cet opus, Jan Blanc reconstitue brillamment les conditions et les raisons pour lesquelles l'art des anciens Pays-Bas s'est progressivement impose´ sur la sce`ne internationale, en inventant de nouvelles manie`res, profonde´ment modernes, de penser l'art et son rapport au monde, sans pour autant renoncer aux liens e´troits qui l'unissent aux formes invente´es a` la fin du Moyen-A^ge.
De l'ave`nement de Philippe II le Hardi (1384) a` la scission des Pays-Bas en 1581, ce vaste parcours aborde les grands mai^tres de la peinture (Jan van Eyck, Petrus Christus, Rogier van der Weyden, Hans Memling, Jan Gossaert, Joachim Patinir, Jan van Scorel, Pieter Bruegel I), mais e´galement l'enluminure, le dessin, la gravure, l'architecture, la sculpture et la tapisserie - autant de domaines ou` les artistes ne´erlandais ont excelle´ durant cette pe´riode.
Une somme abondamment illustre´e qui comple`te parfaitement, sur le plan chronologique et the´matique, Le Sie`cle d'or hollandais du me^me auteur (Citadelles & Mazenod, 2019) ; celui-ci commenc¸ant la` ou` s'ache`ve L'Art des anciens Pays-Bas.
LE LIVRE Souvent considéré comme l'un des peintres majeurs du Siècle d'or hollandais, au même titre que Frans Hals ou Rembrandt, Johannes Vermeer a fait l'objet d'un nombre considérable d'études et de publications. Celles-ci le réduisent généralement à deux images : celle de l'artiste génial replié dans son superbe isolement, construite au XIXe siècle par Thoré-Bürger ; ou celle du peintre moderne avant l'heure qui, selon Daniel Arasse, s'interroge sur les définitions et les limites théoriques de son art. En se fondant sur les travaux les plus récents qui ont été menés sur Vermeer et sur un examen comparatif des pratiques du peintre et des théories artistiques formulées en son temps, mais aussi sur une confrontation systématique de ses oeuvres avec celles de ses contemporains, cet ouvrage propose de sortir de cette alternative en mettant l'accent, pour la première fois, sur la manière dont l'artiste a consciemment construit sa carrière autour de l'ambition de fabriquer sa propre gloire. Trente-sept tableaux authentifiés comme étant de la main du maître sont ainsi précisément analysés par Jan Blanc - parmi lesquels on retrouve la fameuse Jeune Fille à la perle ou la Laitière, mais également des oeuvres moins connues comme la Jeune Femme au chapeau rouge.
Les historiens de l'art ont l'habitude d'utiliser l'expression de "siècle d'or hollandais" (gouden eeuw) pour qualifier la civilisation néerlandaise du XVIIe siècle et, plus spécifiquement encore, l'art de cette période. Ce livre entend repenser cette notion en proposant d'analyser la manière dont elle a été définie, pensée et décrite au XVIIe siècle, par les Hollandais eux-mêmes, comme par leurs contemporains.
Cet "âge d'or" est un moment historique marque par de profonds bouleversements : alors que les guerres et les rivalités politiques traversent le siècle, la dissipation des tensions religieuses en fait une terre d'accueil et de tolérance ; les Provinces-Unies assoient fermement leur hégémonie économique et commerciale, fondée notamment sur les échanges coloniaux. Savants, poètes, philosophes et artistes forgent, chacun à leur manière, les représentations naturalistes ou idéalisées de ces transformations. Appréhender la société néerlandaise du XVIIe siècle à travers la grande variété de leurs créations rend compte de l'identité plurielle d'une nation en devenir.
Tout en suivant le fil chronologique de l'histoire, des débuts de la guerre de Quatre-Vingts Ans jusqu'aux premières années du XVIIIe siècle, les principales théories et pratiques artistiques du siècle d'or sont ici exposées, sans tenter de reconstruire a posteriori une unité factice.
Issu d'une famille de pasteurs calvinistes, Vincent van Gogh a un temps caressé le rêve de vouer sa vie à la prédication avant de se tourner vers la peinture à l'âge de 27 ans et de s'y consacrer jusqu'à sa mort. Ce cheminement et la place accordée aux questions religieuses dans les lettres de l'artiste ont laissé penser que Van Gogh avait été un peintre de Dieu. Pourtant dès 1880, l'artiste se déclare athée. Au fil des circonstances et des rencontres, cette incroyance demeure une constante de sa pensée qui va guider ses choix de vie et orienter de manière décisive son oeuvre. Durant les huit premières années de sa carrière artistique, Van Gogh va faire le deuil d'une foi qu'il renie et qui le hante malgré tout. Les deux dernières années de sa vie, marquées par la multiplica-tion des crises mentales, ne feront pourtant que creuser le sillon tracé précédemment. Dans une intense fièvre créatrice, le peintre développe, à la manière de Nietzsche, l'idée que l'art doit exalter les forces du corps et du désir plutôt que les arrière-mondes de la Beauté ou de l'Esprit.
Revisitant l'ensemble de son oeuvre et s'appuyant sur une lecture renouvelée de sa correspondance, ce livre propose un regard inédit sur les relations de Van Gogh à la question de la foi.
Si les oeuvres de rembrandt ont largement contribué à sa renommée, son atelier a joué un rôle aussi essentiel dans le développement de sa carrière.
Ayant formé de nombreux artistes, il s'est affirmé comme l'un des plus grands maîtres de son temps. fondé sur de nombreux exemples et témoignages, cet ouvrage se veut une plongée dans l'atelier de rembrandt. on y redécouvre des peintres méconnus, talentueux et originaux. on apprend quelles étaient leurs conditions de vie, de travail, leurs relations, leurs discussions, et l'on comprend mieux, à travers l'examen des méthodes et des exercices du maître, en quoi rembrandt a renouvelé l'art d'enseigner la peinture au siècle d'or.
Honoré de son vivant et après sa mort comme l'un des plus grands peintres de tous les temps, Raphaël a souvent suscité des commentaires hagiographiques qui, par leur enthousiasme, n'ont pas toujours aidé à mieux comprendre son travail.
Centré autour de l'étude d'une vingtaine de ses oeuvres - un autoportrait dessiné, des oeuvres mythologiques, plusieurs portraits et de nombreuses peintures religieuses -, ce livre cherche à repenser l'art de Raphaël à partir de ses oeuvres, au plus près de leur matérialité, de leur projet et de leur histoire.
Modèles, valeurs, nouveautés, qualités et relations socioprofessionnelles : toutes les facettes des oeuvres de Raphaël seront évoquées à travers leur analyse rapprochée, rendue possible, pour la première fois, par les nombreuses illustrations à taille réelle proposées par cet ouvrage.
Entouré de mythes et de fictions, l'oeuvre peint de Léonard de Vinci demeure inépuisable par la richesse de son invention et l'habileté que le peintre y a déployée, de ses premières contributions, dans l'atelier de Verrocchio, à ses dernières oeuvres françaises. Mais ces trésors ne peuvent être redécouverts qu'en revenant aux oeuvres elles-mêmes, au plus près de leur surface, de leur matière. C'est à cette exploration rapprochée de l'art de Léonard de Vinci que ce livre invite le lecteur.Mettre à l'échelle et faire mieux voir : la double ambition de ce livre est de permettre au lecteur de redécouvrir les oeuvres d'un des plus grands peintres de la Renaissance italienne en les regardant mieux, en les regardant autrement, en les regardant enfin de près.Collection 100%Cette collection vise à présenter le travail des grands maîtres de l'histoire de l'Art à travers une trentaine d'oeuvres majeures, reproduites dans leur intégralité, et surtout accompagnées de détails à taille réelle. Monographie vivante, ne se limitant pas à un choix de reproductions flatteuses, la collection 100% a aussi pour ambition d'offrir, à travers des textes concis et accessibles à tous, les derniers états de la recherche (radiographie des tableaux, attribution des oeuvres, etc.).Le lecteur accède ainsi à une notion d'échelle, très et trop souvent absente des livres de peinture pour des contraintes de maquette, et découvre dans une présentation claire et chronologique les chefs-d'oeuvre des grands maîtres de l'Histoire de l'Art, tels qu'il pourrait les contempler sur les cimaises d'un musée ou d'une église.Cette collection allie donc au plaisir de la contemplation esthétique des textes concis et didactiques.
Catalogue de l'exposition L'Âge d'or du paysage hollandais, présentée au Cabinet des dessins Jean Bonna, ENSBA de Paris (10 octobre 2014 - 16 janvier 2015).
Loin de la nature et de la lumière méditerranéennes, les dessinateurs hollandais - Ruisdael, van Goyen, Cuyp etc. - développent dans ce domaine de nouvelles approches qui vont leur assurer une notoriété incontestable dans toute l'Europe. Sensibles à l'omniprésence de l'eau dans leurs contrées - fleuves, lacs, cours d'eau et canaux -, ils dressent une image vivante où pêcheurs, marins mais aussi promeneurs et patineurs s'adonnent à leurs activités quotidiennes.
Exécutés sur le vif en plein air ou retravaillés en atelier, ces dessins étaient parfois conçus pour eux-mêmes car déjà très appréciés des amateurs, parfois destinés à être gravés ou plus rarement préparatoires à des tableaux.
Achetées en grande partie par Jean Masson, ces oeuvres font aujourd'hui la richesse des Beaux-Arts de Paris. Frits Lugt, grand érudit et lui-même éminent collectionneur, dressa en 1950 un inventaire complet de cet ensemble. Marià van Berge Gerbaud fait aujourd'hui le point sur les récentes découvertes et les attributions de ces dernières années.
Qu'elle soit inscrite dans une réflexion sur la création , l' invention , la découverte ou l' innovation , la nouveauté participe indéniablement des transformations des sociétés. Mais existe-t-il des processus de production du nouveau propres à ce que nous appelons aujourd'hui, en les distinguant, les arts , les techniques et les sciences ? Un peintre, un ingénieur et un savant inventent -ils différemment, à des époques où les frontières sont ténues, comme l'indique l'utilisation des termes d' arts et d' artiste en un sens large jusqu'au XIXe siècle ? Les assujettissements sociaux et économiques - commandes et marchés, contraintes de temps et d'argent, enjeux de pouvoir - fonctionnent-ils de manière analogue dans ces contextes différents ? Dans tous ces domaines, faut-il penser que le nouveau est le produit de combinaisons inédites issues de matériaux déjà existants ? Que retenir du mythe du génie inventif et de l'inventeur héroi?que qui voudrait que les novateurs - artistes, artisans, savants, industriels, chercheurs - n'innovent véritablement qu'en faisant table rase ?
En s'intéressant à la fois aux discours et aux pratiques de la nouveauté dans les arts, les techniques et les sciences du XVe au XIXe siècle en Europe, cet ouvrage propose de questionner la pertinence de ces catégories et d'identifier les différentes manières dont les sociétés envisagées ont tenté de penser et de produire du nouveau. À travers des études de cas et des études comparées, il s'agit de penser dans sa diversité et ses ambigui?tés la production du nouveau en contexte.
Ce livre propose d'aborder l'histoire de l'art sous un angle vivant et inédit : les ateliers d'artistes. De Léonard de Vinci à Jeff Koons, l'atelier est le lieu unique où le travail se fait. L'ouvrage dévoile les secrets des ateliers, berceaux de la création, à travers différents axes de lecture : environnement, outils, techniques, disciples, concurrence entre ateliers...