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Biographie / Témoignage littéraire
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Dès son enfance, Maurice Genevoix manifeste une extase de vivre qui l'ouvrira au monde. Après des études aux lycées Pothier (Orléans) et Lakanal (Sceaux), il est reçu premier, en 1911, à l'École normale supérieure. La guerre de 1914-18 le détourne du professorat. Il sera grièvement blessé aux Éparges, en 1915. Côtoyant quotidiennement la mort, le jeune lieutenant adopte une vision bergsonienne de la vie : le passé et les défunts demeurent, le héros, sans éclat militaire, voit l'invisible. Pour en témoigner, il entreprend d'écrire. Il fait dialoguer la poésie et l'horreur dans ses récits de guerre (Ceux de 14). Puis, le prix Blumenthal 1922 pour Rémi des Rauches et le prix Goncourt 1925 pour Raboliot le hissent, encore tout jeune, au rang des grands écrivains.
Élu à l'Académie française en 1946 (il en sera le secrétaire perpétuel de 1958 à 1973), il s'impose comme l'un des écrivains français les plus admirés (La Forêt perdue, La Dernière Harde, parmi tant d'autres chefs-d'oeuvre). Le charme de sa prose poétique et l'élégance de son style ont fait de lui un écrivain inclassable, s'adressant à tous les hommes.
À sa mort en 1980, cet humaniste agnostique laisse une oeuvre forte, tendre, aimante, enrichie par quelques voyages (Canada, Sénégal, Allema - gne), où la vie apparaît toujours vibrante, la Nature, enchantée (Tendre bestiaire) et la mort, acceptée (La Mort de près).
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Au-devant de Genevoix relate une courte et intense rencontre, menée sur les berges d'un étang du Loiret, entre un lecteur passionné et l'écrivain qu'il admire. Cette rencontre est autant fictive, dans son déroulement, que réelle dans son contenu. Fictive, parce qu'elle procède d'un dialogue imaginaire avec un personnage se situant hors du temps. Réelle cependant, parce qu'elle rend compte de cette parenté vivante, éprouvée par chacun de nous, qui s'établit de manière archaïque entre un écrivain et ses lecteurs.
L'auteur de ce livre, profondément habité par le personnage de Maurice Genevoix pour l'avoir lu et relu, développe un dialogue souvent troublant. Il ne se contente pas d'imaginer ou de rendre plausible une telle conversation : il l'ancre dans la réalité même du personnage et des lieux. Les procédures mimétiques employées, qui renvoient parfois au style même de Genevoix, dont sont reproduits aussi bien le parler du Grand échiquier ou d'Apostrophes, que l'écriture de Raboliot ou de Trente mille jours, participent de ce réalisme.
Cette rencontre se nourrit aussi, en vis-à-vis de cette très simple conversation déambulatoire autour d'un étang, d'un ensemble d'éclairages sur les convictions profondes de Genevoix. Voir en lui un grand témoin de la Grande guerre, un écrivain régionaliste, ou même un chantre de la nature sauvage, demeure terriblement réducteur. L'homme dont il s'agit procède plutôt d'un enchevêtrement de champs de forces qui le propulsent, à partir de son expérience mutilante du front, dans une célébration aimante et poétique de la vie, en ce qu'elle a de visible ou d'invisible. Un tel élan intérieur, aux accents parfois mystiques, échappe à toute catégorisation littéraire.
Jacques Tassin reprend le style allégorique de Un Jour, roman testamentaire de Maurice Genevoix, pour nous aider à découvrir la part la plus intime d'un très grand écrivain. En tant qu'écologue et naturaliste, à l'écriture sensible, grand lecteur de Genevoix, fin connaisseur du personnage, à qui il a déjà consacré plusieurs livres, il nous guide sur les berges d'un homme hors du commun qu'il revient à chacun d'entre nous de préserver de l'oubli.
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Maurice Genevoix ; la première biographie de l'auteur de Ceux de 14, avec son journal inédit de l'Occupation
Aurélie Luneau, Jacques Tassin
- Flammarion
- Biographie Flammarion
- 16 Octobre 2019
- 9782081490291
Pas un jour de la vie de Maurice Genevoix ne s'écoula sans qu'il ne pense à ceux de 14, ses frères d'armes qui avaient combattu à ses côtés sur le front, et dont le sacrifice absolu lui inspira l'un de nos plus grands chefs-d'oeuvre sur la Grande Guerre. Les années passant, le souvenir de 14-18 ne s'estompa pas, l'ancien poilu restant fidèle à ses «jeunes fantômes»...Car comment oublier les Éparges de 1915, ces jours et ces nuits d'épouvante ?Et pourtant, sa vie témoigne jusqu'à la fin d'une joie rare, d'une capacité intacte à s'émerveiller devant le monde. L'académicien qui aurait aimé être peintre dessine abondamment la nature ; il s'en fait l'âpre défenseur dès les années 1950, militant avant beaucoup pour l'écologie. Mais il est aussi un acteur dynamique de la vie culturelle française.Cette biographie nourrie d'archives révélées pour la première fois est complétée par son journal tenu durant les années noires de l'Occupation, Notes des temps humiliés, inédit à ce jour.