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Ivan Sainsaulieu
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Révolutionnaire professionnel : un terrain politique et sociologique
Ivan Sainsaulieu
- Bord De L'Eau
- L'atelier Du Chercheur
- 14 Juin 2024
- 9782385190507
Je suis fils de militants de gauche, un sociologue et une psychanalyste, deux professionnels qui « bossaient tout le temps », selon le propos rétrospectif de ma défunte mère. Le professionnalisme fait le lien entre mes familles militantes d'origine et d'adoption. C'est le même professionnalisme que je conseille à mes étudiants, comme aux divers apprentis militants, politiques ou associatifs. Le besoin de permanence me frappe, comme pilier de l'engagement bénévole, pour tenir la position. Pourtant, la créativité, la liberté, l'anticonformisme me semblent tout aussi vitaux, quelle que soit l'activité. Construire dans le mouvement, chercher des opportunités pour avancer, voilà ce qui me motive, en sociologie comme en politique. Académique, je raisonne toujours comme un outsider ; léniniste, j'étais porté à l'improvisation, comme démoulé à chaud. Ceci a produit certes quelques malentendus ou inadaptations, dont il est question dans ce livre, mais cela pose aussi une question névralgique, notamment pour les révolutionnaires, celle de la cohabitation entre audace et persévérance. Cette plongée autobiographique toute subjective à Lutte Ouvrière alimente donc par là un bilan anthropologique de l'extrême gauche, de ses pratiques les plus mouvementistes aux plus hiérarchiques, de son courage subjectif à son conformisme le plus plat, du plus grand désintéressement à la défense mesquine de micro-pouvoirs, de potentiels inassouvis à leurs limites historiques. Au travers d'un voyage dans la forteresse la moins connue du trotskisme, se pose ou se repose la question : comment être, ou ne pas être, révolutionnaire professionnel ? Un bilan anthropologique de l'extrême gauche, de ses pratiques les plus mouvementistes aux plus hiérarchiques, de son courage subjectif à son conformisme le plus plat, du plus grand désintéressement à la défense mesquine de micro-pouvoirs, de potentiels inassouvis à leurs limites historiques.
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Le spontané n'a pas bonne réputation. Il est animal (mouvement incontrôlé, instinctif), il ne veut rien dire (comme l'événement, il est « rupture d'intelligibilité »), ou alors naïf (mouvements « semi-spontanés », autrement dit pseudo- spontanés), infra scientifique (« sociologie spontanée ») ou « purement » idéologique (spontanéisme, luxembourgisme...). Pourtant, chassez le spontané par la porte, il revient par la fenêtre : l'actualité récente déborde de mouvements « spontanés » où les organisations sont débordées, les militants ne semblent pas à l'initiative, sur fond de grande méfiance vis-à-vis des partis et des « corps intermédiaires ». Une des significations explicites, c'est la revendication de plus de démocratie directe et moins de démocratie représentative, qui court depuis Nuit Debout jusqu'aux Gilets jaunes, mais que l'on retrouve aussi dans le mouvement des urgences ou lors des manifestations du Premier Mai, pour ne prendre que la France.
Mais s'il est relativement facile de comprendre ce contre quoi ces mouvements s'expriment (État, partis, inégalités sociales, néolibéralisme...), il est plus délicat de définir en positif un mouvement dit « spontané ». Notamment parce que, faute d'accumulation de savoirs sur ce point, les pistes à suivre et les synonymes sont nombreux : authenticité, événementiel, réseaux sociaux, sociabilité, (dé)politisation, socialisation primaire, prédispositions, conditions initiales, contexte, médiatisation, répression, dynamique de mobilisation, inadéquation du syndicalisme, militants de la cause spontanée, spontanéisme, contestation, subversion, néolibéralisme, nationalisme, « leadership spontané », volontarisme d'avant garde, extrême droite.... Ces pistes sont non exhaustives et à valeur indicative.
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Par delà l'économisme ; la querelle du primat en sciences sociales
Ivan Sainsaulieu
- L'Harmattan
- Logiques Sociales
- 29 Août 2008
- 9782296062269
Mis en exergue par le libéralisme puis le marxisme, nié par certains courants sociologiques, le rôle moteur de l'économie s'impose à nos contemporains comme une évidence.
Cet ouvrage propose un point de vue distancié, en s'en prenant d'un côté aux travers de la pensée économiste, qui tend à réduire le social à des catégories formelles ou à le soumettre à un déterminisme absolu. de l'autre, il propose de faire revenir sur terre les sociologues voulant ne considérer dans la société que ce qui relève de leurs compétences - le social. bousculant les habitudes, on s'applique donc à retrouver des facteurs économiques là où on les attend le moins - dans les services, les grandes écoles, le commerce équitable, l'économie solidaire - et inversement à montrer comment le social tend à échapper à des considérations strictement économiques, par des voies aussi diverses que la militance, l'imaginaire, l'" éthnicité " ou l'institution.
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Ouvriers specialises a billancourt - les derniers temoins
Ivan Sainsaulieu
- L'Harmattan
- 21 Décembre 1995
- 9782738430243
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Le malaise des soignants : Le travail sous pression à l'hôpital
Ivan Sainsaulieu
- L'Harmattan
- 1 Janvier 2004
- 9782747556200
Le malaise hospitalier est désormais célèbre. L'auteur a souhaité le comprendre, en plongeant dans la vie des services. Les infirmières, les médecins et même les chefs d'établissement ont profité de l'occasion pour dire ce qu'ils avaient sur le coeur. Ni nantis, ni protégés, ni saints, les personnels hospitaliers apparaissent sous leur vrai jour, confrontés au stress et à l'impatience des usagers que nous sommes, à la vieillesse qui domine notre pyramide d'âge, à la logique de rentabilité qui fait accélérer le travail, à la solitude face à la mort, au besoin de fraternité dans les rapports humains.
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La contestation pragmatique dans le syndicalisme autonome : la question du modèle SUD-PTT
Ivan Sainsaulieu
- L'Harmattan
- Logiques Sociales
- 3 Mai 2000
- 9782738476166
Depuis 1945, le syndicalisme a traversé des contextes socio-politiques plus ou moins porteurs : l'après-guerre est une période propice à l'autonomie (1945-1950), au contraire de la période de croissance forte (avant 1975), contredite à son tour par la dernière période de croissance faible, où la crise du, syndicalisme alimente à nouveau l'autonomie.
Confondu à tort avec le syndicalisme maison, le syndicalisme autonome est d'abord réformiste, et très diversifié localement.
Facteur de contrôle social comme ses aînés confédérés, il incarne néanmoins une capacité de proximité au terrain, un attentisme à l'égard du politique et une souplesse de fonctionnement qui ont une résonance très actuelle.
Le syndicalisme autonome regroupé dans le Groupe des 10 autour de la fédération SUD-PTT et du SNUI (aux impôts) affiche un renouveau du syndicalisme contestataire, à la faveur de la crise du service public.
SUD-PTT en particulier se place dans une situation de franc-tireur par rapport au syndicalisme contestataire en général.
Ayant mordu également sur le secteur privé, les syndicats SUD se sont liés à divers mouvements sociaux, sous l'impulsion de militants soixante-huitards.
Ils contribuent ainsi à un type de contestation original, la " contestation pragmatique ".
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L'hôpital et ses acteurs ; appartenances et égalité
Ivan Sainsaulieu
- Belin Education
- 16 Avril 2007
- 9782701145815
l'hôpital est à la fois garant de la cohésion sociale (via le traitement de la maladie et la prévention des épidémies), en quête d'une plus grande performance (via la qualité de soins) et lieu symbolique fort (via l'égalité d'accès aux soins et la performance technique offerte à tous).
les acteurs hospitaliers se différencient de plus en plus entre " décideurs " et " acteurs sociaux ". autrefois dominants, médecins et syndicats de salariés ont vu leur rôle s'amoindrir, les décideurs étant de plus en plus extérieurs aux établissements - agences régionales d'hospitalisation, associations de victimes, lobbies économiques. pour le personnel hospitalier, il faut aller vite, relever les défis de la modernisation, de l'évaluation, de l'automatisation, de la rentabilité, dans une relation avec les patients tantôt gratifiante, tantôt éprouvante.
aux logiques professionnelles s'ajoutent les appartenances de service, les dispositifs participatifs et les nouveaux droits des patients. comment les soignants combinent-ils les particularités de leur travail avec leurs nouvelles missions ? quel type d'équilibre organisationnel émerge de leur coopération ? quelles sont les avancées de la " démocratie sanitaire " et quel écho trouve-t-elle dans leurs pratiques ? quel fondement légitime donner à l'institution spécifique de la santé publique ? c'est pour répondre à ces questions que cet ouvrage se focalise sur l'hôpital, lieu de concentration de la production soignante, en croisant sociologie du travail organisé et sociologie politique.
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CONTESTER Tome 14 : conflits et résistances au travail
Ivan Sainsaulieu
- Presses De Sciences Po
- Contester
- 4 Mai 2017
- 9782724620801
Le conflit au travail appartient d'abord à l'histoire du mouvement ouvrier, comme dynamique de socialisation et de changement social où ce conflit joue un rôle moteur.
Aujourd'hui, si le monde du travail est « post-industriel », il est loin d'être pacifié : il reste « sous tensions », générant toujours une volonté de se défendre, en recourant au syndicat, aux prud'hommes, aux nouvelles technologies, etc. Quels sont à présent les types de conflits comme les modes d'action contestataires en son sein ?
Ivan Sainsaulieu propose une sociologie du conflit au travail et des formes - traditionnelles ou renouvelées - de résistances développées par les salariés. Il montre que, pour prendre en compte la réalité conflictuelle au travail, il faut, au-delà de la toujours présente lutte collective, aborder aussi le conflit sous un angle plus individualisé (discriminations, rivalités intra-salariales, harcèlement) et subjectif (les émotions comme le stress, les questions existentielles telles que le consentement ou l'épanouissement au travail).
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Les défis de l'évaluation ; en action sociale et médico-sociale
Brigitte Bouquet, Marcel Jaeger, Ivan Sainsaulieu
- Dunod
- Action Sociale
- 7 Février 2007
- 9782100508563
Ce livre résulte, pour une grande partie, d'un séminaire organisé conjointement par la chaire Travail social du Conservatoire national des arts et métiers et le Groupe de recherches d'Ile-de-France, qui a associé plusieurs instituts de formation en travail social. Il vise à aider les professionnels de l'action sociale et médico-sociale à mettre en place des démarches d'évaluation de leurs activités, mais aussi des processus d'amélioration de la qualité des réponses apportées aux personnes en difficulté. Il s'adresse à toutes les personnes ayant des responsabilités en action sociale et médico-sociale, ainsi qu'aux élèves et étudiants dans ce secteur.
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Où est passée la justice sociale ? ; de l'égalité aux tâtonnements
Ivan Sainsaulieu, Emmanuelle Barozet, Régis Cortesero, David Melo, Collectif
- Pu Du Septentrion
- Le Regard Sociologique
- 5 Décembre 2019
- 9782757429563
Où est passée la justice sociale ? Face à l'accroissement des inégalités en France et dans le monde, cette question devient brûlante. À l'aide de données d'enquête en France comme dans les points "chauds" du globe, ce livre analyse l'ampleur de la crise des modèles de justice et singulièrement du principe d'égalité. En partant des acteurs ordinaires, des mouvements sociaux, des contextes concrets, il dessine le kaléidoscope des tâtonnements et réinventions en cours autour de ces enjeux. Il permet ainsi d'interroger les fondements quotidiens de la démocratie sociale et politique de notre temps.
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C'est qui ton chef ? sociologie du leadership en Suisse
Ivan Sainsaulieu, Jean-Philippe Leresche, Collectif
- Presses Polytechniques Et Universitaires Romandes
- Metis Lyontech
- 12 Octobre 2023
- 9782889155477
C'est quoi un chef en Suisse ? Curieusement, jusque-là personne n'a traité frontalement cette question, pourtant fondamentale. Au pays de la concordance, de la collégialité et de la paix du travail, comment s'exerce l'autorité ? A l'évidence, il n'existe pas une seule façon d'exercer le pouvoir. Les citoyens et citoyennes ne semblent pas obsédés par leurs chefs, qui retombent aussi vite dans l'oubli qu'ils en sont sortis, mais tous subissent une contrainte hiérarchique, notamment au travail. L'ouvrage repose sur l'hypothèse d'une faible personnification du leadership et d'un fort autocontrôle normatif. Ayant mené l'enquête dans de nombreux univers professionnels (hôpital, prison, science, travail social, hôtellerie, police, armée, grande distribution, industrie, danse et musique, télévision, informatique, sport, institutions politiques, etc.), les auteurs proposent un tour d'horizon des chefferies helvétiques. Derrière des apparences débonnaires, le management hiérarchique a encore de belles heures devant lui. Le citoyen et salarié suisse peut être interpellé sur le paradoxe de son rapport à la hiérarchie : d'un côté en effet, le chef semble invisible du fait de la démocratie directe ou de la collégialité. De l'autre, il existe un consensus fort autour de la discipline qui fait que l'on ne critique pas la hiérarchie existante. L'ouvrage permet donc de faire réfléchir citoyens et salariés sur le bien-fondé de leur système hiérarchique. Depuis les ouvrages classiques de François et Claire Masnata Rubattel sur le pouvoir suisse (1978 et 1991) et de Hans Tschäni Qui dirige la Suisse ? (1984), peu d'ouvrages destinés à un public élargi n'avaient abordé la question du qui commande en Suisse. L'originalité de l'ouvrage réside dans le fait qu'il comble cette lacune dans un esprit d'ouverture à un public plus large, sans jargon et notes de bas de pages.
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Ingénieur aujourd'hui
Ivan Sainsaulieu, Dominique Vinck
- Presses Polytechniques Et Universitaires Romandes
- Metis Lyontech
- 21 Mai 2015
- 9782889150564
Que sont devenus les ingénieurs depuis l'époque héroïque de Thomas Edison, Gustave Eiffel ou Rudolf Diesel ? Moins visibles, leurs travaux ont-ils été dévalorisés socialement, comme la connotation parfois péjorative du terme "technique" peut le faire penser ? Ou bien leur diversification témoigne-t-elle d'un renouveau ?
Si beaucoup sont toujours en lien avec l'industrie et avec l'Etat, leurs technologies sont plus étroitement liées à la recherche scientifique fondamentale et dépendent de connaissances sophistiquées (chimie, microélectronique, biotechnologie, télécommunications, nanotechnologie, etc.). Ils sont confrontés à la montée en puissance de l'entreprise privée et de nouvelles nations sur un plan mondial, ce qui pose des problèmes sociaux divers, à la fois éthiques, de développement et de management. Ils forment une catégorie toujours attractive. Leurs formations se sont développées et prolifèrent dans le monde entier mais si la population ingénieure s'est massifiée, elle s'est aussi différentiée socialement.
Ce sont tous ces aspects que cet ouvrage se donne pour tâche d'approfondir pour esquisser à grands traits le portrait de l'ingénieur d'aujourd'hui. Il vise à donner une image pluraliste de l'activité d'ingénierie, composée de diverses facettes, mais aussi structurée de tendances lourdes.
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L'innovation en eau trouble ; sciences techniques idéologies
Ivan Sainsaulieu, Arnaud Saint-Martin
- Croquant
- 16 Mars 2017
- 9782365121194
Cet ouvrage collectif propose d'analyser et de documenter différents aspects de l'innovation scientifique et technique contemporaine.
Sa stratégie est de combiner deux lignes interprétatives, qui correspondent aux deux grandes sections de l'ouvrage : d'une part, une mise en perspective critique et réflexive des cadrages conceptuels et idéologiques de ce phénomène « à tiroir » ; d'autre part, l'étude de configurations de travail scientifique et technique concrètes, où l'innovation est un référent normatif omniprésent. Sans faire table rase ni se perdre dans les méandres de la littérature sur l'innovation, l'objectif est de faire émerger des objets d'enquête en connais- sance des enjeux et des limites inhérentes aux approches théoriques disponibles pour en rendre compte. Il s'agit de déterminer dans quelle mesure, et sous quelles conditions, il est possible de formuler des questionnements scientifiquement autonomes. Car le risque est grand de faire passer dans les analyses des éléments de langage biaisés et des attendus idéologiques de l'économie de l'innovation « disruptive » et de l'entrepreneuriat techno-scientifique. Cela les réduirait dès lors à un discours d'accompagnement, sympathique et inoffensif. L'innovation, ce serait en ce sens l'universalisation normative d'une « cité » fonctionnant « par projets » (Boltanski et Chiapello, 1999), scellant l'avènement d'un « néosujet » performant, créatif, entreprenant, risk taker, en perpétuel autodépassement, bref la chose de la « société néolibérale » (Dardot, Laval, 2009). Sans rien dissimuler des dilemmes normatifs ni des conflits de valeurs qui animent les communautés de chercheurs exposées à l'injonction de l'innovation, le défi est de rompre avec les lieux communs de la doxa innovante.
L'articulation de ces démarches crée de la polyphonie. Cette dernière résulte de l'entrecroisement des points de vue disciplinaires privilégiés ici (sociologie, histoire, sciences de gestion, droit, ingénierie, philosophie) et des choix méthodologiques et d'approche de l'objet, mais aussi, plus en amont, d'éventuelles prises de position sur les politiques de l'innovation. La simple mise en suspens de l'innovation en tant qu'elle est une catégorie de sens commun, comme c'est la stratégie dans les chapitres 1, 2, 3, 4, 5 et 6, est discutable, au sens plein du terme. Les contributeurs ne se laissent pas enfermer dans un seul et même discours ni ne versent dans la rhétorique de « l'innovation qui sauve le monde », si prisée depuis le début des années 2000.Si tous les dilemmes et les facilités de la pensée spontanée de l'innova- tion ne peuvent être déconstruits dans un seul ouvrage, nous avons choisi de mettre en oeuvre dans la deuxième partie des analyses plus collectives des processus et démarches d'innovation, du point de vue des technologies (chapitres 7 et 8), mais aussi de leur rapport au marché (chapitres 9, 10, 11) et de la question de la pro- priété intellectuelle des brevets et du problème de l'emprise de la bureaucratie de la recherche, européenne ou nationale (chapitres 12, 13 et 14). La seconde partie reflète davantage que la première un parti pris fondateur de l'ouvrage. Sans savoir par avance quel en serait le résultat, nous avons suscité des collaborations entre des ingénieurs et des chercheurs issus des sciences sociales. Plutôt qu'une critique de surplomb de ces dispositifs du management de l'innovation interdisciplinaire, « hybride », etc., les auteurs ont cherché à mettre en évidence les modes de conception et de fonctionnement de projets et programmes en cours, « un pied dedans, un pied dehors ».
Le panorama dressé au fil des chapitres offre une vue d'ensemble et propose de tester des pistes de recherche. Les deux sections (critique et généalogie d'un côté, exploration « embarquée » de l'autre) se recoupent par bien des aspects, de même que les méthodes et les cadres d'analyse peuvent être combinés au travers des chapitres. L'ensemble des résultats rassemblés dans l'ouvrage n'est pas cumulatif stricto sensu ni ne surimpose une théorie intégrée des processus d'innovation scientifique et technique - sur les décombres des modèles et des expertises décortiquées dans les chapitres 1, 2 et 3, en particulier - qui vaudrait une fois pour toutes, indépendamment des contextes et des buts poursuivis. Mais il n'empêche que, de proche en proche, par contraste ou par comparaison, l'entrecroisement des approches disciplinaires et la confrontation des objets de recherche créent un fond commun de questions et de problèmes, dans l'eau trouble de l'innovation scientifique et technique. Quitte à jeter le trouble si c'est nécessaire, voire à jouer les rabat-joie ou les trouble-fête.