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Guillermo Kuitca
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Des motifs d'architecture et d'impression imprègnent les oeuvres récentes du peintre argentin Guillermo Kuitca, examinée dans ce volume relié. Ce livre débute avec deux nouvelles séries de peintures de l'artiste argentin Guillermo Kuitca (né en 1961) qui mettent en valeur le mélange singulier d'abstraction et de figuration de l'artiste: The Family Idiot et Missing Pages.
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Originaire de Buenos Aires, Guillermo Kuitca doit sa notoriété à ses bleus architecturaux ou cartographies, comme en 1992 à Documenta 9, où il a peint des systèmes cartographiques sur 20 matelas. En 2009, sa représentation du rideau de fer dans le nouveau bâtiment de Foster à l'opéra de Dallas a fait beaucoup parler d'elle, notamment aux USA. Le plan des sièges alignés s'y décompose dans le néant métaphysique d'une masse sombre d'où ils semblent s'extraire en faisant éruption. C'est ce jeu théâtral qui illustre de belle manière le rideau de fer : à l'avant, le monde des spectateurs, par derrière celui du jeu théâtral, de l'imagination - le type d'interaction qui intéresse Guillermo Kuitca. Les images tirent leurs origines de la dissolution des schémas et de la compression d'une technique surréaliste de peinture à base d'eau, le flottage, qui permet de dissoudre ou d'intensifier des éléments picturaux en les trempant dans l'eau, tandis que des fonds apparaissent librement avec la compression.
Certains des nouveaux tableaux reprennent ce point de départ de la peinture de Kuitca sous une lourde forme gris-brun, tandis que les cartographies en couleurs pures semblent émerger telles des feux follets sous forme de traces lumineuses ou comme les tracés de téléskis (re marque : comme les symboles colorés qui indiquent le tracé d'un téléski sur une grande carte !). D'autres au contraire ressemblent à l'image indéfinissable à laquelle nous pourrions nous adonner dans l'atmosphère du soir, mais pourraient aussi être des systèmes de galaxies, et d'autres encore les plis de l'espace et du temps ou l'image de la lune devant un rideau de théâtre juste avant sa sortie définitive. L'oeuvre de Kuitca, a écrit un critique, reproduit ce « discours sans mots » sous la forme d'une vision métaphorique dans laquelle l'espace entropique et non mesurable de l'esprit selon Robert Smithson est pacé au même niveau que les représentations de Bataille « de la masse » afin de se lever dans la processualité accomplie.
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Vaste volume couvrant les dessins de l'artiste argentin Guillermo Kuitca de 1971 à 2017. Situé entre le catalogue raisonné et le livre d'artiste, cet ouvrage monumental (plus de 4 kg) rassemble pour la première fois plus de 650 oeuvres sur papier sélectionnées parmi un ensemble de plus de 3000 travaux produits au cours de 40 années.
Bien que non exhaustif, le livre, dans son rythme, respecte une logique chronologie ; la sélection des oeuvres rend compte des codes esthétiques, visuels et iconographiques successifs, des univers et des préoccupations que l'artiste a engagés dans sa production artistique déroutante.
Réalisés à l'aquarelle, à l'encre, aux crayons de couleurs, au pastel, à l'acrylique, à la craie ou encore au jet d'encre, les dessins de Kuitca, en noir et blanc ou en couleur, présentent ses multiples obsessions thématiques : visages et mains, portraits et scènes intimes, insectes et lits, relevés architecturaux et topographiques, ainsi que des plans de sièges de l'opéra. Oscillant magistralement entre figuration et abstraction, émotions personnelles et thèmes universels, représentations concrètes et croquis poétiques, ses dessins agissent comme des manifestes et des évocations puissantes. Certaines séries accompagnent des oeuvres tridimensionnelles et des projets d'expositions, tandis que d'autres contiennent des mots et des éléments de langage, d'autres encore rendent compte de la dimension expérimentale de la pratique de Kuitca, par exemple lorsqu'il altère ses images en les exposant à l'eau ou à la vapeur.