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Littérature
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Erika Kohut ne boit pas, ne fume pas, couche encore, à 36 ans, dans le lit maternel. Mais dès que ses horaires de professeur de piano au conservatoire de Vienne le lui permettent, elle fréquente les cinémas pornos et les peep-shows... Et quand Walter Klemmer, un de ses étudiants, tombe amoureux d'elle, elle l'entraîne dans une relation sadomasochiste au scénario éculé, propre à redorer la vieille relation du maître et de l'esclave.
Née en Autriche en 1946, Elfriede Jelinek a reçu le prix Nobel de littérature en 2004. Ses romans, toujours très remarqués par la presse et le public, sont disponibles en Points. La Pianiste fut son premier roman publié en France.
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« Ce qui m'intéresse ici, disait Heiner Müller, c'est la difficulté de taille qu'il y a entre l'écriture dramatique et le théâtre, de sorte que les pièces qui courent après le théâtre sont rapidement montées alors que les textes qui devancent un peu le théâtre n'arrivent que difficilement ou tardivement sur scène. Ce qui m'intéresse dans les textes d'Elfriede Jelinek est la résistance qu'ils opposent au théâtre tel qu'il est ».
Comment mieux définir la position de celle qui est volontiers comparée pour son cynisme à Thomas Bernhard ? À l'instar de son compatriote, Elfriede Jelinek ne cesse de dénoncer les tares d'une société bourgeoise, conformiste et négligente envers son histoire. Dans Les Suppliants, texte écrit en 2013 en réaction aux agissements des autorités viennoises vis-à-vis des demandeurs d'asile, s'élève la voix de l'Étranger - une voix chorale traversée de mille autres. Cette langue, se gonflant telle une vague de récits aussi bien mythologiques que bibliques, de discours administratifs ou politiques, prend la forme d'une discordante et magistrale prière. Sous-tendue par des expressions idiomatiques ou proverbiales, des textes de philosophie classique et des vers d'Eschyle, Rilke ou Hölderlin, déréglée par des jeux sonores et linguistiques, elle accomplit l'accueil de l'étranger. Maître-mot, la langue chez Jelinek prend toujours le lecteur au dépourvu.
Traduit de l'allemand par Magali Jourdan et Mathilde Sobottke.
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Brigitte coud des soutiens-gorge à l'usine. Pour fuir le quotidien, elle tombe dans les bras de Heinz, l'électricien qui aura bientôt un magasin à lui. Paula, elle, rêve à l'amour des romans-photos. Elle jette son dévolu sur Erich, le beau bûcheron qui lui préfère les motos et l'alcool. Peut-on vraiment échapper à son destin ? Sans concession, Elfriede Jelinek fait voler en éclats une spécialité autrichienne : l'idylle.
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Ce qui est arriva après le départ de Nora ; après Nora
Elfriede Jelinek
- L'Arche
- 21 Février 2020
- 9782851819727
Pièce déjà au catalogue dans une version plus brève et augmentée de l'appendice « Après Nora », écrit en 2013. Figure majeure du répertoire occidental, Nora incarne la femme éprise de liberté, décidée à rompre avec les codes domestiques bourgeois de son époque et à abandonner mari et enfants pour s'affranchir de sa condition.
La pièce de Jelinek se déroule dans les années 1920 et met en scène une Nora qui découvre l'usine et ses machines, après avoir quitté le domicile conjugal. Une Nora moderne, dont le corps se plie au monde du travail et à la gymnastique. Résistant aux avances du contremaître, elle retrouve les rapports de domination à travers les manigances de la classe dominante qui tente de l'utiliser comme appât. Saura-t-elle échapper à une nouvelle relation amoureuse ? Quel sera le prix de la liberté
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Elfriede Jelinek poursuit dans «Ombre» son exploration des mythes féminins : différentes voix féminines de l'Antiquité jusqu'à nos jours viennent s'entremêler dans une forme chorale. Eurydice envisage son voyage au royaume des morts comme une échappatoire à l'aliénation subie sur Terre, seul moyen d'acquérir sa propre liberté et de se consacrer à l'écriture.
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Lorsqu'il rentre du travail, le directeur continue de donner des ordres.
Gerti, sa femme, écarte les cuisses en rêvant d'un ailleurs. entre les gifles prodiguées au fils qui doit apprendre le violon et le management de son usine de papeterie, hermann n'a pas de temps à perdre avec les mots. dans ce roman qui a scandalisé l'allemagne, elfriede jelinek dresse un portrait au vitriol de la petite bourgeoisie autrichienne et, ce faisant, met à nu la violence d'une société phallocrate.
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Près de Mürzzuschlag, villégiature autrichienne, à la pension Rose des Alpes, trois morts reviennent tourmenter les vivants : Edgar Gstranz, ancien skieur de l´équipe olympique, Gudrun Bichler, jeune thésarde dépressive et Karin Frenzel, veuve racornie. Dans cette danse macabre qui emprunte au pamphlet et au roman noir, ils sont les porte-voix de toutes les victimes innocentes de l´Autriche.
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Une jeune fille est retrouvée noyée dans un lac autrichien, ficelée dans une bâche. Du travail en perspective pour les gendarmes... L'un d'eux fréquentait la victime. Mais il a aussi la particularité de séduire les femmes mûres et solitaires dans l'espoir de se voir léguer leurs biens. Avec une virtuosité verbale incomparable, Elfriede Jelinek bat en brèche le conformisme bien-pensant de son " pays de cannibales ".
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Créée en 1994 à Vienne, Restoroute est la huitième pièce d'Elfriede Jelinek qui la définit comme sa " première véritable comédie ".
Le sous-titre, L'école des amants, indique la filiation de cette oeuvre avec le Cosi fan tutte de Mozart et Da Ponte, dont elle est la réécriture burlesque et grinçante. Pour l'écrivain qui se définit comme " une incurable moraliste ", l'échangisme apparaît comme l'illustration de " la terreur de la liberté " : une sexualité sans frein où le désir féminin qui se donne prétendument libre cours n'aboutit qu'à une ritualisation grotesque de la performance sexuelle et se mue en une servitude terrifiante.
Animaux, pièce créée à Vienne en zoos, se compose de deux monologues. Dans le premier, une femme bourgeoise mélancolique exprime sa soumission à son amant et aspire à ce que celui-ci use d'elle selon son bon plaisir. Dans la deuxième partie qui, selon les termes de l'auteur, " efface et ridiculise la première ", ce désir se trouve pris au pied de la lettre: la prostitution érige l'homme en seigneur et maître, pour qui les femmes ne sont que du bétail.
Dans ces deux pièces violemment satiriques, le jeu théâtral repose sur la puissance subversive du langage qui passe au premier plan et met en évidence la monstruosité du monde contemporain.
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Des dramuscules sans rôles, sans dialogues ou simplement des textes, représentatifs de l'idée que Elfriede Jelinek se fait du théâtre.
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- Dans les Alpes autrichiennes du folklore et des sports d'hiver, le " vieil homme " - Heidegger - et la " femme " - Hannah Arendt - débattent ensemble des troubles notions de sol, d'appartenance et de temps. En s'attaquant aux excès de l'écologie et du patriotisme, Elfriede Jelinek construit une de ces satires dont elle a le secret, et qui une fois encore n'épargne personne.
- Née en Autriche en 1946, Elfriede Jelinek est lauréate du prix Nobel de littérature 2004. Elle est l'auteur de nombreux romans à succès, dont Lust, Avidité, Les Exclus, Les Amantes, L'Enfant des Morts et La Pianiste, disponibles chez Points.
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- Dans un village montagnard autrichien, une femme se meurt d'un cancer. Comme les métastases qui rongent son corps, la nature autour d'elle oppresse et détruit. Pourtant, les villageois rejettent en bloc les technologies modernes et la société de consommation. A leurs yeux, seul ce qui est " naturel " a de la valeur. Mais qu'y a-t-il de plus naturel que la maladie et la mort ? Telle est la question que cette femme leur pose tous les jours. Tous s'éloigneront, laissant la nature oeuvrer...
- Née en Autriche en 1946, Elfriede Jelinek est écrivain et traductrice (Feydeau, Pynchon). Elle s'est affirmée dans la tradition des grands polémistes et misanthropes tels que Thomas Bernhard. Elle est l'auteur de nombreux romans à succès, dont Avidité, Les Exclus et La Pianiste, parus en Points.
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Acerbe et radical, le « je » d'Elfriede Jelinek emboîte le pas au Winterreise de Schubert, traverse la folie du monde d'aujourd'hui jusqu'aux abîmes de sa propre vie. Ce virulent monologue, plus intime et plus politique que jamais, découpé dans de grands et puissants blocs de texte et lancé à la face du monde contemporain, s'écrase sur scène telles nos propres ruines : scandales politico-financiers, perversité de l'opinion publique, sexualité médiatisée par Internet, culte du sport et de la jeunesse. Sur fond de paysage délabré resurgissent l'enfance ruinée de l'auteure, l'amour-haine d'une mère dominatrice et la démence du père. Porté par une langue qui bataille contre elle-même, le cycle s'achève sur une réflexion d'une grave lucidité quant à son propre rôle d'auteure : « Nous ne voulons pas vous écouter, vous, avec vos éternelles vieilles rengaines. Votre assiette est pleine, ça devrait vous suffire. » Saurons-nous faire taire notre monde pour entendre ce texte ?
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Comment trois lycéens plutôt un jeune ouvrier ambitieux en viennent-ils à molester les passants pour les voler.
Comment Rainer, le plus brillant, l'idéologue de la bande finira-t-il par assassiner toute sa famille. Avec une froideur qui renchérit sur celle de ses jeunes héros et une distance ironique qui reconstruit l'insoutenable, Elftiede Jelinek dénonce une nouvelle fois la difficulté de vivre sans étouffer dans l'Autriche d'après-guerre. A la détermination d'une société pressée d'oublier le passé et à qui la réussite sociale tient lieu de valeur suprême répondent le dégoût et la haine des quatre adolescents.
Inspiré par un fait divers qui épouvanta Vienne, ce roman semble prémonitoire si l'on pense à plusieurs affaires récentes aussi douloureuses qu'inexplicables.
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" Bambiland n'est pas un texte sur la guerre, mais sur la façon dont la guerre est reçue, interprétée, assimilée. On imagine bien Jelinek assises devant sa télé, la télécommande à la main, zappant et écrivant en même temps. " C'est plus que la guerre d'Irak vue par vous ou par moi, plus que la retranscription médiatique d'un conflit presque virtuel. Ici on se passionne pour le système de navigation autonome du Tomahawk, les réussites industrielles d'Haliburton ou le petit chien de George W. Bush. Le tout au service d'une dénonciation de la guerre et de notre comportement de consommateurs médiatiques de celle-là.
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Elle ne boit pas, ne fume pas, couche encore à 36 ans dans le lit maternel et aime bien rester chez elle. Elle est professeur de piano au conservatoire de Vienne et se plaît à fréquenter les cinémas pornos, les peep-shows et les fourrés du Prater. Et quand un de ses étudiants tombe amoureux d'elle, elle ne sait lui offrir en échange qu'un scénario éculé, propre à redorer la vieille relation du maître et de l'esclave.
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" On reste avec les siens, qui vous ressemblent.
Le dimanche voit se renforcer les liens familiaux, afin que les femmes ne coupent pas aux prochaines couches. Ces inconscientes n'appartiennent à aucun comité susceptible de parler en leur nom. Aussi des incompétents s'expriment-ils aujourd'hui à la télévision sur la vie de l'embryon qui veut sortir et connaître la vie ! Bien sûr la semence, c'est déjà la vie, d'ailleurs même le désert est vivant ! Seule la nature est morte.
Ces protecteurs de la vie suent sang et eau pour arracher aux politiciens de marbre une larme pour ces êtres désarmés entre tous, incapables d'exister hors de la poche utérine. Mais c'est sans compter avec les défenseurs de la forêt : plus désarmé que l'embryon il y a l'arbre ! Qui ici dans sa chute a déjà bien souvent entraîné mort d'homme. C'est la vengeance que la nature exerce sur les inférieurs.
Jamais encore aucun propriétaire de forêt n'a été écrasé par un tronc. "
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Emily, infirmière, fiancée, écrivaine et lesbienne, essaie de « surgir ». Elle n'est certes pas morte, elle est simplement un être qui ne laisse pas de traces dans l'Histoire, elle est une femme. Contrairement à d'autres vampires, elle ne suscite ni effroi ni frayeur au moment de son apparition. C'est au moment de sa disparition qu'elle provoque chez les hommes agitation et colère. Elle se dérobe avec son amie nouvellement conquise aux perquisitions des hommes, à sa famille, bref au statut de la femme que lui accorde volontiers notre société.
Le théâtre de Jelinek n'est pas psychologique. Sa langue est détraquée, déréglée, elle est ici un matériau travaillé par des discours faussement écologistes, anti-féministes ou fascistes. Elle est traversée par une sous-langue faite d'expressions idiomatiques ou proverbiales, d'allitérations, de textes classiques cités comme des formules publicitaires. Les personnages sont plus « parlés par leur langue » qu'ils ne la parlent. Elle les prend au piège.
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Erika Kohut, a piano teacher who has lived with her mother all of her life, develops an obsession for Walter Klemmer, her young student.
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Drames de princesses ; la jeune fille et la mort
Elfriede Jelinek
- L'Arche
- 13 Septembre 2006
- 9782851816306
Ça ne suffit pas de parler de la mort. Après tout, il faudrait vivre pour parler d'elle. Mais que font tous ces pauvres morts ? Ils ne savent pas qu'ils sont morts et pourtant ils le sont. Nous savons que nous allons mourir un jour et pourtant nous sommes vivants. Tout compte fait, nous avons maintenant réussi à nous détacher de nos corps sans pour autant être morts. C'est un grand progrès dont nous pouvons nous féliciter chaleureusement.
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Ce qui arriva quand Nora quitta son mari ou les piliers de la société
Elfriede Jelinek
- L'Arche
- 13 Juin 1997
- 9782851813213
Je ne suis pas une femme abandonnée par son mari. je suis une femme qui est partie d'elle-même. Automatiquement. Ce qui est plus rare. je suis Nora, la Nora de la pièce d'Ibsen. Pour l'instant, je me réfugie dans un métier pour fuir un état d'âme confus.