1994 : la première loi de bioéthique réserve l'accès à la procréation médicalement assistée aux seuls couples hétérosexuels infertiles. 2020 : la loi revisitée accepte cette fois les couples lesbiens et les femmes seules. Désormais, la PMA est déconfinée : elle s'étend à de nouvelles populations, valide l'homoparenté et la maternité solo. La nouvelle loi légitime aussi l'accès aux origines et l'autoconservation des ovocytes. C'est un véritable tournant sociétal même si la PMA qui exclut la gestation pour autrui n'est pas totalement libérée des carcans qui l'enserraient. Ces avancées ont été obtenues au terme de longues années de controverses et de combats qui ont mobilisé les médecins, les législateurs et les citoyens.
Depuis 1982 et la naissance d'Amandine, le premier bébé-éprouvette, le recours à la procréation médicalement assistée s'est largement répandu. L'utilisation de ces techniques a bouleversé nos repères. Donneurs, gestatrices, parents nourriciers, éducateurs légaux: tous peuvent-ils être désignés comme parentsoe Toutes les possibilités que nous offre désormais la science pour procréer sont-elles souhaitablesoe Pour la première fois, les enfants nés d'un don de sperme, d'ovules ou venus au monde grâce à une mère porteuse, les parents donneurs ou receveurs témoignent. Gestation pour autrui, homoparentalité, anonymat des dons de gamètes: leur expérience a transformé leur conception du lien biologique et de la parenté. La parole de ces enfants du don et de leurs parents est plus que jamais cruciale à l'heure où s'ouvre une ample délibération sur les lois de bioéthique, dont la révision est prévue en 2009.
Dès la venue au monde, en 1982, du premier "bébé- éprouvette" français, d'intenses débats de société surgissent.
La technique ne risque-t-elle pas de déshumaniser la naissance ? La parenté est-elle avant tout biologique ou d'abord sociale ? Les familles issues des laboratoires de la fertilité seront-elles des familles comme les autres ? Un long processus se met en marche, qui aboutit à l'adoption des lois de bioéthique en 1994. En France, seuls les couples composés d'un homme et d'une femme vivant une relation stable seront admis, les dons de sperme ou d'ovocytes seront gratuits et anonymes, les mères porteuses interdites.
Quinze ans plus tard, la loi est remise en chantier. Les moeurs ont évolué, la famille s'est diversifiée. Des enfants nés grâce à un donneur revendiquent le droit de connaître leurs origines. La gestation pour autrui n'est pas éradiquée. Les familles homoparentales éclosent et demandent à être reconnues. La controverse renaît, et les politiques doutent. Cependant, contre toute attente, la loi est reconduite en l'état.
Une synthèse inédite sur trente ans de débats publics et de décisions politiques autour d'un sujet de société révolutionné par les progrès scientifiques.
Maternités solo: une enquête sociologique sur les femmes qui choisissent de devenir mères en l'absence de conjoint. Vingt femmes ayant adopté un enfant ou eu recours à la procréation médicalement assistée à l'étranger témoignent de leurs parcours. Le livre raconte leurs motivations, leurs réflexions, leurs troubles, leurs convictions. Il dévoile les conséquences de l'interdiction en France de l'accès à l'enfantement médicalisé aux femmes célibataires.
Les techniques de parfumerie et les caractères politiques et sacrés des parfums sont nés en Mésopotamie et en Égypte à l'âge du Bronze. Les parfums, produits de luxe et marqueurs culturels participent aux grands échanges méditerranéens aux côtés des textiles, des métaux ou du vin. Ils accompagnent, dès le VIIIe siècle, l'installation des Grecs sur le pourtour méditerranéen avant de se démocratiser à l'époque hellénistique avec de nouvelles sources d'approvisionnement en matières premières ouvertes en partie par les conquêtes d'Alexandre. La paix romaine permet une nouvelle diffusion des parfums avec une gamme de plus en plus riche de techniques et de produits. Le parfum, s'il peut être familier, confectionné à partir d'essences locales, est aussi un produit rare, raffiné, précieux, lointain qui est tout à la fois un objet culturel et un produit économique. Utilisés par les hommes et les femmes, les parfums sont offerts aux dieux et aux défunts, les effluves formant un lien sensible entre le monde matériel et les autres mondes. Intégrés dans les cultes, dans les cérémonies publiques et dans les rituels funéraires, ils donnent à ceux qui les utilisent, vivants ou morts, cette odeur, cet aspect lumineux et charismatique si caractéristiques du divin. Ils offrent des sensations tactiles et olfactives tout autant que des projections imaginaires. Le pouvoir des odeurs est certes symbolique, mais il s'appuie aussi sur des combinaisons subtiles de senteurs, sur des contenants aux formes et aux matières spécifiques. L'ouvrage associe des historiens, des historiens de l'art, des philologues, des archéologues, des botanistes et des chimistes afin de multiplier les sources et de donner aux parfums et aux odeurs la cohérence nécessaire d'un objet de recherche. Pour cela cinq entrées ont été retenues : la matière du parfum, les odeurs du culte, le statut et le pouvoir des odeurs, les objets du parfum, et le parfum comme objet culturel et produit économique. Reste alors au lecteur à suivre ce sillage des odeurs parfumées qui conduit dans les contrées anciennes où " les parfums, thumiamata, étaient du cinnamome, de l'encens et du safran ; les fleurs, des narcisses, des roses et des myrtes ; l'exhalaison des fleurs rivalisait avec l'odeur des parfums qui brûlaient, le souffle qui montait dans l'air mélangeait l'odeur, et c'était un vent de délice " (Achille Tatius, Leucippé et Clitophon, II, 15).
Inconnu, méconnu, énigmatique, le public de la culture de masse et des médias de grande diffusion se laisse difficilement cerner. Virtuel, il n'est pas aisément identifiable à des lieux et des groupes. Souvent muet ou inaudible, il ne manifeste pas de façon tonitruante ses émotions, réactions ou réflexions face aux programmes plus ou moins sérieux ou plus ou moins divertissants dont il se repaît. Aussi sondeurs, sociologues, ethnologues, anthropologues, politistes rivalisent d'inventivité pour le décrire, l'autopsier, évaluer son activité et ses engagements, soupeser son poids dans la communication audiovisuelle, esquisser son rôle dans l'espace public. Ce dossier s'inscrit dans cette quête sans cesse renouvelée du public, dans ce souci de l'appréhender à la fois dans sa dimension conceptuelle, par comparaison avec d'autres configurations d'auditeurs ou de lecteurs, et de l'approcher comme acteur social ou politique des arènes publiques contemporaines.