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Prix
Clarice Lispector
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La Passion selon G.H.
Clarice Lispector
- Le Livre de Poche
- Biblio Romans
- 19 Février 2025
- 9782253251040
La Passion selon G. H. est un classique incontournable de la litte rature bre silienne contemporaine, dont l'intrigue repose sur quelques e le ments a peine : un e ve nement, apparemment banal, fait irruption dans le cours habituel des jours et provoque un se isme inte rieur foudroyant chez G. H., une artiste vivant a Copacabana, quartier chic de la ville de Rio de Janeiro. Elle pe ne tre, pour la nettoyer, dans la chambre de l'employe e de maison a la suite de son de part, et de couvre, dans un placard, une e norme blatte qu'en vain elle tente d'e craser d'un coup de porte. Face a l'insecte agonisant, G. H. plonge dans une crise existentielle qui la me nera par strates successives jusqu'aux confins de la Cre ation, par-dela les limbes du langage et de l'inconscient. Ce voyage immobile constitue sans doute l'une des pages les plus saisissantes de la litte rature du XXe sie cle.
Au seuil du mysticisme, un livre terriblement concert où la sensualité traverse la tristesse, la mort, la dégradation. Gérard de Cortanze, Nouvelles littéraires.
Clarice Lispector exprime comme personne les vibrations du coeur les plus rares. Son écriture est un sismographe de l'humain. Conrad Detrez, Le Matin de Paris.
Traduit du portugais (Brésil) par Paulina Roitman et Didier Lamaison.
Nouvelle traduction -
Bonheur clandestin
Clarice Lispector
- Le Livre de Poche
- Le Livre De Poche Biblio
- 12 Octobre 2022
- 9782253106715
Une fillette passionnée de lecture se fait martyriser par une camarade dont le père est libraire, une autre raconte comment elle est devenue voleuse de roses, une mère devise avec son fils à l'heure du dîner... Clarice Lispector dresse dans ces treize textes des portraits de personnages féminins d'une incroyable justesse. Elle relate les états d'âme, les grandes joies, les peines et, surtout, le moment ténu du basculement, de la perte d'innocence.
Figure majeure de la littérature brésilienne, Clarice Lispector (1920-1977) a construit une oeuvre singulière et polyphonique, traversée par un questionnement sur l'étrangeté du monde cachée sous l'apparente banalité des choses.La nouvelle, pour Clarice Lispector, est un moment intensément chimique, une forme magique de perversion, au sens où il importe de dévier. Claro, Le Monde des livres.Une langue poétique follement inventive, un bijou de profondeur, brillant d'intelligence écorchée. Marine Landrot, Télérama.Traduit du portugais (Brésil) par Jacques et Teresa Thiériot, Claudia Poncioni et Didier Lamaison. -
Água Viva, un texte iconique de l'une des plus grandes écrivaines brésiliennes.
Dans ce roman de 1973, Clarice Lispector cherche à « capturer le présent » et ajoute ainsi à son expérience individuelle une dimension profondément universelle. Ses méditations sur des sujets personnels mais aussi sur le monde qui l'entoure - odeurs, temps, sommeil - ont fasciné nombre d'artistes qui lui ont succédé.
Ce texte unique, à la forme si particulière et non conventionnelle, se libérant du poids de l'intrigue et des portraits psychologiques de personnages, se présente comme un monologue aux multiples destinataires. Il s'agit d'une oeuvre d'art magistrale, qui réorganise le langage et joue sur les écarts entre la réalité et la fiction afin de tirer « une flèche qui s'enfoncera dans le centre névralgique du mot ».
La présente édition est augmentée d'un entretien inédit de Clarice Lispector dans lequel elle aborde la création de son oeuvre et notamment Água Viva. -
L'heure de l'étoile
Clarice Lispector
- Le Livre de Poche
- Le Livre De Poche Biblio
- 12 Octobre 2022
- 9782253106708
« Je ne compte rien écrire de difficile. Je ne veux pas adopter un style moderne ou forger des néologismes pour faire original. Aussi tenterai-je d'écrire une histoire comprenant début, développement et grand final, suivi de silence et de pluie battante. ».
Sur le sort de Maccabée, jeune femme sans charme et sans esprit du Nord-Est brésilien, le narrateur, écrivain, semble s'attendrir autant que perdre patience. Autour de cette « pauvre fille » gravitent des avides et des ambitieux, qui ne lui donneront rien. En observateur distant, Rodrigo S.M. cherche alors à faire le récit de cette existence misérable et sans amour, qui tiendrait en un souffle.
Publié en 1977, L'Heure de l'étoile, dernier roman de Clarice Lispector paru de son vivant, dénonce l'exclusion et les injustices sociales en racontant avec une cruelle ironie et une grande tendresse la trajectoire d'une vie minuscule. -
De natura florum
Clarice Lispector, Elena Odriozola Belastegui
- Des femmes
- Fiction
- 30 Novembre 2023
- 9782721012357
Le texte "De natura florum" est structuré comme un herbier en prose, personnel et poétique. À partir de vingt-cinq entrées, partant du plus général vers le plus singulier, l'autrice évoque d'abord des définitions botaniques puis décrit vingt fleurs, rose, violette, tournesol... qu'elle admire avec une grande sensibilité. Initialement publié le 3 avril 1971 dans le "Jornal do Brasil" de Rio de Janeiro puis inclus dans le volume "A Descoberta do Mundo" en 1984, et retravaillé pour "Agua Viva" (1973), "De natura florum" trouve dans cette édition une nouvelle vie. L'herbier de Clarice Lispector est à l'image de son autrice : fin et audacieux. Les illustrations d'Elena Odriozola Belastegui apportent au texte une douceur juvénile. L'ouvrage unique, original et singulier que constitue "De natura Florum" vient enrichir le cycle de publication de l'oeuvre de Clarice Lispector au sein des éditions des femmes-Antoinette Fouque. La rose est la fleur féminine qui se donne toute et tant qu'il ne lui reste que la joie de s'être donnée. Son parfum est un mystère fou. Quand elle est profondément aspirée elle touche le fond intime du coeur et laisse l'intérieur du corps tout entier parfumé. Sa manière de s'ouvrir en femme est très belle. Les pétales ont bon goût dans la bouche - il suffit d'essayer. Mais la rose n'est pas "it". C'est elle. Les incarnates sont d'une grande sensualité. Les blanches sont la paix du Dieu. C'est très rare de trouver chez le fleuriste des roses blanches. Les jaunes sont d'une joyeuse alarme. Celles de couleur rose sont en général plus charnues et ont la couleur par excellence. Les orangées sont issues de greffe et sont sexuellement attirantes. C.L.
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La présente édition rassemble pour la première fois en un seul livre l'ensemble des nouvelles écrites par Clarice Lispector au cours de sa vie, grâce au travail de son biographe Benjamin Moser qui a effectué de longues recherches au Brésil pour restituer leur chronologie et retrouver des textes demeurés jusque-là inédits.
On y retrouve donc les nouvelles des recueils suivants publiés par les éditions des femmes-Antoinette Fouque : La Belle et la Bête suivi de Passion des corps, traduit par Claude Farny et Sylvie Durastanti (1984) ; Liens de famille (1989) et Corps séparés (1993), traduits par Jacques et Teresa Thiériot (1989) ; des nouvelles figurant dans La Découverte du monde, recueil de chroniques traduites par Jacques et Teresa Thiériot (1995) ; Où étais-tu pendant la nuit, traduit par Geneviève Leibrich et Nicole Biros (1985). À cela, s'ajoutent dix nouvelles inédites traduites par Claudia Poncioni et Didier Lamaison.
« Dans ces quatre-vingt-cinq histoires, Clarice Lispector révèle, avant tout, l'écrivain elle-même. Des promesses de l'adolescence, en passant par l'assurance de la maturité, à la désagrégation d'une artiste tandis qu'elle approche de la mort - et qu'elle la convoque -, nous découvrons la figure, plus grande que la somme de chacune de ses oeuvres, qui est objet d'adoration au Brésil. [...] De la première histoire, publiée alors qu'elle avait dix-neuf ans, à la dernière, découverte sous forme de fragments disparates après sa mort, nous suivons une vie entière d'expérimentation artistique au travers d'un large éventail de styles et d'expériences. [...] Sa littérature est un art qui nous fait désirer connaître la femme ; elle est une femme qui nous fait désirer connaître son art. Le présent ouvrage offre une vision des deux à la fois : un portrait inoubliable, dans et par son art, de cette grande figure, dans toute sa tragique majesté. » B.M
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La femme qui a tué les poissons et autres contes
Clarice Lispector
- Des femmes
- Fiction
- 2 Décembre 2021
- 9782721009319
Rappelant les légendes traditionnelles et les contes initiatiques, Clarice Lispector mêle le monde de l'enfance aux destins d'animaux. Ces derniers se voient pris dans un tourbillon d'évènements aussi anodins que mystérieux, inspirés de la vie quotidienne. Ainsi, le titre éponyme de ce recueil revient sur la mort de deux poissons rouges que son fils Paulo lui avait demandé de garder en son absence. Dans Comme si c'était vrai, on croise le chien Ulysse au regard humain, fidèle compagnon de Clarice Lispector, qu'elle ne remplaça jamais après sa mort. C'est avec un mélange exquis d'humour et de simplicité, de douce ironie et d'amour maternel, que C. Lispector déploie l'appréhension sensible et émotionnelle du monde, la recherche du sens ou le renoncement à le trouver. La maternité et l'enfance sont au centre de son oeuvre : chez cette autrice incomparable, nulle opposition entre son rôle de mère et son travail d'écrivain. En témoigne son fils cadet, Paulo Gurgel Valente, qui se souvient de sa mère « avec une machine à écrire sur les genoux, tapant avec application au milieu de la pièce principale de la maison, au milieu des bruits des enfants [...] ».
Après avoir publié en 2004 La vie intime de Laura suivi du Mystère du lapin pensant, les éditions des femmes-Antoinette Fouque présentent une nouvelle édition de ces deux contes, réunis en un volume auquel viennent s'ajouter deux titres : une nouvelle traduction de La femme qui a tué les poissons (Ramsay, 1990 et Seuil, 1997) et un conte inédit en français et publié pour la première fois, Comme si c'était vrai. Ce recueil est illustré par l'artiste graveuse Julia Chausson.
« Parce qu'au début et au milieu je vais vous raconter des histoires sur les animaux que j'ai eus, pour vous montrer que je ne pourrais pas avoir tué les poissons autrement que sans le faire exprès. J'ai bon espoir qu'à la fin de ce livre vous me connaissiez mieux et que vous m'accordiez le pardon que je demande pour la mort de deux «tyrougets» - c'est comme ça qu'on les appelait à la maison, «tyrougets» ». C.L
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Clarice Lispector travaille « dans l'imprécision blanche de l'Intervalle », entre la vie et la vie. Ce premier roman est l'aventure de Joana, fille d'une mère « pleine de pouvoirs et de maléfices », indépendante, obstinée, le diable en personne, tôt disparue, et d'un père lointain et distrait. Joana, c'est la légèreté, l'amour - cette force en elle qui démasque les faux-semblants -, la liberté « même si elle est peu de chose au regard de ce qu'elle désire et qui n'a pas encore de nom »...
Renoncement, passion, révélation, illumination, transformation. Ces mots qui pourraient paraître présomptueux ou maladroits, Clarice Lispector en use avec une assurance et une humilité confondantes. Le miracle est qu'ils nous apparaissent comme les seuls aptes à rendre compte de la quête qu'elle a poursuivie de livre en livre, celle d'une vérité qui jaillit de la réconciliation de l'intelligence et du corps.
« Elle était si vulnérable. Se haïssait-elle pour cela? Non, elle se haïrait plus si elle était déjà un tronc immuable jusqu'à la mort, capable de seulement donner des fruits mais non de croître à l'intérieur d'elle-même. Elle désirait encore plus : renaître toujours, couper tout ce qu'elle avait appris, ce qu'elle avait vu, et s'inaugurer dans un nouveau terrain où le moindre petit acte aurait un sens, où l'air serait respiré comme pour la première fois. Elle avait la sensation que la vie courait épaisse et lente en elle, bouillonnant comme une chaude couche de lave. » C.L.
Près du coeur sauvage, premier roman de Clarice Lispector, publié alors qu'elle n'a que 23 ans, la fait immédiatement connaître du grand public tandis que la critique salue la naissance d'une grande écrivaine, la comparant à Virginia Woolf et à James Joyce.? Pour sa cinquième édition, ce livre est réédité avec une nouvelle traduction en décembre 2018.
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La passion selon G.H. ; l'heure de l'étoile
Clarice Lispector
- Des femmes
- 22 Octobre 2020
- 9782721007285
LA PASSION SELON G.H.
(1964 et 1978 pour la première édition française) Après la fin d'une relation passionnée, G.H., une artiste vivant à Copacabana, licencie sa bonne noire et décide de nettoyer elle-même son appartement en commençant par la chambre de l'ancienne domestique. G.H. tombe alors sur une grosse blatte révélant au monde sa propre horreur, reflet d'une société pleine de préjugés contre les êtres qu'elle désigne comme sales, humbles et subalternes, telle la bonne elle-même. Face à l'insecte, G.H. plonge dans une crise existentielle qui l'amène à remettre en question toutes les conventions sociales, patriarcales et religieuses qui limitent sans cesse le rôle des femmes.
La Passion selon G.H. est réédité dans une nouvelle traduction de Paulina Roitman et Didier Lamaison tandis qu'une adaptation cinématographique du réalisateur brésilien Luiz Fernando Carvalho, avec l'actrice Maria Fernanda Cândido, sort en salle.
L'HEURE DE L'ÉTOILE (1977 et 1985 pour la première édition française) Ici, c'est un homme qui est habité par une jeune fille, venue de la misère du Nord-Est brésilien, à Rio, où elle mourra. Et il est tout occupé d'elle : écrire sa vie, sa mort doit le délivrer, lui qui a échappé au sort sans futur qu'elle subit. Il l'aime, comme on aime ce qu'on a craint de devenir... S'il avoue être le personnage le plus important des sept que comporte son histoire, il ne dit rien de celui dont la présence s'impose progressivement dans ces pages : la mort qui efface le feu scintillant et fugace de "L'Heure de l'étoile", l'heure à laquelle celle qui meurt devient, pour un instant, l'étoile de sa propre vie, désormais réalisée.
"L'Heure de l'étoile", dernier livre de Clarice Lispector paru de son vivant, a également fait l'objet d'une adaptation au cinéma de Suzana Amaral en 1985.
Coffret anniversaire, à l'occasion du centenaire de la naissance de Clarice Lispector, contenant :
- La Passion selon G.H., dans une nouvelle traduction de Paulina Roitman et Didier Lamaison.
- L'Heure de l'étoile, traduit du portugais (Brésil) par Marguerite Wünscher et Sylvie Durastanti suivi d'une postface inédite de Paulo Gurgel Valente traduite du portugais (Brésil) par Didier Lamaison.
- Un livret illustré de photos et de fac-similés inédits de ses manuscrits.
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Livre posthume, livre-testament certes, Un Souffle de vie est aussi un contrepoint fulgurant à tout ce que Clarice Lispector a publié de son vivant. Si les chroniques de La Découverte du monde révélaient certains de ses processus de création, ici ce sont des matériaux presque bruts, analogues aux « fusées » baudelairiennes, qui irradient toutes les questions angoissées que s'est toujours posées Clarice face à Dieu, au temps, au monde et à son histoire, aux êtres vivants ou inanimés.
Même si elle n'est pas saisie consciemment, l'approche de la mort aiguise ces interrogations : comment finalement résoudre l'énigme de toute création ? Qu'est-ce que la mort ? Imaginant un dialogue entre un auteur et la femme personnage à qui il donne « un souffle de vie », Clarice, entre ces deux miroirs, se dédouble à l'infini et, une dernière fois et à jamais, nous éblouit par tous les éclats de son écriture et finalement nous propose le mot « vie » comme réponse à nos propres questions.
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Après avoir commis un meurtre, Martin s'enfuit dans la nuit noire. Il marche, sans but, au coeur des vastes plaines du Brésil. Il marche pour fuir le lieu du crime, pour fuir ses propres pensées, pour se reconstruire peut-être. Il fait la rencontre de paysages, se fond dans la faune et la flore, devient mutique. Mort de soif mais renaissant, il atteint une ferme où il rencontre Ermelinda, qui aspire à le faire parler.Clarice Lispector joue sur l'ambiguïté permanente des paysages comme de ses personnages. À la manière du nouveau roman brésilien, elle dissèque, avec précision, les pulsions et les non-dits.
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Organisée par Pedro Karp Vasquez, cette nouvelle édition publiée au Brésil en septembre 2018 est le fruit d'un long travail de recherche dans des archives publiques et privées, mené par Larissa Vaz sous la direction de Benjamin Moser. Sont réunies ici plus de 120 chroniques inédites de la magicienne de la littérature brésilienne, à côté de celles parues dans La Découverte du monde (des femmes-Antoinette Fouque, 1995, traduction de Jacques et Teresa Thiériot), couvrant ainsi plus de trente ans de journalisme, de 1946 à 1977.
Sans fil conducteur apparent d'une semaine à l'autre, ces chroniques laissent entrevoir une artiste qui ne s'est jamais soumise aux normes habituelles du travail de journaliste. Elle aborde tous les thèmes, du plus intime au plus universel : de son rapport à l'écriture à la beauté féminine, en passant par la narration, vivante et souvent drôle, d'épisodes de la vie quotidienne qui acquièrent soudain, sous sa plume, une signification métaphysique. Elle écrit également sur d'autres écrivain·e·s, tel·le·s Gabriel García Márquez, Alberto Moravia ou son amie Nélida Piñón, et sur des peintres qui l'inspirent tels Giorgio de Chirico ou Paul Klee.
Les chroniques de Clarice Lispector constituent la matière première de ses livres. En grande créatrice indifférente aux genres littéraires, elle les retricote pour les intégrer dans ses nouvelles et ses romans, avec d'infinies variations, comme dans un écheveau de plus en plus dense.
Il est absolument fascinant et passionnant de s'y plonger sans jamais, cependant, en percer le mystère.
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Après les éditions complètes des Chroniques (2019) et des Nouvelles (2017), voici celle de la Correspondance de Clarice Lispector, qui offre pour la première fois en un seul volume près de 300 lettres de l'une des plus grandes écrivaines de son temps. Cette nouvelle édition, publiée au Brésil en septembre 2020, rassemble la correspondance publiée par les éditions des femmes-Antoinette Fouque dans les recueils Mes Chéries (2015) et Lettres près du coeur (2016), celle publiée par les éditions Payot-Rivages en 2012 sous le titre Le seul moyen de vivre, dans une nouvelle traduction, à laquelle s'ajoutent plus de 70 lettres inédites à la valeur historique inestimable.
Ainsi l'on parcourt 37 années de vie d'une épistolière qui en vécut 57, dont une quinzaine loin de son pays.
Il y a d'abord les lettres adressées au premier cercle de ses proches : mari, soeurs, fils, apparenté·e·s. L'autrice y exprime la quotidienneté sans le moindre apprêt d'une existence expatriée d'épouse attentionnée, de mère attentive, de femme... L'écriture en est ici déconcertante par sa spontanéité et sa connexion directe au réel, chez une écrivaine réputée pour sa sophistication et son extrême auto-surveillance. « Vous voulez m'apprendre qu'il pleut ? Dites : « Il pleut ».
Il y a ensuite les lettres adressées à un deuxième cercle, celui de ses amitiés littéraires. Soit un nombre conséquent de destinataires contemporains de Clarice, qui ont illustré la vie littéraire brésilienne très brillante pendant ces trois décennies (Lúcio Cardoso, Fernando Sabino. João Cabral de Melo Neto et Lêdo Ivo, Mário de Andrade, ou encore Rubem Braga, Lygia Fagundes...). La vocation littéraire de Clarice, les angoisses et les mystères de la création, les servitudes de l'écriture, les certitudes et les impasses de la pensée nourrissent les interrogations qu'elle adresse à ces grands esprits.
Enfin, il y a les lettres pouvant être qualifiées de professionnelles, où l'on voit l'autrice se préoccuper, avec un acharnement émouvant, du sort de ses oeuvres, qui dépend d'abord des instances éditoriales, puis de ceux qui en sont les premiers récepteurs : les journalistes.
L'importance « énorme » (Clarice adore cet adjectif) qu'elle y attache se révèle, entre autres, par son échange, en français, de quatre lettres avec P. de Lescure, alors directeur des éditions Plon, à propos de la première traduction de Près du coeur sauvage. Par l'incroyable profondeur de l'interprétation qu'elle nous livre de son propre texte, l'autrice nous donne une exceptionnelle leçon d'autoexégèse.
Ainsi cette édition qui vient compléter le cycle de publication de ses oeuvres par les éditions des femmes-Antoinette Fouque, constitue une pièce essentielle du puzzle claricien.
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« Les mots me devancent et me dépassent, ils me tentent et me modifient, et si je n'y prends garde, ce sera trop tard : les choses seront dites sans que je les aie dites. » C.L.
Treize contes composent ce recueil, publié pour la première fois en 1964, qui disent chacun à leur façon, la difficulté d'être, la douleur de l'amour, la rencontre du mal, le bonheur et l'étrangeté du quotidien. Dans ces récits, qui tous portent en eux le mystère d'un drame intérieur et cruel, Clarice Lispector renoue avec cette voix qu'on lui connaît, qui a fait d'elle l'un des plus grands écrivains brésiliens contemporains. Car la simplicité de son ton, la rigueur de son phrasé, le refus du lyrisme ou de l'épanchement ne doivent pas masquer l'ampleur de sa démarche : dire, dans une langue épurée, dépouillée, tragique, ce qui fonde les actes, les paroles, les sentiments ; atteindre ce qui est peut-être la forme la plus pure et la plus intense de l'attention : l'inquiétude.
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Un apprentissage ou le livre des plaisirs
Clarice Lispector
- Des femmes
- Fiction
- 2 Avril 1992
- 9782721004260
Lori est institutrice, Ulysse, professeur de philosophie. Leurs rendez-vous s'inscrivent dans un quotidien banal. Mais elle est Lori-Lorelei, une sirène, et lui est le sage Ulysse qui vit à distance, voyageur immobile qui attend la femme, l'observe à chaque étape de sa quête du monde et d'elle-même. À partir d'éléments autobiographiques et dans un climat de rituel initiatique, l'auteure tisse le fil d'une histoire d'amour insolite, invitant le lecteur à se dépouiller de ses propres images pour entrer dans ce langage destiné à retrouver, à inventer l'autre.
« Et maintenant c'était elle qui sentait l'envie de rester sans voir Ulysse, un certain temps, pour pouvoir apprendre, seule, à être. Déjà deux semaines avaient passé et Lori ressentait un manque si grand que c'était comme une faim. Qui ne passerait que si elle mangeait la présence d'Ulysse. Mais parfois le manque était si profond que la présence, calculait-elle, serait insuffisante ; elle voulait absorber Ulysse tout entier. » C.L.
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La belle et la bête ; passion des corps
Clarice Lispector
- Des femmes
- Fiction
- 6 Septembre 2012
- 9782721006233
Rassemblant des nouvelles composées entre les années 1940 et 1970, La Belle et la Bête révèle combien le génie de Clarice Lispector fut, d'emblée, accompli et jusqu'au bout, intransigeant. Génie d'introspection, s'inscrivant dans la tradition littéraire occidentale... C'est par la volonté d'ouvrir les yeux sur les penchants morbides de l'âme que se rapprochent La Belle et la Bête et Passion des corps, textes de commande qui, par un retournement magistral d'ironie, explorent une double veine : celle d'un réel inventé, puisé dans quelques faits divers et celle de l'imagination esthétique et ses « pouvoirs divinatoires ». Tous ces faits divers, plus ou moins réels ou imaginaires, témoignent d'un génie vraiment sud-américain ; et d'un humour noir, insolent, qui se joue des deux grands mystères dont l'humanité s'entête à chercher l'impossible solution : le désir et la mort. Au-delà des déchirements et des luttes, Clarice Lispector révèle l'imprévisible invention de la vie.
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Voici une galerie de personnages saisis, tous oscillant sur un fil précaire qui surplombe l'abîme. À chaque instant, la violence latente sourd, les regards se croisent comme des épées au cours des repas de famille ou dans la rue, avec les mêmes pulsions, les mêmes mouvements tétaniques de répulsion ou de haine, d'angoisse ou d'effroi, masqués par les convenances. L'écriture permet, elle, de rompre avec le convenu et de percer la vérité sous les masques.
Les liens de famille sont un kaléidoscope où, de crainte de sombrer dans le vertige, les êtres se replient au sein de la famille. La révélation n'aura été qu'un fugitif éclair. Mais, cette révélation, Clarice Lispector, avec son regard cruel et attendri, ironique et tragique, la surprend et la livre dans un pétillement d'humour.
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Paru au Brésil en 1949, La ville assiégée est le troisième ouvrage publié par Clarice Lispector.
L'histoire se passe dans les années 1920. Une jeune fille, Lucrécia, assiste au développement industriel du faubourg où elle habite. Apprentissage de la ville et de soi, dans la recherche d'un équilibre qui ne se trouvera d'abord que par la domination des objets. Lucrécia, du regard, affronte la réalité, assiège la ville avec la complicité des chevaux. Elle en épouse la forme pour réduire à merci les hommes dont le pouvoir n'est que professionnel. La ville assiégée est un roman surprenant et maîtrisé, où l'apparente chronologie est constamment brisée dans la confrontation du passé, du présent et de l'avenir et où les tableaux d'époque sont transcendés par des visions mythologiques. Fable réaliste où la parole à la fois lente, obstinée et frémissante, permet de trouver l'épiphanie, de résoudre l'ambivalence où se débat tout être vivant, humain ou animal.
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Clarice Lispector''s sensational, prize-winning debut novel Near to the Wild Heart was published when she was just twenty-three and earned her the name ''Hurricane Clarice''. It tells the story of Joana, from her wild, creative childhood, as the ''little egg'' who writes poems for her father, through her marriage to the faithless Otavio and on to her decision to make her own way in the world. As Joana, endlessly mutable, moves through different emotional states, different inner lives and different truths, this impressionistic, dreamlike and fiercely intelligent novel asks if any of us ever really know who we are.br>br>Clarice Lispector was a Brazilian novelist and short story writer. Her innovation in fiction brought her international renown. References to her literary work pervade the music and literature of Brazil and Latin America. She was born in the Ukraine in 1920, but in the aftermath of World War I and the Russian Civil War, the family fled to Romania and eventually sailed to Brazil. In 1933, Clarice Lispector encountered Hermann Hesse''s Steppenwolf, which convinced her that she was meant to write. She published her first novel, Near to the Wildheart in 1943 when she was just twenty-three, and the next year was awarded the Graca Aranha Prize for the best first novel. Many felt she had given Brazillian literature a unique voice in the larger context of Portuguese literature. After living variously in Italy, the UK, Switzerland and the US, in 1959, Lispector with her children returned to Brazil where she wrote her most influential novels including The Passion According to G.H. She died in 1977, shortly after the publication of her final novel, The Hour of the Star.>
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Dix-sept textes - où l'auteure joue avec les saisissants contrastes de l'ombre et de la lumière, du capté et de l'insaisissable, tour à tour visionnaire du chaos ou humble narratrice du « compte rendu de la chose » - mettent ici en scène les grands orchestrateurs de nos « chétifs destins » : le temps, le vieillissement, la mort. Comment apprivoiser le temps, s'ajuster au vieillissement, concevoir la mort ? Qu'opposer à ces incontournables abstractions, sinon nos indigentes vies ?
Et l'écriture n'en finit pas de hasarder une réponse : à cette angoisse de l'inconcevable, opposer la dérisoire mais salvatrice réalité quotidienne, et contre la pâle lueur du jour, laisser aussi se déchaîner les forces obscures de la nuit. Où étais-tu pendant la nuit questionne, interpelle, ordonne : « Qui es-tu vraiment ? » Ose aller au bout de toi-même, car « Celle qui ne répond pas à l'appel de la nuit... vivra sans anesthésie la terreur d'être vivante».
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Comment sont nées les etoiles ; douze légendes brésiliennes
Clarice Lispector
- Des femmes
- Fiction
- 7 Avril 2005
- 9782721005113
« Le destin de l'enfant, c'était de naître. On entendait, comme venue du coeur de la nuit silencieuse, cette musique aérienne que chacun de nous a déjà entendue et dont est fait le silence : extrêmement douce et sans mélodie, mais composée de sons qui pouvaient devenir mélodieux. Flottante, ininterrompue. Les sons comme quinze mille étoiles. La petite famille captait la plus élémentaire vibration de l'air - comme si le silence parlait. » C.L.
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Mes chéries ; correspondance avec ses soeurs (1940-1957)
Clarice Lispector
- Des femmes
- Correspondance
- 19 Mars 2015
- 9782721006448
Les lettres publiées ici ont été écrites dès 1940, alors que Clarice Lispector n'a que 20 ans et n'a pas encore publié son premier roman Près du coeur sauvage qui marquera pour la critique la naissance d'une grande écrivaine. À partir de 1944, Clarice Lispector accompagne son mari diplomate dans ses différentes affectations et vit quinze ans loin du Brésil et de ses soeurs, Elisa et Tania, auxquelles la lie une affection intense. Elle entretient avec elles une correspondance haletante, vitale. Plus de 120 lettres furent choisies et publiées en 2007 au Brésil (éditions Rocco) et sont enfin accessibles au public français.
De Belém (1944) à Washington (1956), en passant par Naples (1945), Berne (1946), Paris (1947), Torquay (1950), nous accompagnons donc le quotidien de Clarice Lispector dans sa longue odyssée, que nourrit immanquablement une nostalgie irrémédiable.
Fazenda Vila Rica, État de Rio, janvier 1942.
« Hello, ma grande chérie :
... Je vis en attente d'inspiration avec une avidité qui ne me donne pas relâche. J'en suis même arrivée à la conclusion qu'écrire est la chose que je désire le plus au monde, plus même que l'amour. J'ai reçu des lettres formidables de Maury. Nous avons eu une dispute parce qu'il a interprété comme littéraire une lettre que je lui ai envoyée. Tu sais que c'est la chose du monde qui m'offense le plus. Je veux une vie-vie et c'est pour cela que je veux faire de la littérature un bloc à part. »
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Living in the slums of Rio and eking out a living as a typist, Macabea loves movies, Coca-Cola and her philandering rat of a boyfriend; she would like to be like Marilyn Monroe, but she is ugly and unloved. Yet telling her story is the narrator Rodrigo S.M., who tries to direct Macabea''s fate but comes to realize that, for all her outward misery, she is inwardly free. Slyly subverting ideas of poverty, identity, love and the art of writing itself, Clarice Lispector''s audacious last novel is a haunting portrayal of innocence in a bad world.>
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Paru en 1946, "Le lustre" est le deuxième ouvrage publié par Clarice Lispector. Elle a vingt ans. Roman d'initiation, il décrit le parcours douloureux et bref d'une adolescente, Virginia, élevée à la campagne dans le silence d'une famille et d'une demeure décadentes et qui va faire son éducation sentimentale à la ville. C'est l'initiation au mystère des choses, à la difficulté d'être, la découverte du monde dans ses plus intimes et fugaces manifestations, par la sensation et surtout le regard. C'est aussi l'initiation à la parole. Le Lustre est un livre fondamental dans l'oeuvre de l'auteure. Elle nous y donne presque à l'état brut les prémices de sa vision du monde, gangues et pépites, les péripéties du parcours de l'héroïne préfigurant l'itinéraire de la romancière.
Dans ce livre matrice où l'écriture fixe la mouvance des choses tout en étant entraînée par elle, s'ébauchent des personnages, des scènes, des situations qui prendront des traits plus accusés dans les livres ultérieurs.