Filtrer
Support
Langues
Prix
Littérature
-
«En haut d'une colline opaline, je suis tombée en arrêt devant un petit personnage puéril posté dans le soleil. Je suis restée une heure entière assise face à lui, à l'interroger du regard, à attendre un sourire que l'absence de bouche empêchait, et puis je suis repartie, persuadée que j'attendais un garçon. Neuf mois plus tard, Ève est née, fruit miraculeux de la rencontre fortuite de deux cellules offertes et d'un désir d'amour inouï.» La petite Ève est née par PMA. Sa mère, Stéphanie, voulait un enfant mais pas d'une vie de couple. Pour célébrer sa naissance et présenter Greg, le «père intime» qu'elle a choisi pour sa fille, Stéphanie organise une fête qui réunira cette famille aux rôles redéfinis. Soeurs, amies, tantes, nièces : chacune dit son quotidien, son corps, son rapport aux autres. Sauront-elles se libérer de leurs entraves pour tisser les liens qui les tiennent ensemble ?
-
Le mouvement féministe a produit bien plus qu'une dynamique d'égalisation des conditions féminine et masculine. Il a contribué, montre Camille Froidevaux-Metterie, à réorganiser en profondeur notre monde commun, à la faveur d'un processus toujours en cours qui voit les rôles familiaux et les fonctions sociales se désexualiser. Par-delà les obstacles qui empêchent de conclure à une rigoureuse égalité des sexes, il faut ainsi repérer que nous sommes en train de vivre une véritable mutation à l'échelle de l'histoire humaine. Plus d'attributions sexuées ni de partage hiérarchisée des tâches : dans nos sociétés occidentales, la convergence des genres est en marche. La similitude de destin des hommes et des femmes ne renvoie pourtant à aucune homogénéisation. Dans un monde devenu mixte de part en part, les individus se trouvent plus que jamais requis de se définir en tant qu'homme ou en tant que femme. Or ils ne peuvent le faire sans prendre en considération la sexuation des corps. S'évertuer à la nier, comme le fait un certain féminisme, c'est heurter de plein fouet cette donnée nouvelle qui veut que la maîtrise de sa singularité sexuée soit la marque même de la subjectivité. L'auteure entreprend ainsi de réévaluer la corporéité féminine pour en faire le vecteur d'une expérience inédite englobant l'impératif universaliste des droits individuels et l'irréductible incarnation de toute existence. Le sujet féminin contemporain se révèle alors être le modèle d'une nouvelle condition humaine.