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Céline Candiard
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Après Le Commun des lecteurs, L Arche publie un second essai de Virginia Woolf. Comment lire un livre ? est un ouvrage pédagogique des plus rares. Pourtant, voyager avec cette grande dame de la littérature anglaise est un pur plaisir. En l accompagnant au moment où elle ferme la porte, tire les rideaux pour étouffer les bruits de la rue et tamiser l éclat aveuglant et dansant de ses lumières et en s évadant, entre autres, chez les Élisabéthains, ces étrangers, on prend toute la mesure d un esprit qui donne au temps et à l espace une autre dimension. Ce livre est un hommage au lecteur. D autant plus que Virginia Woolf lui attribue une grande influence sur les destins de la littérature, si le jugement de celui-ci est avisé, énergique et sincère. La lecture peut prendre, dit-elle, « beaucoup de valeur à une époque où la critique ne peut plus s exercer normalement, où les livres sont passés en revue comme un cortège d animaux dans un stand de tir, où le critique n a qu une seconde pour charger son arme, viser et tirer. » Donc, les normes qu érigent les lecteurs et les jugements qu ils forment partent dans les airs et se diffusent dans l atmosphère que respirent les écrivains quand ils travaillent. Dixit Virginia Woolf. Il lui est arrivé de faire un rêve : le jour du Jugement dernier, lorsque les conquérants et les hommes d État viendront recevoir leur récompense, le Tout-Puissant se tournera vers Pierre et lui dira, non sans une certaine envie et en nous voyant arriver avec nos livres sous les bras : « Regarde, ceux-là n ont pas besoin de récompense. Nous n avons rien à leur donner. Ils ont aimé lire. »
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Scènes baroques d'aujourd'hui ; la mise en scène baroque dans le paysage culturel contemporain
Céline Candiard
- Pu De Lyon
- Theatre Et Societe
- 7 Novembre 2019
- 9782729709570
Depuis la décennie 1980, qui a vu naître les premières créations d'Eugène Green ou de Philippe Lenaël, les spectacles se réclamant d'une mise en scène « baroque », c'est-à-dire cherchant à retrouver les codes de jeu, les mouvements, les modes de profération des interprètes de la fin du XVIe siècle au milieu du XVIIIe siècle, se sont multipliés sur les scènes internationales, et en particulier françaises. Cependant, en l'absence d'une ligne claire qui ferait « école », l'histoire du théâtre baroque s'est écrite à travers des approches diverses, voires contradictoires, et dans un climat volontiers conflictuel sous-tendu par des luttes de pouvoir et des stratégies institutionnelles. Entre développement sans précédent et résistances institutionnelles, le théâtre baroque a donc aujourd'hui un statut paradoxal.
Dans une démarche pluridisciplinaire, l'ouvrage aborde les problématiques que rencontre le théâtre baroque sous tous ses aspects (historique, esthétique, scénique, pédagogique, économique, institutionnel), tâchant de le situer dans le paysage culturel, aussi bien dans le champ du savoir que dans celui du spectacle vivant professionnel. C'est pourquoi sont réunies les réflexions non seulement d'historiens de la scène, mais aussi de musicologues, de spécialistes de théâtre et de danse, de pédagogues, d'artistes, de producteurs et de directeurs de structures, afin de rendre compte de manière aussi complète que possible des conditions de création et du statut de ces spectacles sur les scènes contemporaines.
Avec les contributions, notamment, d'Eugène Green, Isabelle Grellet, Benjamin Lazar et Christophe Mangé.
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Esclaves et valets vedettes dans les comédies de la Rome antique et la France d'Ancien Régime
Céline Candiard
- Honore Champion
- Lumiere Classique
- 24 Août 2017
- 9782745344786
Et si les valets de comédie n'avaient rien de commun avec la domesticité française des XVIIe et XVIIIe siècles ? Si Sganarelle et Arlequin n'étaient pas des figures de pauvres ou d'opprimés, ni Figaro le premier signe d'une Révolution en marche ? Cet ouvrage se propose d'étudier à nouveaux frais le valet de comédie en France sous l'Ancien Régime, à la lumière de la convention théâtrale dans laquelle il s'inscrit. Il le confronte pour cela à son principal modèle, l'esclave de comédie romaine, lui aussi régulièrement placé en position de maîtrise dramaturgique et spectaculaire. Il fait ainsi apparaître que ces rôles, plus métathéâtraux que sociaux, donnent avant tout à penser l'activité théâtrale, dans des contextes comparables de vedettariat exacerbé : figures d'acteurs ou de poètes, esclaves et valets comiques donnent à voir le théâtre dans toute sa virtuosité technique, en un geste de mise en valeur et d'autopromotion. Ainsi l'étude de la comédie romaine, qui occupe le premier volet de l'ouvrage, permet d'informer celle de la comédie de l'époque moderne en France, aussi bien celle des troupes françaises que des troupes italiennes qui s'y implantent parfois durablement. Elle offre notamment à la compréhension de ce théâtre un modèle alternatif à celui de l'esthétique classique qui s'impose en France au cours du XVIIe siècle : au lieu d'un théâtre qui se ferait le reflet du monde ou le porteur d'une pensée morale, le valet comique serait le signe d'un théâtre du jeu et de l'effet, travaillé par le double principe de la convention et de la variation, et gouverné par la recherche de la surprise.