Bruno Remaury
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Ce texte, qui mêle fiction et faits réels, entrelace petites et grandes destinées prises dans les mouvements invisibles du monde. S'y croisent un préhistorien amateur, des ogres, des mineurs rescapés, des figures bibliques, August Sander et Christophe Colomb, Léonard de Vinci, un lettré, une jeune émigrante, un chauffeur de bus, des essais nucléaires, Jackson Pollock ou Diane Arbus.
Fonctionnant par fragments et associations, Le Monde horizontal dessine en la suggérant l'évolution de notre rapport au monde, de la verticalité des astres et des dieux du début des temps à l'horizontalité indéfiniment répétée de la civilisation qui nous entoure. Au bout de ce parcours, dont le lecteur est aussi le traducteur, reste la figure de l'homme, sa place dans le monde, les multiples visages de sa détresse.
Au fond il s'agit d'une chronique au sens qu'en donne Walter Benjamin : une narration faite d'une superposition de couches minces et transparentes, qui se passe d'explication, et à laquelle le récepteur donne sa signification.
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Le pays des jouets, c'est le visage d'une modernité qui, obsédée par la perte de l'innocence, l'a remplacée par les figures de l'enfant et du héros, double culte qui trouve sa première grande incarnation dans le fascisme, synthèse inédite entre mythe, enfance et violence. Une nostalgie des commencements, ceux de l'homme comme ceux des nations, qui s'est peu à peu transformée en quête d'un idéal à retrouver, articulation dévoyée entre innocence et pureté, entre origine et accomplissement, entre infantilisme et totalitarisme, qui reste aujourd'hui encore d'une troublante actualité.
Un parcours raconté au travers de courts récits juxtaposés articulants fictions et faits où se croisent Lewis Carroll et de jeunes fascistes, Nicolas Poussin, Peter Pan ou Julia Margaret Cameron, Vathek, des enfances misérables et d'autres rêvées, Rome, la Great Exhibition de 1851, des nostalgies et des brutalités, jusqu'à Walt Disney.
Prolongeant la réflexion entreprise avec Le monde horizontal, Rien pour demain et L'ordre des choses, ce quatrième volet continue d'explorer, par le moyen de la chronique, l'archéologie de notre modernité. -
Rien pour demain, rien pour hier, tout pour aujourd'hui disaient les dadaïstes, devise qui est à l'image même de notre rapport moderne au temps, celui que la culture a édifié au long des bouleversements du monde, guerres, révolutions industrielles et sociales, découvertes et inventions - de l'astronomie à la photographie, de l'organisation du travail à la télévision. Ce livre dessine en la suggérant l'évolution de la manière dont nous pensons le cours des choses au travers de récits articulés les uns aux autres mêlant figures réelles et de fiction, où se croisent l'astronome John Herschel, une grève chez Renault, une vendeuse de nouveautés, un poète mort dans les tranchées, le Capitaine Crochet, une New-yorkaise des années 50, la dernière Impératrice de Chine, l'histoire de la photographie, Marinetti ou Claude Monet. Un parcours qui va des cycles toujours recommencés du monde, giration des astres, ronde de la vie humaine, à une vision unidirectionnelle dont l'accélération constante nous a mené au visage du temps que nous connaissons aujourd'hui, celui d'un jour permanent de l'événement et d'une suprématie inédite de l'instant.
Non pas suite, mais volet symétrique du Monde horizontal, Rien pour demain en reprend et prolonge la trame narrative faite de fragments et d'associations, enchaînement de textes et d'intertextes au service d'un sens qui nous parle de l'évolution de notre rapport au monde et auquel c'est le récepteur qui donne sa signification.
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Ce livre, articulant la fiction et les faits, esquisse l'évolution de notre rapport aux choses, passé en quelques siècles d'une vision fluide et ouverte, issue des anciens systèmes qui reliaient l'homme à ce qui l'entourait, bêtes et plantes, astres et dieux, à un ordre séparé et éclairé dans lequel chaque chose occupe une place déterminée.
S'y croisent un chasseur au siècle des Lumières, Daniel Defoe et Robinson Crusoé, un enfant qui se cache, une impitoyable comtesse, des encyclopédistes, une fille sauvage, un voyageur en Sicile, l'empereur Tibère, Piero di Cosimo, le dieu Pan, une sorcière, un sans-abri anglais ainsi que des figures et rituels venus du fond des temps.
Non pas suite, mais prolongement du paysage entrepris avec Le Monde horizontal et Rien pour demain, L'ordre des choses en reprend la trame narrative, faite de fragments et d'associations, tissée de personnages réels et fictionnels. Au bout de ce parcours, dont le lecteur est aussi le traducteur, se dessine la manière dont la modernité, prise au sens large, a modifié les cadres de pensées avec lesquels nous pensons ce qui nous entoure.
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Jeune, belle et saine, telle est l'image idéalisée de la femme que proposent les médias et la publicité.
A quels mécanismes profonds obéissent les composantes que la culture attribue au corps féminin et qu'en est-il du conflit entre la "nature" de la femme et ce qui lui est imposé oe Se fondant sur l'observation des images de la femme d'autrefois et d'aujourd'hui, ce livre répond à la question essentielle de la spécificité féminine et tente de dénoncer le caractère aliénant des discours sur le corps de la femme.
Titulaire d'un doctorat en anthropologie sociale de l'E.H.E.S.S. et diplômé d'arts appliqués, Bruno Remaury est professeur à l'Institut Français de la mode. Il a été maître d'ouvrage du Dictionnaire de la mode au XXe siècle (Editions du Regard) en 1994 et a publié Modes et vêtements aux Editions Gallimard en 1995.
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Entremêlant simples destins et grands récits, faits réels et fictions, Sur toute la surface de la Terre évoque tour à tour les différents visages de l'altérité, de l'étrangeté à la marchandisation, de la domination au rejet.
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Brands and narratives ; brands and the cultural collective unconscious
Bruno Remaury
- Institut Francais De La Mode
- 11 Avril 2008
- 9782914863155
How brands use the contemporary cultural collective unconscious) distances itself from both a type of «strategic» accompaniment approach and from brands with a virulent diatribe to supply instead a detailed analysis and decoding of the brand issue.The book examines the nature of the links between brands and culture while at the same time examining the consequences of the grow- ing hegemony of the brand over the object, of the image over the product and the grow- ing dis-incarnation of the object to be consumed.
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Marques et récits ; la marque face à l'imaginaire culturel contemporain
Bruno Remaury
- Institut Francais De La Mode
- 18 Octobre 2004
- 9782914863063
La marque, nous dit-on, fait partie de notre culture. Le propos de cet ouvrage est non seulement d'interroger la pertinence de cette affirmation mais aussi d'observer les liens qui unissent la marque aux grands récits culturels d'où elle tire sa légitimité. Il s'agit à plus forte raison de mesurer les conséquences de l'institution croissante d'une " culture de consommation " sur notre culture contemporaine. A une lecture des formes de récit de marques à partir de différents exemples (d'Air France à Evian ou à Marlboro) succède l'analyse de Chanel, Dior et Saint-Laurent.
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Dictionnaire international de la mode
Lydia Kamitsis, Bruno Remaury
- Le Regard
- 14 Janvier 2005
- 9782841051816