Explosion des violences conjugales et intrafamiliales, accès à la contraception et droit à l'avortement entravés, professions du care dévalorisées, sous-représentation dans les instances de décision, santé mentale affectée... : les confinements successifs des populations, et plus généralement la crise sanitaire, ont eu et continuent d'avoir des répercussions dramatiques sur les droits des femmes en Europe.
C'est le bilan de cette forte régression, particulièrement au sein des États de l'Union européenne, et surtout les plus conservateurs, qu'Amandine Clavaud dresse dans cet essai. Analysant la portée des réponses des pouvoirs publics - quand ils ont voulu y faire face -, elle appelle à aller plus loin en intégrant, de manière urgente, la dimension du genre dans la gestion des crises.
Les signalements de violences conjugales et intrafamiliales sur les plateformes dédiées et les lignes d'écoutes nationales ont augmenté jusqu'à 200% dans certaines régions du monde en 2020. 12 millions de femmes ont, en outre, connu des perturbations dans leur prise en charge auprès des services de planification familiale, provoquant 1,4 million de grossesses non désirées dans le monde. Deux ans après le début de la pandémie, le constat est sans appel : les confinements successifs des populations ont eu et continuent d'avoir des répercussions - dramatiques - sur les droits des femmes.