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« Nous sommes entrés dans l'âge de l'après-littérature. Le temps où la vision littéraire du monde avait une place dans le monde semble bel et bien révolu. Non que l'inspiration se soit subitement et définitivement tarie. De vrais livres continuent d'être écrits et imprimés, mais ils n'impriment pas. Ils n'ont plus de vertu formatrice. L'éducation des âmes n'est plus de leur ressort. Ils s'adressent à des lecteurs qui, avant même d'entrer dans la vie, refusent de s'en laisser conter et regardent l'Histoire et les histoires avec la souveraine intelligence que la victoire totale sur les préjugés leur confère. Rançon de cette outrecuidance, le faux prend possession de la vie.Non seulement le présent règne sans partage mais il s'imagine autre qu'il n'est. À force de se raconter des histoires, il se perd complètement de vue. Les scénarios fantasmatiques qu'il produit en cascade lui tiennent lieu de littérature. Néoféminisme simplificateur, antiracisme délirant, oubli de la beauté par la technique triomphante comme par l'écologie officielle, déni de la contingence tout au long de la pandémie qui nous frappe : le mensonge s'installe, la laideur se répand, l'art est en train de perdre la bataille.C'est un crève-coeur. ».
Alain Finkielkraut
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Alain Finkielkraut poursuit sa confrontation passionnante avec la modernité.
Sur les questions de l'identité nationale, de l'immigration et de la laïcité, de l'école, du style de vie, de l'inégalité des civilisations, des moeurs, il tient un discours qui tranche sur la bien-pensance ambiante mais qui ne peut être récupéré nulle part.
Aucune idole contemporaine, aucun mot d'ordre branché, aucune facilité de pensée ne lui en imposent ni ne masquent à ses yeux l'essentiel : le délitement de nos sociétés saisies par le vertige de la nouveauté et de la désidentification. Le tourbillonement contemporain et le jeunisme déchaîné n'ont pas grâce à ses yeux. Mais c'est tout de même dans le camp des modernes qu'il habite, la Cité qui est la sienne est issue des Lumières et non de la contre-Révolution. C'est en moderne qu'il parle aux modernes et leur dit : cessez de vous aveugler.
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En terrain miné
Elisabeth de Fontenay, Alain Finkielkraut
- Stock
- La Grise
- 13 Septembre 2017
- 9782234083424
« Cher Alain, Nous avons donc décidé d'échanger des lettres plutôt que de nous entretenir de vive voix. L'utilisation de ce vieil outil littéraire me semble prudente et bénéfique, bien que je me demande si elle n'est pas une dérobade. Malgré mon goût de l'affrontement, je redoutais en effet ta présence et ce que le tac au tac implique de violence. Autrement dit, je craignais de me heurter en temps réel sur du non négociable et de voir bientôt se lézarder une chère et ancienne amitié. » « Chère Élisabeth, Si je tirais sur tout ce qui bouge, tu aurais raison de vouloir m'en dissuader, et il me semble que je serais assez avisé pour suivre ton conseil. Mais je n'ai rien d'un tireur convulsif. Et lorsqu'il m'arrive de perdre mon sang-froid, c'est parce que je suis la cible favorite de ceux qui n'ont que le mot changement à la bouche et pour qui rien ne bouge. »
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Dans la ligne d'Un coeur intelligent, Alain Finkielkraut s'attache cette fois au thème de l'amour tel qu'il est traité dans quatre grands romans, de facture, d'époque et d'auteurs très variés :
Madame de La Fayette, La Princesse de Clèves Ingmar Bergman, Les Meilleures Intentions Philip Roth, Professeur de désir Milan Kundera, L'insoutenable légèreté de l'être Comme il excelle à le faire, il donne à ceux qui n'ont pas lu le livre les clefs pour comprendre l'intrigue, en même temps qu'il éclaire le roman de sa vaste culture, littéraire et philosophique ; sous sa plume, les personnages de ces quatre romans deviennent des enjeux existentiels lestés de tout le poids qu'une lecture distraite, ou conventionnelle, laisse inaperçu.
Tout le monde a lu ou entendu parler de La Princesse de Clèves ou de L'insoutenable légèreté de l'être, mais personne n'avait su donner à ces livres l'écho qu'Alain Finkielkraut leur confère.
Encore une fois, il s'attache à montrer tout ce que peut la littérature, c'est-à-dire nous permettre une meilleure lecture de nos vies.
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« Le roi Salomon suppliait l'Éternel de lui accorder "un coeur intelligent".
Au sortir d'un siècle ravagé par les méfaits conjoints de l'efficacité technologique et de la ferveur idéologique, cette prière a gardé toute sa valeur.
Dieu cependant se tait. Il nous regarde peut-être, mais Il ne nous répond pas, Il ne sort pas de son quant-à-soi, Il n'intervient pas dans nos affaires. Il nous abandonne à nous-mêmes. Ce n'est ni à Lui ni à l'Histoire, délégitimée par un siècle d'horreurs commises en son nom, que nous pouvons adresser notre requête avec quelque chance de succès, c'est à la littérature. Sans elle, la grâce d'un coeur intelligent nous serait à jamais inaccessible. Et nous connaîtrions peut-être les lois de la vie, mais non sa jurisprudence. » Tel est le postulat d'Alain Finkielkraut. Pour s'interroger sur les rapports de l'homme avec ce qui l'entoure, il a choisi neuf livres : La Plaisanterie de Milan Kundera, Tout passe de Vassili Grossman, l' Histoire d'un Allemand de Sebastian Haffner, Le Premier Homme d'Albert Camus, La Tache de Philip Roth, Lord Jim de Joseph Conrad, les Carnets du sous-sol de Fédor Dostoïevski, Washington Square de Henry James, Le Festin de Babette de Karen Blixen.
Pour sa nouvelle grande oeuvre personnelle depuis L'Imparfait du présent (Gallimard, 2002), Alain Finkielkraut nous redit combien, par essence, la littérature est essentielle au déchiffrement des énigmes du monde. Combien elle demeure le meilleur rempart contre les idées reçues et les certitudes. Combien les écrivains et leurs oeuvres modifient nos existences, façonnent nos vies, réorganisent notre perception des êtres, des valeurs, du présent ou de l'avenir. -
Ce qui arrive aujourd'hui survient souvent comme une énigme : face à la violence d'événements qui montrent toujours un visage qu'on n'attend pas, on est tenté soit de s'accrocher au passé (à la moindre polémique, « C'est le retour des années trente ! »), soit de se projeter dans le futur par réflexe de table rase. De fait, rien n'est plus difficile que d'éprouver le présent, et de suivre l'exigence de Péguy : « Se mettre en avance, se mettre en retard, quelles inexactitudes. Être à l'heure, la seule exactitude. » Alain Finkielkraut relève le pari. Alliant rigueur de pensée et de formulation, il saisit les principaux moments politiques, sociaux, philosophiques et médiatiques qui ont marqué ces deux dernières années, s'appuie sur de grands penseurs (Arendt, Camus, Kundera, Alain), tire les enjeux, prend de la distance pour en donner une analyse juste.
Devant le choc que fut l'attentat de Charlie Hebdo, face à un esprit de pénitence nationale devenu obsessionnel, devant les excès du pouvoir mais aussi des contre-pouvoirs, face à une gauche qui se sait mortelle, ce livre révèle un souci : celui de contrebalancer par la pensée le déséquilibre permanent dans lequel nous pousse le présent.
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Pour rendre la vie plus légère ; les livres, les femmes, les manières
Mona Ozouf, Alain Finkielkraut
- Stock
- 22 Janvier 2020
- 9782234088184
« Pourquoi la littérature ? Parce que la littérature nous pourvoit de dons que nous n'avons pas. Elle nous pourvoit immédiatement de l'ubiquité. Grâce à la littérature, nous vivons dans des pays, des villes où nous n'avons jamais posé le pied. Grâce à la littérature, nous pouvons reculer vers des époques révolues. Il y a une sorte d'immense liberté que donne la pratique des livres, et que nous n'avons pas. La démultiplication de l'existence dans la littérature est une chance précieuse. ».
Ce volume contient les principales émissions faites par Mona Ozouf à « Répliques », sous la direction d'Alain Finkielkraut : sur les femmes et la singularité de leur écriture ; sur les livres comme « patrie » ; sur la galanterie française ; sur la civilité ; sur le Panthéon ; sur la Révolution française ; sur Henry James ; sur George Eliot. Les partenaires avec lesquels elle dialogue ici sont Diane de Margerie, Claude Habib, Pierre Manent, Geneviève Brisac, Philippe Belaval, Philippe Raynaud, Patrice Gueniffey.
C'est tout un parcours intellectuel qui est ici dessiné, depuis ses travaux fondateurs sur la Révolution française jusqu'à ce qu'elle appelle ses « échappées belles » en littérature.
Mona Ozouf est une « figure aussi discrète que rayonnante de la scène intellectuelle française », comme l'écrit Jean Birnbaum dans Le Monde. À bonne distance de tous les enrôlements et de toutes les assignations identitaires, elle maintient inébranlable le souci d'une ligne originale.
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« Aujourd'hui, notre pitié ne s'arrête plus à l'humanité. Elle continue sur sa lancée. Elle repousse les frontières. Elle élargit le cercle du semblable. Quand un coin du voile est levé sur l'invivable existence des poules, des vaches ou des cochons dans les espaces concentrationnaires qui ont succédé aux fermes d'autrefois, l'imagination se met aussitôt à la place de ces bêtes et souffre avec elles.
L'homme moderne est tiraillé entre une ambition immense et une compassion sans limite. Il veut être le Seigneur de la Création et il découvre progressivement en lui la faculté de s'identifier à toutes les créatures. Ainsi s'explique l'irruption récente de la cause animale sur la scène politique.
La nouvelle sensibilité aux animaux aura-t-elle le pouvoir de changer la donne ou l'impératif de rentabilité continuera- t-il à faire la loi, en dépit de tous les cris du coeur ? » A. F.
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Répliques Tome 4 ; l'interminable écriture de l'extermination
Alain Finkielkraut
- Stock
- Les Essais Stock
- 29 Septembre 2010
- 9782234061446
« Une civilisation qui oublie son passé est condamnée à le revivre. C'est forte de cette maxime, énoncée au début du xxe siècle par le philosophe américain George Santayana, que notre civilisation a instauré et institutionnalisé la mémoire de l'extermination des Juifs d'Europe. Mais voici que surgit, pour cette civilisation, un problème inattendu : non pas l'oubli du crime, mais l'oubli de tout le reste. Hitler hante notre actualité, et du passé désormais personne d'autre, ou presque, ne surnage. Aujourd'hui le malfaiteur suprême est en passe de siéger seul sur le trône de la mémoire.
Dans cette société de l'accusation perpétuelle et de l'expiation tapageuse qui arraisonne à tour de bras les fameuses heures les plus sombres de notre histoire, je me prends parfois à rêver d'une mémoire sans oriflamme ni destrier, d'une mémoire pédestre, modeste, discrète, silencieuse ou qui ne fasse pas d'autre bruit que les pages que l'on tourne dans le colloque singulier de la lecture.
Comment parler de la Shoah sans tout mélanger ni sacrifier les exigences du jour ? Quelles leçons tirer de cet événement proprement incroyable ? Comment penser le mal, la radicalité du mal, la banalité du mal, l'industrialisation du mal, sans abandonner au mal tout l'espace de l'immortalité ? Ces dialogues que voici sont nés de ces interrogations et de ce scrupule. » Alain Finkielkraut -
Après le volume Ce que peut la littérature, voici un recueil de textes issus de l'émission « Répliques » sur la thématique de la France. On sait qu'elle est au coeur des préoccupations deAlain Finkielkraut.
Les émissions retenues et les contributeurs sont :
- La République et la philosophie (Marcel Gauchet, Marie-Claude Blais) - Y a-t-il un fascisme français ? (René Rémond, Zeev Sternhell) - Être français aujourd'hui (Pierre Nora, Paul Thibaud) - La laïcité (Lionel Jospin, Maurice Agulhon) - Michelet et les historiens (François Furet, Jacques Le Goff) - La France, pays catholique ? (Danièle Hervieu-Léger, Henri Tincq) - La France et les Juifs (Michel Winock, Paul Thibaud) - Mitterrand ou l'engouement de la mémoire (Hubert Védrine, Christophe Barbier) - Y a-t-il une question noire en France ? (Stephen Smith, Françoise Vergès) - La galanterie française (Mona Ozouf, Claude Habib) - Les problèmes de l'immigration (Patrick Weil, Michèle Tribalat) -
Mystérieusement absent de la campagne présidentielle, le thème de l'école ne va pas tarder à réapparaître dès que le nouveau président aura pris ses fonctions.
Les principales questions débattues dans ce volume sont celles :
- de la formation des maîtres (IUFM) ;
- de l'apprentissage de la lecture ;
- de l'enseignement des humanités ;
- de la langue française/des langues régionales ;
- de la réforme des universités ;
- de l'autorité.
Parmi les intervenants : Philippe Meirieu, François Bayrou, Daniel Bancel, Philippe Raynaud, Alain Bentolila, Jean-Pierre Rioux, Luc Ferry, Guy Carcassonne.
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Premier volume d'une série, Ce que peut la littérature regroupe une sélection des meilleures émissions « Répliques » de France-Culture parmi celles consacrées à la littérature. Elles sont rassemblées par la thématique du pouvoir de la littérature : en quel sens les écrivains changent-ils le monde, non plus comme l'entendait Sartre au sens de l'engagement politique, mais au sens où ils réorganisent notre perception du monde, des êtres, des valeurs, du présent ou de l'avenir ? À travers la littérature, c'est notre existence qui est changée. Le livre sera précédé d'une étude inédite d'Alain Finkielkraut.
Liste des chapitres : La place des poètes, avec Jacques Roubaud et Jacques Garelli Aharon Appelfeld, écrivain du silence, avec Geneviève Brisac et Valérie Zenatti, Le pouvoir du roman avec Mona Ozouf et Pierre Manent Le cas Aragon, avec Daniel Bougnoux et François Taillandier Céline l'infréquentable, avec Jean-Pierre Martin et Philippe Sollers Joseph Roth romancier européen, avec Claudio Magris et Jean-Pierre Maurel Albert Camus : le premier homme, avec Suzanne Julliard et Bertrand Visage Barthes et le roman, avec Antoine Compagnon et Eric Marty Le goût des classiques, avec Marc Fumaroli et Thomas Pavel Boris Pasternak poète et romancier, avec Pierre Pachet et Michel Aucouturier 33 Newport Street, avec Jean-Claude Passeron et Claude Grignon -
La plus célèbre des émissions de France Culture fête ses trente ans. Parmi les grands invités qu'il a reçus pour débattre, discuter, disputer chaque samedi, Alain Finkielkraut en réunit quelques-uns dans ce volume : on pourra lire Mona Ozouf, Marc Fumaroli, Pierre Manent, Régis Debray, Élisabeth de Fontenay, etc.
Le lecteur retrouvera formulées ici par écrit leurs idées, leurs engagements, pris avec recul hors de « l'urgence de l'actu ». C'est ce qui fait depuis 1985 la nécessité de « Répliques ».