« Nous étions deux piliers de guingois qui, dès lors qu'on les appuierait l'un contre l'autre, auraient plus de stabilité qu'un seul pilier à la verticale. Tout irait bien tant que nous resterions ensemble. » Leo vit avec son petit ami Simon depuis dix ans. Lié par une enfance troublée, le couple vit parfaitement heureux. Jusqu'à ce que tout change : Simon rentre chez eux au milieu de la nuit et Leo ne le reconnaît plus, ni dans ses gestes, ni dans ses mots. Lentement, l'existence méticuleusement construite de Leo s'effondre, jusqu'à mettre sa vie en danger...
Après le très remarqué "Débâcle", Lize Spit revient avec une troublante histoire de dévotion et de trahison en forme de thriller haletant.
Une jeune femme raconte son voyage à Tokyo avec sa mère. Au rythme du séjour et des balades sous la pluie automnale, des dîners en tête-à-tête et des musées, le lecteur explore par petites touches ce qui lie ces deux femmes immergées dans un pays à la fois étranger et familier pour elles - en raison des origines hongkongaise de la famille. Alors que la narratrice cherche, à travers ce voyage, à recréer une intimité perdue au début de l'âge adulte, chaque discussion semble pourtant être une occasion manquée de se retrouver...
Mais cette déambulation japonaise est également une plongée dans les pensées de la narratrice, où l'on croise sa soeur devenue mère, son fiancé, une professeure qui a changé son rapport à la littérature ou encore un oncle vendeur d'oiseaux. La mémoire se perd pourtant, et les souvenirs brumeux sont autant des repentirs que la narratrice recouvre délicatement de couleurs et de vernis. Sans doute le prix à payer pour ne pas tout perdre et préserver quelque chose du passé.
Pour qu'il neige réussit à soulever avec poésie des questions profondes sur l'identité, l'immigration, la filiation, l'art et la religion, tout en les imbriquant dans le quotidien de ces personnages aux émotions désaccordées. Un roman puissant et élégant sur une relation mère-fille, sur ce fil invisible qui se tord, se noue et parfois lâche.
Traduit de l'anglais (Australie) par Claro
«Morte de chagrin, le coeur brisé. ».
C'est la légende familiale qui entoure l'arrière-grand-mère de la narratrice; Anne Décimus aurait suivi son mari dans la mort. L'étrange proximité que Stéphanie Dupays ressent avec son ancêtre la pousse à mener l'enquête. Elle découvre alors un secret qui fait vaciller ses certitudes : Anne a passé la majeure partie de sa vie dans un asile; elle est décédée quarante ans après la date que tous pensaient officielle. Comment l'existence de cette femme a-t-elle pu être effacée au point que même les siens ignorent tout d'elle? Un puma dans le coeur raconte un cheminement intime vers la compréhension et la reconquête d'un héritage. En sondant les liens et les malentendus qui unissent ou séparent les êtres d'une même famille, ce sont nos failles originelles que ce roman bouleversant interroge. Mêlant fiction et récit personnel, Stéphanie Dupays redonne une voix à une femme extraordinaire qui ne savait pas comment supporter le monde et qu'on a réduite au silence. Elle prouve que la littérature peut apaiser les fantômes.
Le corps d'une jeune fille abandonné dans la neige, l'épave d'un avion échoué au fond des eaux, un homme en fuite. Autant d'images qui illuminent le nouveau roman de Cormac McCarthy. Des rues de La Nouvelle-Orléans aux plages d'Ibiza, son héros, Bobby Western, conjugue sa mélancolie à tous les temps.
Cet homme d'action est aussi un mathématicien et un physicien, deux disciplines qu'il a abandonnées après la mort de sa soeur Alicia, disparue mystérieusement dix ans plus tôt. Hanté par la culpabilité, Western trouvera-t-il enfin le repos ?
Roman noir, histoire d'une passion, Le Passager est aussi une parabole sur le déracinement de l'homme moderne.
À quatre-vingt-dix ans, Cormac McCarthy nous surprend une fois de plus par son audace. Entre une conversation sur la physique quantique, un traité de la solitude et la description d'une tempête dans le golfe du Mexique, il se joue des conventions et demeure l'un des romanciers les plus singuliers de notre époque.
Lorsque Gonzalo retrouve par hasard son grand amour de jeunesse dans une boîte de nuit de Santiago, il s'aperçoit que leur attirance réciproque est demeurée intacte ; mais beaucoup de choses ont changé - entre autres, le fait que Carla est désormais la mère d'un garçon de six ans, Vicente. Dix ans plus tard, ce dernier a hérité de son beau-père la passion de la poésie. Et il fait, lui aussi, une rencontre décisive en croisant le chemin de Pru, une journaliste américaine perdue à Santiago. Il l'encourage à se lancer dans un reportage sur les poètes chiliens - non pas les grands noms du passé, mais ceux qui luttent pour survivre et se faire entendre dans la société chilienne d'aujourd'hui. Cette enquête va mener Pru vers une communauté excentrique - un autre genre de famille... L'occasion aussi, peut-être, pour Gonzalo et Vicente de se retrouver ?
Chronique pleine de tendresse, d'humour et de finesse, Poète chilien raconte comment nous choisissons notre famille, et comment chacun d'entre nous se construit à travers les multiples rôles que la vie lui fait endosser - parent, passeur, amant, ami, artiste.
« La liste des trucs que Majella trouvait vraiment intéressants était beaucoup plus courte:1. manger2. Dallas3. la chaîne payante Gold4. Papa5. Mémé6. la Smithwick's7. les antidouleurs8. nettoyer9. le sexe10. les sèche-cheveuxParfois, Majella pensait qu'elle devrait condenser la liste complète des trucs qu'elle n'aimait pas trop en la réduisant à un seul:- les autres.»Majella, jeune fille un peu forte, vit avec sa mère dans la petite bourgade d'Aghybogey, en Irlande du Nord, où elle travaille dans une baraque à frites.Des thématiques profondes, aussi bien qu'intimes - la disparition d'un père, la mort d'un frère, la jalousie familiale, le sort des femmes, la période des Troubles irlandais -, servies par un humour ravageur, argotique et poétique.
D'où viennent les histoires ? C'est la question que se pose la narratrice, une écrivaine et universitaire. Pour y répondre, elle se remémore plusieurs épisodes de sa vie, nous invitant à la suivre à Moscou pendant ses études, au Japon dans les sanctuaires d'Inari, au coeur des champs de mines du centre de la Croatie, sur la rive sud du Grand Canyon - en compagnie d'un certain Nabokov - ou encore dans un quartier délabré de Londres. À travers ces voyages, elle file le motif fascinant de la Renarde, démone virtuose de l'illusionnisme dans les mythologies asiatiques, érigée par certains en animal totem échu aux écrivains. Ce récit introspectif est ponctué d'anecdotes picaresques sur des figures du canon littéraire russe.
En se demandant ainsi comment naissent les récits, une nouvelle histoire est née. La Renarde est un texte vigoureux, enjoué, insaisissable et virtuose : une réflexion sur la figure de l'auteur et les oubliés de la canonisation littéraire.
Sublime roman [...] Harlem Shuffle est un page turner comme Colson Whitehead sait si bien en faire. Livres HebdoPetites arnaques, embrouilles et lutte des classes... La fresque irrésistible du Harlem des années 1960.Époux aimant, père de famille attentionné et fils d'un homme de main lié à la pègre locale, Ray Carney, vendeur de meubles et d'électroménager à New York sur la 125e Rue, « n'est pas un voyou, tout juste un peu filou ». Jusqu'à ce que son cousin lui propose de cambrioler le célèbre Hôtel Theresa, surnommé le Waldorf de Harlem...Chink Montague, habile à manier le coupe-chou, Pepper, vétéran de la Seconde Guerre mondiale, Miami Joe, gangster tout de violet vêtu, et autres flics véreux ou pornographes pyromanes composent le paysage de ce roman féroce et drôle. Mais son personnage principal est Harlem, haut lieu de la lutte pour les droits civiques, où la mort d'un adolescent noir, abattu par un policier blanc, déclencha en 1964 des émeutes préfigurant celles qui ont eu lieu à la mort de George Floyd.Avec Harlem Shuffle, qui revendique l'héritage de Chester Himes et Donald Westlake, Colson Whitehead se réinvente une fois encore en détournant les codes du roman noir. C'est vivant, bruyant, caracolant. C'est Whitehead. L'Obs Un réjouissant tourbillon [...] Une belle leçon d'histoire et d'humanité en mode thriller. Les Echos
« Même dans les pires calamités, je continue d'entrevoir la possibilité d'un paradis en enfer, de croire en notre capacité à réagir avec créativité et compassion quand la détresse frappe sans distinction ».
En ces temps incertains, l'espoir est une denrée rare. Comment traverser les épreuves collectives que nous vivons ? Un paradis en enfer propose une réponse lucide et optimiste. Remontant le fil de notre histoire, Rebecca Solnit pose un regard inédit sur des événements majeurs (11 septembre 2001, ouragan Katrina, etc.) et met en valeur la solidarité, la fraternité, les actes politiques et individuels qui ont permis à notre civilisation de se relever.
« Assemblage est un livre hors du commun. Natasha Brown manie le langage comme une arme et frappe, encore et encore, avec une élégance dévastatrice. » The Times Découvrir l'âge adulte en pleine crise économique. Rester serviable dans un monde brutal et hostile. Sortir, étudier à Oxbridge, débuter une carrière. Faire tout ce qu'il faut, comme il faut. Acheter un appartement. Acheter des oeuvres d'art. Acheter du bonheur. Et surtout, baisser les yeux. Rester discrète. Continuer comme si de rien n'était.La narratrice d'Assemblage est une femme britannique noire. Elle se prépare à assister à une somptueuse garden-party dans la propriété familiale de son petit ami, située au coeur de la campagne anglaise. C'est l'occasion pour elle d'examiner toutes les facettes de sa personnalité qu'elle a soigneusement assemblées pour passer inaperçue. Mais alors que les minutes défilent et que son avenir semble se dessiner malgré elle, une question la saisit : est-il encore temps de tout recommencer ?
Le premier roman de Natasha Brown a été une véritable déflagration dans le paysage littéraire britannique. « Virtuose » (the Guardian), « tranchant comme un diamant » (The Observer), Assemblage raconte le destin d'une jeune femme et son combat intime pour la liberté.
Traduit de l'anglais par Jakuta Alikavazovic
C'est un clan d'humains. Ils chassent et cueillent, ils naissent et meurent, ils habitent des tentes de peau, ils peignent sur la paroi des grottes, ils perpétuent les légendes de leurs déesses et dansent autour du feu les soirs de fête. Leur univers est une forêt nourricière et, hormis les grands froids ou la maladie, ils n'ont à redouter que la Bête, qui rôde aux abords d'infranchissables Confins. Ils ignorent qu'un tout autre monde existe au-delà.
Cet autre monde, c'est le nôtre ou presque, couvert de villes grises de pollution et peuplé de Sapiens dont quelques-uns vont bientôt rencontrer leurs lointains cousins du clan Neanderthal...
Porté par un redoutable sens du suspense, Demain les ombres est un grand roman d'évasion nourri de considérations éthiques sur notre rapport à la nature, au divertissement, à l'autre, à la vie.
Jeune artiste irlandaise d'une vingtaine d'années, Frankie est entourée par une famille aimante et des amis aussi fidèles qu'anticonformistes. Mais elle ne réussit pas à percer, doute de son propre talent, et a beaucoup de mal à faire face à la vie urbaine - à la vie en général.
Pour soigner son mal-être, elle fuit alors Dublin et son animation et part se réfugier dans la vieille maison décrépite de sa grand-mère, récemment décédée, au pied d'une éolienne gigantesque, dans la campagne irlandaise, entourée par les souvenirs, les photographies et les bibelots de son enfance. Une longère perdue dans les landes.
Là, entourée par la nature, elle observe le passage des saisons, s'interroge sur sa capacité à la compassion, met sa santé mentale et son talent artistique à l'épreuve, arpente, jour après jour, le chemin accidenté qui mène vers la lumière.
Au croisement de l'autofiction et du nature writing, ce roman provoque l'émerveillement, il explore la fragilité de l'âme humaine, questionne notre perception de la réalité, le lien viscéral qui nous lie avec la nature. Et le désir, humain et impérieux, de laisser une trace. Un rappel de la beauté qui réside en toute chose, et qui peut être trouvée par celui qui accepte de s'extraire de la frénésie et de l'agitation pour poser un regard mélancolique sur le monde.
Pour moi, l'écriture est avant tout un moyen d'agir, une manière de diffuser des idées. Le sort que je réserve à mes personnages n'est guère enviable, parce que ce sont des indésirables, et mon objectif est de faire naître chez le lecteur un sentiment de révolte face à l'injustice de ce qui leur arrive.J. M. G. L. C.
« Elle sort de la forêt seule sur son cheval. Âgée de dix-sept ans, dans la froide bruine de mars, Marie, qui vient de France ».
Que disent les livres d'histoire sur Marie de France ? Qu'elle est la première femme de lettres à écrire en français. Pourtant, sa vie reste un mystère. Matrix lève le voile sur ce destin hors du commun.
Expulsée de la cour par Aliénor d'Aquitaine, la « bâtarde au sang royal » est contrainte à l'exil dans une abbaye d'Angleterre. Loin de la détruire, cette mise à l'écart suscite chez elle une révélation : elle se vouera dès lors à la poursuite de ses idéaux, à sa passion du texte et des mots. Dans un monde abîmé par la violence, elle incarne la pureté, transcendant les obstacles grâce à la sororité.
Moderne, frondeuse et habitée par une grande puissance créative, Marie de France devient l'héroïne absolue, le symbole des luttes d'émancipation bien avant que le mot « féminisme » existe.
Un père agonisant en proie à la fièvre et au délire raconte sa jeunesse, son Grand Tour, les palais vénitiens peuplés de figures fascinantes et maléfiques, sa ruine et son plus beau voyage, la traversée à pied du fleuve Hudson gelé ; un fils encore enfant, assis au pied du lit, recueille, attentif, ces derniers mots hallucinés.
L'oeuvre d'Herman Melville, auteur magistral, incompris, bien trop en avance sur son temps et jugé fou et dangereux par certains critiques de l'époque, puiserait-elle sa source dans cet ultime legs paternel ?
S'interrogeant sur les méandres de la fiction, qui oscille sans cesse entre réalité et imagination, Rodrigo Fresán aborde sous un jour nouveau l'énigme de la vocation littéraire. À la fois biographie souvent inventée, roman gothique peuplé de fantômes et évocation d'un amour filial, Melvill condense tout le talent, l'humour et l'immense culture du grand écrivain argentin.
À la mort de son épouse Birgit, Kaspar découvre un pan de sa vie qu'il avait toujours ignoré : avant de quitter la RDA pour passer à l'Ouest en 1965, Birgit avait abandonné un bébé à la naissance.Intrigué, Kaspar ferme sa librairie à Berlin et part à la recherche de cette belle-fille inconnue. Son enquête le conduit jusqu'à Svenja, qui mène une tout autre vie que lui : restée en Allemagne de l'Est, elle a épousé un néo-nazi et élevé dans cette doctrine une fille nommée Sigrun.Kaspar serait prêt à voir en elles les membres d'une nouvelle famille. Mais leurs différences idéologiques font obstacle : comment comprendre qu'une adolescente, par ailleurs intelligente, puisse soutenir des théories complotistes et racistes ? Comment l'amour peut-il naître dans ce climat de méfiance et de haine ?Cette rencontre contrariée entre un grand-père et sa petite-fille nous entraîne dans un passionnant voyage politique à travers l'histoire et les territoires allemands. Plus de vingt-cinq ans après Le liseur, Bernhard Schlink offre de nouveau un grand roman sur l'Allemagne qui sonde puissamment la place du passé dans le présent, et nous interroge sur ce qui peut unir ou séparer les êtres.
«Il y a dans cette collection une page qui n'est pas blanche - du moins pas entièrement. Elle porte une phrase ; c'est tout, une seule - une seule phrase. Et cette unique phrase contient tout. Tout.»Petite, elle surprend les conversations énigmatiques de sa grand-mère excentrique. Adolescente, elle a le béguin pour l'un de ses professeurs, elle écrit des nouvelles au dos de ses cahiers d'école. Étudiante précaire, elle travaille à la caisse n°19 d'un supermarché et reçoit de la part d'un client un livre qui va changer le cours de son existence. Adulte, elle tente d'alimenter au mieux son goût de la liberté.«Elle», c'est la narratrice de ce récit, qui revisite les moments forts de sa vie, ceux qui ont fait d'elle ce qu'elle est aujourd'hui : une femme, une lectrice, une autrice. Le point commun entre tous ces instants ? Le livre, l'attrait puissant de ses phrases, la littérature et la façon dont les mots débouchent sur une vie nouvelle.Dans un style moderniste, Caisse 19 explore les vases communicants que sont la vie et l'art, et constitue un formidable hommage aux créatrices.
L'homme est un animal plusieurs.Le jour où elle deviendra uneL'humanité disparaîtra.
Après l'immense succès du Grand Monde Un ogre de béton, une vilaine chute dans l'escalier, le Salon des arts ménagers, une grossesse problématique, la miraculée du Charleville-Paris, la propreté des Françaises, « Savons du Levant, Savons des Gagnants », les lapins du laboratoire Delaveau, vingt mille francs de la main à la main, une affaire judiciaire relancée, la mort d'un village, le mystérieux professeur Keller, un boxeur amoureux, les nécessités du progrès, le chat Joseph, l'inexorable montée des eaux, une vendeuse aux yeux gris, la confession de l'ingénieur Destouches, un accident de voiture. Et trois histoires d'amour.
Un roman virtuose de Pierre Lemaitre
Deuxième roman de Don DeLillo, publié en 1972, "End Zone" met en scène un joueur de football américain dans une équipe universitaire obsédé par la menace de la guerre nucléaire dont il se met à confondre le langage avec le lexique de la technique footballistique.
Une étude fascinante sur la relation obsessionnelle que les hommes entretiennent avec le conflit et la confrontation.