Un rabbin est confronté chaque jour au mystère de la mort. Pour accompagner les mourants et réconforter les endeuillés, il tente de transmuer l'inéluctable, d'y trouver du sens : « Je me tiens aux côtés de femmes et d'hommes qui, aux moments charnières de leurs vies, ont besoin de récits », écrit Delphine Horvilleur. Ce livre de consolation tresse étroitement trois fils - le conte, l'exégèse et la confession : la narration d'une existence interrompue, la manière de donner une signification à cette mort à travers les textes de la tradition, et l'évocation d'une blessure intime ou la remémoration d'un souvenir enfoui. Les textes sacrés ouvrent un passage entre les vivants et les défunts, et « le rôle d'un conteur est de se tenir à la porte pour s'assurer qu'elle reste ouverte », nous invitant ainsi à faire la paix avec nos disparus et avec notre propre histoire.
« Faire son deuil », tel est l'impératif qui s'impose à tous ceux qui se trouvent confrontés au décès d'un proche. Cela va-t-il de soi ? Se débarrasser de ses morts est-il un idéal indépassable auquel nul ne saurait échapper s'il ne veut pas trop souffrir ? L'auteure a écouté ce que les gens racontent dans leur vie la plus quotidienne. Et une histoire en a amené une autre. « J'ai une amie qui porte les chaussures de sa grand-mère afin qu'elle continue à arpenter le monde. Une autre est partie gravir une des montagnes les plus hautes avec les cendres de son père pour partager avec lui les plus beaux levers de soleil, etc. » Elle s'est laissé instruire par les manières d'être qu'explorent, ensemble, les morts et les vivants. Elle a su apprendre de la façon dont les vivants se rendent capables d'accueillir la présence de leurs défunts.
Depuis un certain temps, les morts s'étaient faits discrets, perdant toute visibilité. Aujourd'hui, il se pourrait que les choses changent et que les morts soient à nouveau plus actifs. Ils viennent parfois réclamer, plus fréquemment proposer leur aide, soutenir ou consoler... Ils le font avec tendresse, souvent avec humour.
On dit trop rarement à quel point certains morts peuvent nous rendre heureux !
« Je me souviens qu'à la fin de la séance vous ne vouliez pas lâcher ma main quand j'ai essayé de déguerpir de votre cabinet. Je vais vous dire une chose, je vous suis reconnaissante de ne pas avoir lancé d'ultimatum. Je vous aurais quitté. » Quand Amelia, SDF accro à l'héroïne et prostituée, choisit d'entamer une nouvelle vie et rencontre le docteur Yalom, qu'arrive-t-il ? Avec cet essai pénétrant, Irvin Yalom propose une approche sensible à la question universelle de la mort. Se confronter à notre propre mortalité nous inciterait à réordonner nos priorités, à mieux communiquer avec nos proches, à apprécier davantage la beauté de la vie et à prendre les risques nécessaires à l'épanouissement personnel.Dans la lignée du Bourreau de l'amour ou de La Malédiction du chat hongrois, Le Jardin d'Épicure est le fruit de toute une vie passée à explorer l'existence humaine.Irvin Yalom a obtenu le Prix des lecteurs 2014 du Livre de Poche pour Le Problème Spinoza.
Qui n'a pas déjà eu ce sentiment d'être guidé par une force invisible ?
Avez-vous alors hésité à en parler, par crainte de ne pas être compris, d'être jugé... ou pire ? Sachez que vous n'êtes pas seul à avoir vécu cette expérience.
En s'appuyant sur de nombreux témoignages, des récits édifiants et sa propre réflexion de psychanalyste, Marie de Hennezel dévoile l'universalité du lien que nous entretenons avec l'invisible.
Intuitions, rêves prémonitoires, synchronicités, dialogue avec un ange gardien ou une présence protectrice... les chemins vers la prescience d'un ailleurs, d'une possible proximité avec l'au-delà, sont innombrables.
Marie de Hennezel nous montre comment, nous aussi, apprendre à compter sur d'autres forces...
Tous les grands succès de Marie De HENNEZEL sont chez Pocket.
Violette Toussaint est garde-cimetière dans une petite ville de Bourgogne. Les gens de passage et les habitués viennent se confier et se réchauffer dans sa loge. Avec la petite équipe de fossoyeurs et le jeune curé, elle forme une famille décalée. Mais quels événements ont mené Violette dans cet univers où le tragique et le cocasse s'entremêlent ?
Après le succès des Oubliés du dimanche, un nouvel hymne au merveilleux des choses simples.Gros, gros gros coup de coeur. Un livre splendide, bouleversant. Mon livre de l'année 2018, une claque magistrale. Bulledop, C'est au programme.Un contraste entre rire et larmes qui fait mouche. Baptiste Liger, Lire.Tonnerre d'applaudissements. Et, croyez-nous, le mot « tonnerre » n'est pas trop fort. Anne-Marie Mitchell, La Marseillaise.À couper le souffle. Christophe Rivet-Maris, Unidivers.On nage en plein bonheur. Nathalie Dupuis, Elle.Prix Maison de la Presse 2018.
Nous sommes tous amenés à affronter la mort et à accompagner une personne en fin de vie. Pour les professionnels de santé comme pour les proches, cette épreuve peut être un accomplissement si l'on sait écouter, trouver les mots et les gestes qui apaisent, si l'on accepte l'inéluctable comme une étape nécessaire. À travers un dialogue avec les familles et le personnel soignant, Elisabeth Kübler-Ross répond avec simplicité et humanité à toutes nos questions.
« Il m'arrive de penser que tout est mise en abîme. Mais à une échelle si grande qu'il nous est impossible de voir nos existences autrement que comme des ramifications anarchiques. Chacun de nous est à la fois la petite et la grande matriochka d'autre chose. Et si Dieu existe, c'est d'être la plus petite, l'indivisible. Cet ovale lisse et minuscule que j'aimais tenir enfin entre mes mains, enfant. Dans le désordre des poupées russes éventrées, éparpillées au sol par moitiés, tenir au creux de ma paume ce noyau dur solide, irradiant d'une inviolable unité. » Dans ce livre, Marion Muller-Colard part à la rencontre de Nikola Zaric, sculpteur suisse décédé en 2017. Son oeuvre lui révèle que « la vie ne se trace pas en ligne mais en ronde. »
«J'ai été aimantée par cette double mission impossible. Acheter la maison et retrouver les armes cachées. C'était inespéré et je n'ai pas flairé l'engrenage qui allait faire basculer notre existence.Parce que la maison est au coeur de ce qui a provoqué l'accident.»En un récit tendu qui agit comme un véritable compte à rebours, Brigitte Giraud tente de comprendre ce qui a conduit à l'accident de moto qui a coûté la vie à son mari le 22 juin 1999. Vingt ans après, elle fait pour ainsi dire le tour du propriétaire et sonde une dernière fois les questions restées sans réponse. Hasard, destin, coïncidences ? Elle revient sur ces journées qui s'étaient emballées en une suite de dérèglements imprévisibles jusqu'à produire l'inéluctable. À ce point électrisé par la perspective du déménagement, à ce point pressé de commencer les travaux de rénovation, le couple en avait oublié que vivre était dangereux.Brigitte Giraud mène l'enquête et met en scène la vie de Claude, et la leur, miraculeusement ranimées.
Des lettres de condoléances ? Ce qui change tout et permet d'en faire un livre, c'est qu'un grand poète les a écrites et a trouvé les mots pour nous aider à assumer un deuil - peut-être qu'on ne s'y attendait pas de sa part. Et même s'il écrit qu'il trouve le mot consolation un peu léger, on osera dire que ses lettres font du bien et sont tout simplement consolantes. D'autant plus que nous avons parfois l'impression qu'il nous connaît et s'adresse à nous.
Le Guardian a fait l'éloge de ce livre à sa sortie en Angleterre, disant que c'était un trésor. Le mot est juste. Cette écriture chargée d'une humanité généreuse et réconfortante, nous prouve que l'on n'est plus dominé par les idées les plus noires dès lors qu'on les décrit, les consigne, les analyse, les enrichit philosophiquement - l'écrivain, dans ses pages, et nous, dans notre cerveau, une fois qu'on les a décodées grâce à lui.
Une soirée ordinaire, fin décembre à new York. Joan didion s'apprête à dîner avec son mari, l'écrivain John gregory dunne - quand ce dernier s'écroule, victime d'une crise cardiaque foudroyante. Pendant une année entière, elle essaie de se résigner à la mort de son compagnon et de s'occuper de leur fille, gravement malade. dans un récit sobre et sans complaisance, l'auteur raconte la folie du deuil et dissèque, entre sécheresse clinique et monologue intérieur, une expérience indicible - et sa rédemption par la littérature. Best-seller encensé par la critique aux États-unis, L'Année de la pensée magique, déjà considéré comme un classique, a été couronné par le national Book Award. Un livre bouleversant sur le deuil. Son deuil. Un style sans pareil, où même les larmes sont sèches. Claude Arnaud, Le Point.
«- Il serait temps que je meure, sinon je vais vous fatiguer.- C'est toi qui te fatigues : tu ne t'ennuies pas, toute la journée à ne rien faire ?- Je ne m'ennuie jamais. Quand je n'aurai plus rien à faire, je deviendrai enfin bonne.»Une nuit, la narratrice rêve que sa mère, handicapée et malvoyante, parcourt à pied dans l'obscurité les cent kilomètres qui les séparent. Ce rêve inaugure un temps durant lequel, dans la «grande et brave maison» où la mère voudrait mourir parmi les siens, se renoue un lien ambivalent mais tenace. Cinq ans plus tard, la presque centenaire assumera avec courage la nécessité de son placement dans un établissement de soins. Cet exil se doublera du confinement imposé par la pandémie, la voix de la mère au téléphone constituant l'unique vecteur de sa révolte. La mort l'emportera sans qu'elle ait pu revoir ses enfants. Mais ce qu'elle a voulu faire de sa fin offrira une lumineuse consolation au désarroi familial.
Comment dire adieu à un être cher alors que le monde entier est frappé par une crise sanitaire, que le défunt repose au Nigeria et que ses enfants sont bloqués en Angleterre et aux États-Unis ? Le père de Chimamanda Ngozi Adichie vient de mourir. Séparée de ses proches, cette dernière vit un deuil empêché et solitaire. Elle écrit alors sous la forme de courts chapitres, composés comme des soubresauts de chagrin et de rage, où l'amour et l'admiration qu'elle portait à son père explosent à chaque page.James Nwoye Adichie a traversé plusieurs époques de l'histoire du Nigeria. S'il a transmis la culture et la langue igbos à ses enfants, essentielles à l'oeuvre de l'autrice, il s'est aussi élevé contre certaines traditions de son pays. En partageant des anecdotes familiales simples et touchantes, Chimamanda Ngozi Adichie rend hommage au professeur émérite de l'université du Nigeria, mais surtout au père humble et aff ectueux qu'il était, son «dadounet originel».La perte se voit ainsi transcendée par l'amour et la transmission.
Après avoir respiré des vapeurs nocives dans l'imprimerie où il travaille, monsieur Carossa tombe malade. Par crainte d'un licenciement, il demande au médecin le silence. Et puis, un jour, il ne se lève pas. Comme un animal écrasé sur la route, il gît, à même le drap.
Yves Ravey raconte les derniers mois de son père, alors que la maladie progresse, avant de le tuer. Il a choisi le temps du présent pour ne laisser aucun espace à la nostalgie. Le présent favorise aussi la sobriété, le dépouillement. C'est sa manière d'écrire la mort de son père. Par courtes séquences successives, sans une once de lyrisme, encore moins d'apitoiement, comme si le pathos s'était fondu dans les ellipses. Les ellipses participent de la dimension éthique du livre d'Yves Ravey. Dimension remarquable.
Dans Le Drap, ni héros, ni pauvre type, ni jugement d'aucune sorte de la part du narrateur. Dans un roman familial, on avait presque oublié que c'était possible. Mais la justesse de la figure du père en dépend. Du récit, simple, naît la complexité. [...] Yves Ravey signe là un livre d'autant plus fort que cette représentation nue de la mort, aujourd'hui, est presque taboue. On se rappelle quelques pages d'Annie Ernaux. On pense surtout à La Gueule ouverte de Maurice Pialat, où un fils accompagnait la mort de sa mère avec le même amour implicite, et la même impuissance.
Christophe Kantcheff, Politis
Alexandra a un mari formidable, trois filles adorables, et Antoine, le petit dernier, qui ne rate aucune bêtise mais fait craquer toute la famille du haut de ses deux ans et demi.
Un soir de juin, alors que le calme règne enfin dans la maison, Alexandra peut vaquer à ses occupations.
Ça sonne à la porte.
C'est le gardien.
Ll demande si le bébé dort. Elle confirme.
Il reprend : « Parce qu'un enfant est tombé dans la cour, il est mort... » Ce témoignage bouleversant sur le deuil est incroyablement sincère dans l'expression de la complexité et réussit le tour de force d'être écrit avec humour.
Virgínia, la mère, et Eugénia, la fille, se sont sculptées dans la lave de l'abandon. Face à une mère dominante, la fille s'échappe grâce à la poésie. Tout bascule quand la maladie d'Alzheimer surgit.
Après Autisme et Les eaux de Joana, Valério Romão continue de peindre avec humour et cruauté les grincements de l'âme confrontée à l'indicible. Plus implacable que les précédentes, cette chronique d'un deuil à venir est aussi une méditation sur la construction de la personnalité et sur les ressorts de l'émancipation.
Romão nous entraîne dans une farandole baroque autour d'un miroir éclaté. Avec autant de légèreté que de gravité, son récit nerveux nous plonge au coeur de cette « maladie de poésie » qui afflige son héroïne et qui est l'essence même de la littérature.
Ce recueil réunit deux oeuvres poétiques de Jean-Pierre Verheggen : Gisella, paru en 2004 aux Editions du Rocher et L'Idiot du vieil âge, paru en 2006 aux Editions Gallimard. Le premier texte est une lettre d'amour posthume adressée à Gisella Fusani, le grand amour du poète décédé d'un terrible cancer. A travers ce bouleversant poème d'amour fou, elle ne cesse de vivre comme avant : belle, infiniment douce et magnifiquement rebelle. Le second texte est une somme d'excentries : l'Idiot est convaincu qu'il n'y a qu'une bonne cure d'idiotie et une solide dose de rire qui puissent nous permettre de tenter d'en sortir avant le rictus final. Ce volume comporte également un entretien inédit avec l'auteur, conduit par Éric Clemens.
Pour Dominique Fourcade, Deuil répond à la nécessité de donner un écho, sinon le plus approprié, du moins le plus à sa portée, à la mort tragique de Paul Otchakovsky-Laurens. Passées les premières heures d'un deuil dévastant, il se demande comment faire face à cette mort, com- ment la comprendre, et aussi comment comprendre le nouvel homme qu'il est devenu d'un coup, frappé par la foudre. Comment absorber et comment répondre.
Très vite, Dominique Fourcade a su qu'il ne pouvait le faire faire qu'en écrivant. Écrire relève du désir, et de l'effroi. Tablant sur la fonction amoureuse de l'écriture, et sur sa fonction cognitive, s'est imposée la nécessité et lui sont venus les premiers mots de cette élégie.
Il était prévu depuis de longs mois que Dominique Fourcade publie deux livres en mai chez P.O.L. Deuil de Dominique Fourcade s'est substitué à Magdaléniemment sans ménagement.
En même temps, de Dominique Fourcade, paraît aux éditions P.O.L : Improvisations et arrangements.
Un jour en 2015, Kim Hyesoon s'effondra dans une station de métro à Séoul.
Souffrant d'une névralgie trigéminée, elle se rendit dans un hôpital. Mais à cause du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) qui se propageait à l'époque dans son pays, elle dut changer sans cesse d'hôpital, ce qui aiguisait sa souffrance. « Quand j'écrivais, ditelle, les quarante-neuf poèmes de ce livre, j'étais gravement malade. La mort était devant, derrière et dans ma tête. Comme si je vivais dans les limbes, j'ai passé des journées entières dans la souffrance. [...] Y aurait-il quelque chose de plus solitaire que la souffrance ? ... Cette personne ne me connaît pas. Tu ne me connais pas. Je ne me connais pas non plus. Je voulais mourir avant que ma mort n'arrive ».
« Dans le déferlement des messages factices, des bruits de glotte, des rengaines rhétoriques, une voix nouvelle ce n'est pas rien. Une voix vraiment nouvelle qui ne ressemble à aucune autre. Une voix qui se reconnaît d'un signe, d'un souffle, et que l'on capte à jamais, à toujours. Un tel prodige a pris depuis quelque temps le nom de Valérie Rouzeau, et c'est un prodige qui dure. ».
Extrait de la préface d'André Velter.